Au moins 70 migrants morts noyés en deux semaines au large de la Libye
Au moins 70 migrants sont morts noyés ces deux dernières semaines après avoir quitté la côte libyenne en direction de l’Europe, a indiqué jeudi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). « Au moins 70 migrants sont portés disparus au large des côtes de la Libye et présumés noyés au cours des deux dernières semaines », a indiqué l’OIM dans un communiqué. Selon l’organisation, « une embarcation transportant 25 migrants a chaviré le 12 mars au large de Tobrouk », dans l’est de la Libye. « Les autorités ont secouru six migrants et récupéré sept corps tandis que 12 autres sont toujours recherchés. » L’OIM a évoqué un autre naufrage datant du 27 février, lorsqu’un bateau « s’est renversé quatre heures après être parti du port de Sabratha » (ouest). … Ces naufrages portent à 215 le nombre de migrants recensés morts ou disparus en Méditerranée centrale depuis début 2022, selon le « Missing Migrants Project » de l’OIM, qui répertorie les personnes décédées lors de leur migration vers une destination internationale. VOA
Guinée : « Six mois après, nous sommes plutôt déçus »
Alors que la transition cherche sa boussole, l’ex-candidat à la présidentielle et leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, s’est confié au Point Afrique. rois fois candidat à l’élection présidentielle (2010, 2015 et 2020), Cellou Dalein Diallo occupe le devant de la scène politique guinéenne, où il a émergé en tant que Premier ministre du président Lassana Konté de 2004 à 2006. Président de l’Union des forces démocratiques de Guinée, l’une des principales formations politiques du pays, il a accepté de partager ses réflexions sur ce que vit la Guinée actuellement. … “Individuellement et au travers de coalitions formées, la classe politique a lancé un appel à la junte pour que s’ouvre un dialogue politique et, qu’autour de la table, on essaie de définir la durée de la transition comme la charte de la transition qu’ils ont édictée le prévoit. … Malheureusement, jusqu’à présent, cela n’a pas été suivi d’effet et il n’y a pas de dialogue formel.” Le Point
Burkina Faso : la Cédéao s' »inquiète » de la durée de la transition
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est dite jeudi « un peu inquiète » de la durée de trois ans décidée pour la transition au Burkina Faso où l’armée a pris le pouvoir fin janvier, mais a assuré qu’elle « n’abandonnerait pas » le pays. « La Cédéao est un peu inquiète de la durée de la transition. Mais les autorités ont expliqué les raisons derrière la décision de ces 36 mois », notamment « la situation sécuritaire » du pays, a déclaré la ministre des Affaires étrangères du Ghana, Shirley Ayorkor Botchwey, qui a conduit une délégation à Ouagadougou jeudi. « La Cédéao demande que le gouvernement de transition fournisse une feuille de route claire de ses activités pour les prochains 36 mois », a-t-elle ajouté. AFP
Mali: échec de la rencontre entre le CSP et le gouvernement à Gao
La rencontre a débuté mercredi 16 mars, elle a pris fin jeudi 17 mars à Gao, dans le nord. Le ministre malien de la Réconciliation nationale et les leaders des groupes armés devaient finaliser l’accord de principe signé à Rome afin de reprendre ensemble la mise en œuvre de l’accord de paix. Mais la rencontre s’est achevée sur un constat d’échec. Le ministre malien de la Réconciliation nationale, le colonel Ismaël Wagué, voulait intégrer le CSP et en prendre la présidence. Le CSP (Cadre stratégique permanent) constitué de l’ensemble des groupes armés signataires de l’accord de paix – les ex-rebelles indépendantistes de la CMA comme les groupes pro-État malien de la Plateforme – serait ainsi devenu le CSPR (Cadre stratégique permanent pour la réconciliation). Mais si ces groupes armés sont favorables à un accompagnement du gouvernement, ils n’ont pas accepté que le ministre malien veuille prendre immédiatement la présidence tournante du Cadre. RFI
Mali: Le gouvernement annonce des poursuites judiciaires contre des médias étrangers
