Le secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, a commencé à Nairobi, mardi 16 novembre au soir, son premier voyage en Afrique subsaharienne depuis sa prise de fonctions. Un déplacement centré sur la démocratie et le changement climatique, mais les crises en Ethiopie et au Soudan devraient remettre la sécurité au menu. … M. Blinken visitera jusqu’à samedi trois pays considérés comme clés dans la stratégie africaine du président Joe Biden : d’abord le Kenya, un des plus anciens alliés de Washington, mais où la Chine gagne du terrain ; puis le Nigeria, pays le plus peuplé du continent ; et enfin le Sénégal, modèle de stabilité démocratique. … Sa visite se déroule à moins d’un mois d’un sommet virtuel « pour la démocratie » organisé par Joe Biden et dans la foulée de celui de la COP26 sur le climat, durant lequel Washington s’est joint aux appels à renoncer aux énergies fossiles. En ce qui concerne l’Afrique, « la démarche actuelle met l’accent sur l’objectif de revitalisation des démocraties ainsi que sur le changement climatique et le développement durable », explique Ervin Massinga, haut fonctionnaire au département d’Etat. Selon lui, M. Blinken discutera aussi du développement des capacités de production en Afrique de vaccins contre le Covid-19, une initiative grâce à laquelle M. Biden espère se distinguer de la Chine, qui met offensivement en avant ses propres vaccins. Le Monde avec AFP
Au Niger, les terroristes ont frappé Bakorat, à l’ouest de la préfecture de Tillia dans le nord de la région de Tahoua. Des jihadistes à moto ont fait irruption, mardi en début d’après-midi, dans un campement nomade gardé par des jeunes du comité de vigilance. Une vingtaine de civils ont été tués. Les forces de défense sont parties à leurs trousses. C’est autour du puits nomade de la vallée de Bakorat, au nord-ouest du Niger, que des jihadistes de l’EIGS à moto ont surpris des jeunes du comité de vigilance. Les combats entre les terroristes et les jeunes qui gardaient leurs troupeaux ont été violents. Un détachement de la garde nationale parti en renfort n’a pu que constater les dégâts. En attendant un bilan provisoire officiel, des sources locales parlent d’une vingtaine de civils tués dans cette vallée qui regorge d’eau et de pâturages. En mars dernier, près de 130 personnes avaient été massacrées par des jihadistes à moto dans cette région. Selon des experts en sécurité, la vallée de Bakorat est un couloir de passage par excellence de tous les trafics en provenance du Mali et en partance pour l’Europe via la Libye ou en partance aussi pour le Proche-Orient via l’Égypte et le Soudan. Les terroristes et les narcotrafiquants ne veulent donc aucun témoin gênant. RFI
Les forces de sécurité du Nigeria ont commis ce qui s’apparente à un « massacre » en tirant sur des manifestants pacifiques en octobre 2020 à Lagos, a conclu une commission indépendante, contredisant la version défendue sans relâche par le gouvernement fédéral. Selon le rapport de cette commission d’enquête, consulté par l’AFP mardi 16 novembre, l’armée puis la police ont, le soir du 20 octobre 2020, ouvert le feu sur des manifestants pacifiques. Onze personnes sont mortes, quatre sont toujours portées disparues et présumées mortes, tandis que 21 ont été blessées par balles. « Au péage de Lekki, des membres de l’armée nigériane ont tiré, blessé et tué des manifestants non armés et sans défense […] alors qu’ils brandissaient le drapeau du Nigeria et chantaient l’hymne national. La manière dont ils ont été attaqués et tués peut être décrite comme un massacre », écrit cette commission. En outre, l’armée a empêché « les ambulances de porter assistance » aux blessés et la police « a tenté de dissimuler » cette tuerie « en ramassant des balles » sur les lieux. L’année dernière, un mouvement contre les violences policières, baptisé #EndSARS (« En finir avec la SARS »), du nom d’une unité spéciale de la police accusée depuis des années de racket, de torture et même de meurtre, avait secoué les grandes villes du sud du pays. Il avait pris fin quand l’armée et la police avaient ouvert le feu au péage de Lekki, lieu de rassemblement emblématique des contestataires. Le Monde avec AFP
« D’après les rapports, au moins 1.000 personnes auraient été détenues au cours de la semaine écoulée et certains rapports avancent un chiffre beaucoup plus élevé », », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Elizabeth Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH). Ce coup de filet vise officiellement les personnes « suspectées d’apporter un soutien aux organisations terroristes ». Depuis l’instauration de l’état d’urgence en Ethiopie, le 2 novembre, la police s’est lancée dans une large campagne d’arrestations visant en priorité les Tigréens. « Cette évolution est d’autant plus inquiétante que la plupart des personnes détenues seraient d’origine tigréenne, arrêtées souvent parce qu’elles sont soupçonnées d’être affiliées ou de soutenir le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) », a affirmé la porte-parole du HCDH. Par ailleurs, dix membres du personnel local de l’ONU et quelque 34 chauffeurs contractuels des Nations Unies sont toujours en détention en Éthiopie, a-t-elle indiqué. ONU Info
