Togo : faible taux de participation aux élections municipales
Les électeurs togolais se sont rendus aux urnes jeudi pour des élections municipales. Les bureaux de vote en partie déserts de la capitale Lomé, ont reflété l’apathie généralisée des électeurs et la crainte suscitée par la répression des manifestations antigouvernementales qui ont fait plusieurs morts en juin. Ce scrutin a fait figure de test pour le dirigeant Faure Gnassingbé…Confronté au mécontentement de la population locale suite à une réforme constitutionnelle qui pourrait effectivement le maintenir au pouvoir indéfiniment, le président Faure Gnassingbé a réellement suscité la critique de la diaspora et des groupes de la société civile qui ont appelé au boycott des élections municipales…Près de 500 listes issues de partis politiques, de regroupements ou des candidats indépendants ont concouru à ce scrutin, malgré les contestations de la rue, attisées par un collectif d’artistes et de blogueurs dénommé M66 -Mouvement du 6 Juin (une appellation inspirée du premier jour des manifestations demandant à Faure Gnassingbé de quitter le pouvoir). Faure Gnassingbé dirige le pays depuis 2005, après la mort de son père et prédécesseur à la présidence, M. Gnassingbé Eyadéma, a prêté serment en mai en tant que président du Conseil des ministres. Ce rôle puissant n’est pas officiellement limité dans le temps et il peut être réélu indéfiniment par le Parlement. Le dépouillement terminé, les résultats ont été acheminés vers les Celi, Commission électorale locale indépendantes, lesquelles les convoieront vers la Ceni, Commission Électorale Nationale Indépendante, seule autorisée à publier les résultats dans les 72h. Africanews
Au Bénin, un deuxième journaliste interpellé pour « harcèlement par voie électronique »
Le journaliste béninois Cosme Hounsa a été interpellé mardi 15 juillet à la suite d’une plainte déposée par un ministre pour « harcèlement par voie électronique », ont annoncé mercredi plusieurs organisations de journalistes du pays, qui expriment leur « vive inquiétude ». L’arrestation de M. Hounsa survient quelques jours après celle d’un autre journaliste béninois, Comlan Hughes Sossoukpè, critique du pouvoir, interpellé en Côte d’Ivoire et extradé au Bénin. Directeur de publication du journal La Boussole, Cosme Hounsa a été arrêté mardi soir par des agents du Centre national des investigations numériques (CNIN), à la suite d’une plainte déposée par le ministre conseiller, Rachidi Gbadamassi, selon plusieurs organisations professionnelles. Le journaliste doit être présenté au procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) jeudi, ont déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) des sources judiciaires. L’Association des journalistes exerçant dans le nord du pays (AJS-B) a exprimé mercredi dans un communiqué sa « vive inquiétude » face à cette nouvelle interpellation, estimant qu’elle « soulève des questions fondamentales sur la liberté de la presse » au Bénin. « Les opinions exprimées dans le cadre d’une publication de presse, qu’elles plaisent ou non, ne doivent en aucun cas faire l’objet de représailles pénales », a estimé l’AJS-B. Le Monde avec AFP
Abidjan : Echanges entre la Côte d’Ivoire et le Bénin pour renforcer leur coopération sécuritaire
Depuis mercredi et jusqu’au 19 juillet, la capitale ivoirienne Abidjan accueille une réunion de haut niveau entre les Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) et celles du Bénin (FAB). L’objectif est de consolider les liens militaires entre les deux pays face aux menaces sécuritaires croissantes dans la sous-région. Selon une note officielle relayée par l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP), les échanges portent sur des enjeux majeurs tels que la lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale, l’exploitation illégale des ressources stratégiques et la gestion des flux de réfugiés aux frontières ivoiriennes. Outre ces défis sécuritaires, les deux armées travaillent à la mise à jour de leurs protocoles de coopération, au renforcement des capacités opérationnelles et à la préparation tactique de leurs troupes via des entraînements conjoints…A l’ordre du jour figure également l’élaboration d’un partenariat militaire stratégique et opérationnel. Cette réunion illustre la volonté des deux Etats ouest-africains de renforcer leur coordination face à une insécurité régionale persistante, notamment dans le contexte du Sahel et de la zone du golfe de Guinée. Sahel Intelligence
