Revue de presse du 18 décembre 2023

Egypte : Abdel Fattah Al-Sissi remporte sa troisième élection présidentielle
Sans surprise, Abdel Fattah Al-Sissi, au pouvoir en Egypte depuis qu’il a renversé l’islamiste Mohamed Morsi en 2013, a été réélu à la tête du pays. Le candidat sortant a remporté sa troisième élection présidentielle, avec 89,6 % des voix, s’assurant sans surprise un nouveau mandat de six ans, a annoncé lundi 18 décembre l’autorité électorale égyptienne…Quelque 67 millions d’Egyptiens étaient appelés du 10 au 12 décembre à choisir leur futur président. Ce scrutin survient alors que la guerre fait rage depuis octobre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza frontalière de l’Egypte et que le plus peuplé des pays arabes est pris dans la pire crise économique de son histoire. Malgré les difficultés de l’Egypte, aucune opposition sérieuse ne semble pouvoir exister sous le règne de M. Al-Sissi, cinquième président issu des rangs de l’armée depuis 1952, qui dirige le pays d’une main de fer…Aux présidentielles de 2014 et 2018, M. Al-Sissi l’avait emporté avec plus de 96 % des suffrages. Deux autres figures de l’opposition ont un temps essayé de se présenter, mais ont rapidement été écartées. Aujourd’hui, l’un d’eux est en prison, et l’autre en attente de son procès. La victoire de M. Sissi lui assure un troisième mandat débutant en avril et censé être le dernier, conformément à la Constitution égyptienne. Le Monde avec AFP

Madagascar : Rajoelina prête serment pour son 2e mandat
Le président malgache Andry Rajoelina, 49 ans, a été investi samedi pour un second mandat après sa réélection au premier tour d’un scrutin boycotté par l’opposition, qui a déclaré ne pas reconnaître les résultats. La cérémonie d’investiture dans la capitale Antananarivo a réuni quelque 50.000 personnes dans le plus grand stade de l’île de l’océan Indien…Parmi plusieurs chefs d’Etat de la région, Azali Assoumani, président des Comores à la tête tournante de l’Union africaine, était présent ainsi que Joao Lourenço, chef d’Etat angolais et président en exercice de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Onze millions d’électeurs malgaches étaient appelés aux urnes le 16 novembre. Lors des semaines précédant le scrutin, des manifestations ont eu lieu à « Tana », la capitale, à l’appel d’une dizaine d’opposants candidats, dont deux anciens présidents, réunis dans un collectif. Réclamant l’annulation de la présidentielle, ils dénonçaient un « coup d’Etat institutionnel » visant à favoriser la réélection de Rajoelina et un scrutin « joué d’avance ». Ils avaient appelé les Malgaches à ne pas se rendre aux urnes. 46% des électeurs ont participé au scrutin. Africanews et AFP

Référendum constitutionnel: au lendemain du vote, le Tchad scrute de près le taux de participation
Cette journée de vote a été marquée par une faible participation dans la capitale tchadienne, selon les médias locaux. Un avis partagé en aparté par plusieurs observateurs, même s’ils se disent tenus, à ce stade, « à un devoir de réserve », rapporte notre envoyé spécial à Ndjamena, Esdras Ndikumana…Les deux camps avaient érigé le taux de participation comme le principal enjeu de ce référendum. Interrogé sur la faible affluence à ce scrutin, la Conarec, l’organe chargé d’organiser le référendum constitutionnel, n’était pas en mesure de donner de chiffre dimanche soir. Elle n’a pas non plus souhaité faire de commentaire sur le sujet. Si les autorités de transition estiment avoir pris des dispositions pour organiser ce scrutin référendaire, quelques irrégularités sont pointées du doigt par certains observateurs, rapporte notre correspondant Olivier Monodji. Entre autres, la difficulté pour retirer les cartes d’électeurs, le retard dans l’ouverture des bureaux de vote, ou encore le faible nombre de bulletins « Non » disponibles…Le scrutin s’est passé sans un incident majeur. RFI

Côte d’Ivoire: la justice suspend le congrès du PDCI
La justice ivoirienne a suspendu à la dernière minute le congrès du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation d’opposition du pays, au pouvoir de 1960 à 1999, qui devait élire son nouveau chef samedi. La justice a ordonné « la suspension et le report du congrès du PDCI dont la tenue est prévue pour le samedi 16 décembre 2023 », selon une ordonnance du juge des référés du tribunal d’Abidjan, datée de vendredi et consultée par l’AFP. L’ancien dirigeant du parti, Henri Konan Bédié, président de la Côte d’Ivoire de 1993 à 1999, est mort en août à 89 ans et n’excluait pas de se présenter à la prochaine présidentielle en 2025. Le juge a déclaré recevable la plainte de deux militants qui dénonçaient des irrégularités sur la liste des congressistes appelés à choisir samedi entre le banquier ivoiro-français Tidjane Thiam et le maire de la commune abidjanaise de Cocody, Jean-Marc Yacé, pour diriger le PDCI. La décision pointe également des risques de « trouble à l’ordre public » pour justifier le report du congrès. AFP

