Revue de presse du 18 décembre 2024

Le role des chefs traditionnels dans la protection et la gestion des ressources forestières
Le bassin du Congo est l’une des régions forestières les plus vitales de la planète. Comprenant près de 200 millions d’hectares de forêt tropicale dense et de sols de marais tourbeux, le bassin du Congo absorbe plus de dioxyde de carbone que n’importe quelle autre région du monde. Par conséquent la dégradation continue des forêts du bassin du Congo résultant d’activités illicites constitue une menace pour le monde entier. Les gouvernements des pays du bassin du Congo s’efforcent de lutter contre la dégradation de cette précieuse ressource, mais selon Sa Majesté Ngo Ndjeng Christine épouse Andela, un chef traditionnel de troisième degré au Cameroun qui représente sa communauté dans la gestion forestière, la protection des forêts nécessite une collaboration entre les gouvernements et les communautés locales. Elle a souligné les trois rôles des chefs traditionnels dans la protection et la gestion des ressources forestières : la cohésion sociale, le développement économique et la formation communautaire. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Au Mali, l’universitaire Étienne Fakaba Sissoko reste en prison
Étienne Fakaba Sissoko, l’une des rares voix critiques du pouvoir à encore tenter de se faire entendre au Mali, est détenu depuis fin mars et avait été condamné en première instance, en mai, à cette même peine. La justice malienne vient de confirmer, ce 16 décembre, la peine de deux ans de prison dont un ferme contre cet universitaire auteur d’un livre critiquant la junte au pouvoir, a indiqué à l’AFP son avocat Me Ibrahim Marouf Sacko. Le chercheur et professeur à la Faculté des sciences économiques et de gestion de Bamako était poursuivi pour « atteinte au crédit de l’État », « injures » et « diffusion de fausses nouvelles perturbant la paix publique ». Son procès en appel avait été renvoyé plusieurs fois. Étienne Fakaba Sissoko est mis en cause pour la publication en 2023 d’un livre sur la communication de la junte, caractérisée par des « contenus aux caractères douteux » et des méthodes « basées sur la propagande, l’agitation, la manipulation et même le mensonge », selon une fiche de lecture publiée sur le site de l’éditeur, l’Harmattan. Jeune Afrique avec AFP

Six mois de suspension pour la chaîne malienne privée Joliba TV
La télévision privée d’information malienne Joliba TV News, fermée depuis novembre par les autorités dominées par les militaires, a finalement écopé d’une suspension de six mois après des négociations avec le pouvoir, a indiqué à l’AFP la direction de la chaîne. La Haute autorité de la communication (HAC) malienne avait décidé fin novembre de retirer sa licence à Joliba après une plainte du Conseil supérieur de la communication du Burkina Faso. L’autorité de régulation des médias au Burkina Faso demandait à son homologue malienne de sévir après qu’une figure politique malienne, Issa Kaou N’Djim, avait critiqué sur Joliba les militaires au pouvoir au Burkina. Joliba TV a cessé d’émettre depuis. Mais des négociations étaient en cours entre la chaîne et les autorités pour une reprise de la diffusion. La maison de la presse malienne avait présenté ses excuses la semaine dernière aux autorités du Burkina Faso pour les propos tenus sur Joliba TV News. AFP

Libye : Libération d’un deuxième groupe de Tunisiens selon le président de l’Observatoire des droits de l’Homme
Le président de l’Observatoire tunisien des droits de l’Homme, Mustafa Abdelkabir, a annoncé le 17 décembre la libération d’un deuxième groupe de Tunisiens emprisonnés en Libye depuis plus de deux semaines. Ces personnes avaient été arrêtées pour des violations douanières, liées au transport de marchandises en quantités supérieures aux limites légales autorisées. Abdelkabir a précisé que 18 détenus avaient été libérés, ce qui marque une avancée importante dans la résolution de cette affaire. Cependant, 12 autres Tunisiens restent en détention et doivent comparaître devant les tribunaux libyens le 19 décembre pour que leurs cas soient réglés. Le responsable a expliqué que ces violations étaient d’ordre douanier et, selon lui, n’auraient normalement pas justifié une détention. Ceux reconnus coupables sont passibles de diverses sanctions, telles que la confiscation des marchandises, la saisie des véhicules et des amendes pouvant atteindre 800 dollars américains par personne.  Sahel Intelligence

