Pour une « transition rapide menée par un civil » et un « retour à l’ordre constitutionnel ». C’est l’appel lancé jeudi par le président du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine, Ismaël Chergui, à l’issue de la réunion. Le 19 août dernier, l’UA avait suspendu le Mali de l’organisation au lendemain du coup d’État. Elle maintient donc sa ligne et emboîte le pas à la Cédéao : oui à une transition de 18 mois, mais non à un président militaire. « Il s’agit de ne pas laisser penser qu’un coup d’État est une méthode acceptable. Les chefs d’Etat ont peur de la contagion », indique un diplomate africain et c’est ce qui expliquerait « leur mobilisation extraordinaire » selon lui. … L’Union africaine se félicite par ailleurs de la libération de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta, mais continue de réclamer la libération des autres personnalités toujours détenues par la junte. RFI
Une quinzaine de hauts responsables militaires et civils dont l’ancien Premier ministre Boubou Cissé sont toujours détenues sans motif officiel depuis le renversement du pouvoir, il y a un mois. Les associations de défense des droits de l’homme s’inquiètent. Ils sont arrêtés depuis un mois jour pour jour. Côté militaire, il y a une dizaine de généraux, dont les ex-ministre de l’Intérieur et de la Défense. Côté civil, ils sont au moins deux personnes : l’ancien Premier ministre malien Boubou Cissé et l’ex-président de l’Assemblée nationale Moussa Timbiné. Un troisième civil n’est pas formellement arrêté, mais affirme dans une lettre adressée au chef de la junte être quasiment en résidence surveillée, et privée de ses droits. Il s’agit de Boubacar Kéita, fils de l’ancien président IBK, qui vit pratiquement seul dans le domicile paternel. RFI
Il a d’abord attendu, guetté, espérant voir les opérateurs munis de leur petite machine arriver dans son village, près de Logobou, dans l’est du Burkina Faso. Puis il a fallu s’y résoudre. « C’était un choc, personne ne viendrait nous enrôler », lâche cet instituteur, joint par téléphone et sous couvert de l’anonymat, qui, « pour la première fois », ne pourra certainement pas voter lors des élections présidentielle et législatives prévues le 22 novembre prochain dans son pays. Depuis 2015, les attaques terroristes ont fait plus de 1 100 morts au Burkina Faso et contraint plus d’un million de personnes à fuir leur foyer. Enclavée, assiégée par les groupes armés, Logobou est devenue inaccessible à tout représentant de l’Etat depuis le début de l’année. Au total, 1 619 villages et secteurs (sur 9 299), dont 22 communes, n’ont pas été couverts par l’opération d’enrôlement sur les listes électorales menée du 3 janvier au 17 juillet à cause de l’insécurité, selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le Monde
Le massacre avait choqué la France et le Niger, en plein cœur de l’été, mais n’avait pas été attribué : l’organisation Etat islamique (EI) a revendiqué jeudi 17 septembre l’assassinat, le 9 août, au Niger de huit personnes, dont six humanitaires français et deux Nigériens, via son organe de propagande Al-Naba. La publication, authentifiée par de multiples sources, dont l’organe américain SITE, spécialisé dans la surveillance des groupes djihadistes, évoque une « attaque éclair » dans la région de Kouré ayant abouti à la mort de six « croisés » français et deux « apostats » nigériens. Le 9 août, les jeunes humanitaires français, deux hommes et quatre femmes, avaient été assassinés avec leur chauffeur et leur guide nigériens par des hommes armés à moto alors qu’ils visitaient la réserve de girafes de Kouré à 60 km au sud-est de la capitale Niamey où ils étaient basés. Le Monde
Le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed a nommé jeudi un nouveau Premier ministre, quelques heures après avoir conclu un accord avec les leaders politiques régionaux pour organiser des élections l’année prochaine. Ces élections abandonneront la promesse d’introduire un système électoral universel donnant une voix à chaque électeur. Le bureau de « Farmajo », surnom donné au président, a annoncé tard jeudi la nomination de Mohamed Hussein Roble, un ingénieur civil formé en Suède qui fait ici ses débuts en politique. Il lui « a souhaité de prendre la charge et les tâches à venir avec diligence. » AFP