Le gouvernement de transition du Mali attire l’attention sur la fausseté des allégations contenues dans un rapport de l’ONG HRW qui dénonce des exécutions de civils dans le pays. A travers un communiqué publié le mardi 16 mars 2022, l’équipe du président Assimi Goita estime que ces allégations n’ont aucun fondement et ont pour objectif de déstabiliser la transition en cours au Mali. Le gouvernement annonce qu’il engage des poursuites contre les médias qui sont mêlés à la diffusion de ces informations et par la même occasion il suspend, jusqu’à nouvel ordre, la publication et la diffusion de ces mêmes médias. Le régime en place rappelle qu’il soutient le peuple malien, respecte les droits humains et s’évertue sans cesse à lutter contre le terrorisme. Pour rappel, dans un rapport publié le mardi 15 mars 2022, l’association de défense des droits humains dénonçait des exécutions sommaires qu’aurait commis l’armée malienne dans le cadre de leurs opérations antiterroristes, dans les régions de Mopti, Ségou et Koulikoro. La directrice pour l’Afrique de l’Ouest de Human Rights Watch, Mme Corinne Dufka, assure que l’ONG a documenté 71 personnes exécutées sommairement par l’armée malienne. AllAfrica
Tchad: des journalistes furieux de ne pas pouvoir couvrir les discussions de Doha
Aucun voyage de presse n’a été organisé pour permettre aux journalistes des médias privés de couvrir les négociations entre groupes rebelles et autorités tchadiennes, qui se tiennent depuis dimanche 13 mars à Doha, au Qatar. Des voyages nécessaires, selon les patrons de presse, compte tenu des difficultés financières des médias privés tchadiens. Ces derniers menacent donc de se retirer du processus de transition. Pour tenter d’apaiser les tensions, le ministre de la Communication a reçu les représentants de la presse privée jeudi 17 mars. Les échanges ont été vifs. Les patrons de presse sont en colère : aucun média privé tchadien n’est parti à Doha pour couvrir les négociations entre autorités et groupes rebelles. Une humiliation pour Moussa Avenir de la Tchirée, porte-parole du collectif des médias privés au Tchad. … Certains patrons de presse affirment que les autorités veulent cacher ce qui se passe à Doha. … Le collectif des médias privés donne 48 heures aux autorités pour faire partir des journalistes à Doha. Sinon, les médias ne couvriront plus le processus de transition. L’Union des journalistes tchadiens a, elle, appelé à une journée sans presse ce samedi au Tchad. RFI
Ouganda : un écrivain poursuivi pour « cyberharcèlement » du president
L’écrivain ougandais et militant des droits de l’homme Norman Tumuhimbise et une journaliste travaillant pour le média en ligne qu’il dirige ont été inculpés de « cyberharcèlement » contre le président Yoweri Museveni. Norman Tumuhimbise, qui dirige le groupe de pression « The Alternative Movement » (« le mouvement alternatif ») et une plateforme en ligne baptisée Alternative Digitalk TV, doit publier le 30 mars un livre critiquant le président Museveni. C’est le deuxième écrivain critique du pouvoir arrêté ces derniers mois, après Kakwenza Rukirabashaija qui a fui en Allemagne en février quelques jours après avoir été libéré sous caution dans l’attente de son procès. Âgé de 36 ans, Norman Tumuhimbise avait été arrêté avec neuf journalistes la semaine dernière. AfricaNews/AFP
RDC: six mois de prison pour le numéro deux du parti de Joseph Kabila
Ferdinand Kambere, qui a déjà passé plus de deux mois à la prison centrale de Makala à Kinshasa, était poursuivi pour tentative de meurtre sur un camarade du PPRD. Le ministère public avait requis la peine capitale, mais le tribunal a opté pour une peine plus légère que l’ex-parti au pouvoir désapprouve néanmoins. Ferdinand Kambere devra encore passer trois mois et quelques jours en prison. Le secrétaire permanent adjoint du PPRD est condamné à payer 10 000 dollars de dommages et intérêts et 2 500 dollars d’amende. RFI
RDC : les Etats-Unis imposent des sanctions contre le raffineur d’or belge Alain Goetz
Les États-Unis imposent des sanctions à l’encontre du raffineur d’or belge, Alain Goetz, et de son réseau au sujet de la circulation illicite d’or en République démocratique du Congo (RDC). L’information est contenue dans un communiqué de presse de l’Ambassade des Etats-Unis en RDC publié jeudi 17 mars. Ce document précise que cette décision souligne l’engagement des États-Unis à perturber le commerce illégal des minéraux en RDC, qui menace la paix, la sécurité et la stabilité dans la région des Grands Lacs. Alain Goetz et ses compagnies achètent de l’or tiré des régions contrôlées par les groupes armés impliqués dans les conflits en RDC. Ces groupes armés et leurs commandants ont attaqué des civils et sont impliqués dans des atrocités comprenant des massacres ethniques, des viols et le recrutement forcé d’enfants. L’or provenant des régions de conflit fournit la plus grande source de revenus aux acteurs armés dans l’est de la RDC, y compris les groupes armés qui font des profits à travers les taxes illégales, l’attaque de mines et la collaboration avec des contrebandiers. Goetz, dont le réseau s’étend sur l’Ouganda, les Émirats Arabes Unis et la Belgique, a été condamné en 2020 en Belgique pour blanchiment d’argent et fraude en rapport avec ses activités liées au commerce de l’or. Radio Okapi
