Revue de presse du 17 novembre 2023

Présidentielle à Madagascar : le premier tour marqué par une faible participation
A Madagascar, c’est dans un contexte de tensions qu’onze millions d’électeurs étaient appelés à voter pour le premier tour de la présidentielle ce jeudi 16 novembre. A l’issue de cette journée, l’opposition qui avait appelé au boycott ne reconnait pas l’élection. Les bureaux de votes ont enregistré un faible taux de participation…La commission électorale n’a pas encore annoncé le chiffre définitif mais plusieurs sources dans l’organisation ont indiqué à l’AFP que la participation pourrait même se situer sous la barre des 20%. Pour ce scrutin, treize candidats sont officiellement en lice, dont le président sortant, élu en 2018, Andry Rajoelina. Mais dix de ses rivaux, dont deux ex-présidents, ont appelé au boycott de l’élection…Le résultat de ce premier tour devrait être connu au plus tard le 24 ou 25 novembre prochain, selon Dama Andrianarisedo, président de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante). Quel qu’il soit, la crise politique risque de durer dans la grande île de l’océan Indien, qui reste l’un des pays les plus pauvres de la planète malgré ses ressources naturelles. TV5 avec AFP

Au Tchad, un référendum sur le maintien d’un Etat unitaire
Le Tchad se prépare au référendum constitutionnel prévu pour le 17 décembre. L’objectif est de permettre à la population de donner son avis sur l’adoption d’une nouvelle Constitution qui doit remplacer celle de 2018. Mais ce référendum intervient dans un contexte de tensions et de divisions, alors que l’un des principaux opposants, en exil depuis un an, vient de rentrer au Tchad en acceptant les conditions mises par le pouvoir en place. Il y a d’abord eu la signature de l’accord de Kinshasa, le 31 octobre, entre le gouvernement de transition du Tchad et le parti Les Transformateurs. A travers cet accord de réconciliation, signé suite à la répression sanglante des manifestations du 20 octobre 2022, le gouvernement de transition s’est engagé à faciliter le retour de l’opposant Succès Masra…L’opposant Yaya Dillo, qui met en cause l’impartialité de la facilitation, critique la perspective d’une loi d’amnistie générale pour tous les acteurs civils et militaires impliqués dans les événements tragiques du 20 octobre 2022, tout comme la Ligue tchadienne des droits de l’homme. Il y a aussi la plateforme Wakit Tama qui souhaite un accord global et enfin les groupes armés non-signataires de l’accord de Doha. Ces critiques et divergences de points de vue font surface alors que se profilent un référendum constitutionnel en décembre et des élections l’année prochaine pour mettre en principe un terme à la transition. DW

Après la reprise de Kidal au Mali : 6 défis qui attendent les autorités de Bamako
Kidal, cette ville du nord du Mali est restée un bastion des séparatistes depuis 2012. C’est dans cette ville qu’il y a 11 ans que l’Armée a été mise en déroute, suite à des affrontements avec les rebelles. La ville que certains qualifient d’insoumise est stratégique car, elle a toujours été le fief de toutes les rebellions touarègues du Nord du Mali…Passée l’euphorie, il faut rapidement se pencher sur les défis à venir, pour ne plus perdre cette localité que les autorités tenaient à reprendre, depuis qu’elle leur a échappé en 2012: Ramener les populations., réaffirmer la légitimité de l’Etat, accentuer la décentralisation, ouvrir un dialogue avec les leaders touareg, eviter la radicalisation totale, envisager un partage de pouvoir. BBC

Mali, Kidal: des images de tunnels alimentent les rumeurs et la désinformation
La reprise de Kidal par l’armée malienne et les mercenaires de Wagner ne met pas fin à la guerre de l’information que se livrent Bamako et les groupes rebelles sur les réseaux sociaux. Depuis le début de l’offensive malienne, on ne compte plus les fausses informations en ligne. La dernière en date fait état de supposés tunnels et d’installations souterraines qui serviraient de refuge à des hauts responsables qualifiés de « terroristes » par les autorités…Une recherche par image inversée permet d’établir que ces images sont issues d’une vidéo datant de 2019 montrant une ancienne station radio militaire enterrée dans une falaise du Sud de l’Angleterre. La bande son originale laissant entendre des conversations en anglais a été volontairement effacée pour tromper les internautes. Autre élément trahissant la supercherie, les tags sur les murs sont exclusivement en anglais, une langue peu parlée dans cette région du Mali. L’armée française a quitté Kidal en 2021 et s’est longtemps contentée de petits détachements de forces spéciales opérant dans la région. Les caches de terroristes, quant à elles, ont été démantelées lors des opérations franco-tchadiennes de début 2013 dans l’Adrar des Iforas au Nord de Kidal. D’importantes quantités de matériels et des armes avaient été retrouvées dans des bases souterraines dont certaines étaient consolidées par des poutrelles métalliques. Un mode de construction qui n’a pas grand-chose à voir avec le Tunnel du Hampshire visible dans cette vidéo. RFI

