Trois Casques bleus tués par un engin explosif au Mali
Trois Casques bleus de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) ont été tués et trois autres grièvement blessés lundi par l’explosion d’un engin explosif improvisé dans le nord du pays, a indiqué la Minusma. La Minusma a d’abord rapporté sur Twitter la mort de deux d’entre eux. Une porte-parole de la mission a ensuite confirmé qu’un troisième avait succombé à ses blessures. Les soldats ont trouvé la mort « quand leur véhicule a sauté sur un engin explosif improvisé lors d’une patrouille de déminage à Tessalit, dans la région de Kidal », a précisé la Minusma. Les Casques bleus faisaient partie du contingent tchadien de la Minusma, a dit sous le couvert de l’anonymat un agent du camp de la mission à Kidal. « Les engins explosifs improvisés sont l’une des plus graves menaces à laquelle font face nos collègues », a rappelé sur Twitter le chef de la Minusma, El Ghassim Wane, qui a salué « leur courage et (leur) sens du devoir ». VOA/AFP
Une réunion potentiellement explosive sur le Mali au Conseil de sécurité de l’ONU
Le secrétaire général des Nations unies présente ce mardi 18 octobre son rapport sur la situation au Mali devant le Conseil de sécurité, pour la période juin-septembre. Une présentation potentiellement explosive sur plusieurs sujets. Lors du renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies dans le pays, en juin dernier, les conditions d’exercice de la Minusma avaient soulevé un certain nombre d’insatisfactions, à la fois côté onusien et côté malien. Le rapport qui sera présenté aujourd’hui, mais que RFI a déjà pu consulter, est donc une forme de « bilan d’étape » capital pour la suite de la Mission dans le pays. Deuxième point : les accusations portées par les autorités maliennes de transition contre la France : depuis le mois d’août, le Mali promet de révéler des preuves sur un soutien de la France aux groupes jihadistes. RFI
Malgré ses récents revers, Al-Shebab lance de nouvelles attaques en Somalie
Le groupe terroriste Al-Shebab a revendiqué lundi deux attaques suicides qui ont fait une dizaine de morts dans le centre de la Somalie, malgré la forte pression que leur oppose l’armée régulière nationale ces dernières semaines. L’attaque a visé un bâtiment administratif à Beledweyne, une localité située à environ 300 km au nord de la capitale Mogadiscio. L’explosion de la voiture piégée a fait «neuf morts, dont la ministre de la Santé de l’Etat d’Hirshabelle et un commissaire de district chargé des finances (…), et plus de 10 autres blessés», a déclaré Mohamed Moalim Ali, commandant de la police dans la région du Hiiraan. Cette double-attaque intervient alors que l’armée somalienne a infligé de lourdes pertes aux islamistes radicaux Shebab lors d’opérations anti terroristes qu’elle mène depuis quelques semaines. Lundi, l’armée a annoncé avoir tué une trentaine de combattants Shebab, parmi lesquels les 3 commandants de terrain, Modi Madobi, Hamali Kulmbi et Mokhtar. Sahel-Intelligence
Ethiopie : la ville-clé de Shiré saisie par les forces gouvernementales
Les forces éthiopiennes et érythréennes ont pris le contrôle de Shiré, lundi 17 octobre. Cette ville-clé est située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec l’Erythrée, pays qui borde tout le nord du Tigré. Le commandement des forces rebelles de cette région septentrionale d’Ethiopie a appelé « tous les Tigréens valides » à la « défendre avec obstination », dans un communiqué publié mardi. Shiré, qui comptait 100 000 habitants avant le conflit, abrite un aéroport et se trouve sur une route reliant Makalé, la capitale régionale, à environ 300 km. Des milliers de personnes déplacées par le conflit qui ravage le nord de l’Ethiopie depuis novembre 2020 y ont trouvé refuge. Le Monde
Tigré : les combats doivent cesser, déclare le chef de l’ONU
