La commission électorale de la RDC critique le rapport des Eglises catholique et protestante
La commission électorale (Céni) de la République démocratique du Congo a vivement critiqué lundi le rapport définitif d’observation du processus électoral publié par les Églises catholique et protestante et qui évoque de nombreux cas d' »irrégularités », six mois après la tenue des scrutins. En RDC, la présidentielle a eu lieu en même temps que les élections législatives, provinciales et locales, un quadruple scrutin qui a démarré le 20 décembre et, face aux multiples problèmes logistiques, s’est étalé sur plusieurs jours. Les Églises catholique et protestante avaient déployé leurs propres observateurs à travers le pays lors de ces élections. Dans « le rapport final de l’observation électorale » publié lundi à Kinshasa, les deux Églises disent avoir constaté de « nombreuses irrégularités susceptibles de porter atteinte à l’intégrité des résultats des scrutins », sans pour autant déclarer les élections frauduleuses. Le rapport souligne « le cafouillage » constaté lors de l’attribution des sièges pour les législatives et dénonce le « népotisme » dans ce processus. AFP
L’Union africaine condamne les « massacres » d’une rébellion en RDC
L’Union africaine a fermement condamné lundi les « massacres » commis par une rébellion dans l’est de la République démocratique du Congo, qui ont fait 150 morts en juin. Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, « a appris avec consternation la multiplication de massacres de populations civiles innocentes par les Forces démocratiques alliées (ADF) dans les territoires de Béni et de Lubéro, dans la province du Nord Kivu en République démocratique du Congo (RDC) », selon un communiqué…Le président de la Commission de l’UA réaffirme « l’engagement continu de l’Union africaine auprès des pays des Grands Lacs dans leur lutte contre le phénomène du terrorisme ». Depuis le début du mois, au moins 150 personnes ont été tuées dans des attaques attribuées aux ADF, originaires de l’Ouganda voisin…Depuis fin 2021, les armées congolaise et ougandaise ont mené des opérations conjointes contre les ADF dans le Nord Kivu et la province voisine d’Ituri, sans réussir pour le moment à faire cesser les attaques sanglantes contre les civils. AFP
Le leader de l’opposition et des dizaines de personnes arrêtées au Zimbabwe
Le leader de l’opposition au Zimbabwe, Jameson Timba, et plus de 70 jeunes ont été arrêtés pour trouble à l’ordre public ce week-end lors d’une réunion privée, a déclaré son avocat lundi. M. Timba, qui a pris la tête du parti d’opposition, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), après la démission de son prédécesseur Nelson Chamisa en janvier, a notamment été interpellé en compagnie de son fils, a indiqué à l’AFP l’avocat de M. Timba, Agency Gumbo. La Zanu-PF, parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1980, est régulièrement accusée d’utiliser les tribunaux pour museler l’opposition et les dissidents, ou de s’en prendre physiquement à eux en commettant des meurtres ou enlèvements. L’opposition zimbabwéenne a subi l’an dernier une vague d’arrestations après l’élection présidentielle contestée du 23 août. Le président Emmerson Mnangagwa, 80 ans, y a remporté un second mandat avec 52,6% des voix, contre 44% pour M. Chamisa, selon les résultats officiels. La CCC a dénoncé de nombreuses irrégularités dans le scrutin, également critiqué par des observateurs régionaux et internationaux, et exigé un nouveau vote. Nelson Chasmisa avait quitté la CCC en janvier en estimant qu’elle était devenue « une extension de la Zanu-PF, qui en a pris le contrôle », et dénoncé les « intimidations et violences » commises par le régime sur les opposants et citoyens. AFP
La tragédie des enfants centrafricains dans les mines au Cameroun
Au Cameroun, de nombreux enfants centrafricains travaillent sur les sites miniers. Il s’agit d’enfants orphelins ou issus des familles ayant fui la guerre et qui ne résident pas dans les camps de réfugiés du HCR. Certains enfants ont laissé leur vie sur ces sites miniers à la suite d’éboulements…Djimé Mama est un ressortissant centrafricain vivant à Batouri au Cameroun, à 400 km de Yaoundé. En 2021, Youssouf, son neveu âgé de 16 ans, a trouvé la mort à la recherche de l’or au village Kambelle III, dans la région de l’Est, voisine de la République centrafricaine. C’est sur le site minier d’une société chinoise dénommée Menchenu Wang Woping, laissé ce jour-là à ciel ouvert, que le jeune Centrafricain Youssouf est décédé. Il y a 2 ans, un procès s’est