Sénégal: la participation d’Ousmane Sonko à la présidentielle suspendue à deux décisions de justice
Si Ousmane Sonko veut être candidat, première condition : être inscrit sur les listes électorales. C’est donc sur ce point que se cristallise le casse-tête juridique qu’est devenu le parcours de l’opposant politique numéro 1 du Sénégal. Ousmane Sonko, condamné le 1er juin à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse, se voit alors automatiquement radié des listes électorales. Mais il y a un mois, le 12 octobre, le tribunal d’instance de Ziguinchor ordonne qu’Ousmane Sonko soit réinscrit sur ces listes. Le juge détecte un vice de procédure, l’affichage de la condamnation par contumace ne s’est pas faite correctement. C’est cette décision que la plus haute juridiction sénégalaise doit examiner aujourd’hui. Si elle confirme la radiation, Ousmane Sonko sera définitivement évincé de la course à la présidentielle. Toutes les voies de recours étant épuisées au Sénégal. Mais autre décision attendue aujourd’hui : celle de la cour de justice de la Cedeao. En jeu, la dissolution du parti d’Ousmane Sonko et la radiation de l’opposant. L’espoir, c’est que la cour ouest africaine ordonne au Sénégal de laisser Ousmane Sonko participer à la présidentielle. De leur côté, les partisans de l’opposant tentent de maintenir la pression et appellent à une mobilisation pacifique dans tout le pays aujourd’hui pour demander la libération de leur candidat. RFI

Sans horizon au Sénégal, les candidats à l’émigration clandestine prennent tous les risques
Depuis septembre 2023, au péril de leur vie, des dizaines de milliers de personnes se sont engagées sur des embarcations de fortune pour rallier l’Europe, via notamment la route des Canaries. Les Sénégalais sont avec les Marocains les plus nombreux parmi les nouveaux arrivants, selon Frontex et plusieurs ONG espagnoles… À l’approche de la Présidentielle, (NDLR : le 25 février 2024) le président sénégalais, Macky Sall, qui ne se représentera pas, annonce donc qu’il veut endiguer le flux en pleine expansion des départs de migrants, qui prennent les pirogues pour gagner l’Europe. Un défi de taille. Le Sénégal c’est environ 700 km de côtes à surveiller…Le gouvernement lui, explique le problème de cet exode en pointant du doigt, les journalistes, les réseaux sociaux ou les plateformes de streaming qui vanteraient l’idée « qu’il faut être en Europe…dixit Abdou Karim Fofana, le porte-parole du gouvernement sénégalais. » L’expert indépendant des Nations-Unies sur la situation des droits humains, Alioune Tine, n’a pas la même analyse. Certes, l’attractivité de l’Europe est grande mais c’est surtout les conditions de vie qui se sont compliquées au Sénégal. Il relaie, par exemple, l’idée de l’attribution des licences de pêche qui se ferait au détriment des pêcheurs locaux. TV5 avec AFP

RDC: Campagne électorale : la CENI confirme le démarrage dimanche 19 novembre et appelle les candidats au respect des règles en la matière
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a confirmé, jeudi 16 novembre dans un communiqué, le démarrage de la campagne électorale dimanche 19 novembre sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo. Elle va se terminer le 18 décembre. Dans son communiqué, la CENI rappelle que seuls les partis et regroupements politiques et les candidats indépendants ou leurs délégués sont habilités à organiser des réunions électorales. La centrale électorale indique que les réunions électorales se tiennent librement sur l’ensemble du territoire national…D’après la CENI, les candidats s’expriment librement au cours de leur campagne électorale. Cependant, elle interdit de tenir des propos injurieux ou diffamatoires ; mais également des propos susceptibles d’inciter au mépris envers les tiers, à la haine, au racisme, au tribalisme ou à tout autre fait repréhensible par les lois de la République. Il est aussi interdit d’inciter quiconque à commettre des actes de nature à entrainer des violences, des menaces ou à priver d’autres personnes de l’exercice de leurs droits ou libertés constitutionnellement garantis, poursuit le communiqué. La CENI ajoute que l’apposition d’affiches, de photos et autres effigies de propagande électorale pendant la période de la campagne est autorisée, mais avec des conditions. Radio Okapi

