Revue de presse du 17 octobre 2022

Burkina Faso : au moins 11 morts dans une attaque visant une patrouille de l’armée
Au moins 11 personnes, dont trois soldats, ont été tuées samedi dans le nord du Burkina Faso, dans une attaque menée par des jihadistes présumés. Cette nouvelle attaque survient deux semaines après le coup d’État militaire mené par le capitaine Ibrahim Traoré. Nouvel assaut meurtrier d’un escadron jihadiste contre les forces armées au Burkina Faso. Au moins trois soldats et huit supplétifs civils de l’armée ont été tués, samedi 15 octobre, lors d’une attaque de jihadistes présumés dans le nord du pays, ont indiqué à l’AFP des sources sécuritaires. « Une embuscade des GAT (Groupes armés terroristes) a visé une patrouille mixte de soldats et de VDP », les Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs de l’armée, « dans la commune de Bouroum (nord). Le bilan est de trois soldats et huit VDP tombés (tués) », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire. Une autre source des services de sécurité a confirmé, parlant de « bilan provisoire ». France24

21 mois de transition au Burkina Faso dans un contexte sécuritaire fragile
21 mois, c’est la période durant laquelle, le capitaine Ibrahim Traoré désigné lors des assises nationales devra diriger le Burkina Faso. Il a été désigné à l’unanimité par les forces vives de la nation : « Nous forces vives de la nation, confirmons que le président du mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, désigné à l’article 5 de la charte de la transition du 14 Octobre 2022, président de la transition est le capitaine Ibrahim Traoré ». Selon la charte de la transition, le gouvernement de la transition sera composé de 25 ministres et 71 membres à l’organe législatif de la transition. Bénéwendé Sankara, ancien vice-président de l’assemblée nationale et président du parti Sankariste, union pour la renaissance attendait plutôt une gouvernance par ordonnance. « Moi je m’attendais en principe à ce qu’il gouverne par ordonnance. L’essentiel c’est de prendre des décisions fortes et les populations vont applaudir. Pendant les 21 mois, travailler à sécuriser et ensuite faire une refondation pour des institutions forte. Tous ces éléments en 21 mois, on n’a pas besoin de créer des structures budgétivores », estime M. Béwéwendé Sankara. DW

Addis-Abeba se dit prête à discuter, mais veut reprendre le contrôle au Tigré
Le gouvernement éthiopien a répété lundi être disposé à des pourparlers de paix, tout en disant vouloir prendre le contrôle de sites fédéraux dans la région septentrionale du Tigré, au lendemain d’un appel de l’Union africaine (UA) à y cesser « immédiatement » les hostilités. Le gouvernement se dit « contraint de prendre des mesures défensives pour protéger la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays » face « aux attaques répétées » des autorités rebelles du Tigré, en « collusion active » avec des « puissances étrangères hostiles », indiquent les autorités fédérales dans un communiqué. « Il est donc impératif que le gouvernement d’Ethiopie prenne le contrôle immédiat de tous les aéroports, autres infrastructures fédérales et installations dans la région » du Tigré, poursuit-il. Et « tout en poursuivant ces objectifs », le gouvernement se dit « déterminé à une résolution pacifique du conflit via les pourparlers de paix sous l’égide de l’UA ». VOA/AFP

Ethiopie : le chef de l’ONU se dit gravement préoccupé par l’escalade du conflit au Tigré
Le Secrétaire général de l’ONU a publié samedi une déclaration exprimant sa grave préoccupation face à l’escalade des combats dans la région du Tigré en Éthiopie, où les troupes gouvernementales et les forces séparatistes sont en conflit depuis novembre 2020. La dernière flambée de violence a commencé en août, après une trêve humanitaire fragile de cinq mois, entrainant l’interruption de l’acheminement des secours dans la région du nord de l’Éthiopie, où environ cinq millions de civils ont besoin d’aide. La distribution de l’aide continue d’être entravée par le manque de carburant et par une coupure des communications dans toute la région du Tigré, alors que selon des médias les commandants tigréens assurent que l’Érythrée a lancé une offensive en soutien aux forces gouvernementales éthiopiennes. L’organisation partenaire de l’ONU, le Comité international de secours (IRC), a rapporté qu’un de ses travailleurs avait été tué dans une attaque au Tigré, alors qu’il livrait de l’aide aux femmes et aux enfants dans la ville de Shire, vendredi. ONU Info

L’armée somalienne reprend un site stratégique au groupe rebelle Al-Shebab
L’armée de la Somalie a annoncé avoir infligé un nouveau revers au groupe terroriste Al-Shebab lors d’une série d’opérations menées depuis quelques semaines, en reprenant notamment le contrôle de la ville stratégique Hawadli qui était sous la maîtrise des insurgés. Le ministère somalien de l’information a en effet annoncé que «30 éléments d’al-Shebab, parmi lesquels les 3 commandants de terrain, Modi Madobi, Hamali Kulmbi et Mokhtar» ont été tués dans une nouvelle opération de l’armée dans la région du Shabeellaha Dhexe, dans le sud du pays. L’opération militaire a été «menée depuis plusieurs côtés dans la ville de Hawadli, contrôlée par les éléments d’al-Shebab» et «des unités de l’armée somalienne ont réussi à reprendre la ville au mouvement al-Shebab», indique le ministère sans plus de détails. La reprise de cette ville est une véritable victoire pour l’armée somalienne, car, estime le ministre de l’information, ce site était «stratégique» pour Al-Shebab, dans la mesure où «il s’agit d’un point de passage pour ses éléments combattants en direction et en provenance des régions du Bas-Shabelle et du Shabeellaha Dhexe» au sud du pays. Sahel-Intelligence

