Mali – ONU : quand les pays contributeurs de la Minusma tiraient la sonnette d’alarme
Les annonces de départ s’enchaînent. D’abord Londres et Abidjan, cette semaine, qui ont annoncé leur volonté de retirer progressivement et de manière anticipée leurs Casques bleus du Mali. Puis Berlin, qui pourrait mettre fin à son engagement « au plus tard » d’ici la fin de l’année 2023, selon l’Agence France Presse, et se réunira sur le sujet le 22 novembre. Selon les informations de Jeune Afrique, aucune décision n’a toutefois été prise pour le moment, et les discussions continuent. Des retraits en cascade, motivés par la dégradation des relations avec le Mali et la multiplication des restrictions imposées par Bamako à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Dans un courrier en date du 16 août 2022, quinze pays contributeurs exprimaient déjà leurs inquiétudes quant à la poursuite de leur engagement. Ce document, que Jeune Afrique s’est procuré, est adressé à Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de paix de l’ONU, qui, fin juillet, avait rencontré le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. … Moins de deux mois après le renouvellement du mandat de la Minusma pour un an par le Conseil de sécurité de l’ONU, le courrier souligne « certaines décisions récentes du gouvernement transitoire du Mali [nuisant] à la capacité de la Minusma de remplir son mandat », et pointe la décision de Bamako de suspendre temporairement les rotations des contingents de la mission. Une annonce faite le 14 juillet, soit quatre jours après l’arrestation de 49 soldats ivoiriens accusés par les autorités maliennes d’être des mercenaires. Jeune Afrique
Sept États d’Afrique de l’Ouest veulent renforcer leur coopération antijihadiste
Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Mali et le Niger sont réunis à Accra, jeudi et vendredi, afin de discuter de leur coopération en matière de sécurité et de renseignement. Objectif : contrer la propagation des violences jihadistes du Sahel vers les côtes du golfe de Guinée. … Cette session de discussions techniques sur la coopération en matière de sécurité et de renseignement doit se poursuivre vendredi. La réunion vise à préparer une réunion ministérielle des pays de l’initiative d’Accra devant se tenir la semaine prochaine, à une date non encore rendue publique. Lancée en 2017, ce forum implique le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo. Le Mali et le Niger l’ont rejoint en tant qu’observateurs. La collaboration est plus que jamais nécessaire car la menace de l’extrémisme violent est « plus répandue qu’on ne le pensait auparavant et transcende les frontières », a déclaré jeudi le ministre ghanéen de la sécurité nationale, Albert Kan-Dapaah, notant que « le paysage de la menace ne cesse de changer ». France24 avec AFP
RDC : Goma peut-elle à nouveau tomber ?
Depuis la reprise des combats, le 20 octobre, la ligne de front n’a cessé de se rapprocher du chef-lieu du Nord-Kivu. Alors que le dialogue avec les groupes armés doit reprendre à Nairobi dans moins d’une semaine, jusqu’où iront les rebelles ? Ses premiers mots étaient très attendus. Alors que les combats entre le M23 et l’armée congolaise se poursuivent désormais à une vingtaine de kilomètres de Goma, le général de brigade kényan Jeff Nyagah, commandant de la force régionale conjointe de l’East African Community (EAC), tenait le 16 novembre sa première conférence depuis l’arrivée des contingents envoyés par le président William Ruto. Encadré par plusieurs officiers, ce haut-gradé passé par la mission de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom) a affirmé que priorité était donnée au processus politique et donc aux médiations de Luanda et de Nairobi. Ce n’est que si ces initiatives venaient à échouer, a-t-il précisé, « que nous passerions automatiquement à l’action militaire ». Jeune Afrique
RDC: à Goma, sur le port, la vie suit son cours malgré quelques difficultés d’approvisionnement
Dans l’est de la RDC, les affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 se sont poursuivis dans la journée de mercredi. Depuis plusieurs jours, les combats se concentrent dans le groupement de Kibumba. Mercredi, les rebelles revendiquaient le contrôle de cette zone dans un communiqué mais ce jeudi une source militaire affirmait que certaines localités de Kibumba étaient encore aux mains de l’armée congolaise. Au moins un avion d’attaque congolais et des hélicoptères de la Monusco ont survolé Goma, située à une vingtaine de kilomètres des affrontements. Malgré tout dans la capitale provinciale, les habitants sont restés calmes et les activités se sont poursuivies normalement. RFI
Guerre du Tigré. L’Érythrée fera-t-elle échouer la fragile paix en Éthiopie ?