Les combats dans la région du Tigré, en Ethiopie, « échappent à tout contrôle » et la violence et les destructions « ont atteint des niveaux alarmants », a déclaré lundi le chef de l’ONU. Selon le Secrétaire général, António Guterres, qui s’exprimait lors d’un point de presse consacré à la situation en Ethiopie, au siège de l’ONU à New York, il n’y a pas de solution militaire pour mettre fin à près de deux ans de conflit brutal qui a fait des dizaines de milliers de morts. C’est la deuxième fois en deux jours que le chef de l’ONU s’exprime sur la situation en Ethiopie alors que des informations font état de bombardements intensifs contre Shire et d’autres villes du Tigré et de l’épuisement des vivres dans la capitale régionale Mekelle, sur fond d’inquiétudes croissantes concernant une éventuelle famine. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées depuis que les troupes gouvernementales ont commencé à combattre les forces séparatistes du Tigré en novembre 2020, suite à la montée des tensions entre les autorités nationales et régionales. ONU Info
Conflit au Tigré: Addis-Ababa veut «protéger sa souveraineté» avant toute discussion de paix
Le gouvernement d’Ethiopie a réaffirmé lundi son ouverture pour des discussions de paix avec son rival de Tigré, mais estime devoir «protéger» au préalable, sa souveraineté dans cette région du au nord du pays. Addis-Ababa répondait ainsi à un appel de l’Union Africaine (UA) pour une cessation «immédiate» des hostilités dans la région du Tigré où forces rebelles locales et armée fédérale s’affrontent depuis deux ans déjà, au grand dam des populations civiles vulnérables. Le gouvernement d’Abiy Ahmed se dit «déterminé à une résolution pacifique du conflit via les pourparlers de paix sous l’égide de l’UA», mais affirme être «contraint de prendre des mesures défensives pour protéger la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays face aux attaques répétées des autorités rebelles du Tigré, en collusion active avec des puissances étrangères hostiles ». «Il est donc impératif que le gouvernement d’Ethiopie prenne le contrôle immédiat de tous les aéroports et d’autres infrastructures fédérales et installations dans la région» du Tigré. Les combattants du Front de libération du people de Tigré (TPLF) avaient aussi fait savoir dimanche, qu’ils étaient prêts à respecter les appels à un cessez-le feu formulés par l’Union Africaine, soulignant «la gravité de la catastrophe humanitaire» provoquée par ce conflit dans la région du Tigré. Sahel-Intelligence
Somalie : le pays est au bord d’une situation de famine « jamais vue » depuis un demi-siècle, dit l’Unicef
La Somalie, dont des régions sont au bord de la famine, va faire face à une situation « jamais vue depuis un demi-siècle » sans une plus grande mobilisation internationale, a averti mardi le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). En août, 44.000 enfants ont été admis dans des établissements de santé en Somalie pour malnutrition aiguë sévère, selon l’Unicef. Cela veut dire, qu' »à chaque minute, un enfant est admis dans un établissement de santé pour y être traité pour malnutrition aiguë sévère », a déclaré un porte-parole de l’Unicef, James Elder, en visioconférence depuis la Somalie. Sans compter, a-t-il ajouté, que de nombreux enfants ne parviennent même pas à rejoindre les centres de santé en raison des conditions d’insécurité qui règnent dans le pays. Sans un soutien financier plus important de la communauté internationale, « nous serons confrontés à la mort d’enfants à une échelle jamais vue depuis un demi-siècle », a affirmé James Elder. « Les enfants souffrant de malnutrition sévère ont jusqu’à 11 fois plus de risques de mourir de diarrhée et de rougeole que les enfants bien nourris. Avec de tels taux, la Somalie est au bord d’une tragédie d’une ampleur jamais vue depuis des décennies », a-t-il insisté. RTBF
L’opposant guinéen Cellou Baldé « kidnappé » par la gendarmerie