ouvert contre cette société chinoise au tribunal de Batouri, à plus de 400 km de Yaoundé. “Du point de vue juridique, il faudrait que les sociétés chinoises comprennent qu’il y a un code minier qui doit être respecté au Cameroun et l’administration des mines doit aussi assumer ses responsabilités…”, assure Dieudonné Djisse, avocat de la victime. Mais on retrouve encore de nombreux enfants centrafricains à la recherche effrénée de l’or sur les chantiers miniers dans la région de l’Est…Les autorités camerounaises tentent d’endiguer le phénomène du travail des enfants sur les sites miniers dans la région de l’Est…Ces sept dernières années, les organisations de la société civile locale affirment qu’au moins 200 personnes sont mortes sur les sites aurifères dans la région de l’Est, parmi lesquels des enfants de nationalité centrafricaine. VOA
« Je serais décapité » : l’insurrection islamiste prend de l’ampleur au Mozambique
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 700 personnes ont fui cette dernière série de combats [en mai] à Macomia. Ceux qui sont restés…n’ont plus d’installations médicales ni d’électricité et vivent dans la crainte constante d’une nouvelle attaque. Il s’agit de la dernière résurgence de la violence qui avait diminué lorsque les forces de sécurité, soutenues par les troupes des États voisins, semblaient maîtriser la situation. Mais aujourd’hui, une grande partie de ces troupes est en train de se retirer. La mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc), composée d’environ 2 000 soldats de huit pays, a annoncé qu’elle retirerait ses forces du Mozambique d’ici le 15 juillet et qu’elle ne prolongerait pas son mandat de trois ans. Les experts régionaux en matière de sécurité ont prévenu qu’il était peut-être trop tôt, car la région reste instable…L’Afrique du Sud, qui fournit actuellement plus de 1 000 soldats aux efforts de maintien de la paix, a promis de maintenir ses troupes au Mozambique jusqu’à la fin de 2024, mais pas dans le cadre de la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe. D’autre part, le Rwanda, qui ne fait pas partie de la Sadc mais qui a soutenu le Mozambique, a annoncé qu’il enverrait 2 000 soldats supplémentaires dans le pays…Les experts en sécurité régionale affirment que les forces armées du Mozambique pourraient remporter une victoire militaire si elles étaient renforcées davantage, et que ce n’est pas le moment de retirer les troupes étrangères. BBC
Somalie : L’envoyé spécial de l’Union africaine rassure les Somaliens sur le retrait des troupes
L’envoyé spécial de l’Union africaine (UA) en Somalie a rassuré les Somaliens en affirmant que le retrait des troupes de la mission de l’UA ne créerait pas de « vide sécuritaire » dans le pays. Mohamed El-Amine Souef, représentant spécial de l’UA pour la Somalie, a assuré que l’organisation panafricaine ne laisserait pas la Somalie sans soutien, malgré le retrait prévu de 4 000 soldats de la Mission de transition de l’UA en Somalie (ATMIS) d’ici fin juin. « Nous veillerons à ce qu’il n’y ait pas de vide sécuritaire même après le retrait des troupes de l’ATMIS, » a déclaré M. Souef après une visite de deux jours à Jowhar, dans le centre-sud de la Somalie. Il a souligné que la transition serait coordonnée entre les États membres fédéraux, le gouvernement somalien et les partenaires internationaux. Lors de sa visite, M. Souef a salué les efforts des troupes burundaises pour affaiblir le mouvement al-Shebab et les a encouragées à maintenir leur vigilance et à collaborer étroitement avec les forces de sécurité somaliennes et les communautés locales. Cette visite faisait partie d’une tournée dans les États membres fédéraux pour évaluer la préparation opérationnelle, le bien-être et le moral des troupes, alors que l’UA prépare une mission de suivi pour la période post-ATMIS. Sahel Intelligence
Au Niger, un mouvement rebelle annonce avoir mis « hors d’usage » une partie d’un oléoduc
