Depuis son accession au pouvoir en 2015, le président populiste John Magufuli a précipité le déclin de l’expérience démocratique tanzanienne. Il a interdit les rassemblements, muselé la presse, intimidé et pris le contrôle des institutions indépendantes, mais il a aussi, de manière transparente ou cachée, commis des actes de violence à l’égard des dissidents et des opposants politiques au parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM). Un climat de crainte a progressivement envahi le quotidien des Tanzaniens, qui sont peu enclins à exercer leurs droits de peur de violer la vague de nouvelles lois restrictives ou de subir un châtiment physique. « Ne me provoquez pas », tels ont été les mots menaçants prononcés par M. Magufuli lors de l’annonce de l’interdiction des rassemblements faite quelques mois après son accession à la présidence. Voici le climat tendu dans lequel vont se dérouler les élections présidentielles tanzaniennes du 28 octobre 2020. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
L’issue politique à la crise que connaît la Libye est en marche. Le chef du gouvernement d’accord national (GAN) libyen, Faïez Sarraj, a annoncé, lors d’une brève allocution télévisée mercredi 16 septembre, être prêt à quitter ses fonctions avant fin octobre pour céder la place à un nouvel exécutif issu de pourparlers interlibyens. … En avril 2019, le maréchal Haftar avait lancé une offensive contre la capitale mais au bout de 14 mois de combats meurtriers, ses troupes, malgré le soutien de l’Egypte, des Emirats arabes unis et de la Russie, ont subi une défaite cinglante face aux forces pro-GAN, aidées militairement par la Turquie. Depuis, les rivaux libyens ont retrouvé le chemin du dialogue et des rencontres se sont déroulées parallèlement à Montreux, en Suisse, du 7 au 9 septembre, et à Bouznika, au Maroc, du 6 au 10 septembre pour relancer le dialogue et trouver une solution politique à la crise libyenne. Le Monde avec AFP
Des civils affirmant représenter quelque 70 groupes armés du Sud-Kivu se sont engagés, mercredi 16 septembre, à « cesser les hostilités » dans cette province de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). « L’ensemble des groupes armés du Sud-Kivu s’engagent à cesser les hostilités et à en instruire leurs membres respectifs », selon une déclaration lue à l’issue d’une rencontre de trois jours à Murhesa, près de Bukavu, le chef-lieu provincial. En présence du ministre délégué à la défense, Sylvain Mutombo, la rencontre était co-organisée par l’ONG américaine de résolution des conflits Search for Common Ground. Une précédente rencontre du même genre avait été organisée du 18 au 20 décembre au même endroit : 32 groupes armés s’étaient alors engagés à observer « une cessation des hostilités dès le 23 décembre 2019 ». Le Monde avec AFP
L’espoir suscité par l’élection d’un nouveau chef d’Etat au Burundi et l’avènement d’une « nouvelle ère sous la présidence d’Évariste Ndayishimiye » ne sont pas, pour le moment, synonymes de changements des réorientations politiques au Burundi, a affirmé jeudi la Commission d’enquête de l’ONU sur ce pays. Selon les enquêteurs de cette Commission, les nominations et les déclarations publiques du nouveau gouvernement burundais « s’avèrent plus préoccupantes et alarmantes, que prometteuses ». Jusqu’à présent, la Commission d’enquête n’a pas relevé de signe d’amélioration tangible de la situation des droits de l’homme malgré les déclarations à cet effet du nouveau chef d’Etat burundais. « A ce jour, nous constatons peu de changements positifs depuis l’entrée en fonction du Président Évariste Ndayishimiye », a déclaré le Président de la Commission d’enquête de l’ONU, Doudou Diène, lors de la publication de son quatrième rapport à Genève. ONU Info
Deux hauts responsables onusiens ont prévenu, mercredi, le Conseil de sécurité que le processus de paix au Soudan du Sud progressait particulièrement lentement à un moment où le pays est confronté à nouveau à un risque de famine. S’agissant du processus de paix, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Soudan du Sud, David Shearer, a noté que « du côté positif, le gouvernement de transition continue de fonctionner » et que « les gouverneurs d’État ont été nommés, ce qui a atténué les tensions dans les régions ». Mais, « ailleurs, les progrès ont été extrêmement lents », a-t-il ajouté. Les réunions du gouvernement ont lieu irrégulièrement, il n’y a eu pratiquement aucun mouvement dans le domaine critique de la réforme du secteur de la sécurité… ONU Info