L’opposant guinéen Cellou Baldé a été arrêté lundi à Conakry par des gendarmes qui l’ont conduit vers une destination inconnue selon son parti l’union des Forces Démocratiques de Guinée, UFDG. Cellou Baldé est le représentant dans la région de Labé (nord) de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le principal parti de Guinée, dirigé par l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo. Son parti dénonce un kidnapping : cette arrestation, dans des conditions illégales, sans convocation ni mandat , viole de manière flagrante, les droits et libertés fondamentaux du citoyen ainsi que les dispositions du code de procédure pénal a insisté l’UFDG. Il a été arrêté après avoir « été suivi par deux pick-up de la gendarmerie » et a ensuite été « conduit vers une destination inconnu. Le parti a exigé dans le même temps sa libération immédiate et appelé ses partisans à garder leur calme. Cependant, aucune confirmation de son arrestation n’a pu être obtenue auprès de la gendarmerie. AfricaNews
Le bilan des affrontements tribaux au Soudan s’alourdit à 13 morts
Le conflit tribal dans l’Etat soudanais du Nil Bleu, à la frontière avec l’Ethiopie, a fait 13 morts en quatre jours, selon un nouveau bilan publié par l’ONU lundi. Ces affrontements la semaine dernière à Wad al-Mahi entre membres de la tribu des Haoussas et de tribus rivales, dont celle des Hamaj, ont également fait 24 blessés. Alors que « 1200 personnes ont été déplacées par le conflit et ont trouvé refuge dans des écoles », ajoute l’ONU, « la situation reste tendue et imprévisible ». « Les violences sont toujours en cours », a confirmé par téléphone Mohammed Noureddine, chef tribal Haoussa. Ce dernier avait assuré à l’AFP que les violences avaient éclaté à cause du « meurtre d’un fermier Haoussa ». L’ONU, de son côté, affirme que c’est le meurtre de « deux Hamaj en raison d’une dispute pour des terres ». La question de l’accès à la terre est très sensible au Soudan, l’un des pays les plus pauvres au monde, où l’agriculture et l’élevage représentent 43% des emplois et 30% du PIB. RTBF
Sénégal : Aminata Touré contre un troisième mandat de Macky Sall
Fin septembre, en froid avec le président Macky Sall, l’actuelle députée sénégalaise a annoncé sa démission de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakar. La coalition parlementaire, tout juste majoritaire grâce à l’appui d’un député indépendant, perd donc la majorité absolue à l’Assemblée du Sènégal. Aminata Touréne cache pas sa colère après avoir été écartée, au dernier moment selon elle, de la candidature au poste de président de l’Assemblée nationale. Des partisans du président Macky Sall défendent l’idée d’un troisième mandat en invoquant la révision constitutionnelle de 2016, qui aurait selon eux remis les compteurs à zéro, même si le nombre de mandats est limité à deux. « Comme président de l’Union africaine, le président Macky Sall a l’obligation de donner l’exemple à l’Afrique. Le président Macky Sall a l’obligation de respecter la Constitution à la lettre », estime Aminata Touré. DW
Sénégal : le trafic de bois précieux avec la Chine décime les forêts de Casamance
[Vidéo] Les vastes forêts de Casamance, dans le sud du Sénégal, s’étendent sur des milliers d’hectares. Elles sont connues pour leurs bois rares : le poirier du Cayor, le bois de rose… Ces essences sont censées être protégées mais des groupes armés en font le trafic. Plusieurs personnes ont été tuées cette année dans des affrontements avec les coupeurs de bois. Cette mafia n’hésite pas à raser des parcelles et à exporter cette précieuse production vers la Chine, via la Gambie voisine. France24
Tunisie: à Zarzis, grève en soutien aux familles des jeunes disparus en mer
L’affaire remonte à près de trois semaines, quand une embarcation de fortune transportant 17 jeunes de Zarzis, ville côtière du sud-est tunisien, sombre au large des côtes. Les parents de ces jeunes, qui ont sollicité à plusieurs reprises l’aide des autorités pour retrouver leurs enfants, les accusent de négligence alors que celles-ci ont sollicité la participation de l’armée aux opérations de recherche. Ce mardi 18 octobre, une grève générale a été décrétée à Zarzis, à laquelle associations et ONG ont apporté leur soutien. Selon Alhadi Lehmidi, secrétaire général de l’UGTT, l’Union générale des travailleurs tunisiens à Zarzis, l’État a accumulé les erreurs dans cette affaire. C’est ce qu’il explique au micro de Houda Ibrahim, de la rédaction Afrique. RFI
Présidentielle de 2023 en RDC: « processus mal embarqué »