Un mouvement rebelle luttant pour la libération du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’Etat en juillet 2023 et détenu depuis, a annoncé avoir mis « hors d’usage » dimanche « un important tronçon » de l’oléoduc acheminant du pétrole brut vers le Bénin. « Dans la nuit du 16 juin, le Front patriotique de libération (FPL) a mis à exécution sa menace en mettant hors d’usage un important tronçon du pipeline à titre de premier avertissement à la junte de Niamey », indique ce mouvement dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux daté de lundi 17 juin et signé par son président, Mahamoud Sallah. Cet oléoduc de près de 2 000 km doit acheminer le pétrole de l’Agadem (nord-est nigérien) vers le port de Sèmè-Kpodji au Bénin. Ce pétrole est essentiel pour les économies des deux pays, qui travaillent avec la China National Petroleum Corporation (CNPC) – société pétrolière appartenant à l’Etat chinois – et l’entreprise chinoise Wapco…Le FPL a été créé en août 2023 après le renversement du président Mohamed Bazoum par des militaires le 26 juillet, qui le détiennent. Mahamoud Sallah avait alors déclaré avoir pris les armes pour demander « la libération » du président déchu, « le rétablissement de la légalité constitutionnelle » et avait menacé « de faire sauter des installations » notamment « pétrolières » dans l’Agadem. Le Monde avec AFP
Bénin : trois ressortissants nigériens condamnés à dix-huit mois de prison avec sursis
La justice béninoise a condamné, lundi 17 juin, à dix-huit mois de prison avec sursis, trois ressortissants nigériens, arrêtés la semaine dernière au port de Sèmè-Kpodji, à Cotonou, dans un contexte de brouille diplomatique entre les deux pays. Les relations entre le Bénin et le Niger, tendues depuis le coup d’Etat militaire qui a renversé en juillet 2023 le président nigérien élu Mohamed Bazoum, se sont nettement envenimées ces dernières semaines. Le principal point d’achoppement concerne le refus du Niger de rouvrir sa frontière. Les trois accusés, dont Moumouni Hadiza Ibra, la directrice générale adjointe de la société pétrolière Wapco-Niger, ont été arrêtés le 5 juin sur le port béninois de Sèmè-Kpodji, lieu de chargement du pétrole nigérien pour l’exportation. Deux autres personnes également arrêtées au même moment avaient été relâchées vendredi. Les trois accusés étaient poursuivis pour « fausse attestation » et « usage de fausse attestation », mais la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a requalifié lundi les faits en « usurpation de titre » et « usages de données informatiques falsifiées ». La Criet a suivi les réquisitions du procureur en les condamnant à dix-huit mois de prison avec sursis. Le Monde avec AFP
Le Soudan a soif : la double peine de la guerre et du changement climatique
Rendu plus vulnérable encore par un an de guerre sanglante entre généraux rivaux, le Soudan, touché de plein fouet par le dérèglement climatique, manque d’eau…L’eau est la dernière des crises qui n’en finissent pas de s’abattre sur le quotidien des Soudanais. Dans un Soudan aux infrastructures ravagées par des décennies de conflit, le dérèglement climatique se traduit par une succession de pluies diluviennes et de canicules infernales où les températures estivales frôlent les 50 °C…Avant la guerre, l’ONU alertait déjà sur le sort d’« environ 26 % des habitants marchant plus de cinquante minutes pour trouver de l’eau, s’exposant à des risques sécuritaires, en premier lieu les femmes »…Les nappes phréatiques surexploitées du pays peinent, elles, à se réapprovisionner. Leur eau, enfouie à des dizaines de mètres sous terre, doit être pompée avec des moteurs, difficiles à entretenir avec la guerre et son lot de pénuries de carburant et de pièces de rechange. Sans pompes, « même s’il y a de l’eau, impossible d’y accéder », confirme un diplomate européen familier du dossier soudanais, faisant état d’un vrai problème de « disponibilité de l’eau » dans une « grande partie » du pays. Il cite Al-Fasher. Depuis début mai, cette ville du Darfour abritant 1,5 million d’habitants, pour moitié des déplacés, connaît des combats meurtriers et un siège étouffant. « Si les FSR n’autorisent pas l’entrée de carburant, les stations d’eau arrêtent de fonctionner. Alors pour beaucoup, il n’y a pas d’eau. » Le Monde avec AFP
Manifestation devant le Parlement kenyan contre de nouvelles taxes
Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées mardi devant le Parlement kényan pour protester contre un projet de budget 2024-2025 qui prévoit de nouvelles taxes, la police faisant usage de gaz lacrymogènes et procédant à au moins trois arrestations, selon des journalistes de l’AFP. Le projet comprend 4.000 milliards de shillings (29 milliards d’euros) de dépenses, niveau le plus élevé dans l’histoire de ce pays d’Afrique de l’Est. Un premier volet de dépenses a été approuvé par le Parlement, où le président William Ruto dispose d’une majorité, mais celui des recettes – prévoyant notamment une taxe annuelle de 2,5% sur les véhicules particuliers et la réintroduction d’une TVA sur le pain – suscite de vives critiques. Les parlementaires doivent débuter mardi après-midi l’examen du texte, qui doit être voté d’ici le 30 juin. AFP