Les quinze chefs des Etats membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont décidé, jeudi 16 septembre, de mettre la pression sur les auteurs du coup d’Etat en Guinée, qui a écarté Alpha Condé du pouvoir au début du mois de septembre, en annonçant des sanctions ciblées et en réclamant une transition militaire « très courte ». Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest se sont réunis toute la journée de jeudi, à Accra (Ghana). « La transition ne devrait pas durer plus d’un semestre. Dans six mois, il faudrait organiser des élections », a déclaré à la presse le président de la commission de la Cédéao, l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou. En outre, la Cédéao a décidé de geler les avoirs financiers des nouveaux dirigeants du pays et des membres de leurs familles respectives, et de leur imposer des interdictions de voyager. L’organisation d’Afrique de l’Ouest avait déjà récemment suspendu la Guinée de ses instances et dépêché, le 10 septembre à Conakry, une mission qui a pu rencontrer le chef des putschistes, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, ainsi que M. Condé, 83 ans, renversé et arrêté cinq jours auparavant. Le Monde avec AFP
Cette pénurie de sérums intervient alors que l’Afrique a dépassé cette semaine le cap des 8 millions de cas de Covid-19. Avec cette réduction, COVAX devrait livrer 470 millions de doses à l’Afrique cette année. Mais ces doses ne suffiront à vacciner que 17% de la population, soit bien moins que l’objectif de 40%. « Tant que les pays riches verrouilleront le marché de COVAX, l’Afrique manquera ses objectifs de vaccination », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Pour l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, il faudra 470 millions de doses supplémentaires pour atteindre l’objectif de fin d’année. « L’énorme fossé en matière d’équité vaccinale ne se comble pas assez vite », a reconnu la Dre Moeti. En attendant, près de 95 millions de doses supplémentaires devraient arriver en Afrique par l’intermédiaire de COVAX tout au long du mois de septembre. Cela constituera la plus importante livraison mensuelle que le continent ait reçue jusqu’à présent. Pourtant, malgré cette légère accélération des livraisons, l’Afrique n’a pu vacciner complètement que 50 millions de personnes, soit 3,6% de sa population. Seuls 2% des quelque 6 milliards de doses administrées dans le monde sont allées en Afrique. ONU Info
Le Conseil national de transition (CNT) a adopté jeudi deux projets de lois d’amnistie, au profit de la junte, pour les coups d’Etat qui ont conduit au renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 et à la mise à l’écart du président de transition Bah Ndaw en mai 2021. « Aucune poursuite judiciaire ne peut être engagée contre les auteurs des infractions. On ne peut pas poursuivre des responsables pour des infractions comme complot militaire, insoumission, etc. », a précisé le président de la commission des Lois du CNT, Souleymane Dé. Ces nouvelles lois mettent donc à l’abri Assimi Goïta, président de transition, et les membres l’ex-Comité national pour le salut du peuple (CNSP), la junte qui tient une partie du pouvoir à Bamako, contre toute action judiciaire future qui pourrait être engagée contre elle, pour toute une série de crimes et délits commis pendant les deux coups de force. Le premier coup d’Etat a renversé le président Keïta le 18 août 2020; tandis que la deuxième a conduit à l’arrestation du président de transition et son Premier ministre Moctar Ouane, le 24 mai 2021, après leur décision de former un nouveau gouvernement dans lequel ne figuraient pas les putschistes. VOA
Alassane Ouattara, Macky Sall, Umaro Sissoco Embaló… Ces derniers jours, le président français a multiplié les appels avec ses homologues au sujet de la situation à Bamako et du potentiel contrat avec Wagner. Selon nos informations, Emmanuel Macron s’est récemment entretenu avec Mohamed Bazoum, Alassane Ouattara, Macky Sall, Umaro Sissoco Embaló ou encore Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la Cedeao. Depuis la dernière mission de l’organisation sous-régionale à Bamako, début septembre, les chefs d’État de la région ne cachent plus leurs inquiétudes sur la situation au Mali et les intentions présumées d’Assimi Goïta de rester au pouvoir. … L’éventuelle entente entre Bamako et Wagner est d’autant plus redoutée par Paris qu’elle est d’abord perçue comme un moyen pour la junte malienne de servir son propre agenda. « Goïta veut rester au pouvoir. Et Wagner est un instrument qui peut lui permettre d’atteindre son objectif », explique une source élyséenne, selon laquelle la Cedeao a maintenant un rôle décisif à jouer pour faire pression sur les autorités de transition maliennes. Les présidents africains, qui partagent la préoccupation d’Emmanuel Macron sur ce dossier, s’emploient d’ores et déjà à dissuader Goïta et son ministre de la Défense, Sadio Camara, de signer un tel contrat. De nouvelles décisions pourraient être prises ce 16 septembre, à Accra, en marge du sommet extraordinaire des chefs d’État de l’organisation ouest-africaine consacré à la Guinée. Jeune Afrique
