Quinze manifestants antiputsch ont été tués à Khartoum lors de la journée la plus sanglante depuis le coup d’Etat du 25 octobre, mené par l’armée qui a plongé, mercredi 17 novembre, le Soudan dans un huis clos macabre en coupant toutes les communications. Dans la seule banlieue nord de la capitale, onze personnes, dont une femme, ont été fauchées par des balles tirées, selon un syndicat de médecins prodémocratie, par les forces de sécurité qui visaient « la tête, le cou ou le torse ». Au total depuis le putsch, 39 personnes, dont trois adolescents, ont été tuées et des centaines blessées. Mais si la répression a débuté dès le premier jour, elle a franchi un nouveau palier mercredi. Avant le déchaînement de violences, le nouveau pouvoir militaire – qui a coupé l’accès à Internet le 25 octobre – a également brouillé l’ensemble des communications téléphoniques dans un pays où l’opposition s’organisait par SMS ou même par le biais de graffitis. La brutale déconnexion des 45 millions de Soudanais a entamé la mobilisation : là où les manifestants étaient des dizaines de milliers le 30 octobre et le 13 novembre, cette fois-ci, ils n’ont plus été que des milliers. Le Monde avec AFP
Les manifestations ont repris, jeudi, à Khartoum au lendemain d’une journée sanglante au cours de laquelle au moins quinze personnes ont été tuées par les forces de sécurité. C’est une nouvelle journée de violences qui s’annonce au Soudan. Les forces de sécurité ont à nouveau tiré, jeudi 18 novembre, des grenades lacrymogènes sur des manifestants anti-putsch à Khartoum au lendemain de la journée la plus sanglante depuis le coup d’État du 25 octobre. … Jeudi matin, la vice-secrétaire d’État américaine pour les Affaires africaines Molly Phee a condamné « la violence contre des manifestants pacifiques ». France24 avec AFP
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken se rend jeudi au Nigeria, où la gestion des droits humains a suscité depuis un an de vives critiques aux Etats-Unis et des appels à une « refonte » des relations avec le pays le plus peuplé d’Afrique. Après le Kenya mercredi, le chef de la diplomatie américaine poursuit sa première tournée en Afrique subsaharienne où il entend porter les priorités du président Joe Biden: promouvoir la démocratie, la lutte contre le changement climatique et contre la pandémie de Covid-19. A Nairobi, un de ses alliés de longue date, Blinken a appelé à des solutions africaines aux crises du continent, notamment à la guerre qui fait rage en Ethiopie, où l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo mène une médiation au nom de l’Union africaine. Première économie d’Afrique subsaharienne qui concentre 20 % de la population de cette région, le Nigeria est un acteur essentiel sur le continent pour les administrations américaines, qui ont toutes courtisé les dirigeants nigérians depuis le rétablissement d’un pouvoir civil en 1999. Mais depuis un an, le discours américain envers le Nigeria s’est fait plus ferme, notamment face à la sanglante répression d’un vaste mouvement de contestation contre les violences policières. AFP
Du 18 novembre 2020, Safinah Makaina se rappelle d’abord les bruits de tirs et de cris dans les rues aux abords du marché de Kiseka, au cœur de Kampala. Tout a commencé dans ce quartier commerçant populaire de la capitale ougandaise, communément appelé « downtown », où les vendeurs en tous genres attirent quotidiennement des dizaines de milliers de personnes. « C’était une vraie scène de guerre », raconte la vendeuse de 39 ans au milieu de sa boutique de pièces détachées de voitures : « Revenir tous les jours dans ces rues où j’ai vu autant de corps n’est pas facile, même aujourd’hui. Mais survivre à ces violences m’a rendue encore plus forte pour combattre le régime. » Il y a un an tout juste, en pleine campagne électorale pour la présidentielle de janvier 2021 – à laquelle l’inamovible Yoweri Museveni briguait un sixième mandat –, l’arrestation du principal candidat de l’opposition, Bobi Wine (de son vrai Robert Kyagulanyi Ssentamu), déclenchait un vaste mouvement de révolte populaire. Les émeutes, survenues à Kampala avant de s’étendre à d’autres villes jusqu’au 20 novembre, jour de sa libération sous caution, ont fait 54 morts, selon la direction des investigations criminelles. Parmi eux, seulement 11 sont désignés comme émeutiers, 42 ont été « touchés par des balles perdues » et une personne a été renversée par une voiture. Le Monde