En RDC, nouvelle polémique entre l’armée et la société civile après un massacre attribué à de présumés rebelles ADF dans la nuit du 11 au 12 novembre, l’attaque la plus meurtrière depuis janvier 2020. La société civile de Beni estime que l’état d’urgence, instauré en mai dans le territoire de Béni, n’a pas répondu aux attentes de la population. De la « mauvaise foi », répond l’armée. Attaques de villages, massacres de populations civiles innocentes poussées à fuir leurs domiciles, embuscades meurtrières sur l’axe qui va vers l’Ouganda… Les violences n’ont pas cessé, selon plusieurs organisations qui assurent qu’à part la ville de Beni, les rebelles des ADF sont en train d’étendre leur champ d’actions, notamment dans la chefferie des Bashu. RFI
En République centrafricaine, les crises se succèdent, la Minusca demeure. En dépit des pressions locales, internationales et de son impopularité pour n’avoir pas pu éteindre la guerre civile déclenchée en 2012, le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé pour un an, vendredi 12 novembre, le mandat de la mission des Nations unies en Centrafrique. Quelques jours plus tôt, le 1er novembre, dix casques bleus égyptiens avaient été blessés par des tirs de la garde présidentielle à proximité de la résidence du chef de l’Etat, Faustin-Archange Touadéra. Le lendemain, la ministre des affaires étrangères, Sylvie Baïpo Témon, publiait un communiqué accusant le bus des casques bleus d’avoir tué une jeune fille et appelait à renégocier les accords de siège passés avec les Nations unies afin d’obtenir davantage de contrôle sur les allées et venues des personnels onusiens. La Minusca est un bouc émissaire idéal, certes, mais sa mauvaise réputation n’est pas toujours usurpée. Dernier scandale en date, la justice portugaise a révélé le 8 novembre qu’elle soupçonnait plusieurs membres des forces spéciales portugaises – l’élite de la mission onusienne et son seul contingent à disposer des moyens d’une armée occidentale – de s’être livrés à un trafic de diamants pendant leur déploiement entre 2018 et 2019. Le Monde
L’attaque attribuée aux éléments 3R membres de la Coalition des patriotes pour le changement, portée par l’ex-président François Bozizé a fait au moins 12 morts. A Mbéli-Mbéré, les habitants sont sous le choc. Les hommes armés assimilés aux 3R actifs dans la région ont tué au moins 12 civils et blessés bien d’autres. « Des gens installés autour de notre village sont partis chercher les 3R pour qu’ils viennent faire ces massacres », a témoigné Jonathan, un habitant de la localité. Il y a trois semaines, l’Etat a pourtant déployé une équipe des FACA, l’armée nationale, dans la localité. Bernard Dillah, député de la localité, parle de crime de guerre. « C’est un crime de guerre qui vient d’être commis dans la région et la communauté internationale doit nous aider à traduire les responsables devant la justice. Nos FACA sont dépourvues de moyens pour faire face efficacement à ces attaques. Et donc, le gouvernement doit redoubler d’efforts pour essayer de doter les FACA de moyens suffisants pour qu’elles puissent défendre et protéger la population », a exigé le député. La Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), portée par l’ex-président François Bozizé nie ces accusations de la population et rejette la responsabilité sur les alliés russes du gouvernement. DW
1,9 milliard d’euros perdus chaque année à cause de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Cette évaluation émane de la Commission sous-régionale des pêches (CRSP) en Afrique de l’Ouest présentée par les autorités sénégalaises lors d’une rencontre le 12 novembre à Dakar entre ministres et représentants des 7 pays membres à savoir la Sierra Leone, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, le Cap-Vert, la Mauritanie, la Gambie et le Sénégal. Les statistiques montrent également que 1000 bâtiments de pêche industrielle et entre 40 000 et 50 000 pirogues opèrent dans les eaux sous-régionales, causant une surexploitation de 30% des réserves halieutiques. Une situation favorisée par le chacun pour soi dans les politiques d’octroi de droit de pêche et de surveillance dans les pays de la sous-région. AFRIMAG
Durant quatre jours à Ouagadougou les participants au 9e festival international de la liberté d’expression et de presse (Filep) ont abordé les conditions de travail des journalistes en Afrique. Des médias face aux défis sanitaires, sécuritaires économiques et numériques. « J’ai vu des journalistes qui ont demandé à leurs confrères de se remettre en cause parce que le rôle du journaliste, ce n’est pas d’être un mercenaire politique, mais de faire preuve de discernement avant toute diffusion de l’information. Nous sommes dans un monde où chacun est à la course du buzz », a indiqué Kadidia Fofana, une journaliste venue du Mali qui est à sa première participation au Filep. « Ça a permis aux participants d’échanger et de voir la situation au niveau de chaque pays. Quand vous prenez aujourd’hui la situation sécuritaire pour celui qui vient du Niger, du Mali, du Burkina, on a la même préoccupation, peut-être celui qui vient de la RDC ou du Ghana n’a pas une totale connaissance de ce que nous nous vivons au quotidien », a déclaré Souleymane Bra Oumarou, un journaliste nigérien. VOA