Les incidents violents impliquant des groupes armés ont presque triplé l’an dernier dans l’État de Kaduna, au nord-ouest du Nigeria. Selon l’ACLED (Armed Conflict Location & Event Data Project, projet regroupant les données et les lieux des conflits armés), les 220 événements violents ont provoqué presque 1 000 décès. … La crise sécuritaire au Kaduna pivote autour de trois menaces différentes mais qui se superposent. La première concerne le conflit entre les éleveurs et les fermiers, qui entraîne des tensions croissantes entre les communautés au sujet de l’accès à la terre et son usage. La seconde menace vient des bandes armées engagées dans des activités criminelles, y compris les enlèvements avec demande de rançon, le trafic d’armes, le vol de bétail et le brigandage. … La dernière menace découle de l’extrémisme violent. Cette menace a de nouveau émergé en 2020 lorsqu’Ansaru, un groupe islamiste militant qu’on croyait disparu, a tendu une embuscade complexe, suivie d’une série d’autres attaques. … L’échec de la différenciation et de l’élaboration de réponses locales adaptées à chacune des menaces qui sous-tendent l’insécurité au Kaduna risquent d’encore exacerber cette crise qui s’intensifie. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Un pensionnat a été attaqué dans la nuit de mardi à mercredi, dans ce village du centre-ouest du pays (État de Niger), par des hommes armés, qui ont tué un écolier et fait prisonniers 27 de ses camarades, 3 professeurs, et 12 autres habitants. Ce nouveau drame a donc fait beaucoup réagir. Cet enlèvement rappelle cruellement celui survenu il y a à peine plus de deux mois dans l’état de Katsina, quand 344 écoliers avaient été capturés avant d’être relâchés quelques jours plus tard – une opération revendiquée par Boko Haram. Cette nouvelle attaque contre une école est unanimement dénoncée à l’extérieur du pays. L’ONU condamne un acte « odieux » et l’ONG Amnesty International évoque « un crime de guerre ». Sur le plan politique, les gouverneurs du Nord du Nigeria ont regretté un « acte intolérable » alors que le Sénat demande à ce qu’un « état d’urgence sécuritaire » soit déclaré. Des renforts policiers ont été déployés dans la zone et le président Muhammadu Buhari a ordonné aux forces de sécurité de ramener les otages « sain et saufs ». RFI
Après la découverte d’une cache d’armes et d’explosifs et l’arrestation de 16 personnes à Addis-Abeba, les soupçons se tournent vers Téhéran. L’Iran aurait tenté de mené une série d’attentats en Afrique de l’Est. C’est ce que rapporte le New York Times dans son édition du 16 février, après l’arrestation récente à Addis-Abeba (Éthiopie) de 15 personnes autour de l’ambassade des Émirats arabes unis et de la découverte d’une cache d’armes et d’explosifs. Les autorités éthiopiennes n’ont pas explicitement accusé la République islamique, mais l’arrestation concomitante, en Suède, de Ahmed Ismail, résultat de la coopération entre des « services de renseignements africains, asiatiques et européens » selon l’Éthiopie, semble pointer vers l’Iran. Jeune Afrique
La province Oromia pourrait-elle de nouveau s’enflammer comme en juillet dernier ? À l’époque, les manifestations oromos s’étaient soldées par plusieurs centaines de morts, un blackout d’Internet d’un mois et l’arrestation des principaux leaders politiques. Parmi eux, le charismatique Jawar Mohamed, ancien allié du Premier ministre Abiy Ahmed, devenu par la suite son plus grand détracteur. Aujourd’hui, après une grève de la faim de trois semaines, son état de santé inquiète. Tout comme celui de Bekele Gerba, vétéran du nationalisme oromo qui a été brièvement transféré hier, 17 février, dans un hôpital. Lui qui souhaitait se rendre dans une clinique privée a été amené de force dans un hôpital militaire, selon ses avocats. Sa docteure personnelle a aussi été arrêtée. Des motifs supplémentaires d’inquiétudes pour les partisans oromos, qui ont déjà défilé la semaine dernière dans quelques villes. Si un malheur devait arriver à l’un des détenus, la situation deviendrait critique en Oromia, mettant ainsi en péril la tenue d’élections en juin. RFI
En Somalie, le gouvernement et les États fédéraux peuvent-ils résoudre la crise qui les oppose au sujet des élections ? Alors que le mandat du président Farmajo est terminé depuis le 8 février dernier, un comité technique rassemblant les deux parties dit avoir trouvé des solutions aux points de blocage, sans les détailler, et appelle le gouvernement et les chefs des États fédéraux à se réunir rapidement. Les tensions de ces dernières semaines sont une nouvelle illustration du bras de fer qui oppose les responsables de Mogadiscio et ceux de l’intérieur du pays au sujet des élections. L’accord conclu en septembre dernier avait suscité l’espoir en Somalie sur les élections. Il n’a en fait pas réglé les divergences entre le gouvernement et les États fédéraux. Les adversaires du président « Farmajo » n’ont pas tardé à l’accuser d’avoir nommé plusieurs de ses proches au sein du comité électoral somalien. Ils lui reprochent également d’avoir déployé l’armée dans la région de Gedo, dans le Jubaland. RFI