Abidjan accueille depuis mercredi 17 novembre, et jusqu’à vendredi, la 41e réunion du Comité des chefs d’état-major de la Cédéao. Les haut-gradés évoqueront ensemble la reconfiguration de l’opération Barkhane et ses possibles conséquences dans la sous-région, toujours en proie à des attaques terroristes récurrentes. Approche collective, opérations conjointes, échanges de renseignements… Les chefs d’état-major de la Cédéao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) souhaitent mettre en place rapidement des outils de coopération inter-étatique pour parer à une menace terroriste qualifiée de « grandissante ». « Des menaces multiformes, hybrides et transnationales » selon le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, qui craint le retrait progressif des troupes françaises au Sahel : « La redéfinition de la posture des partenaires au Sahel, notamment Barkhane, s’accompagnera immanquablement d’un bouleversement dans la riposte au terrorisme dans cette région et bien au-delà. Dans ce sens, l’anticipation de cette nouvelle donne, s’impose pour la préservation du fragile équilibre dans ces zones. » « Nous somme convaincus que les opérations conjointes sont la solution. Nous avons à faire à des groupes armés qui passent d’une frontière à l’autre, en fonction des actions menées. Il est évident que, pour pouvor mieux sécuriser nos hommes, il nous faut agir ensemble. » RFI
Le premier ministre de transition malien, Choguel Maïga, et la quasi-totalité de son gouvernement figurent parmi environ 150 personnalités visées par des sanctions individuelles infligées récemment par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), révèle un document officiel de l’organisation régionale obtenu mercredi 17 novembre par plusieurs médias, dont l’AFP et Le Monde Afrique. Les avoirs financiers de tous ceux qui se trouvent sur la liste – dont les 121 membres du Conseil national de la transition, qui fait office d’organe législatif – sont gelés et ils ont l’interdiction de voyager au sein de la Cédéao. Ces sanctions frappent aussi les membres de leur famille. Le colonel Assimi Goïta, président de transition et chef de la junte au pouvoir depuis le coup d’Etat du 18 août 2020, et le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, sont en revanche absents de cette liste, sur laquelle se trouvent 27 ministres en plus du chef du gouvernement. Aucune explication officielle n’est fournie à leur absence dans le document de la Cédéao. Mais selon plusieurs sources, Assimi Goïta et Abdoulaye Diop auraient été écartés pour permettre aux autorités de transition de se faire représenter aux futures réunions de l’organe ouest-africain et ainsi maintenir le dialogue entre les deux parties. Le Monde avec AFP
« L’affaire Housseini Amion Guindo » se poursuit. L’ancien ministre et actuel leader de l’opposition malienne accuse les autorités de transition d’avoir programmé son enlèvement. Après s’être caché pendant quatre jours, « Poulo » est rentré chez lui dimanche 14 novembre, le ministère de la Sécurité garantissant sa protection. Dans la foulée, le ministre de la Justice, Mamadou Kassogué, a ordonné l’ouverture d’une enquête. Housseini Amion Guindo s’en félicite mais ne cache pas certaines réserves sur cette initiative. Mamadou Kassogué, le ministre de la Justice, a personnellement demandé au procureur de la Cour d’appel de Bamako l’ouverture d’une enquête sur la tentative d’enlèvement, ou plutôt d’arrestation extrajudiciaire, dont Housseini Amion Guindo accuse les autorités de transition. À la Cour d’appel de Bamako, on confirme l’authenticité de la demande du ministre, tout en précisant qu’elle n’est pas encore arrivée sur le bureau du procureur. RFI
Face à la multiplication des assauts jihadistes, les militaires burkinabè se sentent vulnérables et ne cachent plus leur mécontentement. À tel point que certains s’inquiètent de rumeurs de coup d’État. Jamais l’armée burkinabè n’avait subi un tel revers, une telle humiliation. Bien pire que les traumatismes infligés à Nassoumbou, en 2016, ou à Koutougou, en 2019. Dimanche 14 novembre, à l’aube, le détachement militaire d’Inata, dans la province du Soum, a été pris d’assaut par un groupe jihadiste. L’attaque s’est déroulée comme de nombreuses autres auparavant : des dizaines d’hommes armés ont surgi à moto et à pick-up, ont encerclé leurs cibles, les ont frappées sans pitié, puis se sont évanouis dans le désert. Bilan : au moins 49 gendarmes et 4 civils tués. Une saignée de plus pour une armée qui n’en finit plus de compter ses morts. En six ans, près de 500 membres des forces de défense et de sécurité ont été tués dans des attaques similaires. Après une période de relative accalmie lors des dernières élections, en novembre 2020, qui ont abouti à la reconduction du régime de Roch Marc Christian Kaboré pour un quinquennat, l’infernale spirale sécuritaire a repris son cycle au Burkina Faso. Jeune Afrique
Le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré s’est exprimé à l’issue du Conseil des ministres à propos de l’attaque djihadiste d’Inata qui a fait au moins 53 morts selon un dernier bilan. Il a dénoncé les dysfonctionnements alimentaires et logistiques qu’il juge inacceptables au sein de l’armée, devant être la structure la mieux organisée du pays. « Nous ne devons plus entendre parler de problèmes alimentaires dans notre armée. Nous ne devons plus entendre parler de problèmes de primes dans cette armée. Nous devons mettre nos hommes dans toutes les conditions qui leur permettent d’affronter le terrorisme avec tout le courage dont ils ont besoin. » « Je tiens également à préciser qu’un Conseil Supérieur de la Défense Nationale sera convoqué prochainement, pour faire le point sur tous ces dysfonctionnements et prendre les mesures nécessaires ». Une enquête administrative sera menée sur cette affaire, qui entraînera des « sanctions disciplinaires sans exception » pour les personnes impliquées. AfricaNews avec AFP
