Cameroun : des hommes armés tuent 10 personnes à Bamenda
Au Cameroun, des hommes armés ont tué dix personnes à un carrefour très fréquenté de la ville du nord-ouest du pays, Bamenda. Le drame qui s’est produit dimanche en fin de journée a été raconté par un témoin. Selon ce dernier, les assaillants en uniforme militaire sont arrivés à bord de véhicules et ont ordonné aux gens de s’assoir par terre en les accusant de ne pas soutenir les séparatistes locaux. Ils ont apparemment ouvert le feu lorsque certaines personnes ont tenté de s’enfuir. L’attaque a également fait deux blessés. Les Ambazonia Defense Forces (ADF), le principal groupe séparatiste de la région anglophone qui se bat depuis 2017 pour protester contre une marginalisation présumée par le gouvernement majoritairement francophone, ont nié toute responsabilité. Le gouverneur de la région du Nord-Ouest, Adolphe Lele Lafrique, a déclaré à Reuters qu’une chasse à l’homme avait été lancée pour retrouver les « terroristes » à l’origine du massacre. AfricaNews/Reuters
Somalie : 18 terroristes éliminés par l’armée
L’armée nationale somalienne a tué, samedi, 18 militants d’Al-Shabab et en a blessé d’autres après avoir mené une opération dans la zone de Budbud et la ville de Galcad, dans la région de Galgudud, en Somalie, selon des responsables. Le vice-ministre de l’information du gouvernement fédéral de Somalie, Abdirahman Yusuf Adala, a déclaré à l’agence de presse nationale somalienne (SONNA) que l’armée a détruit le réseau terroriste et ciblé des commandants d’Al Shebab. Il a ajouté que la SNA, les forces régionales et les partenaires internationaux étaient déterminés à éradiquer les terroristes dans tout le pays. Le lieutenant général de la 16e brigade de l’armée, L.G. Ahmed Abdullahi Nur Beeryare, a déclaré à la Somali National News Agency (SONNA) que les soldats ont détruit des zones où étaient stockés des armes et du poison utilisés pour faire des explosions. Cette opération intervient quelques jours avant que le gouvernement n’envisage de lancer la deuxième phase de la guerre totale contre les combattants du groupe jihadiste dans le sud-ouest et le sud du pays. Sahel-Intelligence
Libye : 360 migrants secourus par des ONG après avoir été abandonnés à la frontière tunisienne
L’ONG arabe AOHR en Libye a appelé lundi les organisations internationales à aider environ 360 migrants subsahariens secourus ces derniers jours après avoir été abandonnés, selon les autorités libyennes, dans le désert à la frontière avec la Libye par la police tunisienne. L’antenne libyenne de l’Organisation arabe des droits humains a « salué l’accueil » en Libye de migrants ayant « connu des situations humanitaires difficiles ». « Selon les gardes libyens, 360 migrants dont des femmes et enfants, nécessitent des secours médicaux et humanitaires urgents », a-t-elle ajouté, exhortant les autorités libyennes à « autoriser les organisations concernées – le HCR et l’OIM – à les rencontrer et à les aider pour des démarches juridiques ». Le ministère libyen de l’Intérieur a indiqué lundi avoir « documenté les expulsions (de ressortissants subsahariens, ndlr) par les autorités tunisiennes vers les frontières libyennes ». Il a posté une vidéo sur Facebook contenant des témoignages de plusieurs migrants. RTBF
RDC: un cadre du parti PPRD dénonce «manquement» et «négligence» concernant l’assassinat de Chérubin Okende
En République démocratique du Congo (RDC), la formation de l’ancien président Joseph Kabila, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), appelle à des démissions et des suspensions après l’assassinat la semaine dernière d’un député de l’opposition. Chérubin Okende, cadre du parti du candidat à la présidentielle Moïse Katumbi, a été retrouvé mort le 13 juillet 2023 à Kinshasa, le corps criblé de balles. Il avait été porté disparu la veille après s’être rendu à Cour constitutionnelle. Pour Patrick Nkanga, rapporteur du bureau politique du PPRD, il faut « des suspensions à titre conservatoire à chaque niveau de responsabilité où il y a pu avoir négligence, suspicion ou irresponsabilité ». « Monsieur Chérubin Okende n’avait pour seules armes que sa parole et ses convictions, lance-t-il au micro d’Alexandra Brangeon. Être assassiné comme ça, alors qu’on est en train de mener un combat politique dans le cadre d’un cheminement démocratique, c’est un véritable recul pour notre pays sur le plan démocratique ». … Le cadre du PPRD affirme enfin : « Je pense que les responsabilités étatiques sont claires : il y a ceux qui ont à charge la sécurité, il y a ceux qui ont à charge la surveillance, et c’est aux responsables de définir à tous les échelons à quel niveau il y a eu négligence ou irresponsabilité. » RFI