RDC : vives inquiétudes pour le journaliste Stanis Bujakera à la reprise de son procès
Le procès de Stanis Bujakera reprend ce 17 novembre à Kinshasa. Ce journaliste, directeur de publication adjoint du premier média d’information en ligne en République démocratique du Congo, Actualite.cd, correspondant du journal Jeune Afrique et de l’agence de presse Reuters en République démocratique du Congo, a été arrêté à l’aéroport de Kinshasa le 8 septembre, alors qu’il s’apprêtait à effectuer un déplacement professionnel à Lubumbashi. Plus de deux mois après son arrestation, ce célèbre journaliste, le plus suivi sur X (ex-Twitter) en RDC, est toujours sous les verrous dans la sinistre prison de Makala à Kinshasa…Le procès de Stanis Bujakera, qui se tient à la prison même de Makala à Kinshasa, a débuté le 13 octobre. Une campagne internationale « #FreeStanis » soutenue par Amnesty International, le Rassemblement des journalistes pour l’émergence du Congo (Rajec) et l’Association belge des journalistes professionnels (AJP) réclame qu’il puisse comparaître en homme libre.  RTBF

Togo : le fichier électoral est « fiable », selon un audit de l’OIF
Le fichier électoral du Togo est fiable. C’est du moins ce qu’affirment les experts de l’organisation internationale de la francophonie – auteure d’un audit réalisé en octobre dernier à Lomé. C’était à la demande des autorités togolaises en vue des prochaines élections législatives et régionales dans le pays. L’opposition togolaise a bien souvent contesté le fichier électoral à l’approche des élections. En témoignent les épisodes de 2015 et 2018. Le recensement de 2023 a connu une forte affluence pour l’obtention de carte d’électeur, contrairement aux années précédentes. Mais des contestations du fichier avait poussé l’exécutif togolais à diligenter un audit. Aucune date n’a encore été fixée pour la tenue des scrutins, mais ils devraient avoir lieu cette année, selon le président Gnassingbé. Faure Gnassingbé est à tête du Togo depuis 2005 après avoir succédé à son père, le Général Eyadéma, mort après 38 ans de pouvoir. Africanews

Le reporter togolais Ferdinand Ayité récompensé à New-York
« Ce prix n’est pas véritablement une bonne nouvelle pour notre pays” déclare, au micro de la DW, Ferdinand Ayité, lauréat togolais du prix international de la liberté de la presse remis jeudi soir (16.11.2023) par le Comité pour la protection des journalistes, à New-York. Le CPJ a récompensé des journalistes qui ont « défendu avec courage, la liberté d’expression malgré les attaques, les menaces et les emprisonnements »…Ferdinand Ayité a été arrêté le 10 décembre 2021 après avoir accusé deux membres du gouvernement de corruption. Il a été condamné le 15 mars 2023, avec un confrère, à trois ans d’emprisonnement et trois millions de francs CFA (4.500 euros) d’amende pour « outrages envers les représentants de l’autorité publique  » et « diffusion de fausses informations. » DW

Moscou : Des céréales russes pour certains pays africains
La Russie a entamé l’envoi de céréales gratuites promises par Vladimir Poutine à plusieurs pays africains, en commençant par la Somalie et le Burkina Faso, a indiqué vendredi le ministre russe de l’Agriculture. « Les deux premiers navires, 25.000 tonnes chacun à destination de la Somalie et du Burkina Faso, sont déjà partis de ports russes, nous attendons leur arrivée fin novembre, début décembre », a déclaré Dmitri Patrouchev. « Des navires pour la Centrafrique, le Zimbabwe, le Mali et l’Érythrée chargés de blé seront envoyés vers ces pays prochainement, avant la fin de l’année », selon la même source. En tout, il a promis que Moscou enverrait gratuitement « jusqu’à 200.000 tonnes de blé russe » à des pays africains d’ici Nouvel an. Le président russe Vladimir Poutine avait assuré que la Russie conservait un « potentiel très élevé » d’exportations de céréales malgré les sanctions occidentales prises pour punir l’attaque contre l’Ukraine de février 2022. Sahel Intelligence