Revue de Presse du 18 juillet 2019

Ebola en RDC: État d’urgence mondial, près de 1.700 morts
L’heure est au statu quo sur le front de l’épidémie Ebola en République démocratique du Congo au lendemain de la décision de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) d’en faire une « urgence de santé publique de portée internationale”. La décision de l’OMS n’a aucun impact à Goma (est) où les deux postes-frontières avec le Rwanda sont ouverts jeudi matin et aussi fréquentés que d’habitude, a constaté un correspondant de l’AFP. Lavage des mains à l’eau chlorée et prise de température: les mesures de prévention sont les mêmes que depuis le début de l’épidémie le 1er août dernier. A Butembo, épicentre de l’épidémie situé à 250 km au nord de Goma, les autorités ont surtout le souci de retrouver les « contacts » des malades pour les vacciner et éviter la propagation du virus, a constaté un autre correspondant de l’AFP. Africa Radio

RDC : combats à l’arme lourde entre les FARDC et des hommes armés à Djugu
Des combats à l’arme lourde lancés mercredi entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et des groupes d’hommes armés dans la localité d’Agu, groupement Ndendro, secteur de Walendu Pitsi en territoire de Djugu, se poursuivaient jeudi en matinée. Selon des sources sécuritaires, les assaillants ont attaqué en premier les positions des forces loyalistes vers les escarpements du Mont Bleu sur l’axe qui mène vers le Lac Albert. Joint jeudi par Radio Okapi, le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri n’était pas en mesure de donner le bilan de ces combats dans l’immédiat. Des sources de la société civile locale rapportent que douze personnes sont morts dans les deux camps. Radio Okapi

Après la crainte d’Ebola, deux morts dans des actes de banditisme à Goma
Au moins deux personnes ont été tuées mardi soir dans des actes de banditisme qui ont réveillé la colère des habitants à Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo, préoccupée en outre par un premier cas de fièvre hémorragique Ebola. Des centaines de personnes ont manifesté mercredi matin en transportant l’un des corps vers la morgue, avec parfois des chants hostiles à la police et à l’armée, a constaté un correspondant de l’AFP. Tout a commencé par l’enlèvement de deux personnes qui a mal tourné mardi soir dans le quartier de Buhene (nord de la ville). « L’une des victimes a résisté et refusé d’être emmenée en brousse. L’homme été tué par balle sur-le-champ. Une autre personne se trouvant à côté, voulant savoir de quoi il s’agit, a été aussi assassinée », a indiqué à la presse le commissaire provincial par intérim du Nord-Kivu, Van Kasongo. AFP

Soudan: Vers un gouvernement civil, «accord» entre la junte militaire et les chefs de la contestation
Un accord a été signé mercredi par les généraux au pouvoir et les meneurs de la contestation sur le partage du pouvoir, après des mois de troubles. Un pas vers un gouvernement civil. Mercredi, les chefs de la junte militaire au pouvoir et les leaders de la contestations ont signé un accord historique sur le partage du pouvoir, l’une des principales revendications des contestataires. Le numéro deux du Conseil militaire au pouvoir, Mohammed Hamdan Daglo dit « Hemeidti », a salué un moment « historique ». Cet accord prévoit une alternance entre les militaires et les civils, pour une période de trois ans ou un peu plus. Ainsi, un Conseil souverain composé de cinq militaires et six civils sera chargé de mener la transition pendant un peu plus de trois ans. Les militaires présideront cette instance pendant les premiers 21 mois, les civils prendront la relève pour les 18 mois restants, selon les termes de l’accord. Koaci

Craintes d’effondrement économique au Soudan après des mois de troubles politiques
Dans les cinq centres commerciaux de Khartoum dont est propriétaire le millionnaire soudanais Hachem Aboulfadel, les ventes ont baissé entre 20 et 25%, dévissant parfois de 40% pour certains produits, en raison des troubles. Depuis le 11 avril, le flou règne sur la politique économique du pays “et en tant qu’investisseur, je ne peux prendre de décisions dans le climat actuel”, explique M. Aboulfadel, qui dépend largement des importations pour approvisionner les magasins de ses centres commerciaux. Beaucoup d’entreprises ont cessé d’importer en raison de l’instabilité actuelle du pays, assure-t-il. AFP