Thérèse Kayikwamba demande aux missions diplomatiques « des actions concrètes » contre l’agression de la RDC
Lors d’une rencontre lundi 16 décembre à Kinshasa avec les membres du corps diplomatique accrédité en RDC, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a appelé la communauté internationale à prendre « des actions concrètes » contre l’agression de la RDC par le Rwanda. « Aujourd’hui, la RDC a besoin de ses partenaires, alliés et amis, pour démontrer leur engagement à travers des actions concrètes et non seulement par des paroles », a affirmé la ministre Kayikwamba. Elle veut des actions concrètes qui contraignent le Rwanda à arrêter son aventure déstabilisatrice au Congo. Face au comportement du Rwanda consistant à perdurer son agression contre la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner a invité les représentants de la communauté internationale à traduire en actes leurs paroles de compassion, exprimées notamment lors des visites dans les camps des déplacés à l’Est. Au cours de cette rencontre, elle a fait part de ses regrets à la suite de l’échec de la tripartite RDC-Rwanda-Angola, qui devait se tenir dimanche dernier à Luanda pour tenter de ramener la paix dans l’Est de la RDC. Radio Okapi

Ghana: la Cour suprême donne son feu vert à un projet de loi anti-LGBT+
Au Ghana, la Cour suprême a rejeté ce mercredi deux recours contre un projet de loi adopté par le Parlement qui restreint drastiquement les droits de la communauté LGBT+, ouvrant la voie à sa prochaine promulgation dans ce pays d’Afrique de l’Ouest…Adopté en février dernier par le Parlement ghanéen, le projet de loi « sur les droits sexuels et les valeurs familiales » prévoit jusqu’à trois ans d’emprisonnement pour une personne se livrant à des activités homosexuelles et une peine de prison allant de cinq à 10 ans pour celle impliqué dans la « promotion » de l’homosexualité. Ce projet de loi, qui avait été déposé au Parlement en 2021 mais dont le vote avait toujours été reporté, pourra entrer en vigueur après sa ratification par le président Nana Akufo-Addo. Quelques semaines après l’adoption du texte par le Parlement, le chef de l’État, qui quittera officiellement ses fonctions le 7 janvier après deux mandats à la tête du pays, avait déclaré qu’il attendrait d’abord que la Cour suprême se prononce sur sa constitutionnalité avant de décider ou non de promulguer le texte. RFI

Tanzanie: bataille pour la présidence du principal parti d’opposition
En Tanzanie, Tundu Lissu, le vice-président du principal parti d’opposition, Chadema, a officialisé ce mercredi sa candidature à la présidence du parti. En cas de victoire, il deviendrait le candidat du Chadema pour la prochaine élection présidentielle de l’an prochain, et entrerait ainsi en confrontation directe avec l’actuel président du parti, Freeman Mbowe, en poste depuis près de vingt ans…En désaccord avec la ligne actuelle du président du mouvement, Freeman Mbowe, Lissu critique une approche jugée trop conciliante vis-à-vis du parti au pouvoir, le CCM. Selon lui, Chadema a trop cédé sans obtenir de véritables avancées, notamment sur les réformes électorales promises par la présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan. Pour Tundu Lissu, le CCM continue de monopoliser le pouvoir, comme en témoigne son quasi sans-faute lors des dernières élections locales, un scénario similaire à l’ère de John Magufuli. Cette candidature à la présidence du parti d’opposition met en lumière des tensions internes et des désaccords stratégiques au sein du Chadema, à l’approche des élections générales de décembre 2025. La bataille pour le leadership s’annonce serrée et déterminante. RFI

Togo: vers un boycott des partis d’opposition aux sénatoriales ?
Alors que les premières élections sénatoriales de l’histoire du Togo auront lieu le 2 février prochain, plusieurs partis d’opposition ont d’ores et déjà annoncé qu’ils n’y participeront pas. Sur les quatre formations qui en sont issues à l’Assemblée, trois ont déjà fait part de leur décision de ne pas présenter de candidat. Dernière en date : L’ANC de Jean-Pierre Fabre, samedi 15 décembre…Depuis que chacune de ces formations a obtenu un siège de député aux législatives d’avril dernier, elles dénoncent des fraudes qui ont permis, selon elles, au parti UNIR au pouvoir d’obtenir la quasi totalité des sièges à l’Assemblée et de contrôler autant de grands électeurs, ceux-là même qui choisiront les sénateurs…Le 4e parti d’opposition à l’Assemblée, ADDI, n’a, quant à lui, pas encore annoncé sa décision. La formation d’Aimé Gogué se concerte, en tenant compte de la composition du corps électoral. Le Sénat togolais sera composé de 61 membres, dont 41 élus au suffrage indirect par les conseillers régionaux et municipaux. Les 20 autres seront nommés par le président Faure Gnassingbé. RFI

