Revue de Presse du 18 mai 2022

l’insécurité alimentaire hante les débats à la COP15 sur la désertification
Les représentants du monde paysan venus donner de la voix à la COP15 sur la désertification qui se tient du 9 au 20 mai 2022 à Abidjan en Côte d’Ivoire, sont tous préoccupés par le risque d’insécurité aliment qui s’accroît en Afrique. Près de 319 millions d’hectares de terres sont menacés de désertification sur le continent. En Afrique où l’agriculture occupe environ 60% de la population active selon la Banque mondiale, les risques d’insécurité alimentaire sont de plus en plus préoccupants. La dégradation progressive des sols dans des zones arides et sèches entraîne la détérioration de la végétation, une aridification et l’appauvrissement des sols. L’absence d’humidité et de fertilité des terres se traduit par la chute des rendements agricoles. À Bangolo, un village arboré de l’ouest de la Côte d’Ivoire, Mauricette Bly dirige une coopérative d’une centaine de femmes. Elle a fait le déplacement d’Abidjan pour porter les doléances de ses membres à la COP15. « Depuis 2015, nos culture sèchent à cause du manque d’eau. Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, ce sont des systèmes d’irrigation, ce sont des productions en hors-sol et des forages. Parce qu’on a des cours d’eau dans nos zones de production qui peuvent nous aider à préserver la sécurité alimentaire» explique la cultivatrice de manioc. Afrik21

Une personne meurt de faim toutes les 48 secondes dans la Corne de l’Afrique
Une personne meurt de faim toutes les 48 secondes en Éthiopie, au Kenya et en Somalie, où une grave sécheresse sévit à l’heure actuelle, selon les estimations présentées par Oxfam et Save the Children dans un rapport publié mercredi. Le nombre de personnes en situation de faim extrême dans ces trois pays a plus que doublé depuis l’année dernière, passant de plus de 10 millions à plus de 23 millions aujourd’hui, s’alarment les deux organisations humanitaires alors que les fonds recueillis par les appels d’urgence sont largement insuffisants. « Malgré l’aggravation des signes avant-coureurs, les dirigeants du monde ont réagi lamentablement, de manière trop tardive et trop timorée, laissant des millions de personnes dans une situation de faim catastrophique. La famine est un échec politique », affirme Gabriela Bucher, directrice générale d’Oxfam International. RTBF

La mystérieuse tentative de putsch au Mali sème le trouble
La nouvelle que le Mali aurait déjoué un coup d’Etat soutenu par un pays occidental a fait des vagues dans un pays déjà troublé, d’autant qu’un proche de la junte dirigeante a été cité parmi les comploteurs présumés. Même dans un pays qui vit au rythme d’annonces retentissantes, les militaires ont pris de court les Maliens en affirmant lundi soir que les autorités avaient mis en échec dans la nuit du 11 au 12 mai un complot ourdi par des officiers et des sous-officiers. S’il a eu lieu, ce ténébreux coup de main est passé totalement inaperçu jusqu’au journal de 20H00 (locales et GMT), ce rendez-vous des communications fracassantes qui faisaient dire au spécialiste du Sahel Yvan Guichaoua sur Twitter que « la mise en récit du régime malien est une vraie telenovela », série télé à rebondissements. Devenu un visage et un uniforme familiers des téléspectateurs, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, n’a fourni aucun détail sur le déroulé des évènements ni sur les protagonistes, se contentant d’annoncer des interpellations. VOA

Burundi: Des opposants présumés ont été tués, détenus et torturés – Les abus commis par les forces de sécurité aggravent l’insécurité
Les services nationaux de renseignement, la police et les membres de la jeunesse du parti au pouvoir au Burundi ont tué, détenu arbitrairement, torturé et harcelé des personnes soupçonnées d’appartenir à des partis d’opposition ou de travailler avec des groupes d’opposition armés, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Les autorités ont réagi avec une approche musclée aux attaques perpétrées contre des civils et des agents de l’État par des assaillants armés ou des membres présumés de groupes rebelles dans plusieurs régions du pays. Elles se sont montrées peu soucieuses de la nécessité d’enquêtes crédibles, de preuves objectives ou du respect d’une procédure régulière nécessaires pour amener les véritables responsables à répondre de leurs actes. Au lieu de cela, dans les provinces de Cibitoke et de Kayanza, où se sont concentrées les nouvelles recherches de Human Rights Watch, les autorités ont ciblé des opposants présumés du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD). AllAfrica/HRW