Ituri : des milliers de déplacés sans aide humanitaire à Djugu
Des milliers de déplacés affirment n’avoir jamais reçu d’assistance humanitaire depuis au moins une année dans plusieurs sites dans le territoire de Djugu (Ituri). Selon leurs témoignages recueillis par Radio Okapi dimanche 16 octobre, ils n’ont pas de vivres, de médicaments et même d’eau potable dans certains sites. A cause de ce manque d’assistance, de nombreux déplacés souffrent de malnutrition et d’anémie suivies de décès, dont au moins 32 enregistrés en septembre dernier dans le seul site de la plaine de Savo à Bule. La situation humanitaire demeure difficile dans le territoire de Djugu, malgré l’amélioration de la situation sécuritaire dans cette entité. Sur une cinquantaine de sites que compte ce territoire, plusieurs demeurent encore inaccessibles aux humanitaires. A Jina, par exemple, plus de trente-deux mille déplacés affirment qu’ils n’ont jamais reçu d’assistance depuis leur installation dans ce site en avril 2021. Même sort pour ceux de Jaiba qui sont dépourvus de tout et même de l’eau. Selon son président, Dieudonné Kpadyu, environ cinquante morts ont été enregistrés parmi les déplacés depuis l’année dernière, faute de vivres et de médicaments. Radio Okapi

La Chine en Afrique, une «amie» qui vous veut du bien?
Devenue en deux décennies l’un des principaux créanciers du continent, la Chine affirme agir dans l’intérêt des pays africains. Mais les puissances traditionnelles, comme l’Amérique et l’Europe, accusent au contraire Pékin d’enfermer l’Afrique dans un nouveau piège de la dette. Son influence sur le continent ne s’exerce pas qu’à travers la construction d’infrastructures, elle se mesure à l’origine à travers la formation politique de cadres africains et aujourd’hui à travers une bataille de la communication. Dans les années 1950, la Chine maoïste tisse des liens d’abord politiques et idéologiques avec le continent africain. Le Parti communiste chinois (PCC) commence à former des militants politiques africains, notamment des cadres, du FLN en Algérie par exemple. Les enseignements ont évolué mais cette relation perdure. RFI

Sénégal : les forces de l’ordre dispersent un rassemblement de l’opposition
Des partisans du principal opposant sénégalais Ousmane Sonko, en tournée dans l’ouest du pays, ont été dispersés dimanche soir par la gendarmerie qui leur reprochait « un attroupement illégal », selon le parti et des images sur les réseaux sociaux. Ousmane Sonko, 49 ans, candidat à la présidentielle de 2024, a annoncé samedi une tournée nationale avec surtout des « visites de proximité » à des proches, des guides religieux et des responsables de son parti. A Mbour, une ville à 80 km au sud de Dakar où la tournée a débuté dimanche, la gendarmerie est intervenue pour disperser une foule qui le suivait, a accusé M. Sonko, selon des images diffusées par la télévision de son parti Jotna TV. Lors d’une altercation avec un responsable de la gendarmerie, ce dernier lui a demandé d’éviter « un attroupement » et de « ne pas occuper la voie publique », ce dont s’est défendu M. Sonko. Il a accusé la gendarmerie d' »exécuter des ordres illégaux », sur ces images diffusées sur les réseaux sociaux montrant un déploiement de forces de l’ordre dans les zones qu’il visitait autour de Mbour. AfricaNews/AFP

Entre déscolarisation et écoles délabrées, le sombre avenir des petits Soudanais
C’est la rentrée scolaire mais Zahra Hussein, neuf ans, s’occupe des tâches ménagères à la maison. Comme des millions de petits Soudanais, elle a dû quitter l’école car ses parents ne pouvaient pas payer ses frais de scolarité. En CP, « j’étais la troisième de la classe », raconte fièrement la fillette à l’AFP dans sa maison du village d’Ed Moussa, dans l’Etat oriental de Kassala. Deux ans plus tard, elle est même parvenue à se hisser à la première place malgré les difficiles conditions d’apprentissage, entre les murs fissurés, les tables branlantes et les sanitaires souvent privés d’eau de son école. Mais en plein CE2, elle a dû tout arrêter. « Mon père n’avait plus assez d’argent donc il m’a retirée de l’école », explique-t-elle, dépitée. Au Soudan, sept millions d’enfants ne vont pas à l’école, particulièrement dans les zones rurales où vivent près de deux tiers des 45 millions d’habitants, une « catastrophe pour toute une génération », estiment des ONG. Déjà durant les 30 ans de dictature d’Omar el-Béchir, destitué à la suite d’un mouvement de contestation populaire en 2019, les familles retiraient leurs enfants de l’école pour faire face à la crise économique. VOA/AFP