Soudan du Sud: les discussions de paix au Kenya entre les autorités et des groupes armés suspendues
Au Kenya, les discussions de paix « Tumaini » (« espoir » en kiswahili) sont de nouveau suspendues. Elles se tiennent à Nairobi et impliquent le gouvernement du Soudan du Sud et les groupes armés non-signataires de l’accord de paix de 2018, avec la médiation des autorités kényanes. La délégation gouvernementale sud-soudanaise affirme devoir rentrer à Juba pour consultation. Rien d’anormal, selon la médiation kényane, qui assure que « des progrès significatifs ont été réalisés ». Autre son de cloche, du côté des groupes armés et partis d’opposition. Lual Dau, le porte-parole de l’Alliance des mouvements d’opposition du Soudan du Sud, considère que les discussions sont dans l’impasse…Les différentes parties s’étaient mises d’accord sur quatre axes de travail : la relation entre l’accord en cours de négociation et celui signé en 2018 (le nouveau texte sera-t-il une simple annexe ou viendra-t-il remplacer le précédent accord de paix ?), la mise en place des mécanismes de paix, le partage des responsabilités, et enfin le calendrier des futures élections (puisque les générales de décembre ont été annulées). RFI

Génocide des Tutsi au Rwanda : l’ancien gendarme Philippe Manier condamné en appel à la réclusion à perpétuité
Comme en première instance, la cour d’assises de Paris a reconnu l’ancien adjudant-chef Philippe Hategekimana, naturalisé français sous le nom de Philippe Manier, coupable de génocide et de crimes contre l’humanité perpétrés en avril 1994 à Nyanza, dans le sud du Rwanda…Après plus de douze heures de délibéré, la cour d’assises de Paris a conclu qu’il s’était « inscrit dans une organisation génocidaire et d’en avoir été le bras zélé », selon le président du tribunal, Marc Sommerer. « Au lieu de remplir vos fonctions de gendarme, de protéger la population, vous avez usé de votre autorité et de votre prestige, a-t-il détaillé. Vous avez pris une part active dans le meurtre de vieillards, de femmes et d’enfants. » Celui que tout le monde surnommait « Biguma » lorsqu’il se trouvait au Rwanda, du nom d’un instituteur réputé pour sa sévérité, était jugé pour des faits imprescriptibles en vertu du principe de compétence universelle qui permet, depuis 2010, de poursuivre les auteurs de crimes graves quel que soit le lieu où ils ont été commis. Le Monde

Emmanuel Macron se rendra en fin de semaine à Djibouti et en Ethiopie
Le président français, Emmanuel Macron, se rendra vendredi 20 décembre à Djibouti, où il partagera un repas de Noël avec les militaires français déployés sur cette base stratégique, avant de se rendre le lendemain en Ethiopie voisine, a-t-on appris mardi auprès de l’Elysée. Pour le traditionnel réveillon de fin d’année, le chef de l’Etat a choisi cette année Djibouti pour « témoigner la reconnaissance de la nation » aux soldats déployés à l’étranger, a précisé la présidence. Il doit s’entretenir sur place avec son homologue djiboutien, Ismaël Omar Guelleh, à propos de la situation en mer Rouge et dans la Corne de l’Afrique, notamment en Somalie, en proie à divers conflits et aux attaques des Chabab, des islamistes radicaux, ainsi qu’au Soudan, ravagé par plus d’un an et demi de guerre civile. Ils évoqueront aussi le partenariat de défense renouvelé en juillet entre les deux pays. La base française de Djibouti, qui accueille 1 500 militaires, est le plus gros contingent français à l’étranger et la seule à n’être pas concernée par la réduction de voilure historique prévue sur le continent africain après une série de déconvenues au Sahel ces dernières années. Le traité rénové reflète « l’excellence de la relation qui prévaut entre nos deux pays ainsi que la convergence de nos intérêts stratégiques », avait alors souligné l’Elysée. Le Monde avec AFP

Elections législatives au Tchad : l’opposition appelle au boycott, le parti au pouvoir déroule sa campagne
Vote ou boycott ? La campagne pour les élections législatives et locales prévues le 29 décembre au Tchad anime les rues de N’Djamena, entre spectacle festif pour le parti au pouvoir, porte-à-porte et visite de marchés pour ses opposants. Les militants du GCAP, eux, dénoncent dans leur campagne de « boycott actif » le manque d’infrastructures, les routes absentes, les coupures d’électricité, les difficultés d’accès à l’eau potable et la vie chère dans ce pays parmi les plus pauvres au monde. Le jour du scrutin, l’opposition compte « déployer des observateurs devant les bureaux de vote » et « multiplier les sources » pour « faire remonter en direct les preuves de la participation » et les transmettre à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, « afin d’obtenir l’annulation du scrutin ». Le Monde avec AFP