« Je crois que l’on fait face dans la région du Sahel à une situation extrêmement difficile et extrêmement tragique », a déclaré mardi le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors d’une conférence de presse à Genève, en marge du Forum mondial sur les réfugiés. … Pour le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, cette insécurité se traduit déjà dans une augmentation des déplacements. « C’est clair, c’est comme le baromètre de ces crises », a martelé M. Grandi. L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a fait état de beaucoup de déplacements à l’intérieur des pays du Sahel tels que le Burkina Faso. « On a déjà vu des réfugiés qui vont vers les États côtiers, pas beaucoup mais c’est déjà un symptôme et c’est pour ça que c’est important que cette crise soit traitée en priorité », a souligné le Haut-Commissaire. … Fin novembre, le HCR avait fait part de sa préoccupation concernant les 500.000 personnes déplacées au Burkina Faso suite à la recrudescence d’attaques violentes commises par des milices à l’encontre des militaires et des civils. ONU Info
Un sixième des journalistes morts en mission dans le monde en 2019 sont africains. Sur les quarante-neuf professionnels tués en raison de leur métier ou en reportage, huit l’ont été en Afrique, d’après les chiffres de Reporters sans frontières (RSF), qui a rendu public hier son « Bilan 2019 des journalistes tués, détenus, otages et disparus dans le monde ». Ces données comptabilisent aussi les quarante-sept professionnels emprisonnés sur le continent, dont dix-neuf en Afrique subsaharienne et une majorité en Egypte. De tous les Etats africains, c’est la Somalie qui, pour la troisième année consécutive, détient le triste record des disparitions avec trois morts cette année. Le Monde
Le procès de Charles Blé Goudé, qui devait s’ouvrir ce mercredi 18 décembre, est reporté sine die. Un avocat de la défense a déposé un pourvoi en cassation contre l’arrêt de renvoi de l’ancien ministre ivoirien de la Jeunesse devant les juges. Charles Blé Goudé, «le général des rues», comme on le surnommait en Côte d’Ivoire, est poursuivi par la justice ivoirienne pour actes de torture, homicides volontaires et viol. Des fait qui remontent aux années 2010-2011, à l’époque où le pays traversait une crise poste électorale qui a causé la mort de plus de 3000 personnes. Son procès devait s’ouvrir dans la journée de mercredi, mais il a été reporté sine die. Un report surtout dû à l’action de son avocat, le dernier qui continue à suivre la procédure. Pour les avocats, la justice ivoirienne ne peut poursuivre Blé Goudé, déjà acquitté en première instance par la CPI en janvier dernier. En guise de réponse, le Procureur général de la Cour d’appel, Marie-Léonard Lebry, explique que les cas incriminés, à savoir notamment torture, viol, homicide volontaire, ne sont pas les mêmes que ceux jugés à La Haye. RFI
Après plusieurs mois de tension entre le gouvernement et l’ex rébellion (opposition), les chefs des deux entités se sont engagés à former le gouvernement d’union nationale. Prévu en mai dernier puis en novembre, finalement le camp du président Salva Kiir et celui de son principal rival Riek Machar ont décidé de former le gouvernement d’union nationale à la fin du mois de février 2020. Depuis la signature de l’accord de paix en septembre 2018, les combats ont fortement baissé d’intensité au Soudan du Sud. Jusqu’aux dernières négociations qui viennent de s’achever, Salva Kiir et son ex vice-président Riek Machar, ne sont pas parvenus à concrétiser certaines dispositions cruciales dans la recherche d’une paix définitive. Il s’agit entre autres, de l’accord portant création d’une armée unifiée, du tracé des frontières mais aussi du nombre des états régionaux qui composeront le Soudan du Sud. BBC
Aucune réaction officielle n’est enregistrée de la part des dirigeants centrafricains, alors que l’ancien chef d’Etat a déjà passé trois jours dans la capitale, Bangui. Le doute plane toujours sur la manière dont il a pu entrer dans le pays. Un doute qui illustre un malaise difficile à cacher par les autorités du pays. Par quels moyens François Bozizé a-t-il débarqué à Bangui ? Où réside-t-il dans la ville ? Quelles sont les motivations de ce retour alors qu’il est visé par des sanctions des Nations unies ainsi que par un mandat d’arrêt de la justice centrafricaine ? Autant de questions auxquelles le gouvernement n’est pour l’instant pas en mesure de répondre. Même si les autorités promettent de livrer leurs versions officielles lors d’une conférence de presse mercredi (18 décembre), elles dénoncent la démarche unilatérale de l’ancien président, affirmant que celui-ci est revenu sans les avoir prévenues. Elles confient toutefois être sollicitées par le KNK, le parti de François Bozizé, pour assurer la sécurité de ce dernier maintenant qu’il est sur le territoire national. DW