En Afrique du Sud, le président Cyril Ramaphosa a été l’un des premiers à recevoir sa dose du vaccin Johnson & Johnson, ce mercredi 17 février, pour montrer l’exemple. Ce vaccin remplace les doses d’AstraZeneca, disqualifiées par les autorités car moins efficaces contre le variant sud-africain. Malgré les appels de grandes figures politiques, comme Desmond Tutu, à se faire vacciner, on hésite encore beaucoup dans les rues du township de Soweto. … Le président Cyril Ramaphosa a précisé que personne ne serait forcé de se faire vacciner. En attendant son tour, Thato discute du sujet tous les jours avec ses amis. « Pour d’autres maladies, cela a mis longtemps avant de trouver un vaccin, affirme-t-il. Pour le VIH, on n’a toujours rien et là, ce virus vient juste d’apparaître et on a déjà un vaccin. Donc cela pose question. Mais ce serait égoïste de ma part de ne pas accepter le vaccin et de transmettre la maladie partout. » RFI
Emmanuel Macron a jugé, mercredi 17 février au cours d’une visioconférence avec des dirigeants africains, « inexplicable et intolérable » la lenteur du démarrage de la campagne de vaccination contre le Covid-19 en Afrique, victime de l’inégalité « entre pays pauvres et riches dans l’accès aux vaccins ». « Nous devons répondre à cette inégalité criante », a déclaré le président français en s’entretenant avec ses homologues Abdel Fattah al-Sissi (Egypte), Macky Sall (Sénégal), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Félix Tshisekedi (RDC) et Azali Assoumani (Comores), ainsi qu’avec le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, et John Nkengasong, le directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies de l’UA (CDC-Afrique). Cette réunion visait « à identifier les axes d’effort prioritaires » des pays africains afin de « porter leurs voix » à la visioconférence, vendredi, des dirigeants du G7, qui sera consacrée en partie à la crise sanitaire, a précisé l’Elysée. Le Monde avec AFP
Le 26 janvier, c’est une clinique privée qui a été braquée par des hommes armés et les patients dépossédés de leurs biens. La veille, un jeune homme avait été tué au quartier Sosso Koira par trois hommes armés. Le 24 janvier, c’est un membre du GATIA (un groupe d’autodéfense, ndlr) qui était tué par deux individus armés à bord d’un véhicule. Ces trois jours suffisent pour résumer la situation sécuritaire de la ville de Gao et donner une indication de ce qu’est devenu le quotidien de ses habitants. « Aujourd’hui, les populations sont devenues des otages malgré elles. Nous sommes déçus parce que nous ne pouvons pas comprendre que malgré le dispositif militaire en place les populations continuent toujours d’être traquées. Pis encore, imaginez qu’en plein jour à Gao, vous ne pouvez pas porter de beaux habits, vous ne pouvez pas être dans une belle voiture, de peur d’être enlevé », témoigne Almahady Moustapha Cissé, Coordinateur de Songhoy Chawaara Batoo, une coalition d’une dizaine d’organisations et de faitières de la communauté de culture songhoy. Journal du Mali
Un convoi de camions commerciaux est arrivé mardi à Bangui depuis la frontière Camerounaise, après plusieurs semaines de blocus de la capitale par une coalition de groupes armés cherchant à renverser le régime du président Touadéra, a annoncé le gouvernement centrafricain à la télévision nationale. « C’est chose faite. Le convoi est arrivé », a déclaré le ministre des transports Arnaud Djoubaye Abazene dans une interview mardi à TV Centrafrique. « Le convoi était parti depuis avant-hier », dimanche, et « les terroristes ont tenté de barrer la route, ils ont été pulvérisés », a-t-il ajouté. Mi-décembre, six des plus puissants groupes armés qui contrôlent les deux-tiers de la Centrafrique en guerre civile depuis huit ans se sont alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), puis ont lancé une offensive contre le régime du président Faustin Archange Touadéra, huit jours avant les élections présidentielle et législatives. M. Touadéra a finalement été réélu. AFP
C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, ces deux militants des droits de l’homme tués en république démocratique du Congo le 1er juin 2010. Jacques Mugabo a été arrêté à Lubumbashi, transféré à Kinshasa et placé entre les mains de l’auditorat militaire. Il était recherché par la justice depuis longtemps, condamné par contumace. Il était cité par les deux témoins de RFI comme l’un des meneurs du commando chargé d’assassiner les deux militants des droits de l’homme. Sous-commissaire adjoint, membre du très redouté bataillon Simba, Jacques Mugabo était considéré comme en fuite depuis près de dix ans. Il avait été condamné par contumace lors du procès de 2011. Et pour les avocats des parties civiles, cette arrestation est une revanche historique. RFI