Selon Amani Africa, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union Africaine tiendra ce jeudi 17 septembre 2020 une réunion par visioconférence sur le Mali. Selon les termes du communiqué de la 941ème session du CPS, il devrait recevoir une mise à jour du Président de la Commission de l’UA sur l’évaluation de la situation. Elle sera présentée par le Commissaire à la paix et à la sécurité, Smail Chergui, et le Haut Représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya. Le CPS exprimera sa préoccupation concernant le manque de progrès vers la mise en place d’une transition civile et les effets néfastes de ce retard sur le processus de paix et l’effort de stabilisation du pays. Il pourrait réitérer son rejet catégorique de l’interférence des militaires dans les affaires politiques. Le Conseil approuvera également la décision de la CEDEAO du 15 septembre à Accra sur la nécessité de transférer le pouvoir à un civil, pour ouvrir la voie à la restauration de l’ordre constitutionnel Journal du Mali
C’est la première fois qu’ils le disent officiellement. Les militaires, qui ont pris le pouvoir le 18 août à Bamako, sont plutôt proches des idées de la frange de la population qui affirme qu’ils doivent diriger la transition. Mais Ils sont désormais obligés de tenir compte de l’avis de la Cédeao qui exige un civil comme président et comme Premier ministre, explique notre correspondant à Bamako, Serge Daniel. … Le débat n’est donc pas tranché. Les discussions se poursuivront. Le collège composé notamment de civils chargés de désigner le président et le Premier ministre de la transition est quasiment déjà nommé par la même junte. Le travail va commencer. Il faut aller vite. Les sanctions contre le Mali se font de plus en plus sentir. Notamment sur les transactions financières, a reconnu lors de la conférence de presse le porte-parole de la junte. RFI
Un tremblement de terre politique secoue la Côte d’Ivoire depuis que le Conseil constitutionnel a publié la liste des candidats pour la prochaine élection présidentielle du 31 octobre. La candidature du chef de l’État Alassane Ouattara, bien que contestée, a été validée. Mais sur les 40 candidats évincés, deux poids lourds de la vie politique ivoirienne : l’ancien président Laurent Gbagbo et l’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro. L’ex-chef rebelle avait donné rendez-vous à la presse française et internationale ce jeudi 17 septembre, à l’hôtel Bristol pour présenter sa riposte. Sur la forme, Guillaume Soro a assuré le show avec des joutes verbales bien affûtées. Sur le fond, l’ancien chef rebelle âgé de 48 ans s’est montré déterminé à maintenir sa candidature. Le Point avec AFP
L’ex-premier ministre de la transition au Burkina Faso, Yacouba Isaac Zida, en exil au Canada, sera investi le 25 septembre candidat à l’élection présidentielle prévue le 22 novembre, a annoncé mercredi 16 septembre son parti, le Mouvement patriotique pour le salut (MPS, opposition). Le président du MPS, Augustin Loada, « informe l’ensemble des militants, des sympathisants et alliés que le congrès d’investiture du candidat du MPS à l’élection présidentielle de novembre se tiendra le 25 septembre », a annoncé le parti dans un communiqué. … Isaac Zida, à l’époque lieutenant-colonel, s’était emparé du pouvoir le 1er novembre 2014, au lendemain de la chute de Blaise Compaoré, chassé de la présidence par une insurrection populaire après vingt-sept ans au pouvoir. Le Monde avec AFP
Alors que l’état d’urgence sanitaire vient d’être prorogé pour 30 jours, renouvelant tacitement l’interdiction des rassemblements, les leaders du Front national de défense de la Constitution se dont réunis mercredi pour appeler à de nouvelles manifestations à partir du 29 septembre prochain. La campagne électorale doit débuter ce week-end en vue de la présidentielle du 18 octobre. Les opposants dénoncent « deux poids deux mesures » dans l’application des mesures de restriction sanitaires. Par la voix de son coordinateur national, Abdourahmane Sano, le Front national de défense de la Constitution (FNDC) annonce de nouvelles manifestations quelques heures seulement après la prorogation par ordonnance présidentielle de l’état d’urgence sanitaire. Les rassemblements restent donc interdits, mais le FNDC ne compte pas s’y conformer. RFI
L’état d’urgence sanitaire est prolongé pour la troisième fois depuis le 1er avril. Cette mesure exceptionnelle, qui court désormais jusqu’au 1er mars 2021, inquiète opposants et société civile qui s’interrogent sur la motivation du pouvoir. Cette nouvelle prorogation de l’état d’urgence sanitaire, la troisième, est annoncée pour six mois, il court désormais jusqu’en mars 2021. Le Premier ministre Komi Sélom Klassou justifie cette décision dans le seul but d’apporter une réponse urgente, coordonnée et d’envergure au Covid-19. Ce qui fait surgir les inquiétudes et notamment au sein de la société civile, comme Dieudonné Bright Fiaga. Le responsable enquête et investigation à la Ligue des consommateurs ne comprend pas cette prorogation de l’état d’urgence sanitaire… RFI