Convoi de Barkhane bloqué au Niger: les causes de la mort de 3 manifestants inconnues
Les enquêtes menées par le Niger et la France n’ont pas permis de déterminer les circonstances de la mort de trois manifestants lors de heurts, fin novembre 2021, au passage d’un convoi de la force Barkhane près du Burkina Faso et du Mali, selon le gouvernement nigérien. Ce convoi militaire parti d’Abidjan pour rejoindre Gao au Mali, avait d’abord été bloqué et caillassé par des manifestants à Kaya dans le centre du Burkina Faso. Il avait repris sa route avant d’être de nouveau interrompu par des manifestants en colère à Téra, dans l’ouest du Niger. Trois d’entre eux avaient été tués, dans des tirs imputés aux forces nigériennes ou françaises. Le 17 décembre 2021, le président nigérien, Mohamed Bazoum, avait « exigé des autorités françaises » une enquête sur les heurts et « ordonné une enquête » du Niger. « L’exploitation des résultats de l’enquête de la gendarmerie du Niger et de l’armée française n’ayant pas permis de cerner le déroulement exact des évènements qui ont provoqué la mort et les blessures des manifestants, le Niger et la France on décidé d’assurer ensemble le dédommagement des familles des victimes ainsi que des blessés », souligne un communiqué du ministère nigérien de l’Intérieur publié mardi soir. VOA

En Guinée : 58 partis politiques réunis pour dénoncer le calendrier électoral
58 partis politiques se réunissent, ce mercredi 18 mai, à Conakry, pour dénoncer le calendrier électoral proposé par les militaires au pouvoir. « Nous n’accepterons pas que des gens viennent nous imposer la dictature », s’indigne Etienne Soropogui, président du parti Nos valeurs communes et membre de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique. Il fait partie également de la coalition de 58 partis politiques, formée autour de Cellou Dalein Diallo de l’UFDG et Sidya Touré de l’UFR, qui rejette ouvertement les 36 mois de transition adoptés par le Conseil national de transition, l’organe législatif mis en place par la junte militaire. Pour les partis membres de cette grande coalition, il n’est pas question de laisser les putschistes diriger le pays pendant presque quatre ans. Car, disent-ils, cela encouragerait d’autres militaires à faire de même dans un proche avenir. DW

« Les Chabab sont désormais une organisation qui finance des groupes terroristes à l’extérieur de la Somalie »
Deux ans après la décision de Donald Trump de retirer les quelque sept cents soldats américains présents en Somalie, son successeur, le président Joe Biden, a autorisé le redéploiement d’un petit contingent militaire dans le pays, ont indiqué des officiels américains, lundi 16 mai. Comptant moins de cinq cents hommes, les troupes ne mèneront pas d’opérations de combat mais seront appelées à entraîner, conseiller et équiper les forces somaliennes dans leur lutte contre le groupe islamiste Al-Chabab, qui s’est renforcé depuis le départ américain en profitant des divisions politiques somaliennes. Depuis le retrait des troupes décidé par Donald Trump, les militaires américains basés dans la région effectuaient des allers-retours en Somalie. En février, le chef du commandement militaire américain en Afrique (Africom), le général Stephen Townsend, estimait que « les Chabab [restaient] le groupe affilié à Al-Qaida le plus large, le plus riche et le plus meurtrier ». Les Etats-Unis s’inquiètent notamment de la volonté affichée de l’organisation de mener des attaques à l’extérieur de la Somalie. En janvier 2020, trois Américains sont morts au cours d’une attaque des Chabab contre une base militaire kényane sur laquelle étaient stationnées des forces américaines. L’annonce du redéploiement intervient alors que la Somalie vient d’élire un nouveau président après des mois de crise politique. Le Monde