« Comment l’Érythrée pourrait faire dérailler l’accord de paix éthiopien”, titre Foreign Policy. “Pourquoi l’accord de paix avec l’Éthiopie dépend de la prochaine action militaire de l’Érythrée”, renchérit The East African. La presse internationale, si elle a salué la trêve signée ce 2 novembre à Pretoria entre le gouvernement éthiopien et les rebelles tigréens du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), souligne tout autant une réelle inquiétude : la paix est fragile et encore suspendue à la position sur le terrain de la voisine érythréenne. “S’il est mis en œuvre”, explique Foreign Policy, l’accord prévoit l’accélération de l’aide humanitaire et le rétablissement des services dans la région sinistrée du Tigré. Le TPLF a également pris l’engagement de se désarmer “complètement dans les trente jours suivant l’accord”. Enfin, le gouvernement fédéral éthiopien devrait déployer les Forces de défense nationale éthiopiennes (ENDF) dans la région séparatiste et à la frontière entre l’Éthiopie et l’Érythrée. Courrier international
Algérie-Maroc : Rabat doit-il s’inquiéter des exercices militaires algéro-russes ?
Du 15 au 28 novembre, Moscou et Alger organisent des manœuvres militaires conjointes dans le sud-ouest de l’Algérie, à moins d’une centaine de kilomètres de la frontière marocaine. Un choix géographique loin d’être anodin, mais à relativiser. … « Bouclier du désert ». C’est le nom de code donné aux manœuvres militaires conjointes algéro-russes, dans le sud-ouest de l’Algérie, qui ont débuté ce mardi et devraient durer jusqu’au 28 novembre. Ces exercices militaires terrestres rassemblent environ cent soldats algériens et autant d’hommes côté russe – essentiellement des parachutistes –, au terrain d’entraînement de Hammaguir, à Béchar, à moins d’une centaine de kilomètres de la frontière algéro-marocaine, fermée depuis août 2021. Côté marocain, justement, le politologue Mohamed Chiker, de l’université Hassan II de Casablanca, y voit un clin d’œil – très relatif – à l’opération « Tempête du désert » (nom donné à l’opération militaire menée contre l’Irak en 1990 par une coalition internationale, sous la houlette des États-Unis), et donc une forme de réponse aux manœuvres militaires de l’alliance maroco-américano-israélienne. Jeune Afrique
Élections en Guinée équatoriale: l’opposition espère siéger à l’Assemblée nationale
La Guinée équatoriale est à deux jours d’un triple scrutin, présidentiel, législatif et municipal. Comme les trois candidats à la présidentielle de dimanche, ceux des législatives sont également en pleine campagne. Les électeurs vont renouveler les 100 sièges de l’Assemblée nationale. La formation politique du président Teodoro Obiang Nguema et ses alliés tiennent à conserver leur majorité. L’opposition, elle, veut y faire son entrée pour mettre fin à la mainmise du parti au pouvoir sur le Parlement. … Sur les 100 élus de l’assemblée sortante, élue en 2017, un seul venait de l’opposition. Mais il n’a jamais siégé : sa formation politique, Ciudadanos por la inovacion (CI) ayant été dissoute en février 2018. Il vit aujourd’hui en exil. RFI
Bénin: Les Démocrates participeront aux législatives après la décision de la Cour constitutionnelle
Le parti Les Démocrates pourra participer pour la première fois à une élection organisée par le gouvernement Talon. Suite à l’invalidation de sa liste mercredi, elle a saisi la Cour constitutionnelle qui lui a donné raison. Les sages ordonnent à la CENA d’accepter une liste remaniée du parti à qui quatre attestations fiscales ont fait défaut et coûté l’élimination. La salle d’audience était pleine, presque tout le bureau politique du parti était présent. Il ne manquait que Boni Yayi, son président d’honneur. À l’audience, le président des Démocrates, Éric Houndété, a raconté les péripéties des candidats de son parti pour l’obtention du quitus fiscal. Il a accusé l’administration fiscale d’avoir violé les textes. De son côté, le directeur des impôts jure avoir traité tous les candidats dans les règles de l’art et sans discrimination. Pour la Cour, vu la chronologie des faits, le défaut de quitus n’est pas le fait des opposants. La Cour ordonne à la Cena d’accepter la liste remaniée du parti, déjà proposé mardi, qui remplace uniquement les quatre candidats sans quitus fiscal. Les sages ont utilisé cette formule-là : « prescription ne court pas contre celui qui n’a pu agir ». RFI
Gabon: la Cour constitutionnelle annule une élection législative partielle