Investi le 23 octobre, le nouveau président Kaïs Saïed a effectué son premier déplacement officiel le 17 décembre à Sidi Bouzid, à l’occasion du neuvième anniversaire du déclenchement de la révolution dans cette région marginalisée du centre de la Tunisie. Une sortie aux accents populistes et très commentée. Le 17 décembre 2010, un marchand ambulant, Mohamed Bouazizi, s’immolait à Sidi Bouzid. Son geste donnait le coup d’envoi d’un mois d’insurrection qui provoqua la chute de Ben Ali, le 14 janvier 2011. Depuis, cette dernière date a été retenue comme fête de la révolution, même si certains considèrent que le mérite devrait plutôt revenir au déclenchement du mouvement populaire. Kaïs Saïed a finalement tranché et décrété le 17 décembre jour férié. Mais pour sa première sortie officielle après son investiture, il y a près de deux mois, le nouveau président de la République a surpris. Jeune Afrique
Dans la ville d’Atbara, berceau de la révolution soudanaise, la crise du pain en décembre 2018 appartient au passé, disent les habitants, la précieuse denrée étant désormais distribuée sous la surveillance de comités citoyens. C’est dans les rues poussiéreuses de cette ville ouvrière des bords du Nil au nord-est de Khartoum, que la contestation, qui a mené à la chute du président Omar el-Béchir en avril, a pris ses racines il y a un ans après le triplement du prix du pain en plein marasme économique. « Maintenant il n’y a plus de problème pour le pain », lance dans ce centre ferroviaire important, Magdy Mohamed Ahmed, 45 ans, à l’approche du 1er anniversaire du soulèvement le 19 décembre. « Chaque famille peut obtenir la quantité qu’elle souhaite et les boulangeries produisent plus que les besoins de la ville », dit-il à l’AFP en accusant l’ancien gouvernement de « mauvaise gestion ». AFP
Les autorités éthiopiennes ont annoncé l’arrestation de Muktar Sheikh Mohamed Subane. Ce colonel était recherché pour des crimes présumés commis dans l’Ogaden, la région à majorité somalie du pays. Les autorités de l’Ogaden, en Éthiopie, décrivent Muktar Sheikh Mohamed Subane comme un responsable important, auteur présumé d’exécutions, d’enlèvements, de violences ethniques et religieuses. L’ancien colonel serait un ex-rebelle du Front national de libération de l’Ogaden (ONLF). Il aurait ensuite rejoint la tristement célèbre police Liyu, au sein de laquelle il aurait gravi les échelons, jusqu’à devenir son responsable des renseignements. L’officier aurait fui lors de la chute du régime d’Abdi Iley en août 2018. Il aurait finalement été arrêté au Somaliland. Selon Laetitia Bader, chercheuse pour Human Rights Watch, « son nom est apparu dans nos recherches. Mais il faut une enquête crédible pour déterminer son implication éventuelle dans ces crimes ». RFI
En plein milieu des dunes du désert nigérien surgit le camp de Goudoumaria, entouré de murs, de barbelés et de sacs de sable. Des soldats lourdement armés sur des miradors sont aux aguets. Pourtant, airs de musique, éclats de rires et cris d’enfants joyeux fusent. Depuis 2017, le camp accueille d’anciens membres repentis du groupe islamiste Boko Haram, dont l’insurrection qui a débuté en 2009 au Nigeria s’étend aujourd’hui dans les pays voisins. Ce jour-là, à la mi-décembre, on y fête la première promotion d’anciens djihadistes à être libérés. Quelque 110 personnes, dont 47 Nigérians, s’apprêtent à quitter le camp après avoir suivi un programme de déradicalisation et une formation professionnelle ouvrant la voie à leur réinsertion sociale. Chefs traditionnels, officiels nigériens, diplomates occidentaux, personnel de l’ONU, qui soutient financièrement l’initiative, ont fait le déplacement pour cet événement, jugé exemplaire, et qui se veut une des solutions à la progression des groupes djihadistes dans la région. Le Monde avec AFP
La Guinée équatoriale a soumis en début de semaine une proposition de résolution à ses pairs du Conseil de sécurité de l’ONU pour renforcer la lutte contre les mercenaires dans le centre de l’Afrique, sans toutefois citer de pays. Le texte, obtenu mardi 17 décembre par l’AFP, « appelle tous les Etats membres des Nations unies à adopter des législations interdisant à leurs ressortissants de contribuer au recrutement, au financement, à l’entraînement et au transfert de mercenaires ou combattants ». Il leur demande également de ne pas participer « à la planification d’activités qui déstabiliseraient la situation d’un Etat ou compromettraient l’intégrité territoriale, l’unité politique d’Etats souverains et indépendants ». Le dépôt de ce texte a surpris plusieurs missions diplomatiques alors que la Guinée équatoriale quitte le Conseil de sécurité le 31 décembre au terme de deux ans de présence comme membre non permanent. Il n’est « pas sûr » que cette idée soit suivie d’effets, a commenté un diplomate sous couvert d’anonymat. Le Monde avec AFP