Tunisie : 5 mois de prison pour un ex-député critique de Kaïs Saied
Un ex-député tunisien, virulent critique du président Kais Saied, a été condamné par un tribunal militaire à cinq mois de prison pour insulte envers des policiers. Seifeddine Makhlouf, chef d’Al-Karama, un parti islamo-nationaliste, était poursuivi par la justice militaire pour ces faits remontant à mars 2021 après avoir perdu son immunité parlementaire à la suite du coup de force du président Saied qui a gelé le Parlement en juillet avant de le dissoudre. Reconnu coupable d’insulte envers des agents de la police à l’aéroport international de Tunis-Carthage, il a été condamné à cinq mois de prison par le tribunal militaire de première instance de Tunis qui a rendu son jugement lundi soir, a précisé son à l’AFP son avocat, Me Anouar Ouled Ali. Seifeddine Makhlouf a fait appel de cette condamnation, selon la même source. Six autres personnes parmi lesquelles trois membres de cette formation politique ont été condamnées à des peines allant de trois à six mois de prison dans cette affaire, a ajouté Me Ouled Ali. … Des ONG locales et internationales ont dénoncé les poursuites judiciaires engagées contre des civils par des tribunaux militaires, relevant qu’elles s’étaient intensifiées depuis le coup de force du président Saied. AfricaNews/AFP

Ethiopie: La Commission nationale des droits de l’homme s’inquiète d’une reprise des combats
La Commission nationale des droits de l’homme s’est déclarée « préoccupée », ce dimanche 15 mai 2022, dans un communiqué de la « montée des tensions » et de la récente reprise de « combats sporadiques » entre forces tigréennes et pro-gouvernementales. Une inquiétude exprimée alors que des informations en provenance du Tigré indiquent un regain d’activités militaires. Le coût d’une reprise de la guerre dans le Tigré serait « incalculable », a dit la Commission éthiopienne des droits de l’homme, qui a réagi dimanche à une suite de déclarations belliqueuses les jours précédents. En effet, le chef de l’État du Tigré Debretsion Gebremichael, vendredi dernier, a déclaré entrer dans « la phase finale de la lutte » après « l’échec » du dialogue avec le gouvernement. Ce à quoi le chef des miliciens amharas de la région disputée du Wolkait, le colonel Demeke Zewdu, a répliqué en appelant les siens à « se défendre contre les attaques tigréennes ». Et le Conseil paix et sécurité de l’Amhara d’embrayer en estimant que le Tigré lui avait ainsi « déclaré la guerre ». RFI

Les troupes ougandaises vont quitter la RDC le 31 mai
Les forces ougandaises présentes en République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre d’une opération conjointe contre le groupe rebelle ADF doivent se retirer au 31 mai, sauf nouvel accord entre les deux pays, ont annoncé mardi des responsables militaires ougandais. L’Ouganda a déployé depuis le 1er décembre des soldats dans l’Est de la RDC dans le cadre d’une opération militaire avec l’armée congolaise contre les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), accusées par le Congo de massacres de civils et par Kampala d’attentats revendiqués par l’organisation jihadiste État islamique (EI). Aucun détail sur le nombre de troupes engagées et la durée de la mission n’avait été révélé jusqu’à présent. « L’opération Shujaa cessera officiellement dans environ deux semaines, selon notre accord initial. Elle devait durer six mois », a écrit sur Twitter le chef de l’armée de terre, le général Muhoozi Kainerugaba, utilisant le nom de code de cette opération qui signifie « celui qui est fort » en swahili. « À moins que je reçoive d’autres instructions de notre commandant en chef (le président Museveni, ndlr) ou du CDF (chef des forces de défense, ndlr), je retirerai toutes nos troupes de RDC dans deux semaines », ajoute le général, qui est aussi le fils du président Museveni. VOA