L’ex-rébellion à dominante touareg au Mali a mis en garde jeudi la junte contre l’éventuelle conclusion d’un accord avec la société de sécurité privée russe Wagner, l’appelant à reconstituer l’armée plutôt qu’à s’en remettre à des « milices ». La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), signataire en 2015 d’un accord de paix avec le gouvernement et les groupes armés pro-Bamako, dit dans un communiqué avoir appris par « les médias et les réseaux sociaux que le gouvernement du Mali serait sur le point de conclure un accord avec le groupe de mercenaires russes (Wagner) ». « La CMA estime que la priorité pour la stabilité du Mali est d’aller rapidement à la mise sur pied de l’armée reconstituée, conformément aux dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation », selon le texte. Cet accord, encore largement inappliqué, prévoit notamment la refondation d’une armée plus représentative de l’ensemble des populations, notamment par l’intégration d’ex-combattants des groupes armés signataires. AFP
Rien à manger, rien à semer. Dans le sud de Madagascar, sur des dizaines de milliers d’hectares, la campagne est désolée et fébrile. Une sécheresse exceptionnelle qui a transformé les champs en poussière et qui condamne plus d’un million de personnes à la faim. La dernière fois qu’il a plu dans le village d’Ifotaka, c’était en mai. Deux heures et c’est tout. La période de soudure, qui commence en octobre, offre peu d’espoir. Les villages sont abandonnés ou peuplés de paysans hagards qui ne travaillent plus une terre devenue stérile. L’absence de nourriture rend les gens las et leurs cerveaux affamés ont bien du mal à suivre aussi. « Je me sens malade et stressée. Chaque jour, je me demande ce que nous allons bien pouvoir manger », confie à l’AFP Monique Helmine, mère de six enfants qui approche de la cinquantaine, dans le village d’Atoby. … Selon plusieurs élus de la commune d’Ifotaka, les dernières aides de l’Etat, sous forme de riz, d’huile et de haricots, ont largement été détournées par des militaires en août. Et seulement 90 personnes sur les 500 identifiées ont reçu cette somme de 22 euros. Le Monde avec AFP
L’escalade entre le président Farmajo et son Premier ministre, Mohamed Hussein Roble, a atteint son apogée. Le chef d’État somalien, au mandat expiré depuis février, a retiré, jeudi, les pouvoirs exécutifs de son chef de gouvernement. Les deux hommes se sont opposés au sujet de limogeages et de nominations à des postes cruciaux de l’appareil sécuritaire. Un nouvel épisode de tension au sommet de l’État vient fragiliser la Somalie. Le président Mohamed Abdullahi Mohamed, connu sous le nom de Farmajo, a retiré, jeudi 16 septembre, « les pouvoirs exécutifs » de son Premier ministre, Mohamed Hussein Roble. Le Premier ministre somalien a annoncé dans la foulée qu’il « n’accepte pas » la décision « illégale » et « sans fondement » du président de suspendre ses pouvoirs exécutifs. « Le Premier ministre a violé la Constitution de transition de sorte que ses pouvoirs exécutifs lui sont retirés (…), notamment ses pouvoirs de destitution et/ou de nomination de dirigeants jusqu’à ce que les élections aient eu lieu », avait affirmé plus tôt un communiqué du bureau du président. Le chef de l’État justifie sa décision par le fait que le Premier ministre a pris « des décisions imprudentes pouvant ouvrir la voie à l’instabilité politique et sécuritaire », et qu’il n’a procédé à « aucune consultation et collaboration avec le président ». France24 avec AFP
L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi portant la huitième autorisation de la prorogation de l’état de siège sur une partie du territoire national. 280 sur 281 députés ont voté pour et un seul a voté contre une nouvelle prorogation de l’état de siège dans le Nord-Kivu et l’Ituri. Dans son exposé de motif, la ministre de la Justice, Rose Mutombo, note qu’à ce jour 63 localités ont été reconquises des groupes armés dans les deux provinces. Selon toujours la ministre de la Justice, plus de 2 460 miliciens se sont rendus, avec près de 450 armes récupérées ainsi que plus de 150 personnes libérées. A propos des actes de tueries observées de plus en plus dans les deux provinces sous état de siège, elle estime que les forces négatives sont très affaiblies et multiplient des actions de terreur contre lesquelles de nouvelles opérations sont en cours. Le député national Jean Baptiste Mohindo s’oppose à toute prochaine prorogation de l’état de siège, en vigueur depuis le 6 mai dernier, au regard notamment de la paralysie prolongée des institutions provinciales. Pour lui, les opérations militaires peuvent se poursuivre en dehors de l’état de siège. Radio Okapi
