Revue de presse du 18 novembre 2024

Gabon : la nouvelle Constitution largement approuvée par référendum
Selon les données provisoires publiées dimanche 17 novembre par le ministère de l’intérieur du Gabon, les électeurs ont validé à 91,8 % la nouvelle Constitution rédigée par le régime militaire du général Brice Oligui Nguema…Aucun incident majeur n’a été signalé pendant la journée de vote, selon les autorités et selon le Réseau d’observateurs citoyens (ROC), une plateforme d’associations locales soutenue par les Nations unies…Dominée par la propagande officielle, la campagne, ouverte au début de novembre, avait été marquée par de vifs débats. Les opposants au projet dénonçaient un texte permettant un régime « dictatorial » taillé sur mesure pour le président de la transition, ses partisans affirmant qu’il fallait aller de l’avant en votant oui. Les 173 articles de la nouvelle Loi fondamentale, fruit de contributions récoltées au printemps lors d’un dialogue national, consacrent entre autres un mandat de sept ans renouvelable une seule fois, avec un régime présidentiel doté d’un pouvoir exécutif fort, sans premier ministre et l’impossibilité d’une transmission dynastique du pouvoir. Le Monde avec AFP

Législatives au Sénégal: le parti au pouvoir Pastef revendique une «large victoire»
Le Pastef, parti au pouvoir au Sénégal, a remporté une « large victoire » aux élections législatives anticipées du dimanche 17 novembre convoquées par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye, a déclaré le porte-parole du gouvernement à l’issue du scrutin. Plus de 7 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour élire les 165 députés qui siégeront à l’Assemblée nationale pour les cinq prochaines années. Les premiers résultats officiels provisoires seront annoncés le mardi 19 novembre…Le Pastef arrive en tête dans une grande majorité des centres de vote dont les médias ont annoncé les résultats provisoires. Plusieurs figures de l’opposition ont d’ailleurs rapidement félicité la formation. RFI

Côte d’Ivoire: les opérations de révision des listes électorales sont terminées
La révision de la liste électorale entamée le 19 octobre 2024 s’est achevée ce dimanche 17 novembre. Plus de 12 000 centres d’enrôlement sont restés ouverts à travers le pays durant un mois pour tenter d’étoffer la liste électorale de 4,5 millions de nouveaux inscrits. La liste actuelle regorge d’un peu plus de 8 millions d’électeurs. Mais malgré une semaine de prolongation accordée, cet objectif est loin d’être atteint…À la date du 9 novembre, soit la veille de la prolongation de l’opération, environ 500 000 nouvelles demandes d’inscription avaient été enregistrées par la Commission électorale indépendante. Les prochaines étapes : l’analyse des données, la publication des listes provisoires, puis la période de contentieux avant les listes définitives, attendues à la mi-2025. RFI

Mali: la compagnie minière australienne Resolute reconnaît avoir accepté de payer pour la libération de leur PDG
La compagnie minière australienne Resolute Mining, qui exploite la mine d’or de Syama au sud du Mali, vient d’annoncer qu’elle allait verser 160 millions de dollars aux autorités de Bamako, alors que son PDG, ainsi que deux autres cadres de l’entreprise, sont retenus depuis dix jours par la junte, sur fond de désaccord fiscal…Avec un premier versement immédiat en espèces de 80 millions de dollars, et un autre du même montant d’ici à quelques mois, la compagnie minière australienne Resolute Mining espère ainsi faire disparaître tous les reproches portés par l’État malien contre elle. La junte au pouvoir à Bamako a réformé en profondeur son code minier l’année dernière, contraignant les exploitants étrangers à renégocier les termes de leur contrat et à rembourser rétroactivement des avantages fiscaux désormais abolis. RFI

Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel Maïga
Le Collectif pour la défense des militaires (CDM), fervent soutien de la junte d’Assimi Goïta, réclame la démission sous soixante-douze heures du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga après les critiques de celui-ci contre les généraux au pouvoir…Nommé par les militaires en 2021 à la suite d’un second coup d’État en un an, Choguel Maïga a publiquement critiqué la junte le 16 novembre, à l’occasion des commémorations de la reprise de Kidal, en novembre 2023. En tenue militaire, le Premier ministre – qui est un civil – a déploré être tenu à l’écart de la prise de décision quant à la durée de la transition. Tout en saluant l’action des Forces armées maliennes (FAMa) sur le front ainsi que la « libération de Kidal » en 2023, Choguel Maïga a enchaîné les coups contre la junte. Il a notamment souligné « l’impérieux besoin de clarification politique au Mali [et d’une] réorientation de la transition ». Il a évoqué « le spectre de la confusion et de l’amalgame » qui planerait, selon lui, sur la période actuelle et dénoncé avec vigueur la décision « unilatérale, sans débat au sein du gouvernement » de reporter la fin de la transition, initialement fixée au 26 mars 2024…La junte a manqué à l’engagement qu’elle avait pris initialement sous la pression internationale de rendre le pouvoir à des civils élus en mars 2024. Aucune nouvelle échéance n’est fixée. Jeune Afrique

