Revue de presse du 17 mars 2023

Évaluer l’essor de la violence des islamistes militants en Afrique
La flambée de violence des groupes islamistes militants en Afrique est associée à une augmentation de 68 % des décès de civils, mettant en relief la nécessité d’adopter des stratégies de stabilisation centrées sur la population. La violence islamiste en Afrique a établi de nouveaux records en termes d’événements violents et de décès l’année dernière. Cette évolution s’inscrit dans une tendance à la hausse ininterrompue qui dure depuis dix ans. Pour donner une idée du rythme accéléré de cette menace, les événements violents et les décès ont presque doublé depuis 2019. Quelques 6 859 cas de violence impliquant des groupes islamistes militants se sont produits en Afrique en 2022d’une augmentation de 22 % par rapport à l’année dernière. Les décès liés à ces événements ont augmenté de 48 % pour atteindre 19 109 morts. Ce regain de violence a été marqué par une augmentation de 68 % des décès impliquant des civils, reflétant le lourd tribut payé par les non-combattants. Ce chiffre est significatif puisqu’il indique que ces groupes militants ne cherchent pas tant à gagner les cœurs et les esprits qu’à intimider les populations locales pour qu’elles se conforment à leurs engagements. Cette menace en plein essor appelle à une réponse plus compréhensive et mieux adaptée à chaque contexte qui intègre les efforts des communautés locales avec ceux des acteurs nationaux, régionaux et internationaux. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Nigeria : les groupes djihadistes se livrent une rude bataille
Les deux principaux groupes djihadistes au Nigeria s’affrontent ces dernières semaines dans des combats meurtriers d’une rare intensité pour la suprématie longtemps convoitée dans leur fief du nord-est, selon des sources de sécurité et des habitants. Une insurrection djihadiste sévit depuis quatorze ans dans l’Etat du Borno, où les groupes Boko Haram et Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) contrôlent des pans du territoire et multiplient les attaques, un défi de taille pour le nouveau président élu Bola Tinubu. Rivaux de longue date, les deux groupes ont d’abord commencé à s’affronter en raison de différends idéologiques, l’Iswap -né en 2016 d’une scission au sein de Boko Haram- s’opposant aux meurtres de musulmans. Cette rivalité s’est depuis transformée en guerre pour la suprématie autour et dans le bassin du lac Tchad, où chacun exerce son influence. Ces dernières semaines, les combats ont redoublé d’intensité, faisant des centaines de morts, notamment dans les villages de Gerere et Juma’a Toro, près de la frontière avec le Niger. AfricaNews

Visite historique de Blinken au Niger
Après une première étape en Éthiopie, le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, est en visite officielle au Niger. Ce dernier a prévu de rencontrer le président Mohamed Bazoum et le ministre des affaires étrangères Hassoumi Massaoudou à Niamey. Les échanges porteront sur les moyens de faire progresser le partenariat américano-nigérien dans les domaines de la diplomatie, de la démocratie, du développement et de la défense. Les Etats-Unis disposent d’une base militaire à Niamey, la Air base 101 où quelque 800 militaires sont déployés pour des rotations de six mois. L’administration Biden souhaite s’engager davantage pour contrer les influences croissantes de la Russie et de la Chine sur le continent Africain. Les États-Unis ont également construit et exploité la Air Base 201 au centre de ce pays désertique, utilisée pour piloter des drones destinés à attaquer et surveiller des djihadistes. Après une succession de coups d’État, le Niger est redevenu depuis 2011 une démocratie, et l’administration américaine espère consolider ces acquis. AfricaNews/AFP

Mali : une influenceuse écrouée après des critiques sur « l’insécurité » et « l’inflation »
L’influenceuse Rokia Doumbia, connue au Mali pour son engagement contre la vie chère, a été placée sous mandat de dépôt mercredi pour « incitation à la révolte » et « trouble à l’ordre public » après avoir critiqué le gouvernement militaire au pouvoir lors d’un live sur TikTok. Une influenceuse malienne a été écrouée mercredi 15 mars après s’en être prise durement aux militaires au pouvoir et à leur « échec », selon elle, face à l’insécurité et à l’inflation, a indiqué à l’AFP le parquet de la commune 4 de Bamako. Les voix discordantes peinent à se faire entendre sans risquer d’être inquiétées sous le régime des colonels qui ont pris le pouvoir par la force en août 2020 en renversant le président Ibrahim Boubacar Keïta. … « Aucun Malien ne vit en paix », a-t-elle dit alors que les autorités assurent régulièrement avoir repris l’initiative face aux jihadistes. « L’insécurité gagne du terrain partout », a-t-elle dit. … « Le temps a donné raison à IBK », a-t-elle ajouté en faisant référence à Ibrahim Boubacar Keïta, déposé par les militaires dans un climat d’exaspération de la population face à l’insécurité, la corruption et les défaillances de l’État, deux ans ans après sa réélection. France24

