Améliorer la gouvernance du secteur de la sécurité en Afrique par le contrôle et la redevabilité
Depuis que sept pays ont subi des coups d’État militaires ou des tentatives de putsch depuis 2020, l’Afrique fait face à une crise dans les relations civilo-militaires. Cette crise est le résultat d’années de politisation dans les forces armées de certains pays. Les forces de sécurité, employées comme outils de répression et corrompues, sont elles-mêmes devenues une menace à la sécurité des citoyens. Dans le nouveau Bulletin de la sécurité africaine du Centre d’études stratégiques de l’Afrique, le général de brigade et professeur Dan Kuwali explique pourquoi les institutions du secteur de la sécurité en Afrique doivent entreprendre des réformes fondamentales et renouveler leur engagement aux principes du professionnalisme militaire. Renforcer les mécanismes de surveillance des forces de sécurité, qu’ils soient civils ou militaires, sera, selon lui, essentiel à la construction de secteurs de la sécurité plus efficaces en Afrique. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Présidentielle au Liberia : vers un second tour entre Weah et Boakai
Le Liberia se dirige vers un second tour de la présidentielle entre le sortant George Weah et l’opposant Joseph Boakai, au coude-à-coude et très largement en tête du premier tour, selon des résultats provisoires publiés par la commission électorale à partir de plus de 90% des votes. M. Boakai a obtenu 43,70% des voix et M. Weah, élu une première fois en 2017, 43,65% selon ces résultats consultés mardi sur le site de la Commission nationale des élections. Aucun des 18 autres candidats n’obtient 3% des voix. Le total des voix dépouillées s’élève à 1,712 million, soit plus de 94% des 1,818 millions de bulletins (valides et non valides) déposés dans les urnes le 10 octobre, selon des chiffres publiés sur le site et un calcul de l’AFP. Le décompte est achevé pour près de 93% des bureaux de vote, indique le site. Au vu des chiffres publiés par la Commission, ni M. Weah, ni M. Boakai, ancien vice-président de 2006 à 2018, ne peuvent réunir le nombre de voix nécessaires pour atteindre une majorité absolue et être élu dès le premier tour. Un second tour est prévu deux semaines après l’annonce des résultats officiels. AFP
Guerre au Soudan: l’ONU s’inquiète de possibles recrutements d’enfants
Les Nations unies ont exprimé le 16 octobre 2023 leur grande inquiétude quant à de possibles recrutements d’enfants dans l’armée et les groupes armés, au Soudan. La rapporteuse spéciale sur les trafics humains, Siobhan Mullaly, s’est exprimée ce lundi, à Genève, sur ce sujet…D’après les équipes de l’ONU, les enfants sont aussi les cibles des hommes armés. En effet, selon la rapporteuse des Nations unies, « des enfants pauvres ou séparés de leur famille seraient pris pour cible par les Forces de soutien rapide, dans la banlieue de Khartoum ». Et des enlèvements similaires ont eu lieu dans d’autres régions, le Darfour et le Sud Kordofan. Toujours d’après Siobhan Mullaly, ces mineurs sont ensuite recrutés de force par les groupes armés et destinés au combat…Pour la rapporteuse des Nations unies, il n’est en tout cas pas question d’évoquer de possibles engagements volontaires. Elle rappelle que le consentement de mineurs n’a absolument aucune valeur : « Leur recrutement constitue une violation flagrante des droits de l’homme et du droit international. » L’enrôlement d’enfants est une pratique ancienne au Soudan. Elle existait déjà lors de la guerre au Darfour (2003-2020) ou celle de l’Indépendance du Soudan du Sud. RFI
Niger : 6 soldats et 31 terroristes tués dans des combats près de la frontière Burkinabé
Le ministère nigérien de la Défense a annoncé que six soldats et 31 « terroristes » ont perdu la vie lors de combats survenus dimanche et lundi dans la zone de Téra, située à l’ouest du Niger, près de la frontière avec le Burkina Faso. Selon le communiqué du ministère, les Forces de défense et de sécurité (FDS) engagées dans l’opération Niya ont été confrontées à des affrontements avec des éléments terroristes dans la région de Lemdou, à environ 50 kilomètres au nord-ouest de Téra, du dimanche 15 au lundi 16 octobre 2023. Au cours de ces affrontements, six soldats ont malheureusement perdu la vie, et dix-huit autres ont été blessés et évacués vers Niamey. La source indique que les soldats nigériens ont fait preuve de bravoure en repoussant l’ennemi et en tuant 31 terroristes lors de ces combats. Ces affrontements se sont déroulés dans la région de Tillabéri, située à l’ouest du pays, dans la zone communément appelée « des trois frontières, » qui englobe le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Cette zone est devenue un refuge pour les groupes jihadistes sahéliens affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS). Sahel Intelligence
