Revue de Presse du 18 septembre 2019

Présidentielle en Tunisie : l’Isie confirme la qualification de Kaïs Saïed et Nabil Karoui pour le second tour

L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a proclamé mardi les résultats officiels du premier tour de l’élection présidentielle, confirmant les sondages qui donnaient les candidats Kaïs Saïed et Nabil Karoui qualifiés pour la seconde manche. Annoncée dimanche soir par les instituts de sondage, la nouvelle, qui a surpris bon nombre d’observateurs, a été confirmée mardi en milieu d’après-midi par l’Instance électorale : le constitutionnaliste Kaïs Saïed est bien arrivé en tête du premier tour, avec 18,4 % des voix, suivi par le magnat des médias emprisonné Nabil Karoui (15,6 %). Ces deux candidats « hors système » sont donc qualifiés pour le second round du scrutin, après avoir éliminé tous les représentants des formations politiques traditionnelles. Jeune Afrique

Tunisie – Élections : l’indépendant Kais Saied rejette toute alliance

Le candidat indépendant Kais Saied, arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Tunisie, a écarté mardi l’idée d’une alliance avec des partis, à trois semaines d’un scrutin législatif qui devrait redessiner le paysage politique du pays. « Il n’y a pas d’alliance entre des partis politiques, ou avec un parti ou une coalition de partis, il y a un projet », a-t-il déclaré à la presse. « Celui qui veut adhérer est libre de le faire », a-t-il poursuivi. Le parti de son adversaire au deuxième tour, Nabil Karoui, hommes d’affaires en prison, a de son côté appelé à la mobilisation pour les législatives du 6 octobre. AFP

Algérie: les arrestations se multiplient, la presse dénonce un durcissement

De nouvelles manifestations ont eu lieu mardi 17 septembre pour contester la décision des autorités d’organiser une élection présidentielle le 12 décembre. Dans la capitale, plusieurs manifestants ont été arrêtés. Depuis plusieurs jours, les arrestations se multiplient. Mardi matin, Samir Benlarbi a été présenté devant le tribunal et mis en détention provisoire. Ce militant politique du courant islamiste avait été arrêté la veille devant son domicile. La justice l’accuse d’atteinte à « corps constitué ». Il travaillait avec Mustapha Bouchachi, un avocat reconnu dans le pays, ancien député du parti d’opposition le FFS, et surtout, figure du mouvement de protestation. En une semaine, c’est donc le deuxième acteur politique d’opposition qui est arrêté et placé en détention provisoire. Karim Tabbou, lui aussi ancien membre du FFS, risque 10 ans de prison pour « atteinte au moral de l’armée ». RFI

Le président burundais accusé de violations des droits de l’homme

Une commission chargée d’enquêter sur les abus commis au Burundi a conclu que le Président Pierre Nkurunziza est personnellement responsable des violations graves. Elle a présenté son rapport final devant le Conseil international des droits de l’homme à Genève.Les enquêteurs ont constaté que des membres de l’opposition, leurs familles et des personnes qui n’ont pas coopéré avec le parti au pouvoir avant les élections de l’année prochaine ont été tués, enlevés ou torturés. Des femmes et des filles ont été victimes de violences sexuelles par des membres de l’aile des jeunes du parti au pouvoir qui commettent des viols collectifs. BBC

Mali : les ex-rebelles de la CMA suspendent leur participation au processus de l’accord de paix

Après l’annulation de la réunion du comité de suivi de l’application de l’accord de paix, à la demande du gouvernement malien, les ex-rebelles ne décolèrent pas et conditionnent désormais leur participation à la tenue d’une réunion avec le gouvernement. Un casse-tête pour la médiation internationale. Ce qui aurait dû être le signe d’un progrès notable dans l’application de l’accord de paix s’est finalement transformé en obstacle. Pour montrer que le processus de paix avance au Mali, les membres du comité de suivi de l’accord de paix (CSA) avaient pour la première fois prévu de délocaliser leurs travaux mensuels le 17 septembre dans le nord, à Kidal. Jeune Afrique

Mali : Bamako, nouveau terminus pour les déplacés du centre du pays

La portière à peine ouverte, une horde d’enfants accourt vers le pick-up. La scène a des allures de meeting politique et, pourtant, le général Ismaëla Cissé ne fait que rentrer chez lui, à Sénou, un quartier périphérique de Bamako, saluer les familles peules à qui il a prêté son terrain en mai. « Ils étaient installés sur la décharge voisine et c’était très dur de voir des femmes et des enfants vivre dans des conditions que même des animaux refuseraient », justifie l’ancien gouverneur de Bamako. Car, désormais, les villageois qui fuient le nord et le centre-nord du pays devant le risque terroriste et les conflits intercommunautaires s’arrêtent dans la capitale malienne. Un phénomène nouveau, qui a amené 1 884 personnes à s’installer à Bamako (et quelque 22 000 à Ségou, à 200 km au nord), selon un rapport de la Commission mouvement de populations (CMP) datant d’août. 168 515 personnes ont déjà quitté leur village en raison de la fréquence des attaques. Le Monde