Un « partenariat stratégique » qui passe mal
Le volet migration du protocole d’accord entre l’Union européenne et la Tunisie suscite des inquiétudes de la part des organisations de défense des droits de l’Homme. Présenté comme un « partenariat stratégique », ce protocole d’accord est destiné à soutenir la Tunisie qui fait face à de graves difficultés économiques. Mais c’est surtout le volet concernant la lutte contre l’immigration irrégulière qui suscite des inquiétudes, notamment des organisations de défense des droits de l’Homme alors que la situation des migrants en Tunisie s’est beaucoup détérioré ces derniers mois. Selon Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le protocole d’accord signé avec la Tunisie permettra d' »investir dans une prospérité partagée ». Si cet accord concerne bien le développement économique de la Tunisie et les énergies renouvelables, c’est surtout la question migratoire qui fait l’objet d’une grande attention et choque des organisations de défense des droits de l’homme comme Human Rights Watch. DW
Avec le retrait russe de l’accord céréalier, l’Afrique fait face à un risque d’accroissement de l’insécurité alimentaire
Il y a un mois, le 17 juin, une délégation de chefs d’Etat africains s’est rendue en Russie. Ils ont plaidé auprès de Vladimir Poutine pour la fin de la guerre en Ukraine, mais aussi pour le maintien de l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes, que Moscou menaçait de quitter. La présidence de l’Afrique du Sud avait notamment défendu par la voix de son porte-parole l’« importance des livraisons de céréales à l’Afrique pour atténuer l’insécurité alimentaire ». Le plaidoyer n’a manifestement pas été entendu, le Kremlin ayant annoncé, lundi 17 juillet, son retrait de l’accord signé en juillet 2022. Les pays africains, confrontés pour beaucoup à une forte inflation et à une difficulté croissante à nourrir leur population, importent une grande partie de leurs céréales de l’extérieur du continent. En face, Ukraine et Russie figurent parmi les principaux exportateurs mondiaux de blé, d’orge ou de maïs. La Banque africaine de développement (BAD) a estimé qu’en 2020, quinze pays africains sur cinquante-quatre achetaient plus de la moitié de leur blé auprès de l’un de ces deux pays. Le Monde
Mauritanie: «Un risque d’insécurité alimentaire plus grand» en l’absence d’accord céréalier russo-ukrainien
Des centaines de milliers de tonnes de blé risquent d’être bloquées, pour une « durée indéterminée », après le non renouvellement annoncé le 17 juillet 2023 de la participation de la Russie à l’accord sur les exportations céréalières ukrainiennes via la mer Noire signé en juillet 2022. Ce nouveau coup d’arrêt dans la chaîne d’approvisionnement relance le spectre du manque de blé dans certains pays africains. Cette suspension de l’accord est ainsi une nouvelle fois un choc pour la République islamique de Mauritanie qui importe une grande partie de ses céréales. Selon la dernière note trimestrielle de 2023, près d’un cinquième (18%) de son blé provient d’Ukraine. … Selon Sidi Ahmed Bouh, économiste et expert en stratégie de développement, à court terme, pour limiter l’inflation, le gouvernement mauritanien doit désormais puiser dans sa centrale d’approvisionnement et dans ses finances publiques. Si la suspension de l’accord perdure la Mauritanie devra faire appel à l’aide internationale. RFI
Sécurité alimentaire au Nigeria : Le président Bola Tinubu déclare l’état d’urgence
Parmi les initiatives prises, il est prévu d’utiliser l’argent économisé grâce à la récente suppression de la subvention sur les carburants pour fournir des engrais et des céréales aux agriculteurs. Bola Tinubu prévoit aussi d’assurer la protection des agriculteurs souvent victimes d’enlèvements. Beaucoup de paysans ont abandonné leurs terres à cause des gangs qui les enlèvent et exigent des rançons. Les ménages les plus pauvres recevront également une aide de 10 dollars (environ 5 841 francs CFA) par mois pendant six mois. « Je garantis à tous les Nigérians que personne ne sera laissé pour compte dans l’octroi de ces aides », a déclaré M. Tinubu, qui a pris ses fonctions en mai. En janvier, un rapport des Nations unies prévoyait que 25 millions de Nigérians étaient exposés à un risque élevé d’insécurité alimentaire cette année, ce qui signifie qu’ils ne pourraient pas s’offrir suffisamment d’aliments nutritifs chaque jour. BBC