Mali : la MINUSMA engage une nouvelle phase de son retrait
La mission de l’ONU au Mali a annoncé avoir commencé lundi à se retirer de deux de ses camps dans la région de Kidal, entamant une nouvelle phase de son retrait forcé qui fait craindre une intensification des combats dans le nord. La Minusma, qui prévoyait de quitter ses camps à partir de la mi-octobre, a engagé ce désengagement sans attendre alors que la région est le théâtre d’une escalade militaire pour le contrôle du territoire…Dans la matinée, l’armée malienne, anticipant le décrochage de la Minusma, avait fait atterrir à Tessalit deux avions, qui ont essuyé à l’atterrissage des tirs attribués aux rebelles séparatistes, ont indiqué deux responsables aéroportuaires…La Minusma a cité les accrochages de la matinée comme illustrant « la détérioration rapide des conditions de sécurité pour la vie de centaines de soldats de la paix »…La Minusma doit quitter le pays d’ici au 31 décembre, et le départ de ses camps a exacerbé les rivalités pour le contrôle du nord du pays. Africanews avec AFP
Le Tchad lance officiellement son processus de désarmement, démobilisation et réinsertion
Au Tchad, plus d’un an après l’accord de paix signé à Doha au Qatar entre le gouvernement de transition et la majorité des groupes politico-militaires le 8 août 2022, les autorités lancent finalement le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR)…Signé il y a plus d’un an, l’accord de Doha a permis le retour au pays d’importantes figures de la rébellion comme Timan Erdimi de l’UFR ou Mahamat Nouri de l’UFDD. Certains ont intégré le gouvernement, le Conseil national de transition ou d’autres postes à responsabilité. Mais sur le terrain, leurs troupes s’impatientent au point que Timan Erdimi a tapé du poing sur la table début octobre : « sans DDR pas d’élection » a-t-il menacé. « La responsabilité du retard est partagée, car personne n’a désigné de représentant au comité de suivi », indique une source sécuritaire. RFI
Est de la RDC : le HCR alarmé par l’escalade de la violence, les déplacements et les abus généralisés des droits de l’homme
Malgré un récent accord de cessez-le-feu dans la province du Nord-Kivu, les équipes du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) ont rapporté que plus de 90.000 personnes dans les territoires de Rutshuru et de Masisi ont été forcées de fuir leurs maisons au cours des premières semaines d’octobre. La province du Sud-Kivu, qui se trouve à la périphérie du conflit principal, a accueilli 260.000 personnes déplacées internes…Sur le terrain, les équipes de surveillance et de protection du HCR ont révélé une détérioration dramatique de l’environnement de protection dans la province. Au total, elles font état de plus de 8.200 violations des droits de l’homme signalées pour le seul mois de septembre, y compris « des meurtres, des pillages et des viols ». C’est dans ce contexte de déplacement que des épidémies, notamment de choléra et de rougeole, continuent de ravager les sites de déplacés du Nord-Kivu. Ces maladies sont exacerbées par la surpopulation et le manque d’eau potable…Confrontées à des circonstances désastreuses, les familles déplacées, qui préféreraient rester près de leurs réseaux familiaux élargis et de leurs moyens de subsistance, sont forcées de franchir les frontières internationales. De janvier à août 2023, environ 45.000 nouveaux réfugiés de la RDC sont arrivés dans les pays voisins, notamment en Ouganda, en Tanzanie et au Rwanda. Dans ces pays, les besoins en matière d’abris et de protection pour les nouveaux arrivants sont aigus. ONU Info
Guinée: treize journalistes brièvement arrêtés lors d’une manifestation à Conakry
