Revue de Presse du 18 février 2022

L’Afrique et l’UE scellent un « partenariat rénové » à Bruxelles
L’UE et l’Union africaine (UA) ont scellé vendredi à Bruxelles un « partenariat rénové », avec notamment le lancement d’une stratégie européenne d’investissements de 150 milliards d’euros et une aide accrue pour produire des vaccins anti-Covid en Afrique. Les Européens ouvrent également la voie à une ré-allocation accrue en faveur des Africains des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI) destinés aux pays riches, mais sans engagement ferme, selon la déclaration commune adoptée lors du 6e sommet des deux organisations. « Notre vision commune (…) a pour objectif de consolider un partenariat renouvelé pour la solidarité, la sécurité, la paix, le développement économique durable », ont plaidé les dirigeants africains et européens, réunis depuis jeudi pour « réinventer » leur relation et « installer un nouveau logiciel », selon la formule du Sénégalais Macky Sall, président de l’UA. La réunion a été l’occasion pour les Vingt-Sept de lancer une stratégie globale d’investissements dotée d’au moins 150 milliards d’euros sur sept ans pour « aider des projets voulus et portés par les Africains », avec une priorité aux infrastructures de transport, réseaux numériques et énergie. Le tout en garantissant « une gouvernance responsable, transparente, inclusive », selon la déclaration. Africanews avec AFP

Le Niger prêt à accueillir de « nouvelles implantations » de forces européennes
Le Niger va accueillir de « nouvelles implantations », notamment du groupement de forces spéciales européennes Takuba, à la suite du retrait des forces françaises et européennes du Mali, a déclaré son président Mohamed Bazoum dans une interview au quotidien français Le Figaro. Dans cette interview parue vendredi, au lendemain de l’annonce par la France et ses partenaires au sein de Takuba de leur « retrait coordonné », Mohamed Bazoum estime que « leur départ va créer un vide qui sera rempli par les organisations terroristes déjà très présentes dans cette région » frontalière entre les deux pays. … Il a critique aussi vivement les autorités maliennes issues de deux putschs, en août 2020 et en mai 2021, dont la France et les pays européens participant à Takuba ont cité les « multiples obstructions » comme principal motif de leur retrait. … Sous les colonels maliens, « la situation s’est considérablement dégradée. Depuis le coup d’Etat, tous les postes militaires à la frontière du Niger ont été désertés sous la pression terroriste. Il n’y a plus d’armée malienne à la frontière du Niger, une zone littéralement occupée par les terroristes », a également affirmé le président nigérien. Il a accusé les militaires au pouvoir, visés par des sanctions de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de chercher « des alibis pour exercer le pouvoir et en jouir, quitte à ce que la situation du Mali se dégrade dans tous les domaines ». Belga

Wagner au Mali : enquête exclusive sur les mercenaires de Poutine
Depuis plusieurs mois, les hommes de Wagner ont pris pied au Mali. Comment leur présence s’est-elle décidée ? Combien sont-ils et où sont-ils déployés ? Comment se financent-ils ? … Quel est le prix du déploiement de ces mercenaires sur le territoire malien ? Ce secret n’est pour le moment connu que de Sadio Camara, Alou Boï Diarra et d’Ivan Aleksandrovitch Maslov. Comme en Centrafrique, l’objectif serait toutefois de leur permettre de se rémunérer en accédant au secteur extractif du pays. Dès le mois d’août 2021, Sergueï Laktionov, géologue au service de Wagner, débarque à Bamako avec l’un de ses subordonnés, prénommé Evgueni. Ce professionnel reconnu de 54 ans n’est pas un inconnu des renseignements occidentaux. Il est en réalité l’un des collaborateurs d’Andreï Mandel, qui a déjà présidé aux destinées minières de Wagner au Soudan et en Centrafrique. Mandel lui-même, patron de la société M-Invest (société satellite de la galaxie Wagner) au Soudan, a d’ailleurs effectué un séjour à Bamako à la fin du mois de novembre 2021, afin de surveiller, comme en Centrafrique, les intérêts de Wagner dans le domaine minier. … Des concessions ont-elles déjà été accordées à Alpha Development ou à une autre société malienne liée au groupe Wagner ? Malgré les suspicions, rien ne permet encore d’affirmer qu’un contrat a été formellement signé. À en croire des responsables américains, le gouvernement malien paierait environ dix millions de dollars par mois les services de Wagner. Selon nos informations, Bamako a notamment effectué en janvier au moins un virement d’un montant de 1,5 million d’euros, prélevé sur le budget national. Jeune Afrique