Au Gabon, la Cour constitutionnelle a annulé mardi une législative partielle organisée dans le centre du pays. Un scrutin remporté par le parti au pouvoir, mais contesté par l’opposition. Des recours avaient été déposés devant la Cour constitutionnelle à cause de conditions d’organisation non équitable. L’institution suprême a donné raison aux requérants et pénalise donc le pouvoir. Une décision d’importance alors que le pays va organiser des élections générales très attendues en 2023. RFI
Cameroun: la Cour d’appel rejette les recours de 35 des 39 militants du MRC condamnés
Malgré la pression des Nations-Unies, les juges ont choisi la fermeté. Cette semaine, l’ONU avait qualifié d’« arbitraires » les longues détentions préventives des militants MRC, et d’« illégales » leurs condamnations par un tribunal militaire alors qu’ils sont tous civils. Les Nations-Unies avaient exigé leur « libération immédiate » et des « indemnisations ». Mais la Cour d’appel a finalement rejeté 35 des 39 recours. RFI
En Côte d’Ivoire, les cyberarnaqueurs séduits par les pratiques occultes
Deux décennies après que le phénomène des brouteurs a commencé à se développer sur le territoire ivoirien, les campagnes publiques et privées menées contre le « bara love » (« l’escroquerie aux sentiments » en nouchi, l’argot ivoirien) commencent à porter leurs fruits, et le public occidental est devenu plus conscient des dangers du Web. Pour Franck Kié, président et fondateur de Ciberobs – Make Africa Safe, une plate-forme spécialisée dans la cybersécurité en Afrique, l’âge d’or des cyberescrocs est déjà révolu. Leur nombre a beau avoir continué d’augmenter ces dernières années, l’évaluation du préjudice global, elle, reste stable : autour de 10 milliards de francs CFA (quelque 15,2 millions d’euros) par an, selon Franck Kié. C’est donc une population plus nombreuse qui se partage le même pactole et une moins grosse part qui revient à chacun. « Les affaires sont devenues plus difficiles pour le brouteur sans compétences informatiques, qui faisait de la cybercriminalité basique, résume Franck Kié. Ceux qui s’accrochent développent des stratégies de plus en plus sophistiquées. » Le Monde
Tchad : une situation d’urgence est déclarée après des inondations (OMS)
Des pluies diluviennes et la crue annuelle des fleuves Chari et Logone ont entrainé des inondations ayant fortement affecté les populations. Sur les 23 provinces que compte le Tchad, 18 ont été touchées par ces inondations. Des milliers d’hectares de culture ont été détruits, du cheptel emporté et de nombreux habitants ont été obligés de partir de chez eux, forcés par la montée des eaux. Dans la capitale, N’Djaména, un quart de la ville a été submergée par les eaux, a souligné le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dans son rapport de situation daté du 11 novembre. Près de 150.000 personnes déplacées par les pluies se retrouvent dans des centres d’accueil collectifs identifiés par les autorités. Suite aux inondations et le début de la saison sèche marquée par le froid et les vents secs, les acteurs humanitaires redoutent une recrudescence des maladies comme le paludisme, le choléra et d’autres maladies hydriques. « Cette situation est de nature à engendrer de nombreuses maladies, de potentielles épidémies et peut occasionner des ruptures de soins pour les malades chroniques », a mis en garde l’agence sanitaire mondiale de l’ONU. ONU Info
L’Afrique veut croire à une première demi-finale mais part de loin
Quatre ans après l’échec en Russie où aucune équipe africaine n’avait passé le cut de la phase de poules, tout le continent attend désormais son représentant qui saura, enfin, atteindre les demi-finales. Dès cette année ? Ce sera peut-être encore un peu juste. Malgré trois participations en quarts de finale, l’Afrique n’a pas encore connu les joies du dernier carré. Entre moyens, ambitions et réussite, retour sur ce qui a manqué pour cela. Une étude de l’université de Harvard a mis en lumière les progrès des équipes africaines depuis des décennies. En comparant leurs performances dans les années 1970 et 2010, l’université a pu démontrer que le niveau de compétitivité de ces nations avait donc augmenté. Problème : celui des grandes nations avait également progressé, et même plus. … C’est la grande question qui agite tout le continent. Le plafond de verre des demi-finales peut-il être brisé cette année ? Champion d’Afrique, le Sénégal est le fer de lance des cinq représentants et possède également le tirage le plus clément sur papier avec les Pays-Bas, l’Équateur et le Qatar. Passer les poules est un minimum avant un potentiel huitième de finale face à l’Angleterre, les États-Unis, le pays de Galles ou l’Iran. Pour les autres, en revanche, ça sera plus compliqué. RTBF