Des experts des droits de l’homme de l’ONU ont condamné, ce mercredi, la peine de prison prononcée en appel à l’encontre d’un journaliste algérien, Khaled Drareni, et demandé sa libération. « Nous condamnons avec la plus grande fermeté cette peine de deux ans de prison infligée à un journaliste qui ne faisait que son travail, et nous appelons les autorités algériennes à l’annuler et à libérer M. Drareni », ont relevé dans un communiqué ces experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. M. Drareni, symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie, avait été condamné le 10 août dernier à trois ans d’emprisonnement, sur la base d’accusations officiellement qualifiées « d’incitation à un rassemblement illégal et de mise en danger de l’unité nationale ». Hier mardi, il a été condamné en appel à deux ans fermes. ONU Info
Ce sont des scènes auxquelles les Libyens n’avaient plus assisté depuis bien longtemps. Cortèges de manifestants, banderoles déroulées et slogans criés contre la corruption, le coût de la vie ou la défaillance des services publics : ces images d’une société civile en plein réveil sont en train de se substituer aux clichés de milices surarmées qui ont tant contribué à façonner la réputation extérieure d’une Libye réduite à ses seules convulsions militaires. Depuis le 23 août, des protestations – principalement de jeunes gens – ont éclaté à Tripoli, Misrata et Zaouïa, en Tripolitaine (ouest), avant de s’étendre à Benghazi, Tobrouk ou Al Marj, en Cyrénaïque (est). Le Monde
Face à la saturation et au délabrement de l’université, les étudiants maliens réclament une réforme de l’enseignement supérieur. Malgré l’inertie du puissant syndicat AEEM, symbole d’une corruption généralisée et des manipulations du pouvoir politique. … De part et d’autre du fleuve Niger, deux collines se font face à Bamako. Celle du palais présidentiel, à Koulouba. Et celle de l’université, à Badalabougou. La colline du pouvoir, au nord, et la colline du savoir, au sud. Entre les deux points culminants de la capitale, une longue histoire de méfiance, de manipulations, de révoltes et parfois de répression. Libération
Etre étranger en Afrique du Sud, c’est vivre « dans la peur constante d’être pris pour cible », alerte Human Rights Watch dans un rapport publié jeudi 17 septembre, rappelant que l’expérience de la xénophobie est « routinière » dans ce pays. En avril 2019 à Johannesburg, « je vendais des vêtements dans la rue quand neuf Sud-Africains sont arrivés avec des bâtons et des sjamboks » (fouets en cuir de rhinocéros), raconte un Congolais dans le document publié par l’ONG. « Ils frappaient les gens, criaient : « Les étrangers, rentrez chez vous ! On n’a pas besoin de vous ! Vous prenez nos boulots et notre argent ! ». J’ai commencé à courir, mais j’ai été frappé et mes deux sacs de vêtements m’ont été pris. » Le Monde avec AFP
L’Afrique du Sud finit de sortir de son confinement et passe au niveau 1 d’alerte sanitaire, le niveau le plus bas. Le président Cyril Ramaphosa l’a annoncé ce mercredi 16 septembre, lors d’un discours à la nation. Avec quelque 650 000 cas et plus de 15 000 décès, l’Afrique du Sud reste le pays le plus touché du continent, l’un de plus touchés même au niveau mondial (8e), mais le rythme des contaminations a nettement diminué ces dernières semaines. Un constat qui a poussé le président à lever la plupart des restrictions encore en place. Six mois après la mise place d’un confinement très strict, les frontières internationales du pays seront rouvertes à partir du 1er octobre. Le président Cyril Ramaphosa a toutefois précisé que certains pays à risque pourraient se retrouver sur liste rouge. Une liste pas encore totalement définie. Les voyageurs devront aussi avoir réalisé un test négatif 72h avant leur vol. RFI
La vingtaine, Mawousse Akoli, s’est lancé comme challenge de faire consommer local aux togolais. Un projet à porté identitaire au delà du culinaire dénommé Togonou ; Togonou en français veut dire « produits du Togo. » Ouvert il y a moins d’un an, c’est un restaurant basé à Lomé qui ne propose que des plats 100 % togolais. L’idée a germé d’un simple constat, selon Mawoussé Akoli. « J’étais là en train de réfléchir et un beau matin j’ai reçu la visite de mes cousins rentrés d’Europe qui m’ont fait comprendre qu’ils ont vraiment envie de manger des plats du Togo. Et ils savent très bien que ma passion c’est la cuisine. Alors je me suis dit pourquoi ne pas ouvrir un restaurant comme ça ce ne seront plus mes cousins seulement qui vont profiter mais aussi d’autres togolais qui reviennent de l’étranger et aussi des togolais qui vivent sur le territoire togolais. … » DW