Soudan du sud: un système de plus en plus répressif
Amnesty International dénonce une campagne de harcèlement, d’intimidation et d’attaques contre les adversaires politiques du pouvoir en place à Juba, y compris à l’étranger. Il y a deux mois, des Sud-Soudanais sont descendus dans les rues d’Australie, des États-Unis, d’Éthiopie et du Soudan pour exprimer leur mécontentement. Ces manifestations pacifiques étaient organisées par le Mouvement Carton Rouge (MCR), un mouvement naissant de jeunesse dirigé par la diaspora. Mais ces manifestations ont engendré un déploiement répressif du régime en place à Jouba. C’est ce que souligne le nouveau rapport d’Amnesty International de 13 pages, rendu public ce jeudi. Selon ce document, l’opposition pacifique, les militants des droits de l’homme et les activistes sud-soudanais sont pourchassés jusqu’au-delà des frontières de leur pays. DW

Centrafrique: Cinq morts au moins dans des affrontements entre miliciens dans le nord-est
Des affrontements entre miliciens de groupes armés ont fait cinq morts près de Birao, dans l’extrême nord-est de la Centrafrique, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Selon des sources humanitaires, des membres du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ) ont été arrêtés par des éléments du FPRC alors qu’ils tentaient dimanche d’acheminer des caisses de munitions de chasse en provenance du Soudan. ‘Les éléments du MLCJ « voulaient traverser avec des cartons de munitions et ont été bloqués par nos agents. Du coup, ils sont partis se regrouper et sont venus nous attaquer sur des motos » a déclaré Abdoulaye Hissène, chef militaire du FPRC. Une version contredite par le chef d’ état-major du MLCJ, Ali Abderamane, qui accusent les miliciens du FPRC d’avoir tenté de dépouiller ses hommes alors qu’ils se rendaient au marché d’Amdafock. Le bilan provisoire fait état de 5 morts, dont 4 dans les rangs du FPRC, selon des sources humanitaires. Koaci

Mali: regain de tension à Kidal dans le Nord
La matinée du 17 juillet a été tumultueuse à Kidal, ville malienne toujours aux mains d’ex-rebelles. Au cours d’une manifestation qui a réuni de nombreux jeunes, le drapeau malien a été brûlé et des symboles de la République détruits. Difficile pour l’instant de savoir exactement ce qui s’est passé à Kidal, dans le nord du Mali. Impossible de dire s’il s’agit d’une conséquence de problèmes internes à l’ex-rébellion de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ou des actes de révolte contre la tentative de rendre les honneurs au drapeau national lors d’un séjour dans la ville de députés maliens. Ce mercredi 17 juillet, de nombreux jeunes Maliens, hommes et femmes, de la ville de Kidal ont manifesté. Certains scandaient « Vive l’Azawad ». Des témoins ont vu par exemple le drapeau national traîné à terre, attaché à l’arrière de motos de manifestants. D’autres ont même brûlé le même drapeau malien. RFI

Tanzanie: un prix journalistique lève le voile sur les difficultés de la presse
Le journaliste tanzanien Maxence Melo, un des lauréats du Prix international pour la liberté de la presse, estime, dans un entretien mercredi à l’AFP, que cette distinction « lève un coin du voile » sur les difficultés des journalistes dans son pays, surtout sous le président John Magufuli. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), organisateur de ce prix ayant récompensé cette année cinq journalistes à travers le monde, présente Maxence Melo comme « champion de la liberté de la presse sur internet ». Il est l’un des fondateurs du blog Jamii Forums, un des plus influents du pays et qui dénonce notamment la corruption, l’évasion fiscale ou les violations des droits de l’homme. … « Jamais dans notre pays, un gouvernement n’avait autant bafoué la liberté de la presse », a déploré par téléphone M. Melo, frappé d’une interdiction de quitter Dar es Salaam. M. Melo a été notamment poursuivi pour avoir refusé de divulguer à la police l’identité de certains intervenants ayant critiqué les autorités sur son blog. SlateAfrique

Nigeria: Libération de deux responsables gouvernementaux kidnappés dans l’Etat de Zamfara
Deux des trois responsables gouvernementaux, enlevés dimanche lors d’une embuscade tendue par des hommes armés ont retrouvé la liberté, a annoncé un porte parole régional. Hamza Salihu, directeur du budget de cet Etat, avait été enlevé avec ses deux collaborateurs dans une embuscade sur une route de Kaduna alors qu’ ils étaient en mission. Le directeur adjoint du budget, Kabir Ismail avait été tué. « Le gouvernement « a exprimé sa joie après la libération du directeur du budget de l’Etat (…) et d’une autre personne, qui avaient été kidnappés », a indiqué le porte-parole de l’Etat de Zamfara Yusuf Idris dans un communiqué. Toutefois, le sort de la troisième personne reste incertain, aucune information sur son cas n’a été donnée. Koaci