G5 Sahel: les promesses de financement tardent à se concrétiser

Le G5 Sahel cherche toujours les 2,4 milliards d’euros de promesses de dons de ses partenaires pour financer son premier programme d’investissement prioritaire 2019-2021. Ces promesses tardent à se concrétiser. C’est pourquoi, une réunion de relance des requêtes s’est tenue mardi à Nouakchott avec l’ensemble des partenaires. Les donateurs de l’organisation sahélienne avaient pris l’engagement de décaisser les 2,4 milliards d’euros en décembre 2018 à Nouakchott. Promesse engagée à l’issue de leur première réunion sur le financement du programme d’investissement prioritaire du G5 Sahel. Le Nigérien Maman Sidikou, secrétaire permanent du G5 Sahel révèle les premiers montants décaissés. « Nous pouvons déjà vous dire que les fonds arabes nous ont accompagnés avec 323 millions de dollars US, en cours d’encaissement vers les pays directement. » RFI

L’armée française va utiliser des drones armés dans le Sahel

Jusque-là, les Reaper n’étaient pas armés. Dans quelques semaines, les drones de l’opération Barkhane seront dotés de bombes. Un peu plus de cinq ans après le début de l’opération, Barkhane connait ainsi un tournant. Une première pour la France qui n’est pas sans risques. Pour Yannick Queau, directeur de recherche du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip), les risques d’erreurs de tir sont bien réels : « Le fait que ce soient des bombes à guidage laser qui ont une capacité de destruction et de déflagration, quand par exemple on cible un individu en particulier, fait qu’on peut s’attendre à des victimes collatérales. C’est une palette de plus à la disposition de la force Barkhane. Mais est-ce que fondamentalement, c’est cela qui va régler la question ? Non. » Ce n’est pas la première fois que les drones sont équipés de bombes. Mais le précédent concerne l’Afghanistan. DW

« Mauvaise troupe » : du Mali à la Centrafrique, enquête sur la dérive des jeunes recrues de l’armée française

Les journalistes françaises Justine Brabant et Leïla Miñano ont enquêté au plus près de l’armée française, sur ses nouvelles recrues. Dans « Mauvaise troupe », elles racontent le quotidien de ces jeunes soldats souvent mal informés, parfois envoyés dans la précipitation sur les opérations extérieures africaines. « C’était un cauchemar. On ne savait plus où était le bien et le mal. » C’est par ces mots qu’un jeune soldat français choisit de décrire l’opération Sangaris, déployée en Centrafrique de 2013 à 2016 pour protéger les populations civiles. Au travers d’une longue enquête auprès des nouvelles recrues de l’armée française, Mauvaise Troupe décrit le quotidien de ces jeunes soldats recrutés à tour de bras par une armée française qui peine à séduire, au-delà d’un éphémère effet « post-Charlie ». Après les attentats qui ont touché le pays en 2015, la France « en guerre » lance l’opération Sentinelle, qui mobilise quotidiennement entre 7 000 et 10 000 soldats sur le territoire français. Jeune Afrique

Le commandant de l’Africom fait le point sur le soutien américain au Burkina

En tournée ouest-africaine, le général Stephen Townsend, commandant de la force américaine en Afrique, a échangé autour des questions de sécuritaires avec le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré. Le pays fait face une crise sécuritaire sans précèdent. Les attaques contre les populations civiles et les forces de défense et de sécurité se multiplient, malgré des opérations dans différentes régions. Pour le moment les États-Unis n’envisagent pas l’envoi des troupes sur le sol burkinabè, leur soutien se limitera à la formation et au renforcement de la collaboration entre différents pays d’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Nord. Même si le commandant de l’Africom (commandement américain pour l’Afrique), reconnait que le Burkina Faso fait face à d’énormes défis sécuritaires, il explique qu’aucune présence de troupes militaires américaines n’est envisagée sur le théâtre des opérations. Mais les forces armées burkinabè continueront d’être assistées en termes de formation et d’équipements, assure le général Stephen Townsend. RFI

L’UEMOA à la recherche des moyens de relever les défis sécuritaires et du développement

Du 16 au 20 septembre se tient à Abidjan en Côte d’Ivoire, un séminaire de promotion et de renforcement des compétences du Réseau Think Tank de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (RTT-UEMOA). Il s’agit d’une rencontre dont le but est de permettre aux doctorants et chercheurs, de différents centres de recherche affiliés au RTT- UEMOA, de renforcer leur capacité et de valoriser leurs travaux de recherche par la présentation d’articles. « L’Afrique en général et notre Union en particulier font face à un défi extrêmement important, celui de la vulgarisation massive des recherches conduites dans les pays développés», a dit le Représentant résident de la Commission de l’UEMOA en Côte d’Ivoire, Gustave Diasso. Sahel Intelligence

Ebola au Congo: l’ex-ministre de la Santé, le docteur Oly Ilunga accusé de détournement de fonds

L’ex-ministre congolais de la Santé, le docteur Oly « Jim » Ilunga Kalenga, a été inculpé mardi pour « détournement » présumé de fonds alloués à la lutte anti-Ebola, sur fond de deuxième épidémie la plus grave de l’histoire et de rivalités avec le président Félix Tshisekedi. Originaire du Kasaï, Oly Ilunga était le médecin personnel de feu Etienne Tshisekedi. En Belgique, il a été jusqu’en 2016 directeur médical des cliniques de l’Europe Sainte-Elisabeth à Bruxelles avant de regagner son pays. Le médecin âgé de 59 ans a été placé en « résidence surveillée » à Kinshasa après une journée d’audition au parquet, a précisé à l’AFP son avocat, Guy Kabeya, ajoutant : « L’instruction du fond du dossier continue ». Oly Ilunga avait été interpellé samedi par la police, accusé de vouloir se réfugier à l’étranger. Il était sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire national. RTBF