MSF évacue du personnel après des affrontements dans le nord-ouest du Nigeria
Les combats entre des groupes armés et l’armée dans le nord-ouest du Nigeria ont contraint Médecins sans frontières (MSF) à évacuer des membres de son personnel, a déclaré l’ONG vendredi. Cette décision illustre les difficultés auxquelles sont confrontées les organisations humanitaires dans le nord-ouest du pays, où des milices armées, connues localement sous le nom de « bandits », attaquent les communautés, pillent les villages et procèdent à des enlèvements pour obtenir des rançons. MSF a indiqué qu’une escalade de la violence dans l’État de Zamfara l’avait poussée à évacuer une partie de son personnel de l’hôpital de la ville de Zurmi, où des affrontements ont lieu depuis plusieurs jours. « Face à d’importants risques sécuritaires, les équipes médicales de MSF sur le terrain ont dû évacuer une partie de leur personnel et ne sont pas en mesure de fonctionner de manière optimale », indique le communiqué. Un porte-parole a déclaré à l’AFP que six membres du personnel international « non essentiel » avaient été évacués, tandis que d’autres membres du personnel, nationaux et internationaux, sont maintenus sur place…Les violences dans le nord-ouest ainsi que dans le centre-nord du Nigeria ont fait environ un million de déplacés, selon l’agence des Nations unies pour les migrations (OIM). AFP

Sénégal : Interception d’une centaine de migrants Ouest-Africains par la Gendarmerie
La gendarmerie sénégalaise a annoncé avoir arrêté une centaine de migrants clandestins, principalement originaires du Mali, qui tentaient de se rendre en Europe. Entre vendredi et samedi, lors d’une série d’opérations menées dans différentes localités des régions côtières de Thiès (Ouest) et Saint-Louis (Nord), 93 candidats à l’émigration clandestine ont été appréhendés, selon un communiqué de la gendarmerie partagé sur le réseau social X. Parmi eux, on compte 83 Maliens, sept Gambiens et trois Mauritaniens, tous ressortissants de pays voisins du Sénégal. Ces interpellations sont effectuées dans le cadre de la lutte contre l’émigration irrégulière, précise la gendarmerie. Chaque année, des milliers d’Africains entreprennent le périlleux voyage vers l’Europe en longeant les côtes atlantiques, malgré les dangers inhérents au périple. Utilisant des embarcations ou pirogues à moteur fournis par des passeurs, ces migrants cherchent souvent à accoster aux Canaries, un archipel espagnol considéré comme une porte d’entrée de l’Union européenne. Sahel Intelligence

RDC: la société civile s’organise pour observer elle-même les élections
À quelques jours des élections, l’opposition et la société civile s’inquiètent du risque de fraude et s’organisent. Plusieurs mouvements citoyens ont décidé de lancer leur propre mission d’observation à l’aide de téléphone portable. L’une de ces missions citoyennes est baptisée « Kapita » («Sentinelle», en Linguala et en Swahili). Les organisateurs de Kapita disent avoir mobilisé 1 300 citoyens à travers le réseau de la société civile. Des bénévoles qui, le jour des élections, prendront des photos des procès-verbaux, les résultats affichés à l’extérieur des bureaux de vote, et les centraliseront dans une application. L’objectif est d’avoir un « décompte parallèle » à celui de la Céni, la commission électorale nationale indépendante, explique Mino Bopomi, coordinateur national du mouvement Filimbi. « Nous mobiliserons les personnes qui iront voter et qui vont rester devant le bureau de vote à attendre jusqu’à ce que les résultats soient affichés et ainsi, ils pourront faire des captures qui seront lues et analyser. Comme cela, bien avant que la Céni puisse rendre public ses résultats provisoires, nous aurons déjà une idée de ce qu’aura été l’expression à travers l’urne », dit-il. Un décompte parallèle qui est possible car pour la première fois, la loi électorale congolaise oblige les bureaux de vote à afficher les PV à l’extérieur des bureaux. RFI