Tchad: trois citoyens russes et un Biélorusse libérés après deux mois de détention à Ndjamena
Trois citoyens russes et un Biélorusse, dont l’influenceur politique proche du groupe Wagner, Maksim Shugaley, ont été libérés samedi 16 novembre après près de deux mois de détention à Ndjamena selon un communiqué publié par l’ambassade de Russie au Tchad sur sa page Facebook…Maksim Shugaley, qui se présente comme sociologue, est une figure emblématique des opérations d’influence politique russe en Afrique ainsi qu’un fidèle du défunt fondateur de Wagner, Evgueni Prigojine. Directeur de la fondation pour la défense des valeurs nationales, Maksim Shugaley avait déjà été détenu près d’un an et demi durant en Libye en 2019 pour tentative d’ingérence électorale. Avec son collègue Samir Seyfan, ils n’avaient plus donné signe de vie depuis leur arrivée le 19 septembre à l’aéroport de Ndjamena où ils se rendaient pour la troisième fois cette année. RFI

Cinq soldats tués dans une attaque jihadiste au Nord du Nigeria
Cinq soldats nigérians ont été tués et dix blessés lors d’un raid de jihadistes de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) sur une base militaire du nord-est du Nigeria, ont indiqué lundi à l’AFP deux officiers…Lors de l’attaque, les djihadistes ont incendié cinq véhicules, dont un camion blindé de l’armée résistant aux mines, a précisé le deuxième officier, qui fait état du même bilan. Dans un communiqué publié dimanche, l’ISWAP a indiqué avoir « tué et blessé » plus de 20 soldats nigérians en faisant exploser une voiture piégée au cours du raid, selon SITE Intelligence, qui surveille les activités djihadistes dans le monde. Le groupe jihadiste a affirmé avoir incendié la base militaire et brûlé 14 véhicules à l’intérieur. Kareto, situé à 153 km de la capitale régionale Maiduguri, abrite le 149e bataillon de l’armée nigériane, qui combat l’ISWAP et Boko Haram. La base a été attaquée à plusieurs reprises par les deux groupes…L’insurrection jihadiste qui dure depuis plus de quinze ans dans le nord du pays a déjà fait plus de 40.000 morts et plus de 2 millions de déplacés. AFP

Le bilan des morts au Soudan est bien plus élevé, selon une étude
Le nombre de personnes décédées à cause de la guerre civile au Soudan est nettement plus élevé que ce qui avait été rapporté précédemment, selon une nouvelle étude. Plus de 61 000 personnes sont mortes dans l’Etat de Khartoum, où les combats ont commencé l’année dernière, selon un rapport du groupe de recherche sur le Soudan de la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Parmi ces personnes, 26 000 ont été tuées en conséquence directe des violences, a-t-il indiqué, soulignant que la principale cause de décès au Soudan était les maladies évitables et la famine. De nombreuses autres personnes sont mortes ailleurs dans le pays, notamment dans la région occidentale du Darfour, où de nombreux rapports font état d’atrocités et de nettoyage ethnique…Jusqu’à présent, l’ONU et d’autres agences d’aide humanitaire se basaient sur le chiffre de 20 000 décès confirmés. BBC

RDC: Les ADF attaquent une position de l’armée au nord de Beni
Des rebelles ADF ont attaqué, dimanche 17 novembre, une position militaire des FARDC à Bango, localité située à 25 kilomètres d’Eringeti, au nord-est de la ville de Beni (Nord-Kivu). Des sources locales rapportent que la circulation a été perturbée sur cet axe routier reliant la province du Nord-Kivu à celle de l’Ituri. L’armée confirme l’attaque, mais n’a fourni aucun bilan pour l’instant. Depuis plus de deux semaines, les rebelles ADF, poursuivis par les forces conjointes FARDC-UPDF dans l’ouest de la route nationale numéro 4, tentent régulièrement de se déplacer vers l’est du territoire de Beni, rapportent des sources locales. Cette situation, selon elles, découle de la destruction de leurs bastions aux abords de la rivière Biena, à la frontière entre les territoires de Beni (Nord-Kivu) et de Mambasa (Ituri). Dimanche, ces rebelles ont attaqué une position militaire des FARDC à Bango, sur l’axe Eringeti-Kainama, à 25 kilomètres de la route nationale numéro 4…Les forces armées congolaises et ougandaises exercent une pression militaire accrue sur les ADF à la frontière entre les territoires de Mambasa et de Beni. Ces rebelles tentent jusque-là sans succès de se replier vers l’est du territoire de Beni, selon des sources locales. Radio Okapi