Crise anglophone au Cameroun: des parlementaires allemands proposent une médiation
La crise dans les provinces anglophones s’enlise. C’est dans ce contexte qu’une délégation de parlementaires allemands a récemment séjourné dans le pays pour proposer une médiation aux protagonistes. Cette visite s’inscrit dans le droit fil des relations bilatérales entre l’Allemagne et le Cameroun, deux pays liés par un passé colonial. Et le séjour de la délégation des députés allemands n’a pas été de aaa tout repos, comme l’explique Christoph Hoffmann, député du Parti libéral-démocrate, FDP. « On a parlé avec beaucoup de parlementaires et officiels. On a parlé avec les anglophones, on a parlé avec des francophones. Et nous avons lancé une initiative pour demander à la Chancelière Merkel de visiter le Cameroun et initier un début de médiation pour résoudre la crise anglophone au Cameroun, » explique le député. DW

En Éthiopie, un possible référendum sur l’autonomie de l’État de Sidama
Un référendum devrait être organisé dans les cinq mois qui viennent pour décider si oui ou non la nation Sidama deviendra un nouvel État de la fédération éthiopienne. La décision du Conseil électoral national intervient quelques heures seulement avant l’expiration du délai d’un an que lui donnait la Constitution pour se prononcer. Il y a tout juste un an, les dirigeants sidamas, une des nombreuses nations qui peuplent la Région des nations, nationalités et peuples du Sud (RSNNP), située dans le sud-ouest de l’Éthiopie, déposaient une demande de référendum pour former une région autonome. La République démocratique fédérale d’Éthiopie ne rassemble pas moins de onze régions, au sein desquelles vivent différents peuples. RFI

Le parti au pouvoir remporte les élections municipales au Togo
La Cour suprême valide ainsi les résultats provisoires déjà proclamés par la commission électorale le 5 juillet dernier. Elle a statué sur une trentaine de recours en contestation émanant pour la plupart des candidats des formations politiques de l’opposition. Le scrutin a été invalidé dans deux communes, celles de Wawa 1 et de Zio 4 pour irrégularités graves. Les élections seront reprises dans ces communes dans un délai de 30 jours. Les résultats définitifs donnent le parti au pouvoir Union pour la République, large vainqueur des sièges des conseillers municipaux, avec 878 conseillers municipaux sièges sur un total de 1490 sièges à pourvoir. BBC

Burkina : la directrice de la police judiciaire limogée après le décès de onze personnes
À la suite de la mort de onze personnes dans les locaux de l’Unité antidrogue de la police à Ouagadougou, les autorités continuent la purge au sein de la police judiciaire. Cette fois, la directrice de cette entité stratégique a été limogée de ses fonctions. Alors que les premiers résultats de l’enquête ouverte par la procureure du Faso, à la suite de la mort de onze personnes dans les locaux de l’Unité antidrogue de la police nationale à Ouagadougou, ne sont pas encore connus, les sanctions commencent à tomber. … Dans la foulée de cette décision, neuf policiers de l’Unité antidrogue ont été mutés en attendant les résultats de l’enquête ouverte pour déterminer les causes de ces décès. Mardi, une source proche de l’enquête reconnaissait auprès de Jeune Afrique, sous couvert de l’anonymat, « la négligence et l’irresponsabilité des agents de la police judiciaire dans ce drame ». Jeune Afrique

Madagascar: la présidente de l’Assemblée nationale élue à l’unanimité
Christine Razanamahasoa, une proche et fidèle du président de la République Andry Rajoelina, a été élue à la tête de la chambre basse à l’unanimité par 147 parlementaires présents. Même les 16 députés du parti d’opposition TIM de l’ancien président Marc Ravalomanana ont voté pour la candidate du pouvoir. Le choix des députés du TIM de voter pour la candidate pro- régime a suscité bien des interrogations. Et ce d’autant plus, que le week-end précédent, le leader du parti, l’ancien président Marc Ravalomanana, avait réitéré prendre la place de chef de l’opposition. Une opposition qui n’a pas non plus présenté de candidat pour tenter d’obtenir la présidence de l’Assemblée nationale. RFI