Sénégal: retrait d’un projet de loi modifiant les conditions de dissolution de l’Assemblée
Il s’agissait, lors de la session parlementaire extraordinaire, d’examiner plusieurs projets de loi, pour suivre les recommandations du dialogue national initié par le chef de l’État. Des textes qui pourraient permettre aux opposants Karim Wade et Khalifa Sall de participer à l’élection présidentielle prévue en février 2024. Mais avant même le début des travaux, la polémique a porté sur une modification de la Constitution concernant les conditions de dissolution de l’Assemblée et l’article 87 de la réforme de la Constitution a fini par être retiré. Il aurait permis au chef de l’État – en cas d’adoption – de dissoudre l’Assemblée nationale par décret, donc à tout moment, alors qu’aujourd’hui, il y a un verrou : le président ne peut dissoudre l’Assemblée avant un délai de deux ans, après les législatives. Les dernières s’étaient déroulées, en juillet 2022. Finalement, le président Macky Sall a donné l’instruction de « retirer l’article 87 de la réforme constitutionnelle ». C’est ce qu’indique le président du groupe parlementaire de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar. Cela, « pour éviter toute interprétation tendancieuse », ajoute Me Oumar Youm. RFI
Au Tchad, nouvelle grâce présidentielle pour 110 manifestants du 20 octobre
Cent-dix personnes condamnées en mai pour avoir participé à des manifestations réprimées dans le sang en octobre dans plusieurs villes du Tchad ont été graciées par le président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, selon un décret consulté par l’AFP lundi. Le 20 octobre 2022 des manifestants avaient défilé à l’appel d’une partie de l’opposition à N’Djamena, la capitale, et dans quelques autres villes, pour protester contre le maintien au pouvoir pour deux années supplémentaires du président de transition Mahamat Déby. Il avait été proclamé par l’armée chef de l’Etat le 21 avril 2021 à la tête d’une junte militaire de 15 généraux, à l’annonce de la mort de son père Idriss Déby Itno, tué au front par des tirs des rebelles après avoir dirigé le Tchad d’une main de fer 30 années durant. VOA/AFP
Gabon: des précisions sur la nouvelle loi électorale et l’organisation des scrutins du 26 août
Au Gabon, le président du Centre gabonais des élections (CGE), Michel Stéphane Bonda a pris la parole lundi 17 juillet, au cours d’une conférence de presse, pour apporter des explications sur les modifications à la loi électorale. Des modifications qui ont provoqué une vive contestation de l’opposition le week-end dernier. Trois scrutins sont prévus le 26 août prochain : présidentiel, législatif et local. Le président du CGE, Michel Stéphane Bonda a expliqué que son institution a notamment proposé que le nombre de représentants des candidats soit limité afin d’éviter l’engorgement dans les bureaux de vote qui sont généralement exigus. La nouvelle loi n’autorise désormais que deux représentants pour la majorité et l’opposition et un troisième pour les indépendants. Le président du CGE a ajouté que cette modification était également demandée par l’opposition dans son mémorandum pour une transparence électorale, remis à la Cour constitutionnelle en mai 2022. L’objectif final, selon lui, est de faciliter les opérations de vote, a-t-il insisté. … Vendredi dernier, les opposants avaient assiégé le palais du Sénat pour empêcher la promulgation de cette loi modifiée qu’ils considèrent comme un recul démocratique. Ils ont promis de saisir la Cour constitutionnelle pour obtenir son annulation. RFI
Tebboune en Chine pour plaider l’adhésion de l’Algérie aux BRICS