Burkina Faso : des vidéos de stars générées par l’IA détournées à la gloire du capitaine Ibrahim Traoré
Ces images détournées sont la tête de pont d’une campagne de désinformation menée depuis plusieurs mois par les militaires burkinabè pour héroïser leur chef, loin des violences jihadistes qui endeuillent le pays et de la répression des voix discordantes. Mêlant propagande et contenus générés par intelligence artificielle (IA), elles se sont intensifiées depuis avril et ont été particulièrement relayées dans des pays anglophones d’Afrique de l’Ouest… »Ces campagnes d’influence et de désinformation visent à étendre le culte de la personnalité autour du capitaine Traoré vers les voisins anglophones du Burkina Faso », explique un chercheur américain sous couvert d’anonymat. Et à détourner l’attention de l’incapacité du capitaine burkinabè, à tenir son engagement, pris en prenant le pouvoir par un coup d’État en septembre 2022, de reprendre le contrôle du pays en six mois face aux jihadistes. Les attaques se sont depuis multipliées, faisant des milliers de morts, avec un pic entre mars et avril derniers, période marquée aussi par l’arrestation d’officiers accusés d’une tentative de putsch. Soit peu de temps avant le lancement de la campagne à la gloire du capitaine Traoré… »La manipulation informationnelle est devenue un levier de conservation du pouvoir et de légitimation de la présence des militaires au pouvoir », analyse un spécialiste burkinabè en influence informationnelle, qui préfère garder l’anonymat pour raisons de sécurité… »Certains rapports ont établi des connexions russes dans la récente poussée de ces opérations de désinformation », observe le chercheur américain, précisant que la campagne pro Traoré cible le Ghana et particulièrement le Nigeria, un géant dont la déstabilisation « aurait des effets significatifs sur la région ». AFP
Le président burundais nommé envoyé spécial de l’Union africaine pour le Sahel
Le président burundais, Évariste Ndayishimiye, a été désigné jeudi 17 juillet envoyé spécial de l’Union africaine pour le Sahel. Sa mission sera d’intensifier les échanges avec les gouvernements et de travailler au retour de la paix dans le Sahel où trois pays, le Niger, le Mali et le Burkina Faso, qui font face à la menace jihadiste, sont suspendus de l’organisation à la suite des changements anticonstitutionnels de gouvernement. Le président burundais a tout de suite réagi sur X en annonçant accepter « avec humilité et responsabilité (…) la noble mission » qui lui est confiée. Pour une source diplomatique à Bujumbura, sa désignation en tant qu’envoyé spécial de l’Union africaine pour le Sahel vient le récompenser de ses efforts pour sortir le Burundi de l’isolement dans lequel l’avait plongé son prédécesseur. Très engagé dans les organisations régionales et continentales, Évariste Ndayishimiye est par exemple président en exercice du Comesa, champion de l’Union africaine pour la jeunesse et premier vice-président de cette organisation. Il prendra donc automatiquement la tête de l’Union africaine en février de l’année prochaine…Un autre motif avancé est que l’UA a décidé depuis quelque temps de désigner des chefs d’État pour s’occuper de certaines crises. C’est le cas du président togolais pour la crise dans l’est de la RDC. Il fallait également un président sans antécédents dans la région du Sahel…Enfin, ces mêmes sources assurent que le président burundais aurait bénéficié d’« un soutien actif, mais discret » du français Emmanuel Macron, qu’il a rencontré en juin en marge de la Conférence des Nations unies sur l’océan, à Nice, dans le sud de la France. RFI
Mali: le journaliste Alfousseini Togo recherche «l’apaisement» à son procès