Le chef de l’ONU s’insurge des exactions commises en Centrafrique
Dans son dernier rapport remis au Conseil de sécurité, Antonio Guterres tacle les forces nationales de Centrafrique, ainsi que leurs « soutiens étrangers », désignant avec ce terme les mercenaires du groupe Wagner. Dans son dernier rapport, le chef de l’ONU salue le cessez-le-feu proclamé le 15 octobre par le président Touadéra mais regrette l’absence de progrès tangibles depuis. D’une part, les tensions politiques persistent en RCA, le dialogue républicain, au point mort, met en difficulté l’application de l’accord de 2019. … Il exhorte d’ailleurs Bangui à mieux maîtriser les forces centrafricaines, ainsi que « d’autres personnels de sécurité » – c’est ainsi qu’il désigne les paramilitaires russes de Wagner. Il dénonce plusieurs opérations menées par l’armée et ces mercenaires, dont celle qui a causé la mort de 17 civils le mois dernier près de Bria. Il s’insurge aussi des nombreuses interdictions d’accès aux casques bleus de la Minusca. RFI

Conférence de Munich sur la sécurité: Ukraine et Sahel dans l’agenda, boycott russe
Les dirigeants du monde entier convergent ce week-end vers l’Allemagne pour la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, qui devrait être dominée par la crise en Ukraine et la situation au Sahel. Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy, la vice-présidente américaine Kamala Harris et le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg feront partie des dignitaires qui participeront à cet événement de trois jours, connu sous le nom de « Davos de la défense », qui débute vendredi au luxueux hôtel Bayerischer Hof de Munich. Aucune délégation russe ne participera à la conférence, a déclaré le Kremlin la semaine dernière. Il s’agit de la première absence russe depuis des années, ce qui montre à quel point les relations Est-Ouest se sont détériorées. … L’impasse en Ukraine n’est pas la seule crise qui occupera les participants à la conférence. Les tables rondes de samedi, la principale journée d’événements, porteront également sur la fragile situation sécuritaire au Sahel et sur la relance de l’accord nucléaire iranien de 2015. Reuters/VOA

RDC : Félix Tshisekedi exhorte les militaires au front à plus de courage et d’abnégation
Le Président de la République Félix Tshisekedi, en sa qualité de Commandant suprême des FARDC et de la PNC, exhorte les militaires au front à plus de courage et d’abnégation. Il a réitéré son engagement à améliorer, tant soit peu, les conditions de travail des militaires et policiers afin d’améliorer leur rendement au service du peuple congolais. Il l’a dit jeudi 17 février au cours de la cérémonie d’échange des vœux avec l’armée et la Police nationale congolaise. Felix Tshisekedi leur rappelle le sacré devoir de défendre la Patrie et, en retour, la Patrie a l’obligation de tout mettre en œuvre pour mettre les militaires et leurs familles respectives à l’aise afin que leur travail soit exemplaire. Officiers supérieurs et subalternes, sous-officiers des FARDC et de la PNC, corps de Gardes nationaux et du Service national, tous étaient valablement représentés à cette cérémonie. … Le président de la République a aussi rappelé que l’armée et la Police restent apolitiques. De leur côté, dans une déclaration lue par le porte-parole des FARDC, les forces défense et de sécurité ont renouvelé leur soutien au Chef de l’Etat et aux institutions de la République. Elles ont réaffirmé leur disponibilité à œuvrer à l’accomplissement de la mission leur dévolue jusqu’au sacrifice suprême, sans jamais trahir le Congo. Radio Okapi