Libye : vague d’arrestations de migrants
Assis à même le sol et entourés par des véhicules de police, ces migrants ont été arrêtés par les forces de sécurité libyennes dans la ville de Surman, située près de Tripoli. Depuis quelques jours, ces scènes sont devenues courantes. Dans l’ouest du pays, la police a déclaré avoir arrêté au moins 300 migrants la semaine dernière et plus de 3 000 au cours des trois derniers mois. « Un plan de sécurité a été élaboré, il y a environ trois mois pour éliminer l’immigration clandestine et les repaires de passeurs et arrêter les personnes recherchées. Au cours de cette période, Dieu merci, plus de 3 000 migrants illégaux ont été arrêtés. Des mesures légales ont été prises et ils ont été renvoyés au Bureau de l’immigration illégale », explique le Colonel Ashraf Issa, des forces de sécurité de la ville de Surman. Déjà, cette campagne d’arrestations inquiète les ONG. Le pays est régulièrement critiqué à cause des mauvais traitements infligés aux migrants dans les centres de détention. AfricaNews

Combats à Tripoli : Le PM libyen par intérim se rend auprès de la population
Le Premier ministre intérimaire libyen Abdelhamid Dbeibah est allé à la rencontre des habitants de Tripoli après des affrontements violents dans la matinée du mardi 17 mai. Les partisans de Fathi Bachagha, chef du gouvernement élu par le Parlement, ont tenté d’investir la capitale libyenne avant d’être repoussés par les forces en présence. Malgré les dégâts matériels bien visibles, aucune victime n’a pour le moment été déclarée. L’actuel chef de l’exécutif a été nommé en mars 2021, au terme d’un processus encadré par l’ONU. Il devait veiller à l’organisation d’élections présidentielles et législatives initialement prévues en décembre, mais repoussées indéfiniment. Arguant que le mandat d’Abdelhamid Dbeibah avait pris fin avec ce report, le Parlement libyen situé à l’est du pays, avait ensuite désigné Fathi Bachagha pour lui succéder. Une démarche non reconnue par Abdelhamid Dbeibah, qui souhaite conserver son poste, jusqu’à ce qu’une nouvelle administration soit élue démocratiquement. AfricaNews

Gambie: Le gouvernement approuve le lancement de poursuites judiciaires contre 70 auteurs de violations de droits de l’Homme, dont l’ancien Président Jammeh
Une source crédible a informé le journal The Point que le gouvernement a adhéré aux recommandations de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) pour le lancement de poursuites judiciaires contre 70 auteurs de violations de droits de l’Homme, dont l’ancien Président Yahya Jammeh, présentement en éxil. Le Livre Blanc du gouvernement sera publié le 25 Mai 2022 avec plus de détails sur les conclusions finales, ont ajouté nos sources. La Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) a conclu que l’ancien Président Yahya Jammeh avait ordonné la mise à mort de 250 Gambiens et ressortissants étrangers. Le rapport de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) divulgue 427 conclusions, 218 recommandations et 393 témoignages sur les meurtres, les détentions arbitraires, les disparitions forcées, les crimes sexuels et violences basées sur le genre, et ce, de 1994 à 2017. The Point

Le Zimbabwe veut vendre son stock d’ivoire estimé à 600 millions de dollars
Le Zimbabwe a demandé, lundi 16 mai, le soutien des États européens pour que la vente de son stock d’ivoire, estimé à 600 millions de dollars, soit autorisée. Le pays souhaite utiliser les profits pour financer la protection de la faune et aider les communautés locales. Depuis 1989, le commerce mondial d’ivoire est interdit par la Convention sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d’extinction (Cites). France24

Afrique du Sud : le procès de Jacob Zuma reporté au 1er août
À peine ouvert, le procès pour corruption de Jacob Zuma, a été reporté au 1er août prochain par la Haute Cour de Pietermaritzburg. Une date fixée dans l’attente de la finalisation de la demande de réexamen déposée par l’ex-président sud-africain auprès de Mandissa Maya, la présidente de la Cour suprême d’appel. Jacob Zuma tentait d’y faire récuser le procureur principal, l’avocat Billy Downer, qu’il accuse de partialité à son égard. Les débats de mardi ont uniquement porté sur les dates possibles du procès, les demandes en cours et la disponibilité des avocats. Accusés de corruption, de blanchiment d’argent et de racket dans le cadre d’un contrat d’armement de 2 milliards de dollars dans les années 90, Jacob Zuma et le représentant de la société d’armement française Thales n’étaient pas présents au tribunal. AfricaNews