Selon des chercheurs américains, les acteurs politiques ont la mainmise sur les institutions impliquées dans la gestion du processus électoral. A un peu plus d’un an des prochaines élections en République démocratique du Congo, des chercheurs s’inquiètent d’un « processus mal embarqué » et d’un « déficit de confiance » porteurs selon eux de risques de « violentes protestations ». « La RDC risque de rater l’opportunité de remettre son processus électoral en ordre », écrivent les organisations Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, liées à l’Université de New York (NYU), dans un rapport intitulé « Élections à l’ère de Tshisekedi – Un mauvais départ? », publié mardi. Ancien opposant, Félix Tshisekedi a succédé en janvier 2019 à Joseph Kabila à la tête de l’État, à l’issue d’une présidentielle controversée, en décembre 2018, lors de laquelle la Commission électorale nationale indépendante (Céni) avait été accusée d’avoir truqué les résultats. La prochaine présidentielle est supposée se tenir fin 2023 et M. Tshisekedi a déjà exprimé son intention de se représenter. VOA/AFP
La guerre en Ukraine n’est pas responsable de la pauvreté en Afrique
Les chiffres de la Banque Mondiale en 2019 montrent que plus les années passent, plus le nombre des personnes pauvres en Afrique augmente. En 1990, elles étaient au nombre de 278 millions, alors qu’en 2015, le nombre avait presque doublé, bondissant à 413 millions. La Banque Mondiale estime même que d’ici 2030, le continent aura 90% du nombre des pauvres dans le monde. Cela s’ajoute au fait que l’écart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser sur le continent, ce que Honorat Satoguina associe au manque de régulation des activités génératrices de revenus dans lesquels sont impliqués les plus pauvres. Cet économiste béninois déclare : « Nous avons des riches propriétaires des unités de production et les pauvres qui sont utilisés dans ces structures de riches. Mais, il n’y a pas de mécanisme pour réguler la façon dont le minimum de richesses créé est aloué à ceux qui ont effectivement participé à ces richesses. » Pour l’instant, le continent africain, comme d’autres parties du monde, pointe du doigt la guerre en Ukraine. La crise des céréales est venue paralyser certaines activités génératrices de revenus. Cependant, si cette guerre est évoquée comme étant la raison de l’aggravation de la pauvreté, cela n’est pas le point de vue de Sekou Diakité, professeur d’économie à l’université de Bamako. Le chercheru estime que « si la guerre en Ukraine est venue, elle a trouvé les problèmes qui étaient déjà là. Il ne faut pas trop s’apesantir sur les problèmes exogènes. Le problème, c’est nos dirigeants. Tant qu’il n’y aura pas de politique réelle de croissance, il n’y aura pas de diminution de la pauvreté ». DW
Emilienne Mukansoro, pionnière de la thérapie de groupe au Rwanda
[…] Plusieurs fois par mois, dans sa maison de Mushubati, dans l’ouest du Rwanda, Emilienne Mukansoro accueille des groupes de parole de femmes violées pendant le génocide des Tutsi en 1994. Pour cette psychothérapeute au rire généreux, l’écoute des rescapés est devenue au fil des années une passion autant qu’une bouée de sauvetage. « J’ai survécu alors que tant d’autres ont été tués. Il fallait faire quelque chose de cette vie offerte », explique-t-elle. Ce sera la thérapie de groupe. Selon l’ONU, quelque 800 000 Tutsi et Hutu modérés ont été massacrés au Rwanda entre avril et juillet 1994. Dans le même temps, 100 000 à 250 000 femmes ont été violées. Un génocide de proximité qui s’est joué entre voisins, entre amis, parfois même au sein des familles. « Sur les collines, la parole de ces femmes est accablante. Parler de l’agression revient à dire que le mari n’a pas su protéger sa femme, qu’il ne vaut rien. C’est quelque chose que les proches ne veulent pas entendre », souligne la thérapeute. D’ailleurs, ajoute-t-elle, « dans les familles de rescapés, comme dans celles des bourreaux, on ne parle pas de ce qui s’est passé, car on ne sait pas comment le faire sans accuser, sans propager la souffrance ». Le Monde