Guinée: une ONG appelle à une enquête indépendante sur la disparition des leaders du FNDC
L’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture appelle à l’ouverture d’une enquête indépendante sur la disparition des figures de la société civile guinéenne, Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah. Les deux leaders du Front national pour la défense de la Constitution ont été arrêtés le 9 juillet 2024 par des militaires et emmenés vers une destination inconnue. La justice guinéenne a déclaré ne pas être à l’origine de ces arrestations et a ouvert une enquête, mais l’ONG doute de la réalité de son travail. Le parquet général près de la Cour d’appel de Conakry avait annoncé avoir donné des instructions aux différents parquets d’instance « afin d’ouvrir des enquêtes minutieuses et complètes » sur les disparitions des deux leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) de Guinée, Oumar Sylla alias Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah. Mais, depuis quatre mois, le parquet se mure dans le silence et n’a pas communiqué sur l’avancement de l’enquête, ce que dénonce l’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat). RFI

Niger: l’ONG Alarmephone Sahara alerte sur la situation des migrants à Dirkou
Au Niger, Alarmephone Sahara alerte sur la situation de migrants à Dirkou, dans l’est du pays. Selon l’organisation, environ 400 personnes se trouvent à l’extérieur du camp de l’OIM depuis plusieurs semaines. La majorité de ces personnes, dont des enfants, sont originaires du Nigeria et ont fui Boko Haram. D’autres viennent du Tchad ou du Soudan. Elles y sont bloquées en attendant de pouvoir regagner leurs pays et ont besoin d’assistance. Deux situations expliquent la présence de ces personnes à Dirkou. « Quand elles arrivent à Dirkou, c’est dans l’intention, probablement, de se rendre en Libye. Mais quand elles sont à court d’argent, elles sont bloquées et souhaiteraient rentrer. Il y a aussi une autre catégorie parmi ces personnes immigrantes, qui sont de retour de la Libye. Compte tenu, peut-être, des conditions d’accueil qui ne sont plus favorables, ce sont des personnes qui sont là, elles sont accueillies par les autorités administratives », précise le coordinateur d’Alarmephone Sahara au Niger, Chéhou Azizou. RFI

Au Mozambique, la crise électorale pèse sur la situation économique
L’agence de notation Standard & Poor’s estime que la crise actuelle accroit les risques, déjà élevés, que le gouvernement soit incapable de rembourser sa dette intérieure. L’agence de notation avait déjà acté les difficultés du Mozambique, le 18 octobre, en abaissant la note de la monnaie locale. Désormais, les turbulences vont mettre à rude épreuve les finances, déjà serrées, du gouvernement, note un analyste. Ce risque de défaut de paiement de sa dette inquiète, car le pays a un passif. En 2016, le Mozambique se retrouvait en défaut de paiement, en raison d’une vaste affaire de dette cachée. Aujourd’hui, les mouvements de contestation en cours ont pour conséquence par exemple le blocage de certaines routes et la fermeture du poste frontière avec l’Afrique du Sud. Des mesures qui coûtent plus de 520 000 euros par jour, selon l’Association des transitaires sud-africains. Par ailleurs, la situation sécuritaire dans le Cabo Delgado (Nord) impose des efforts militaires – et donc financiers conséquents – à l’État mozambicain. Elle empêche également la relance de l’immense projet gazier sur lequel Maputo compte pour augmenter significativement ses rentrées fiscales et doper sa croissance. RFI

La Centrafrique de nouveau autorisée à exporter des diamants
La Centrafrique va pouvoir de nouveau exporter des diamants, après la levée totale vendredi de l’embargo qui frappait le pays depuis 2013, ont annoncé les autorités à Bangui. Réuni en session plénière à Dubai, le Processus de Kimberley (KP), l’organisme de régulation du commerce mondial du diamant, a décidé « de la levée totale de la sanction », a annoncé le ministère centrafricain des Mines et de la Géologie sur sa page Facebook officielle. Bangui plaidait depuis plusieurs mois pour cette levée totale d’embargo en faisant valoir que la situation sécuritaire se normalisait et que tout avait été fait pour se conformer aux normes du KP visant à bloquer les « diamants de sang » issus des zones de conflits…L’interdiction d’exportation prononcée en 2013 après le renversement du président François Bozizé par une coalition de rebelles en majorité musulmans, la milice Séléka, a été partiellement levée en 2015 et 2018. Mais les deux-tiers des 24 zones minières diamantifères répertoriées étaient encore sous sanction. AFP