Six pays africains auront leur propre production de vaccins à ARN messager
L’Afrique du Sud, l’Egypte, le Kenya, le Nigeria, le Sénégal et la Tunisie ont été choisis par l’Organisation mondiale de la santé afin de permettre au continent africain, qui a souffert d’un accès restreint aux vaccins anti-Covid, de fabriquer ses propres vaccins pour lutter contre la pandémie de coronavirus mais aussi d’autres maladies. C’est la première annonce de ce sixième sommet Union européenne – Union africaine : la mise en place de moyens de production de vaccins à ARN messager sur le continent. Ce sont l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Kenya, le Nigeria, le Sénégal et la Tunisie qui ont été choisis par l’OMS. L’OMS a déclaré qu’elle travaillerait avec les six premiers pays choisis pour élaborer une feuille de route en matière de formation et de soutien afin qu’ils puissent commencer à produire des vaccins le plus rapidement possible. La formation doit commencer en mars. La Commission européenne, avec la France, l’Allemagne et la Belgique vont investir 40 millions d’euros pour aider au transfert technologique. Ces laboratoires permettront aussi de produire de l’insuline ou encore un traitement contre le cancer. Concernant la production de vaccins, l’Afrique du Sud a un train d’avance car le projet a commencé l’an dernier mais n’est pas encore arrivée à l’étape commerciale. RFI

Éthiopie : rencontre avec des miliciens afars qui luttent contre les forces tigréennes
Alors que la pression de la communauté internationale s’accentue pour un cessez-le-feu, le gouvernement éthiopien a assuré qu’il ne comptait pas retirer le parti tigréen du TPLF de la liste des organisations terroristes. Le TPLF est toujours engagé dans des combats dans le nord de l’Éthiopie, en région Afar, près de la frontière djiboutienne. Un combat déséquilibré contre les milices de la région Afar, qui se battent avec de simples kalashnikovs contre l’armement lourd des forces tigréennes. RFI a rencontré certains de ces miliciens dans le nord de l’Afar. RFI

L’Algérie autorise de nouveau les avions militaires français à survoler son territoire
Un avion français a pu survoler le territoire algérien avec l’accord formel des autorités locales pour la première fois depuis octobre, a indiqué, jeudi 17 février à l’AFP, l’état-major des armées françaises. « La demande est passée par l’ambassade de France, comme à chaque fois qu’un avion militaire survole un territoire étranger », a-t-on expliqué de même source, sans préciser ce que transportait l’Airbus A330 MRTT. « Les autorités algériennes nous avaient prévenus que c’était possible », a ajouté l’état-major, laissant supposer que d’autres survols devraient être de la même façon acceptés à l’avenir. Cette autorisation de survol intervient alors que Paris et ses partenaires européens ont officialisé, jeudi, leur retrait militaire du Mali après neuf ans de lutte antijihadiste menée par Paris, conduisant les autres acteurs étrangers présents dans le pays à s’interroger ouvertement sur leur engagement. Alger, qui partage avec le Mali 1 400 km de frontière, a pris une part active à l’accord de paix signé en 2015 avec la rébellion indépendantiste pour mettre fin à la guerre au Mali et participe toujours aux réunions du Comité de suivi (CSA). France24 avec AFP

En Afrique du Sud, nouvelle poussée de fièvre contre les travailleurs étrangers
Agnès Malatje l’assure, elle n’est pas xénophobe. Simplement, dit-elle, « on a besoin de respirer ». Porte-voix en main ce dimanche 13 février, le petit bout de femme chauffe une foule d’une centaine de personnes en promettant de « passer un coup de balai » à Alexandra. Le flyer qui appelait au rassemblement a promis de chasser « pacifiquement » les vendeurs de rue illégaux alignés le long des principales artères du township le plus peuplé de Johannesburg, capitale économique de l’Afrique du Sud. En ligne de mire, des étals de fruits, de légumes, de vêtements tenus le plus souvent par des Zimbabwéens et autres Mozambicains. En vrac, la foule leur reproche de « prendre les emplois des Sud-Africains », d’« empêcher les gens de marcher sur le trottoir », d’« être partout ». De nourrir la corruption et le crime également. Tous les maux de cette Afrique du Sud qui a vu exploser le chômage avec la pandémie y passent. Sur le bord du trottoir, les habitants approuvent. Le Monde