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a entamé lundi une visite d’État en Chine, avec des priorités à la fois économiques et diplomatiques, alors que la nation nord-africaine cherche à devenir moins dépendante du gaz et à rehausser son profil mondial. Cette visite fait suite au voyage de M. Tebboune le mois dernier en Russie, un partenaire et fournisseur militaire de longue date, bien que l’Algérie soit restée officiellement neutre dans la guerre menée par Moscou en Ukraine. M. Tebboune a passé deux jours au Qatar avant d’atterrir à Pékin lundi. Une importante délégation a accompagné M. Tebboune en Chine, ce qui témoigne d’une volonté d’approfondir la coopération au-delà de l’économie. M. Tebboune cherche également un soutien concret à l’adhésion de l’Algérie aux BRICS, un bloc économique qui comprend la Chine et la Russie, ainsi que le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, et qui organise un sommet le mois prochain. Le collectif a été fondé en 2009, lorsque les pays membres ont été considérés comme le moteur potentiel de la future croissance économique mondiale. AfricaNews/AP
Sahara occidental : Israël reconnaît la souveraineté du Maroc sur le territoire disputé
Citant une lettre du Premier ministre israélien, le cabinet royal marocain a annoncé lundi que l’État hébreu a décidé de « reconnaître la souveraineté du Maroc » sur le territoire disputé du Sahara occidental. Benjamin Netanyahu y informe également Mohammed VI qu’Israël examine positivement « l’ouverture d’un consulat dans la ville de Dakhla », située dans la partie du Sahara occidental contrôlée par le royaume. France24
En Côte d’Ivoire, l’empire à deux têtes de Sifca
« Dynasties d’Afrique » (1). Deux familles, les Billon et les Doumbia, pilotent ce paquebot ouest-africain de l’agroalimentaire. La deuxième génération semble procrastiner, intimidée peut-être par ses illustres défunts. Les rues sentent le chocolat. A Treichville, quartier industriel d’Abidjan, les longues enfilades d’entrepôts exhalent la moitié de l’année une odeur suave. Celle des fèves qui transpirent dans la touffeur ambiante. C’est dans cet environnement stratégique pour la Côte d’Ivoire, premier exportateur mondial de cacao, que se dresse toujours le siège de Sifca. Comme pour rappeler que ce mastodonte d’Afrique de l’Ouest, qui vit aujourd’hui de l’huile de palme et du caoutchouc, a construit sa fortune grâce aux précieuses fèves. Le premier employeur privé du pays qui compte aujourd’hui 30 000 salariés, dont 18 000 permanents et a engrangé un chiffre d’affaires de 689 milliards de CFA (1 milliard d’euros) en 2021, occupe un immeuble un brin désuet de plusieurs étages. On y trouve quantité de bureaux, bien sûr, mais aussi de souvenirs. Dès l’entrée, le visiteur est accueilli par un sourire énigmatique surmonté d’épaisses lunettes noires aux verres orangés : « Pierre Billon, fondateur du groupe Sifca », annonce la légende. A travers les services, d’autres clichés, encadrés d’un bois sombre orné de dorures, présentent les dirigeants historiques, serrant la main d’officiels ou tapant fraternellement la balle. Un côté boîte familiale dans son jus. Version famille recomposée. Le Monde
La CPI fête ses 25 ans d’existence
La CPI a été créée par le statut de Rome, adopté par 120 pays, le 18 juillet 1998. Mais après 25 ans d’existence, le fonctionnement de cette cour et ses limites face auxpouvoirs des Etatssont souvent désignés comme les causes de sa faiblesse. Annalena Baerbock, la ministre allemande des affaires étrangères, a ainsi proposé que la Cour pénale internationale ne soit plus dépendante des blocages du Conseil de Sécurité des Nations unies. Par ailleurs, la CPI a du mal à se débarrasser de son image d’une justice qui ne s’en prendrait qu’aux responsables africains. Toutes contre l’impunité d’un certain nombre de dirigeants ayant commis des crimes de guerre, génocides, crimes contre l’humanité et crimes d’agression. … Une autre critique à porter à la Cour de La Haye est qu’elle s’en est pris surtout à des anciens dirigeants africains. Mais Mamadou Diallo, enseignant à la faculté de sciences juridiques et politique à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar, rappelle que ce sont souvent les Etats africains qui ont réclamé l’intervention de la CPI. DW
Niger : un manuel d’apprentissage pour le Tifinagh
[Vidéo] Le Tifinagh, une écriture transmise de génération en génération qui permet de retranscrire les langues imazighen parlées par les communautés touarègues, est de moins en moins utilisé au quotidien. Pour y remédier, Inkinane Ag Attaher a écrit un manuel d’apprentissage de cette écriture en proposant d’uniformiser son alphabet. TV5Monde