Les Nigérians face à l’effondrement de leur réseau électrique
Depuis le début de la semaine, le Nigeria fait face à un effondrement quasi complet de son réseau électrique national. Une situation catastrophique dans un contexte marqué par l’explosion des prix du carburant qui sert à alimenter les générateurs, désormais seule source d’énergie. Car le Nigeria a beau être le premier producteur de brut en Afrique, le pays importe la quasi-totalité de son carburant raffiné. Les prix de l’essence – massivement subventionnée – restent stables, mais le prix du diesel, lui, s’est envolé. Tout semble presque normal dans ce snack de Lagos. Les lumières sont allumées et l’air conditionné fonctionne. Mais à quel coût ? Ces deux dernières semaines, le prix du diesel qui alimente le générateur de l’établissement a quasiment triplé. « À la base, le diesel coûte environ 40 centimes le litre. Mais d’un seul coup, il s’est mis à coûter 80 centimes. Et là, il est passé à presque 1,60 euro. » RFI
Le conflit séparatiste au Cameroun déborde sur son voisin nigérian
Le conflit séparatiste anglophone sévissant dans l’ouest du Cameroun déborde au Nigeria: le géant africain, déjà en proie à de multiples crises, peine à sécuriser sa frontière et à protéger efficacement les Camerounais ayant trouvé refuge sur son territoire. Les combattants séparatistes ou les militaires camerounais, qui s’opposent depuis cinq ans, ne se soucient guère de l’intégrité territoriale de leur voisin nigérian, où ils mènent des incursions, attaquant des villages ou procédant à des arrestations illégales. Manga, paisible village de pêcheurs nigérian situé à la frontière, en a fait la dure expérience fin 2021. Une cinquantaine de combattants séparatistes venus du Cameroun y ont lancé une attaque, tuant cinq personnes dont le chef du village, âgé de 70 ans. Sur les murs de sa maison, dont la partie supérieure a été réduite en cendres, des dizaines d’impacts de balles sont toujours visibles. VOA
Guerre en Ukraine : quelles conséquences pour l’Afrique ?
[Vidéo] Importateur de matières premières agricoles et énergétiques, le continent pourrait être fortement impacté économiquement si la crise avec la Russie perdure. A l’approche du ramadan, la farine et la semoule s’arrachent sur les marchés du Maghreb où la flambée des prix alimentaires inquiète. « L’inflation, c’est le principal risque de la guerre en Ukraine. (…) Pour les pays africains importateurs nets de nourriture, il y aura une conséquence directe sur la sécurité alimentaire et sur les prix à la consommation », met en garde Aroni Chaudhuri, économiste chez Coface. La situation est particulièrement alarmante pour le blé, trente-deux pays important plus de 90 % de leur consommation. … Outre ces questions économiques, l’Afrique risque de se trouver de plus en plus prise dans la guerre d’influence qui oppose Moscou aux Etats occidentaux. Depuis quelques années, la Russie s’est repositionnée sur le continent, notamment à travers des partenariats militaires. Le Monde
L’Algérie refuse de faire remarcher son gazoduc vers l’Espagne
C’est une fin de non-recevoir qu’Alger a opposé à la demande américaine d’augmenter l’acheminement de gaz vers l’Europe en rouvrant le gazoduc Maghreb-Europe qui passe par le Maroc, et qui a été fermé depuis décembre 2021 sur décision d’Alger. Cela s’est passé, selon des médias algériens, lors de la visite de la sous-secrétaire d’état américaine Windy Sherman à Alger dans le cadre d’une tournée qui l’a emmené à Rabat et à Madrid. Washington appuie les Européens dans leur recherche d’alternatives au gaz russe fournit à l’Europe à hauteur de 4 %. L’Algérie, qui fournit au vieux continent 11% de son besoin en gaz, hésite à augmenter ses fournitures. L’Algérie est en fait sous pression, non seulement de la part des Américains et des Européens pour augmenter sa fourniture de gaz à l’Europe, mais elle subit aussi celles venant de la Russie qui s’y oppose. RFI
La Tunisie a-t-elle un double discours vis-à-vis de la Russie ?