Guinée équatoriale : deux candidats contre Teodoro Obiang à la présidentielle
Deux candidats affronteront le 20 novembre en Guinée équatoriale le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui brigue un sixième mandat après plus de 43 ans à la tête de ce petit pays d’Afrique centrale qu’il dirige d’une main de fer, a annoncé samedi 15 octobre la télévision d’Etat. Réélu en 2016 avec plus de 93,7 % des suffrages, M. Obiang détient à 80 ans le record mondial de longévité au pouvoir pour un chef d’Etat vivant, hors monarchies, et la Guinée équatoriale, riche de ses hydrocarbures, est l’un des Etats les plus fermés et autoritaires au monde. La Commission électorale nationale (CEN) a clos vendredi la période des candidatures pour les élections présidentielle, législatives, sénatoriales et municipales, prévues le même jour, et proclamé officiellement les candidats retenus, selon la télévision d’Etat, TVGE. … Depuis plusieurs semaines, les forces de l’ordre mènent une impitoyable campagne d’arrestations et d’emprisonnements d’opposants au motif, selon le régime, qu’elles ont déjoué un « complot » de l’opposition (dont les cadres vivent majoritairement en exil) qui prévoyait des « attentats » contre « les stations d’essence, des ambassades occidentales et les domiciles de ministres ». Le Monde

À Brazzaville, levée d’une série de mesures restrictives liées à la lutte contre le coronavirus
L’épidémie qui aurait tué près de 400 personnes dans le pays entre 2020 et 2022. Les populations se réjouissent dans l’ensemble. À la place de la station de bus du quartier Texaco au nord de Brazzaville, malgré la présence des bacs qui débordent d’ordures, aucun passager présent sur les lieux ne porte de masque sur le visage. Depuis ce week-end, le port du masque n’a plus un caractère obligatoire ; l’état d’urgence sanitaire est désormais levé et la présentation d’un test RT-PCR négatif à l’entrée et à la sortie du Congo n’est plus exigée. Les Brazzavillois saluent la fin de ces mesures qui, affirment-t-ils, les maintenaient dans une prison à ciel ouvert. … Les autorités ont mis fin aux mesures suite à plusieurs constats. En effet, la majorité des sites dédiés à la prise en charge ne reçoivent plus de cas Covid-19. Le pays n’enregistre plus de décès liés au virus depuis plus de cinq mois. En deux ans, près de 400 personnes sont mortes du Covid-19, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). RFI

L’Afrique appelle à l’allègement de la dette
Les gouvernements africains ont exhorté samedi les créanciers à accélérer l’allègement de la dette, estimant que les retards limitaient la croissance sur un continent confronté à toute une série de défis, de la forte inflation à l’insécurité alimentaire. S’exprimant lors d’une conférence de presse en ligne du Fonds monétaire international (FMI), le ministre zambien des Finances Situmbeko Musokotwane a déclaré que l’allègement de la dette était un « vital » pour ramener l’économie mondiale « à la normale ». « Notre capacité à participer à l’économie mondiale est limitée », a déclaré M. Musokotwane. « Tout ce que nous pouvons faire est d’exhorter nos partenaires, les créanciers, à considérer cela comme une question d’urgence. C’est ce que nous demandons. De la rapidité, de la rapidité, de la rapidité, voilà ce dont nous avons besoin. » Fin 2020, la Zambie était devenue le premier pays africain en défaut de paiement depuis le début de la pandémie de coronavirus avec une dette extérieure estimée à 17,3 milliards de dollars. Le mois dernier, elle a obtenu un prêt de 1,3 milliard de dollars du FMI pour l’aider à rétablir la stabilité budgétaire. AfricaNews

Une jeune Congolaise a réalisé son rêve d’entrepreneure et sert de modèle à d’autres jeunes
A Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), des jeunes prennent l’initiative de créer leur propre entreprise, alors que l’accès à l’emploi est difficile et que nombre d’entre eux ne trouvent pas d’opportunité de travail dans leurs domaines d’études malgré leurs diplômes. Avec le temps, certaines de ces entreprises se développent et emploient d’autres jeunes, notamment des femmes. A Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, Esther Bishweka fait partie de ces jeunes dont les entreprises ont permis de donner du travail à d’autres jeunes. Agée de 24 ans, Esther est une jeune entrepreneure qui s’est spécialisée dans le domaine de la restauration après avoir obtenu son diplôme en gestion hôtelière et tourisme à l’université César Ritz en Suisse. Elle est à la tête de « Kivu Groupe Service », une entreprise congolaise qui a vu le jour en 2020. Elle est spécialisée dans les secteurs de la restauration, le nettoyage et l’entretien, le commerce de fleurs, le conseil en hôtellerie, le tourisme et le développement commercial à travers ses marques Kivu Eat, Kivu Flowers, Kivu Cleaning et Kivu Consultancy. ONU Info