Un déluge de répression numérique menace la sécurité africaine
La répression numérique est en plein essor dans de nombreuses régions d’Afrique. Plus d’une douzaine de pays africains ont récemment subi des coupures d’Internet motivées par des raisons politiques. Des pays d’un nombre équivalent ont été désignés comme opérateurs de logiciels espions de niveau militaire (tels que Pegasus, RCS et FinFisher), utilisés pour traquer les opposants et militants politiques nationaux avec la même vigueur que les criminels et les terroristes. Des gouvernements utilisent des outils automatisés soumettant les plateformes des médias sociaux à une étroite surveillance. De plus en plus, les dirigeants profitent d’imprécisions des lois récemment adoptées sur la cybercriminalité pour étendre les pouvoirs exécutifs afin de procéder à des arrestations de militants et d’affaiblir la liberté de la presse. Les dirigeants africains présentent fréquemment les tactiques de répression numérique comme nécessaires pour lutter contre les menaces du terrorisme, du crime organisé et de la violence sécessionniste. En fait, leur principale conséquence est de saper les libertés fondamentales qui permettent aux gouvernements d’être transparents, légitimes et responsables envers les citoyens. … Bien que souvent présentée comme nécessaire pour renforcer la sécurité, l’adoption de la répression numérique n’a pas réussi à améliorer la sécurité en Afrique. Au lieu de cela, les tactiques, technologies et politiques de répression numérique s’avèrent préjudiciables à la sécurité nationale et aux citoyens. Centre d’Afrique d’études stratégiques
Sept manifestants anti-putsch tués au Soudan
Sept manifestants ont été tués au Soudan lundi, l’une des journées les plus sanglantes de la répression de la mobilisation contre le pouvoir militaire qui ne faiblit pas depuis le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane fin octobre. Bravant un quadrillage sécuritaire serré et des troupes équipées d’armes lourdes, des milliers de Soudanais ont de nouveau scandé « Les militaires à la caserne » et « Le pouvoir aux civils » en tentant d’approcher du palais présidentiel à Khartoum, ou ailleurs dans le pays. Dans la capitale, les partisans d’un pouvoir civil dans un pays sorti il y a moins de trois ans de trente années de dictature militaro-islamiste ont essuyé des tirs « à balles réelles », mais aussi une pluie de grenades lacrymogènes et assourdissantes et des tirs des canons à eau, rapportent des médecins. … En tout, depuis le putsch du 25 octobre, 71 manifestants ont été tués. VOA
Soudan: l’Union européenne hausse le ton face aux militaires
Dans un communiqué diffusé, ce mardi 18 janvier 2022, le haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Joseph Borrel s’en est pris aux militaires au pouvoir les accusant d’utiliser une force excessive contre les manifestants., Ce lundi, la 14e journée de rassemblement depuis la prise de pouvoir des militaires le 25 octobre 2020, a été l’une des plus sanglantes avec le décès de sept manifestants à Khartoum. Sept morts et des dizaines de blessés, c’est le bilan encore provisoire de la journée de ce lundi. Quand des milliers de manifestants ont bravé l’important déploiement sécuritaires dans la capitale pour descendre dans la rue et exiger un retour à un gouvernement civil, le rassemblement a rapidement tourné à l’affrontement. Les forces de sécurité ont lancé des grenades lacrymogènes directement sur les manifestants et ont tiré à balles réelles. RFI
Mali : l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta est mort
On savait que l’ancien président malien, plus connu sous le nom d’IBK, était malade depuis peu. Il s’était rendu à plusieurs reprises à Abu Dhabi (Émirats arabes unis) dans un hôpital américain où il était soigné. Né à Koutiala, le 29 janvier 1945, celui qui se réclamait de la gauche, a connu une ascension fulgurante sous Alpha Oumar Konaré, premier président (1992-2002) de l’ère démocratique du Mali. Ibrahim Boubacar Keïta a notamment a été premier ministre de 1994 à 2000. Prétendant malheureux à l’élection présidentielle de 2002, il a tenu sa revanche en accédant au palais de Koulouba, le siège de la présidence malienne à Bamako, en 2013. Il sera réélu en 2018 face à Soumaïla Cissé, alors leader de l’opposition et décédé en décembre 2020 du Covid-19. La Croix
Les FARDC repoussent une attaque de la coalition Maï-Maï sur la ville d’Uvira
Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont repoussé lundi 17 janvier dans la ville d’Uvira, notamment dans la commune de Kavimvira, une attaque d’une coalition des miliciens Maï-Maï. D’après le porte-parole de l’armée dans la région, le major Dieudonné Kasereka, la situation est sous contrôle et la population civile peut maintenant vaquer paisiblement à ses occupations. Le calme est revenu ce mardi 18 janvier dans la ville. Les activités ont été paralysées, les commerces fermés et la circulation au ralenti, dans la ville d’Uvira le 17 janvier, principalement dans la périphérie nord dans la commune de Kavimvira. Même au centre commercial le plus ambiant de Mulongwe, les habitants sont rentrés tôt dans leur maison, craignant pour leur sécurité. Radio Okapi
Somalie : le porte-parole du gouvernement blessé lors d’une attaque des shebab
Le porte-parole du gouvernement somalien a été blessé dimanche dans une attaque suicide des shebab contre sa voiture à Mogadiscio, ont affirmé les services du Premier ministre et la police de ce pays instable, où les élections maintes fois retardées devaient reprendre ce week-end. « Le porte-parole du gouvernement fédéral somalien a été blessé dans une attaque terroriste, ses blessures ne sont pas graves et nous lui souhaitons un prompt rétablissement », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un bref communiqué. Selon une source policière et des témoins, l’assaillant a tenté de s’accrocher à la voiture du porte-parole Mohamed Ibrahim Moalimuu avant de faire exploser sa bombe, détruisant partiellement le véhicule. … L’attaque a été revendiquée par les shebab. Porte-parole du gouvernement et conseiller du Premier ministre depuis plus d’un an, M. Moalimuu est un ancien journaliste de la BBC et ancien secrétaire général de l’Union nationale des journalistes somaliens (UNSOJ). RTBF
Sahel : la dernière décennie de conflits a multiplié le nombre de personnes déplacées par dix
L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé vendredi à une action internationale concertée pour mettre fin au conflit armé dans la région du Sahel central, qui a forcé plus de 2,5 millions de personnes à fuir leur foyer au cours de la dernière décennie. Selon le HCR, le nombre des personnes déracinées a été multiplié par dix depuis 2013, passant de 217.000 à un niveau alarmant de 2,1 millions fin 2021. Le nombre de réfugiés dans les pays du Sahel central, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, s’élève désormais à 410.000. La majorité des réfugiés de la région ont fui les violences au Mali, théâtre d’un conflit qui a débuté en janvier 2012, explique l’agence onusienne. En 2021, une recrudescence d’attaques violentes dans toute la région a entraîné le déplacement de près de 500.000 personnes. Cela sans compter les chiffres du mois de décembre 2021 qui ne sont pas encore connus. ONU
Corne de l’Afrique: la FAO alerte sur l’urgence d’une aide pour éviter une crise alimentaire
La Corne de l’Afrique risque de traverser l’une des pires crises alimentaires au monde, avertit l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Après le Covid-19 et deux années consécutives d’invasions de criquets, les populations rurales sont confrontées à une troisième saison de sécheresse à cause du phénomène climatique La Niña. En Éthiopie, au Kenya et en Somalie, en particulier, plus de 25 millions de personnes risquent de se trouver dans une situation d’insécurité alimentaire très aiguë, d’ici à la mi-2022. Parmi les plus fragilisés par la sécheresse, 1,5 million d’éleveurs et de cultivateurs ont besoin d’une aide, de façon urgente, pour passer la période de soudure, comme l’explique Rodrigue Vinet, porte-parole à la FAO. RFI
Au Kenya, la Cour suprême examine une révision constitutionnelle controversée
La Cour suprême du Kenya a commencé, mardi 18 janvier, à examiner un projet de révision constitutionnelle controversé, au cœur du jeu politique depuis plusieurs années dans ce pays d’Afrique de l’Est qui tiendra le 9 août ses élections présidentielle et législatives. Le gouvernement a fait appel devant la plus haute juridiction du pays de deux décisions de justice qui ont bloqué ce texte qui prévoit de modifier le régime présidentiel actuel. Baptisée Building Bridges Initiative (BBI), cette révision prévoit notamment de créer de nouveaux postes dans l’exécutif (un premier ministre, deux vice-premiers ministres, un leader de l’opposition) et d’augmenter le nombre de parlementaires de 290 à 360. … Ses détracteurs estiment qu’il s’agit d’une manœuvre du chef de l’Etat, qui n’est pas autorisé à se présenter pour un troisième mandat, pour se maintenir au pouvoir en tant que futur premier ministre. Le texte concrétisait une trêve entre le président Kenyatta et l’opposant historique Raila Odinga après les violences post-électorales de 2017-2018. Le Monde