Afrique du Sud : jugé trop insistant, l’interrogatoire de Zuma suspendu
La commission sud-africaine qui enquête sur la corruption d’Etat qui gangrène le pays a suspendu l’audition de son témoin numéro 1, l’ancien président Jacob Zuma. L’enquête qui reprend vendredi porte sur des allégations selon lesquelles Zuma aurait permis à des ‘‘copains’‘ de piller les ressources de l‘État et d’influencer les nominations à des postes de direction au cours de ses neuf années au pouvoir. “Nous suspendons les débats jusqu‘à vendredi matin (…) de façon à ce que les avocats des deux parties trouvent un accord”, a annoncé le président de la commission, le juge Raymond Zondo, à l’issue d’un énième incident de séance. … Selon les analystes, les efforts du successeur de Zuma, Cyril Ramaphosa, pour assainir la politique pourraient être affectés si l’enquête ne parvient pas à établir des preuves solides contre l’ex-chef de l’Etat. Son témoignage doit reprendre vendredi matin, si un accord a été trouvé d’ici là sur ses modalités. AFP

Pretoria accusé de ne pas faciliter l’arrestation d’un fugitif du TPIR
Une institution judiciaire créée par les Nations unies a accusé l’Afrique du Sud de ne pas coopérer à l’arrestation d’une personne inculpée par l’ex-Tribunal pénal pour le Rwanda (TPIR) pour son rôle dans le génocide des Tutsi de 1994. « Depuis le mois d’août dernier, mon Bureau a demandé la coopération d’urgence de l’Afrique du Sud pour l’arrestation d’un fugitif se trouvant sur son territoire », a déclaré mercredi devant le Conseil de sécurité le procureur du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), Serge Brammertz. Son allocution transmise jeudi à l’AFP ne donne aucune indication sur l’identité de la personne mais, selon des sources juridiques, le suspect recherché en Afrique du Sud est Protais Mpiranya, qui commandait la garde du président rwandais de l’époque, Juvénal Habyarimana. SlateAfrique

L’inclusion financière est un levier clé de développement en Afrique
Dans un rapport présenté au G7 finances, la Fondation Gates explique comment l’inclusion financière, en particulier des femmes, constitue un levier clé de développement qui contribue à l’insertion sociale et l’entrepreneuriat. Disposer d’un compte bancaire, pouvoir épargner et emprunter. Cette pratique qui va de soi dans notre quotidien de pays riches est encore peu répandue dans les économies en développement. Même si l’usage du téléphone mobile a permis à l’Afrique de faire un saut technologique et d’ouvrir la voie au mobile banking avec aujourd’hui plus de 200 services actifs. En dépit de ces avancées, il reste encore 400 millions d’adultes non bancarisés en Afrique, dont 60 % de femmes. Le Figaro

Algérie : une CAN 2019 révolutionnaire
L’Algérie s’apprête à vivre, vendredi 19 juillet, sa première finale de Coupe d’Afrique des nations depuis 1990. Vingt-neuf ans après, le soutien à l’équipe nationale est fortement imprégné de la mobilisation populaire qui a obtenu le départ du président Bouteflika et réclame la fin du « système ». Dans ses slogans, mais aussi dans la répression qui le frappe. … Voilà vingt-neuf ans que les Fennecs n’ont pas atteint ce stade de la compétition. Un signe pour certains supporters, qui y voient une continuité des victoires populaires ayant provoqué les départs successifs de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, de l’ex-président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz, ou encore de Mouad Bouchareb, ex-président de l’Assemblée populaire nationale. Jeune Afrique

Une « Histoire générale du Sénégal » en 25 volumes pour décoloniser le passé
Le Sénégal s’est lancé dans la publication d’une volumineuse Histoire générale du Sénégal, un projet éditorial sans précédent soutenu par l’Etat qui a pour vocation de « décoloniser » la vision du passé de cette ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest. Les cinq premiers volumes de cette somme, qui doit en compter 25 au total, ont été présentés, mardi, au président Macky Sall, qui avait souligné l’importance de ce projet lors de sa prestation de serment pour un second mandat le 2 avril, a-t-on appris, mercredi 17 juillet, auprès de la présidence sénégalaise et de la communauté des chercheurs. Le Monde/AFP