C’est l’un des plus grands carnages de l’histoire récente de la RDC : du 16 au 18 décembre, dans le territoire de Yumbi, au moins 535 civils ont été assassinés. D’après l’ONU, ces attaques étaient planifiées et organisées. Elles pourraient être qualifiées de crimes contre l’humanité. Une année plus tard, à Yumbi, plusieurs tombes communes n’ont pas été touchées. À la demande du gouvernement congolais, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a autorisé depuis septembre le déploiement d’une équipe de médecins légistes pour faire avancer les enquêtes. Du côté de la justice militaire, une quarantaine de personnes ont été arrêtées et acheminées à Kinshasa, mais le procès n’a pas encore commencé. « Les enquêtes évoluent bien, promet André Lite Asebea, ministre des Droits humains. Simplement, nous ne pourrions pas vous dire en termes détaillés où nous en sommes. Car [ces enquêtes] sont le fait de la justice militaire, elles sont donc tenues secrètes. » En mars 2019, soit près de quatre mois après les faits, le gouvernement s’était exprimé par le biais de Marie-Ange Mushobekwa, à l’époque ministre des Droits humains. Elle soutenait que ce qui s’était passé à Yumbi était « un conflit intercommunautaire, lié essentiellement à la terre, mais instrumentalisé par certains acteurs politico-administratifs locaux ». RFI
La naissance des groupes armés dans l’est de la RDC trouve son origine dans les deux guerres « dites de libération » qu’a connues le pays, en 1996 puis en 1998. A cette époque, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDC), de Laurent Désiré Kabila, prend les armes pour chasser le président Mobutu du pouvoir avec l’aide du Rwanda et de l’Ouganda, dont les armées entrent dans le pays. C’est le point de départ de la prolifération des groupes armés, se souvient Bura Baloma, habitant de Bunia. « Il y avait l’armée ougandaise qui faisait la loi, ici, en Ituri et à Beni aussi – dans le Nord-Kivu. Il y avait l’armée rwandaise qui était également partout dans le pays jusqu’à Kinshasa. Les Burundais étaient aussi entrés sur le territoire congolais. Même les Tanzaniens étaient là. Ainsi les FDLR qui sont des étrangers se trouvent toujours aujourd’hui RDC. » La présence sur le territoire congolais de militaires étrangers empêche alors les forces armées congolaises de coordonner les opérations de sécurisation sur un pan important du territoire – les zones minières en particulier, où le trafic illicite de minéraux enrichit les groupes armés comme le M23. DW
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé lundi 16 décembre le déblocage de 368,4 millions de dollars d’une ligne de crédit d’urgence pour que Kinshasa puisse répondre « à ses besoins urgents en matière de balance des paiements », explique un communiqué de l’institution. La directrice du Fonds, Kristalina Georgieva, a également approuvé la mise en place d’un programme qui autorise les équipes du FMI à aider les autorités à mettre en œuvre leur politique, précise le communiqué. Le Fonds note que « l’environnement économique reste difficile et vulnérable aux chocs », soulignant que la croissance devrait fortement décélérer en 2019, à seulement 4,5 % contre 5,8 % en 2018. La RDC se trouve dans une position financière difficile, explique le FMI, en raison d’une baisse du prix des matières premières et de nouvelles dépenses, alors même que le contrôle de celles-ci a été plus laxiste pendant la période de transition politique. Jeune Afrique avec AFP
La crise en Libye au cœur d’une conversation téléphonique entre les dirigeants russe Vladimir Poutine et turque Recep Tayipp Erdogan. Les présidents russe et turque se sont notamment engagés à aider à établir le contact entre les belligérants de la crise et à apporter leur soutien aux efforts de médiation des Nations unies, indique un communiqué du Kremlin. Ce contact intervient en pleine recrudescence des tensions dans le pays d’Afrique du Nord, où des combats opposent les forces du gouvernement d’union nationale – soutenu par l’ONU – aux forces du maréchal Haftar, qui contrôle l’Est du pays. Jeudi dernier, Haftar, dont une première tentative en avril de prendre la capitale Tripoli s’est soldée par un échec, a annoncé une nouvelle offensive. Depuis, de violents combats ont éclaté dans la banlieue sud de Tripoli. Outre ce climat délétère, c’est surtout l’influence et l’interférence accrue des puissances alliées qui inquiète. Le gouvernement de Sarraj est soutenu par l’Italie, la Turquie et le Qatar, tandis que l’armée de Haftar est soutenue par la France et certains pays arabes clés, dont l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Africa News avec AP
Avec la première réunion de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), le Maroc prend pour de bon le virage d’une nouvelle stratégie économique. Ce 16 décembre, l’instance dédiée a dévoilé ses objectifs, par la voix de son président Chakib Benmoussa, actuel ambassadeur du Maroc en France. Sa mission ? Établir un diagnostic « précis et objectif » de la situation au Maroc pour permettre au royaume d’intégrer le cercle des pays avancés, a fait savoir l’ancien ministre de l’Intérieur et actuel ambassadeur du royaume à Paris. Des propositions sur la diversification des « sources de création de richesses » ainsi que sur l’élargissement des bénéficiaires de ces richesses « à l’ensemble des catégories sociales et espaces territoriaux » sont attendues, révèle l’agence de presse marocaine MAP. Le Point