Le journaliste Alfoussini Togo, directeur de publication Canard de la Venise, a comparu jeudi 17 juillet devant le pôle judiciaire anti-cybercriminalité de Bamako. Le journaliste est accusé notamment d’« atteinte au crédit de l’État » en raison d’un article publié début avril dans lequel il remettait en cause des déclarations du ministre de la Justice du Mali, Mamoudou Kassogué. Jeudi, lors de son procès, le journaliste a reconnu les faits. Le ministre Mamoudou Kassogué avait déclaré que l’indice de confiance des Maliens dans la justice de leur pays était passé de 30% à 72% en 2024, et que les Maliens savent s’ils se reconnaissent ou non dans ces chiffres. Dans son article, Alfousseini Togo avait jugé le sondage « pas fiable » et décrit un système judiciaire corrompu ou aux ordres. Accusé d’« atteinte au crédit de l’État », « injures » et « diffamation », le journaliste a choisi de reconnaître les faits et d’accepter ces chefs d’accusation. Il ne s’est pas fait assister par un avocat. « C’est une démarche d’apaisement », explique Alfousseini Togo, qui comparaissait libre. Il avait été relâché provisoirement le 12 mai, après avoir passé un peu plus d’un mois en prison. « Nous avons adopté cette stratégie pour qu’il reste auprès de sa famille », développe Albadia Dicko, président de l’Union nationale des jeunes éditeurs de presse du Mali, qui accompagne le journaliste depuis le début de l’affaire. « En cette période de précarité dans le pays, c’était nécessaire. Il faut aussi qu’il puisse continuer d’écrire et que son journal ne mette pas la clef sous la porte », ajoute-t-il. De fait, les débats lors du procès ont été courts. La direction générale du contentieux de l’État (DGCE), partie plaignante, n’a pas demandé de peine de prison, mais une amende, tout de même, de 2 millions de francs CFA. Le procureur a requis une condamnation avec sursis et une amende à l’appréciation du tribunal. Le délibéré sera rendu le 28 juillet. RFI
Des projets sociaux pour lutter contre le terrorisme
Aménagement d’espaces agricoles, rénovation des écoles, formations…le Bénin, le Togo et la Côte d’ivoire tentent d’occuper les jeunes. Le Togo a lancé, en 2022, le Programme d’urgence pour la région des savanes, durement touchée par les répercussions de la crise sécuritaire. Il s’agissait de l’électrification rurale de 18 localités de la région, pour favoriser le développement économique et le confort des habitants. Il y a également eu la construction de forages pour améliorer l’accès à l’eau potable dans les zones rurales. Et surtout, la distribution de matériel agricole à 384 jeunes considérés comme vulnérables. Ceci afin de leur permettre de développer une activité rentable. Toujours dans le secteur agricole, 1.000 hectares ont été aménagés et la distribution de 21.000 tonnes d’engrais vivriers ont contribué à améliorer la productivité des producteurs locaux…La Côte d’Ivoire, également, a mis en œuvre plusieurs initiatives pour prévenir l’enrôlement de jeunes par des groupes terroristes. Elle a lancé des programmes de formation et d’autonomisation pour les jeunes, notamment dans les zones frontalières du Nord. Des fonds spéciaux sont alloués pour financer des projets portés par les jeunes et des programmes d’insertion sont mis en place, pour améliorer leur accès à l’emploi et aux services de base…Mais pour l’essayiste nigérien Seidik Abba, « l’erreur serait simplement de considérer que si ces pays règlent la question terroriste, elle va être réglée dans la sous-région. Je ne vois pas comment le Togo peut régler la question du terrorisme sans parler avec le Burkina, je ne vois pas comment le Bénin peut régler la question du terrorisme sans parler avec le Niger, ni comment la Côte d’Ivoire peut régler le problème avec le Mali. » Pour une lutte efficace contre l’expansion du terrorisme dans le golfe de Guinée, il faut, selon lui, mettre fin à l’injustice et favoriser la cohésion sociale. DW
RDC : la société civile plaide pour un processus politique africain unifié et inclusif