En Guinée, les relations entre les autorités de transition et les organisations de défense de la presse se sont encore détériorées. Treize journalistes ont passé la journée de lundi en détention. Arrêtés dans la matinée alors qu’ils entendaient manifester à Conakry pour dénoncer le blocage du site d’informations Guinée Matin, ils ont été libérés en début de soirée. Inculpés pour « participation à un attroupement illégal sur la voie publique », ils doivent être jugés la semaine prochaine…En milieu de journée, les organisations de défense de la presse ripostent. Le syndicat fait une déclaration à la bourse du travail. « Il y a eu treize journalistes syndicalistes interpelés. Le SPPG (Syndicat des professionnels de la presse de Guinée) condamne avec la dernière énergie cette interpellation brutale et inhumaine et attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la violation grave de la liberté de la presse en Guinée, pourtant consacrée dans la charte de la transition », a déclaré le SPPG. Les journalistes ont été libérés peu après 17 heures. RFI
Tunisie : des milliers de partisans de l’opposante emprisonnée depuis 10 jours Abir Moussi dans la rue
Plusieurs milliers de partisans d’Abir Moussi, une opposante farouche au président tunisien Kais Saïed, en détention depuis plus de 10 jours, se sont rassemblés dimanche dans le centre de Tunis, ont constaté des journalistes de l’AFP. Revêtus de t-shirts à son effigie, entre 1500 et 2000 personnes sont descendues dans la rue pour protester contre l’arrestation le 3 octobre puis le placement en détention deux jours plus tard de Mme Moussi, cheffe du Parti destourien libre (PDL)…Virulente critique à la fois du président Saied et du parti islamo-conservateur d’opposition Ennahdha, Mme Moussi, 48 ans, est accusée par ses détracteurs de vouloir rétablir un régime autoritaire à l’image de celui du dictateur Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 à l’issue de la première révolte du Printemps arabe. Celle qui a dénoncé à de multiples reprises « un coup d’Etat » de M. Saied a été arrêtée le 3 octobre devant le palais présidentiel de Carthage et placée en garde à vue. RTBF avec Belga
Au Kenya, des modérateurs de contenus pour Facebook annoncent l’échec de leur médiation avec Meta
Des modérateurs de contenus pour Facebook au Kenya ont annoncé, lundi 16 octobre, la reprise de leur action en justice contre Meta, la maison mère du réseau social, contestant leurs licenciements et leurs conditions de travail, après l’échec de discussions à l’amiable. Un total de 184 employés de la société Sama, sous-traitante de Meta chargée de retirer de Facebook les publications violentes et haineuses entre 2019 et 2023, se sont joints à une plainte déposée en mars contre leur employeur et contre Meta en tant que donneur d’ordre. Ils affirment avoir été indûment licenciés par Sama, qui a annoncé en début d’année mettre fin à son activité de modération de contenus. Ils demandent par ailleurs compensation pour leurs salaires jugés « insuffisants » au regard du « risque auquel ils étaient exposés » et les « dommages causés à leur santé mentale », leur tâche consistant notamment à « nettoyer » le réseau social de photos et vidéo ultraviolentes et de propos injurieux et répréhensibles. Le Monde avec AFP
Le Sénégal va disposer de son premier satellite, le 10 novembre prochain (officiel)
Le Sénégal va disposer de son premier satellite, le 10 novembre prochain, grâce à une convention de partenariat signée avec le Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM), a annoncé, vendredi, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il s’agit d’une ‘’convention de 1 million d’euros,’’ environ 655 millions de francs CFA, qui a permis de former huit ingénieurs et cinq techniciens à la fabrication et à l’exploitation d’outil spatiaux, selon un communiqué du ministère. ‘’Ces derniers, sous la supervision des ingénieurs du CSUM, ont conçu et fabriqué le premier satellite de notre pays,’’ déclare la même source. Après trois années de dur labeur, le premier satellite du Sénégal sera livré le 10 novembre 2023, au cours d’une cérémonie qui sera présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, dans les locaux du CSUM,’’ en France, annonce-t-elle. Le communiqué signale que ‘’le Sénégal […] a entrepris un ambitieux programme spatial dénommé SenSAT’’ et veut se lancer dans la fabrication et l’exploitation d’outils spatiaux. Selon la même source, le pays veut faire du secteur spatial un véritable levier de développement socioéconomique. Agence de Presse Sénégalaise