Trois jours après avoir été écarté de la course électorale par le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire, l’opposant et ancien chef rebelle, exilé en France, Guillaume Soro fait mine de toujours croire à son destin présidentiel. Lundi 14 septembre, sa candidature a été jugée irrecevable par les juges en raison d’une condamnation par la justice de son pays à vingt ans de prison et une amende de 4,5 milliards de francs CFA (quelque 7 millions d’euros) pour « recel de détournement de deniers publics » et « blanchiment de capitaux ». Le tribunal l’avait également privé de ses droits civiques pour cinq ans. Malgré cela, jeudi 17 septembre, lors d’une conférence de presse organisée dans les salons d’un grand hôtel parisien, l’ancien président du Parlement a réaffirmé qu’il maintenait sa candidature de manière « ferme, irréductible et irrévocable ». Le Monde
L’accalmie après l’arrivée au pouvoir d’Evariste Ndayishimiye a été de courte durée. Des incursions de groupes armés se sont multipliées ces dernières semaines. D’après des informations concordantes, ces groupes armés seraient venus depuis fin août du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC, via le lac Tangayika. Le mouvement rebelle Red-Tabara, créé en 2015, confirme être à l’origine des récentes incursions militaires. « Dans certains provinces, la résistance s’affronte régulièrement aux forces de la terreur, composées par la police et la milice du parti au pouvoir. Comme son nom l’indique, Red-Tabara a pour objectif de secourir, de libérer le peuple burundais du joug de la tyrannie », a déclaré Justine Ntwari, l’une des porte-parole du Red-Tabara à la DW. DW
La Libye frémit. Les optimistes y voient les signes avant-coureurs d’un nouveau cycle politique, qui se fait désespérément attendre. Cinq ans après la signature des accords onusiens de Skhirat, au Maroc, l’échec du processus de paix est patent. Le pays est toujours divisé en deux entités rivales, le Parlement (installé à l’Est) n’a jamais reconnu l’autorité du gouvernement d’union nationale (à l’Ouest) ; dans le centre, les troupes du maréchal rebelle Khalifa Haftar font face aux puissantes milices qui défendent la Tripolitaine ; les Turcs, les Russes, les Emiratis arment les deux camps ; l’exploitation du pétrole, principale ressource du pays, est bloquée depuis neuf mois. Impuissant à empêcher ce désastre, l’envoyé spécial de l’ONU, Ghassan Salamé, a jeté l’éponge en février. Il n’a toujours pas de successeur désigné. Libération
Un ex-policier algérien, militant connu du mouvement de contestation « Hirak », a été condamné jeudi à deux ans de prison ferme, selon le Comité pour la libération des détenus (CNLD). Il est accusé de « menace sur des agents de police » et « divulgation de secrets professionnels sur Facebook », selon cette association de soutien aux détenus d’opinion. Cet ancien policier avait notamment dénoncé la répression policière d’une marche étudiante en octobre 2019 à Alger. Les autorités ciblent depuis des mois les militants, les opposants politiques, les journalistes et les internautes, multipliant interpellations, poursuites judiciaires et condamnations, afin d’empêcher une reprise du « Hirak ». Belga
La condamnation à la prison à vie du chef séparatiste anglophone Sisiku Ayuk Tabe a été confirmée en appel jeudi 17 septembre. Arrêté en 2018, celui qui se présente comme le leader de l’Ambazonie, a été condamné l’an dernier par un tribunal militaire pour « sécession » et « terrorisme » en lien avec le conflit dans les régions anglophones du Cameroun. L’audience aura duré moins de 20 minutes. Le président de la cour d’appel a confirmé le verdict : la prison à vie pour Sisiku Ayuk Tabe et ses neuf co-accusés, tous militants séparatistes arrêtés au Nigeria il y a deux ans et extradés vers le Cameroun. RFI