Si la Tunisie a bien voté la résolution de l’ONU condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, une lettre non authentifiée attribuée à son président, Kaïs Saïed, témoignerait de sa volonté de garder de bonnes relations avec le Kremlin. Le chef de l’État tunisien assure que ce document est un faux. Une lettre manuscrite attribuée au président tunisien, Kaïs Saïed, est apparue il y a quelques jours sur les réseaux sociaux. Elle appelle le chef d’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, à intervenir auprès de la Russie en faveur de la Tunisie, révèle le site d’information spécialiste du Moyen-Orient Middle East Eye. Selon le texte, qualifié de “falsifié” par le palais de Carthage, la Tunisie souhaiterait garder de bonnes relations avec la Russie, malgré son vote à l’Assemblée générale des Nations unies qui condamnait l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. … Le président tunisien semble ainsi demander à son homologue algérien, proche de la Russie, d’expliquer la situation à la diplomatie russe et de lui exprimer son “respect à sa direction ainsi que le soutien et la solidarité [de la Tunisie]”. Courrier International
Pas de groupe parlementaire d’opposition au Cameroun
Seize députés issus de quatre formations politiques souhaitaient constituer un groupe politique d’opposition baptisé Union pour le changement. Mais leur demande vient d’être jugée illégale. Ces députés de l’opposition critiquent en effet l’existence d’un seul groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, constitué par le parti majoritaire au pouvoir. Ils disent avoir exploité l’alinéa 1 de l’article 20 de la loi portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale, une exploitation fondée sur une contradiction entre la version française et la version anglaise du texte. … Cependant, le RDPC, le parti au pouvoir, contredit l’interprétation que fait l’opposition de l’article 20 du règlement intérieur. Ainsi, le député Essomba Mbengono estime que l’opposition parlementaire aurait mieux fait de commencer par une demande de modification de la loi. DW
Le calvaire des réfugiés éthiopiens au Yémen
Des milliers de réfugiés éthiopiens vivent dans des camps insalubres au Yémen. Dans un pays en proie à la guerre entre les Huthi et les forces loyalistes, migrants et réfugiés vivent plutôt un véritable calvaire. « Nous sommes dans le camp depuis un an, au milieu de cette insalubrité, des ordures et de la crasse. Cet endroit ne convient même pas aux animaux, encore moins aux humains. Lorsque nous sommes arrivés, ces tentes n’existaient pas. Les autorités locales nous ont donné une zone insalubre, pas un camp, et c’est nous qui avons fabriqué ces tentes à partir des restes d’ordures. Nous en avons mendié quelques-unes et en avons fabriqué d’autres. Personne ne nous a rien donné », a déclaré Bezaia Tedros Ibra, réfugiée éthiopienne expulsée de Sanaa vers Aden. Malgré ces conditions jugées inhumaine, près de 6 000 migrants sont arrivés au cours du seul mois de janvier, selon les chiffres de l’OIM, dont environ 85 % d’Éthiopiens et le reste de Somaliens. AfricaNews
Côte d’Ivoire : Facebook, YouTube & Cie dans le viseur du gouvernement
Face à la multiplication des fake news et des théories du complot, les autorités ivoiriennes veulent modifier le cadre juridique de la presse et de la communication audiovisuelle. Influenceurs, blogueurs et cyber-activistes craignent pour leur liberté d’expression. Entre flou artistique et procès d’intention, les rhéteurs en chef de la Côte d’Ivoire se toisent. D’un côté du ring, la langue de bois et les précautions diplomatiques des responsables de la régulation communicationnelle. De l’autre, la posture des « garnements » des nouvelles communications numériques. En jeu : l’encadrement renforcé de cette faune bigarrée composée de blogueurs incisifs, d’influenceurs branchés et d’activistes connectés. Droit dans ses bottes, le gouvernement a adopté, le 9 mars en conseil des ministres, deux projets de loi qui concernent les acteurs de la communication. … Alors qu’un flou entoure l’application concrète de ces mesures, lesdits sons de cloche se font déjà entendre du côté de blogueurs, d’activistes et d’influenceurs qui tiennent à l’indépendance que leur conférait jusqu’alors le réseau des réseaux. Les prolixes professionnels de Facebook ou de Youtube craignent de se voir appliquer brutalement et strictement les règles éthiques et déontologiques des professions journalistiques. Jeune Afrique