RDC : la CENI interdit la distribution des documents de propagandes le jour du vote
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a demandé, samedi 16 décembre, que toutes les affiches des candidats soient enlevées un jour avant les scrutins combinés. Elle a fait cette demande dans un communiqué dont une copie est parvenue le même samedi à Radio Okapi. Cette institution d’appui à la démocratie a demandé aux candidats indépendants, partis et regroupements politiques d’enlever, vingt-quatre heures avant le jour du scrutin, toutes leurs affiches dans un rayon de 100 mètres du centre de vote. Les électeurs ne doivent pas aussi porter des habits avec motifs, couleurs ou logo des partis politiques ou regroupements politiques et effigies de leurs présidents ou candidats sur les lieux de vote conformément aux articles 32 de la loi électorale et 49 de ses mesures d’application. Selon ce document de la CENI, la campagne électorale se clôture officiellement ce lundi 18 décembre à minuit. Elle a en outre recommandé à toute la population congolaise d’aller voter, le 20 décembre courant, dans la paix pour l’intérêt supérieur de la République. Radio Okapi

Une ONG accuse des militaires burundais de viols en RDC
Des militaires burundais déployés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ont « violé et maltraité des civils congolais », a accusé vendredi une ONG burundaise de défense des droits humains, demandant aux autorités de mener des « enquêtes crédibles ». De nombreux groupes armés et autres milices sévissent depuis trois décennies dans l’est de la République démocratique du Congo, un héritage des guerres régionales qui ont éclaté dans les années 1990 et 2000…Depuis plusieurs années, les forces armées burundaises mènent des opérations conjointes avec les forces congolaises dans l’Est. Selon l’Initiative pour les droits humains au Burundi, en septembre 2022 « des militaires burundais ont violé une Congolaise et sa belle-soeur de 16 ans, devant ses trois enfants ». L’IDBH a également accusé des membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir au Burundi, les Imbonerakure, d’avoir « enlevé, détenu arbitrairement et maltraité des civils congolais, et pillé leurs biens »…Plusieurs centaines de soldats burundais de la force est-africaine déployée dans l’est de la RDC se sont retirés dimanche de la région, après le non-renouvellement de sa mission par Kinshasa qui l’a jugée inefficace. Mais des soldats burundais sont toujours présents dans le cadre d’accords bilatéraux. AFP

Mali : l’otage sud-africain libéré après 6 ans de captivité
Gerco Van Deventer, un sud-africain de 48 ans, enlevé par des djihadistes en Libye en novembre 2017 puis transféré au Mali, a été libéré après six ans de détention. L’ex-otage français Olivier Dubois avait partagé sa cellule plus d’un an. Gerco van Deventer travaillait pour une société de sécurité en Libye. Il a été kidnappé le 3 novembre 2017 alors qu’il se rendait sur un site de construction d’une centrale à environ 1.000 km de Tripoli. Il a ensuite été transféré au Mali. L’infirmier de formation est actuellement soigné à Alger, a appris l’AFP de sources sécuritaire et humanitaire. « Nous avons appris que l’otage sud-africain (Gerco van Deventer) a été libéré avant-hier » le 15 décembre, a indiqué à l’AFP une source de sécurité malienne. L’information a été confirmée par une source humanitaire étrangère selon laquelle il aurait été libéré à la frontière entre le Mali et l’Algérie. Les deux sources ont confirmé une information donnée ce 17 décembre par une organisation humanitaire sud-africaine, Gift of the Givers, qui a agi dans la libération en tant que facilitatrice…D’intenses négociations pour la libération du Sud-Africain avaient été menées au cours des premières années après son enlèvement, mais la pandémie de Covid-19 avait freiné les efforts jusqu’au début de cette année, selon Shereen van Deventer. TV5 avec AFP

L’UE signe un accord commercial avec le Kenya pour contrer la présence chinoise
Le Kenya et l’Union européenne ont signé lundi un accord commercial qualifié d' »historique » par le président kényan William Ruto, le premier d’envergure depuis 2016 entre l’UE et le continent africain, où Bruxelles veut renforcer ses liens économiques face à la présence chinoise. Que contient cet accord ? Tour d’horizon. Cet accord de partenariat économique (APE), négocié de longue date et conclu en juin, garantit aux produits kényans un accès libre de droits et sans quotas au marché européen et des réductions tarifaires pour les produits européens à destination du pays d’Afrique de l’Est…Les parlements kényan et européen doivent désormais ratifier le texte, qualifié la semaine dernière par le Conseil européen de « partenariat économique le plus ambitieux » conclu avec un pays en développement…L’UE a pris des mesures pour contrer le programme chinois dit des « Nouvelles routes de la soie », également connu sous le nom de « La Ceinture et la Route », en annonçant en février qu’elle augmenterait les investissements au Kenya de centaines de millions de dollars par le biais de sa propre stratégie, « Global Gateway ». TV5 avec AFP