Un après-midi de juillet, une forte fièvre et de violents maux de tête conduisent Abdoulaye dans un centre de santé de Douala. Très vite, le médecin recommande un test de dépistage du Covid-19, estimant que ce patient âgé de 20 ans en présente « tous les signes ». Apeuré, Abdoulaye s’enfuit de l’hôpital malgré les mises en garde du corps médical et les tentatives du vigile de lui barrer la route. « Ce n’était pas le coronavirus, jure-t-il aujourd’hui. J’avais le paludisme. Je suis allé à l’hôpital parce que la fièvre était élevée, mais ils ont réalisé un faux diagnostic. Je n’irai plus là-bas. » A ses côtés, sa voisine Aïcha, vendeuse de haricots de farine, a pris la même décision : tant que le coronavirus sévira au Cameroun, elle ne mettra plus les pieds dans un établissement hospitalier. Comme Abdoulaye, elle dit avoir eu de la fièvre et s’être soignée toute seule, avec les médicaments du « poteau » (de la rue). Le Monde
Un colonel de l’armée tchadienne a été extirpé par des membres de sa famille d’un tribunal de N’Djamena, jeudi 17 septembre, à l’énoncé du verdict le condamnant à cinq ans de prison ferme, avant d’être capturé cinq heures plus tard, a annoncé un ministre à l’AFP. L’officier supérieur Abdoulaye Ahmat Haroun avait tiré à bout portant sur deux jeunes mécaniciens le 14 juillet et tué l’un d’entre eux avant d’être passé à tabac par une foule en colère. La diffusion de la vidéo de la scène, devenue rapidement virale, et de vifs débats sur les réseaux sociaux avaient amené début août le gouvernement à réduire considérablement le débit Internet au Tchad, une mesure dénoncée comme une censure par les défenseurs des droits humains. Le Monde avec AFP
Le Conseil des ministres a approuvé mercredi 16 septembre un projet de loi sur les mouvements associatifs. Le texte qui sera soumis au Parlement au mois d’octobre doit permettre aux associations de faire uniquement un déclaratif au lieu de les obliger à otenir une autorisation préalable des autorités. La loi actuelle ne permet à aucune association non reconnue officiellement par le gouvernement de tenir une réunion, d’organiser une conférence de presse ou participer à une manifestation publique. Sachant que certaines associations mettent plus de dix ans avant d’être reconnue. RFI
Le 18 septembre 2001, il y a 19 ans, les principaux réformistes d’Érythrée étaient arrêtés après avoir dénoncé la « dérive dictatoriale » du président Issayas Afewerki. Cette rafle a marqué le début d’une vague d’arrestations dans les jours suivants, notamment parmi les journalistes de la capitale. Aucun de ces prisonniers n’a été relâché à ce jour et on ignore jusqu’à leur lieu de détention ou leur état de santé. Mais pour que les prisonniers politiques ne soient pas oubliés, des Érythréens de la diaspora ont compilé un document exceptionnel publié le mois dernier, faisant la liste détaillée des disparus. RFI
Le chanteur rwandais Kizito Mihigo est l’un des trois lauréats cette année du prix Vaclav Havel. Ce prix récompense chaque année des artistes qui s’opposent avec leurs œuvres à la dictature. Selon le communiqué de la Human Rights Foundation, il est d’abord récompensé pour les travaux de sa fondation pour la réconciliation, la fondation Kizito Mihigo pour la paix. Kizito Mihigo était lui-même rescapé et avait travaillé notamment dans les écoles, mais aussi dans les prisons, auprès de ceux qui étaient condamnés pour un génocide dont il était une victime. RFI
Il n’est jamais trop tôt pour plonger son nez dans les livres et ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure. En dépit des moments difficiles qu’il connaît, le secteur de l’édition continue, en France, de proposer une grande variété d’albums pour les plus petits. L’Afrique, merveilleux réservoir d’histoires, est toujours présente d’une manière ou d’une autre dans la production. Certes, les esprits chagrins regretteront une surabondance des légendes anciennes et des références constantes aux animaux de la jungle, mais il serait dommage de bouder son plaisir quand textes et images stimulent l’imagination, encourage à la solidarité et à la protection de l’environnement. Alors ne nous privons pas, voici une sélection de quatre ouvrages à lire en famille, le soir, avant de s’endormir. Jeune Afrique