Les douaniers sénégalais saisissent trois conteneurs de munitions sur un bateau
Les douanes sénégalaises ont annoncé avoir arraisonné un cargo battant pavillon du Guyana avec trois conteneurs remplis de munitions de guerre d’une valeur estimée à 4,5 millions d’euros, dans un communiqué obtenu mardi par l’AFP. Aucune information n’a été fournie par les douanes, interrogées par l’AFP à la suite de cette saisie exceptionnelle dans le port de Dakar, sur la provenance et la destination possibles de ces munitions. L’Eolika avait fait halte début décembre à La Spezia (nord de l’Italie) et mi-décembre à Las Palmas (Canaries, Espagne), dit le site spécialisé vesselfinder. Il était en Grèce et en Turquie en octobre et novembre, dit un autre site, vesseltracker. Le bateau, décrit par les sites spécialisés comme un cargo de 80 m de long, faisait escale à Dakar pour, disait-il, se ravitailler, indiquent les douanes dans leur communiqué. VOA
Lutte anticorruption : les Seychelles sont à la recherche des 50 millions de dollars manquants
Six des citoyens les plus éminents des Seychelles, dont l’ancienne Première Dame, sont accusés dans une affaire de détournement de fond public a hauteur de 50 millions de dollars. Sur l’archipel, cette histoire de corruption a fait grand bruit tout en faisant courir des risques à certains habitants, comme le rapporte Patrick Muirhead. Derrick Labrosse, un pêcheur de 25 ans, répare ses pièges avant de les placer soigneusement dans son petit bateau de pêche sur le rivage de l’Anse à la Mouche, petit coin de paradis digne de figurer dans une brochure de vacances.Ses doigts épais travaillent adroitement les structures en bambou tressé, appelées kazye. Il a appris cette méthode de pêche traditionnelle auprès de son père et de son grand-père, qui ont nourri leur famille avant lui, et qui fournit aujourd’hui juste suffisamment pour subvenir aux besoins de sa petite amie et de leur fille de six ans. BBC
L’ancien président Alpha Condé a quitté la Guinée
Le président déchu de la Guinée Alpha Condé a quitté son pays pour l’étranger lundi avec l’accord de la junte au pouvoir, a dit à l’AFP un responsable du ministère des Affaires étrangères sous le couvert de l’anonymat. Le site d’information Guinéenews a rapporté qu’il s’était envolé pour les Emirats Arabes Unis. Aucune confirmation officielle de son départ et de sa destination n’a été obtenue. Un fonctionnaire en service à l’aéroport international de Conakry a indiqué que M. Condé était parti à bord d’un avion privé. « On avait demandé à tous les travailleurs de l’aérogare nationale (près de l’aéroport international) de quitter les lieux », a-t-il dit, également sous le couvert de l’anonymat. La junte a autorisé fin décembre M. Condé, 83 ans, à quitter le pays pour des examens médicaux. VOA
Twitter : comment le Nigéria a réussi à couper les ailes du réseau social
Twitter a accepté une série de conditions pour mettre fin à une interdiction de sept mois au Nigéria, dans ce qui ressemble à une grande victoire pour l’administration du président Muhammadu Buhari dans ses efforts pour réglementer l’internet, selon certains analystes. … Certaines des conditions acceptées par Twitter suscitent des inquiétudes quant à ses futures opérations au Nigéria. « Il est tout à fait inquiétant que Twitter ait pu céder à un arrangement qui permettrait au Nigéria de faire pression sur lui pour qu’il prenne des décisions qu’il ne prendrait pas autrement », explique à la BBC David Greene, directeur de l’ONG américaine Electronic Frontier Foundation (EFF). Selon lui, Twitter aurait dû accepter d’obéir aux lois locales uniquement si elles respectaient les droits de l’homme. M. Greene ajoute que l’accord donne au gouvernement l’avantage d’appliquer les ordres de démantèlement et les demandes de données contre l’entreprise. Les groupes de défense des droits de l’homme affirment que l’administration du président Buhari a l’habitude d’abuser de l’État de droit et de la liberté d’expression, avec un certain nombre de journalistes et d’activistes emprisonnés pour avoir critiqué le gouvernement. BBC