Quarante-trois personnes ont été tuées par des hommes armés lors de deux attaques distinctes en début de semaine dans le nord-ouest du Nigeria, selon un nouveau bilan communiqué mercredi soir par les autorités locales. Un précédent bilan faisait état lundi de 15 morts. Les gangs criminels, connus localement sous le nom de « bandits », mettent régulièrement à feu et à sang le centre et le nord-ouest du pays le plus peuplé d’Afrique. Les attaques se sont intensifiées au cours des derniers mois. Dans la nuit de dimanche à lundi, des dizaines d’assaillants ont pris d’assaut les communes d’Illela et de Goronyo, dans l’Etat de Sokoto. Le gouvernement de l’Etat de Sokoto a affirmé mercredi dans un communiqué que le bilan des attaques était désormais de 43 morts. « Ce n’est pas un nombre faible. C’est très triste. Cet incident nous touche beaucoup », a déclaré le gouverneur de Sokoto Aminu Waziri Tambuwa, cité dans le communiqué. Depuis septembre, les forces de sécurité nigérianes mènent des offensives aériennes et terrestres sur des camps de bandits dans l’Etat voisin de Zamfara, épicentre des violences. Les bandits, fuyant les opérations militaires menées à Zamfara, ont établi des camps près de la frontière avec le Niger, notamment à Sokoto, d’où ils lancent des attaques contre les communautés. AFP
Bien que des progrès aient été réalisés dans le processus électoral en Somalie, ils ont été lents et inégaux, a déclaré le Représentant spécial des Nations Unies pour le pays lors d’un briefing au Conseil de sécurité mercredi. James Swan a salué l’achèvement des élections indirectes de la Chambre haute du Parlement fédéral somalien, qui ont débuté en juillet, et le début de celles de la Chambre basse, connue sous le nom de Chambre du peuple. Alors que 14 femmes feront partie des 54 sénateurs de la Chambre haute, ce qui représente 26 % des parlementaires, M. Swan a déclaré que ce chiffre était inférieur au quota de 30 % de participation des femmes. M. Swan a exhorté les parties prenantes à agir rapidement pour conclure les élections à la Chambre basse avant la fin de l’année. « Bien que des progrès soient réalisés, les efforts des dirigeants politiques somaliens devront être redoublés dans les semaines à venir pour mener à bien les élections du Parlement fédéral, afin que les élections présidentielles puissent ensuite se tenir dans les meilleurs délais », a-t-il déclaré, s’exprimant par vidéoconférence. « L’achèvement de ces élections est plus important que jamais, afin que tous les efforts puissent revenir aux priorités essentielles en matière de gouvernance, de sécurité et de développement en Somalie », a-t-il ajouté. ONU Info
Le président du Parlement libyen Aguila Saleh a annoncé mercredi dans un discours télévisé sa candidature à l’élection présidentielle prévue en décembre. … L’annonce de la candidature du président du Parlement installé à Tobrouk (est) intervient trois jours après celle de Seif al-Islam Kadhafi, fils cadet de l’ex-dirigeant libyen, et au lendemain de celle de Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est du pays dont est proche M. Saleh. … Prévue le 24 décembre, cette élection, la première d’un chef d’Etat libyen au suffrage universel, est l’aboutissement d’un processus politique laborieux parrainé par l’ONU. Plus de 2,83 millions de Libyens, sur environ sept millions d’habitants, se sont inscrits pour voter. … M. Saleh a ratifié unilatéralement en septembre le texte encadrant le volet présidentiel du scrutin, qui semble taillé sur mesure pour Khalifa Haftar, une décision contestée par les autorités de l’Ouest et qui a provoqué une brusque montée des tensions. AFP
En République démocratique du Congo, la commission parlementaire chargée d’enquêter sur l’exploitation illicite des ressources minières dans le territoire de Mwenga, au Sud-Kivu, présente son rapport ce jeudi. Dans ce document consulté par RFI, les enquêteurs soulignent l’opacité dans la gestion du secteur et formulent des griefs contre des exploitants chinois. Les députés demandent des sanctions sévères contre ces entreprises et recommandent au gouvernement de mettre de l’ordre dans ce secteur. Les exploitants cités sont accusés notamment de fraude fiscale et de destruction des écosystèmes. Depuis plusieurs années, ils exploitent des carrés miniers de manière industrielle sans les autorisations nécessaires. Certaines des sociétés minières citées ne sont munies que de permis de recherche alors que sur le terrain elles s’adonnent à l’exploitation industrielle. D’autres opèrent sous la couverture de coopératives minières regroupant des creuseurs artisanaux. Cette situation crée des tensions dans la région entre ces sociétés et les communautés locales, provoquant parfois mort d’homme. RFI