Depuis la condamnation en 2016 de l’ex-président tchadien Hissène Habré, l’Union africaine est chargée de mettre en place le fonds fiduciaire qui permettra de dédommager les 7 400 victimes. Une délégation de l’UA est toute la semaine à Ndjamena pour finaliser la mise en place de ce fonds. La délégation de l’Union africaine se donne une semaine pour finaliser la mise en place du fonds fiduciaire. Son programme est chargé. À Ndjamena, elle doit rencontrer victimes, avocats et autorités, avec des rendez-vous aux ministères des Affaires étrangères et de la Justice. S’il reconnait que le processus est lent. Alex Ratebaye, le responsable de la mission, indique que l’étape en cours est essentielle : « La commission de l’Union africaine travaille vivement et fermement à rendre opérationnel ce fonds dans les meilleurs délais pour les victimes. Nous comprenons leur frustration qui est tout à fait légitime sur la lenteur qui peut paraitre. Mais en réalité, il y a un travail important qui est fait. Et on va continuer dans cette lancée. » RFI
Premier foyer de l’épidémie de VIH au monde, l’Afrique du Sud compte de nombreux individus immunodéprimés, qui gardent le virus du Covid-19 dans leur organisme plus longtemps que les autres, favorisant ainsi les mutations. Un défi de plus pour l’Afrique du Sud. Pays le plus touché par la pandémie de Covid-19 sur le continent africain, l’Afrique du Sud est également le premier foyer de l’épidémie de VIH au monde, avec 8,2 millions de séropositifs – soit près de 20 % de la population adulte. La prise en charge de ces patients est à la pointe, mais le Covid-19 a récemment compliqué la donne : la prévalence du VIH dans le pays pourrait favoriser l’émergence de nouvelles mutations, explique Bloomberg. Les patients séropositifs, immunodéprimés, tendent à garder le virus dans leur organisme plus longtemps que les autres. Une étude a ainsi montré que le Covid-19 était resté 216 jours dans le corps d’une jeune femme séropositive de 36 ans, où il avait rapidement muté. Courrier International
La 3e édition du sommet Climate Chance Afrique s’est ouverte mercredi. Cette année, les conférences et ateliers se déroulent entièrement en virtuel pendant trois jours. Son objectif est de rassembler un maximum d’acteurs non étatiques en Afrique pour échanger autour de la lutte contre le changement climatique. De nombreuses vidéos d’initiatives disponibles en ligne mettent en lumière le foisonnement d’actions en Afrique pour lutter contre le changement climatique et notamment à l’échelle locale. Deux préoccupations dominent, parmi les contributions vidéos issues en majorité d’ONG : la sécurité alimentaire et l’amélioration des conditions de vie des populations locales. L’une des initiatives que l’on retrouve à plusieurs reprises, c’est le développement de « foyers de cuisson améliorés ». Une alternative moins polluante, plus respectueuse des forêts que la cuisson au charbon de bois encore très répandue. Au Mali, par exemple, le groupe Yirimex conçoit des bio combustibles à partir des résidus des récoltes de riz, de maïs et les résultats sont encourageants : « Cela permet de préserver plus de 120 000 hectares de forêts par an, d’éviter l’émission de 2 millions de tonnes de CO2 par an et de créer plus de 12 000 emplois verts. » RFI
Un homme né au Rwanda en 1949, soupçonné d’être impliqué dans le génocide des Tutsi, a été mis en examen, jeudi 16 septembre, par un juge d’instruction parisien, notamment pour « génocide » et « crimes contre l’humanité », a indiqué le parquet national antiterroriste (PNAT). Visé par une information judiciaire ouverte en 2009, Isaak Kamali a été placé sous contrôle judiciaire. Selon le communiqué du PNAT, qui confirme une information du Parisien, il lui est reproché « son implication dans le génocide des Tutsi commis en 1994 au Rwanda, notamment sur le ressort de la préfecture de Gitarama ». Contacté par l’AFP, son avocat n’a pas souhaité faire de commentaires. Le PNAT, qui suit aussi les dossiers de crimes contre l’humanité, indique qu’il a contesté les faits qui lui sont reprochés lors de son interrogatoire de première comparution devant le juge d’instruction. France24 avec AFP