Les organisations de la société civile de la République démocratique du Congo appellent à la mise en place d’un processus politique africain unifié, légitime et inclusif. Cet appel a été lancé jeudi 17 juillet à Kinshasa, lors d’une rencontre avec Catherine Samba-Panza, ancienne présidente de la République centrafricaine, et Sahle-Work Zewde, présidente honoraire de l’Éthiopie. Ces personnalités étaient présentes dans le cadre du Panel des facilitateurs de la médiation africaine pour la paix en RDC. Les représentants de la société civile ont soulevé la problématique de la multiplication des initiatives diplomatiques autour du conflit, engendrant une confusion et une perte de lisibilité du processus de paix. « Nous avons évoqué la multiplicité des cadres diplomatiques qui se chevauchent — Doha, États-Unis, et d’autres — sans clarification ni coordination. Nous avons insisté sur le rôle central que pourrait jouer l’Union africaine pour fédérer ces démarches autour d’un processus cohérent et en phase avec les attentes internes », a expliqué Gloire Manessa, de l’Action citoyenne de lutte contre les discours de haine en RDC (ACLDH). Il a également souligné l’importance de prendre en compte la crise politique interne, les discours de haine, et les droits des victimes. Selon lui, seule une démarche holistique intégrant justice transitionnelle, réforme structurelle et concertation nationale permettrait de s’attaquer aux causes profondes de la crise. Radio Okapi
RDC : Grève des médecins congolais en pleine épidémie de choléra
Environ 30.000 cas et plus de 700 décès ont déjà été enregistrés depuis le début de l’année. C’est dans ce contexte que les médecins ont décidé de cesser le travail pour dénoncer leurs conditions de travail…Des infrastructures d’accueil ont été mises en place au sein des hôpitaux. Dans le but d’optimiser la prise en charge des patients souffrant du choléra, les services de santé ont bénéficié du soutien de l’État congolais. Cependant, à l’hôpital général de référence de Maluku, les stocks de médicaments s’épuisent. Par ailleurs, la poursuite de la grève des médecins aggrave la tension dans les hôpitaux. Le syndicat libre des médecins, le Sylimed, est l’un de ceux ayant appelé à ce mouvement. Le docteur André Kasongo Kasomboyi, son secrétaire général, souligne les risques que prennent les médecins qui sont, selon lui, trop mal payés. « L’État Congolais doit garantir le bien-vivre du médecin pour ce combat. On a connu le combat de la Covid-19, ce sont les médecins qui étaient au front. Maintenant, il y a le combat contre le choléra. Vous allez demander à un médecin mal payé, sous payé, de risquer d’attraper le choléra et de mourir ? ». DW
Tchad: les avocats de l’opposant Succès Masra dénoncent «une machination politique»
Selon les avocats de l’ancien Premier ministre, l’information judiciaire est close depuis mardi 15 juillet et le dossier a été transmis au parquet général pour un éventuel jugement. Le président du parti les Transformateurs est donc maintenu en détention préventive, depuis plus de deux mois. Dans une conférence de presse organisée le jeudi 17 juillet au QG du parti, son collectif d’avocats dénonce « une machination politique » et une procédure judiciaire entachées d’irrégularités. Au Tchad, l’ancien Premier ministre est accusé d’avoir orchestré le massacre de 42 éleveurs à Mandakao le 14 mai, ce qu’il a toujours nié. « Aucun élément nouveau » n’a été révélé à l’issue de l’information judiciaire désormais close, affirme le porte-parole du Collectif des avocats de Succès Masra. « Cette décision du juge d’instruction, vide de motivation et d’indices, vient confirmer la machination politique contre notre client et que nous avons décelée et clamée dès notre première communication sur le dossier », explique maître Kadjilembaye Francis. Les avocats de l’État tchadien, qui s’est porté partie civile dans la procédure, affirment qu’un audio de Succès Masra, diffusé en 2023, aurait été à l’origine des massacres intercommunautaires à Mandakao en mai dernier. Mais selon les avocats de l’ancien Premier ministre, aucune des personnes inculpées à la suite du massacre n’a fait allusion à Succès Masra ou à son audio. « Cette déclaration n’est que mensongère et guidée par le seul souci de soutenir artificiellement les raisons politiques ayant commandé l’arrestation de Succès Masra », ajoute maître Kadjilembaye Francis. Les avocats de Succès Masra espéraient un non-lieu et donc la libération de leur client. Mais pour le moment, il est maintenu en détention préventive. RFI