Le procès des accusés de l’assassinat du Français Hervé Gourdel, un guide de haute montagne enlevé et décapité par des jihadistes en Algérie en 2014, s’est ouvert jeudi matin à Alger, six ans après les faits. Après un report au début du mois, le procès se déroule devant le tribunal de première instance de Dar El Beïda, dans la banlieue d’Alger, en présence de la famille de la victime, notamment de sa compagne. Il devrait durer une journée. Arrivé en ambulance, le principal accusé, Abdelmalek Hamzaoui, un ravisseur présumé, suit l’audience sur un fauteuil roulant. Il est accompagné d’une équipe médicale et surveillé par des membres des forces spéciales de la gendarmerie. Initialement prévue le 4 février, l’audience avait été reportée de deux semaines, à la demande de la défense, en raison de l’état de santé de M. Hamzaoui. Le Point avec AFP
Le procès de Paul Rusesabagina s’est ouvert mercredi 17 février à Kigali lors d’une séance où l’ancien hôtelier, accusé entre autres de terrorisme, a contesté le droit du tribunal à le juger. M. Rusesabagina a été rendu célèbre par le film hollywoodien Hôtel Rwanda, sorti en 2004, qui raconte comment l’ancien directeur de l’Hôtel des Mille Collines à Kigali, un Hutu modéré, a sauvé plus de 1 000 personnes au cours du génocide qui a tué 800 000 Rwandais, principalement des Tutsi. Il est aujourd’hui visé par treize chefs d’accusation, dont ceux de terrorisme, meurtre et financement de rébellion, pour son soutien présumé au Front de libération nationale (FLN), un groupe rebelle accusé d’avoir mené ces dernières années des attaques meurtrières au Rwanda. Il comparaissait avec vingt autres accusés. Le Monde avec AFP
Le Niger est à la dernière place mondiale du classement du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), selon l’Indice de développement humain (IDH). Pourtant, le sous-sol nigérien regorge de richesses. Mais l’économie est peu diversifiée et la redistribution des recettes à la population ne fonctionne pas. L’exploitation des mines d’uranium, d’or ou des gisements de pétrole génèrent de nombreuses devises. Mais ces recettes profitent surtout aux entreprises du secteur, parfois multinationales … et pas tellement à la population nigérienne. De nombreuses ONG accusent régulièrement les entreprises qui exploitent les ressources du sous-sol nigérien de manquer de transparence. D’où l’écart, sur le papier, entre une croissance robuste, aux alentours de 6,3% avant la pandémie de coronavirus, et la réalité quotidienne d’une population qui compte parmi les plus pauvres de la planète, selon le classement IDH des Nations unies. DW
Les célébrations ont duré une bonne partie de la journée et de la nuit. À Tripoli, la population et les anciens rebelles fêtaient les dix ans du début de l’insurrection qui a mis fin au règne de Mouammar Kadhafi en octobre 2011. Alors que le maréchal Haftar a fait des anciens cadres de l’armée de Kadhafi ses alliés pour prendre le pouvoir, les artisans de la révolution libyenne à Tripoli ont redoublé de ferveur hier pour s’en prendre à leur ennemi de l’Est. Le sang des martyrs ne sera pas versé en vain. Les slogans et les symboles de la révolution du 17 février s’affichent plus fort que jamais à Tripoli. La ville n’oublie pas la longue et féroce guerre qui l’opposait encore l’an dernier au maréchal Haftar. RFI
Le 20 février est une date importante pour Fouad Abdelmoumni: c’est à la fois le jour de son anniversaire et le nom du mouvement de contestation qui a saisi le Maroc en 2011 dans un « grand moment d’euphorie », vite dissipé selon lui. Comme de nombreux défenseurs des droits humains, ce militant de 62 ans dénonce aujourd’hui une « régression des libertés » dans son pays, avec des « méthodes d’intimidation pires que celles des +Années de plomb+ », époque où il était étudiant et où son engagement politique lui valut quelque cinq ans de détention. « Le Maroc n’est pas un paradis des droits de l’homme mais, en même temps, ce n’est pas un enfer pavé de violations comme certains essaient de le faire croire à tort », tempère le ministre des Droits de l’homme Mustapha Ramid dans une déclaration à l’AFP. AFP
Dans les massifs enneigés du Moyen Atlas, au Maroc, la désertion des visiteurs étrangers liée à la pandémie de Covid-19 laisse la population locale, qui tire l’essentiel de ses revenus du tourisme, désolée et désœuvrée. La fermeture des frontières en raison de la crise sanitaire, il y a plus d’un an, a bloqué la clientèle internationale traditionnellement attirée par la beauté des paysages. L’ambiance reste morose dans le massif montagneux qui s’étend sur quelque 350 km du sud-ouest au nord-est du pays, malgré les importantes chutes de neige de ces dernières semaines. Seuls les derniers singes magots du Maroc profitent de l’accalmie. « Qu’il y ait très peu de touristes est finalement une bonne chose pour les singes, qui ont pu reprendre une vie plus saine » dans le parc national d’Ifrane (nord-est), se félicite Mustapha Oukannou, de l’ONG hollandaise AAP. Beaucoup de visiteurs, en effet, nourrissent les primates sans écouter les conseils de ceux qui, comme lui, travaillent pour la protection de cette espèce en voie d’extinction. Le Monde avec AFP