Mali : après le report du référendum constitutionnel, la junte accusée de « jouer la montre »
C’était un secret de polichinelle, tant les retards s’étaient accumulés depuis l’arrivée au pouvoir de la junte au Mali. Vendredi 10 mars, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, a annoncé par voie de communiqué que le référendum sur le nouveau projet de Constitution, premier des nombreux rendez-vous aux urnes prévus par les autorités, n’aura pas lieu comme prévu le 19 mars. « Un léger report » nécessaire pour mieux organiser la consultation au niveau local et vulgariser le texte auprès du peuple, a tenté de rassurer le ministre, sans annoncer de nouvelle échéance. « Il est donc à craindre une prorogation de la transition », en a conclu le même jour le Cadre des partis et regroupement politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel. Pour cette coalition comme pour d’autres acteurs et observateurs du processus électoral malien, le report du référendum constitutionnel symbolise le manque de volonté des putschistes (arrivés au pouvoir suite à deux coups d’Etat, en août 2020 et mai 2021) pour faire avancer le grand chantier de réformes annoncé, censé aboutir à la fin de la transition militaire par le retour au pouvoir des civils lors d’élections en février 2024. Le Monde

L’uranium signalé disparu en Libye par l’AIEA a été retrouvé
Les conteneurs renfermant quelque 2,5 tonnes d’uranium signalés disparus en Libye mercredi par l’AIEA ont été retrouvés dans le sud du pays, a annoncé jeudi un général de l’Armée nationale libyenne (ANL) de l’homme fort de l’Est libyen, Khalifa Haftar. Le général a estimé que les conteneurs avaient été volés avant d’être abandonnés « par une faction tchadienne ». L’un des deux camps rivaux dans une Libye en proie au chaos a annoncé jeudi 16 mars avoir retrouvé des conteneurs renfermant environ 2,5 tonnes d’uranium naturel, signalés comme ayant disparu par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le général Khaled al-Mahjoub, commandant de la direction de la communication des forces de l’Armée nationale libyenne (ANL) de l’homme fort de l’Est libyen, Khalifa Haftar, a indiqué sur Facebook que les conteneurs avaient été retrouvés à « à peine cinq kilomètres » du site où ils étaient stockés dans la région de Sebha dans le sud du pays. France24

Le cyclone Freddy a fait plus de 400 morts en Afrique australe
Selon un dernier bilan publié jeudi soir, le cyclone Freddy a tué 73 personnes au Mozambique, 17 à Madagascar et désormais 326 au Malawi, pays le plus meurtri qui compte également plus de 180 000 déplacés. Son président a réitéré son appel à l’aide. Le cyclone Freddy, à la longévité exceptionnelle, a fait plus de 400 morts en Afrique australe dont la grande majorité au Malawi, où le bilan s’est encore aggravé jeudi 16 mars au soir, l’espoir de retrouver des survivants devenant de plus en plus mince. Freddy a frappé deux fois en quelques semaines dans la région, tuant sur son passage 73 personnes au Mozambique, 17 à Madagascar et désormais 326 au Malawi, selon un dernier bilan annoncé dans la soirée par le président de ce pays pauvre. “Le bilan de cette catastrophe est passé de 225 à 326 morts, le nombre de déplacés a plus que doublé », dépassant les 183 000 au Malawi, a déclaré Lazarus Chakwera, en déplacement à Blantyre (Sud), capitale économique et épicentre des intempéries. Plus de 300 hébergements d’urgence ont été ouverts. France24

Mozambique : l’impact des inondations sur la recrudescence du choléra inquiète
Après le passage du cyclone Freddy en Afrique australe, les Nations Unies ont dit leur inquiétude, jeudi, concernant l’impact des lourdes pluies et des inondations dans la propagation du choléra au Mozambique. « Les fortes pluies et les inondations sont préoccupantes car l’épidémie de choléra continue de se propager », a alerté dans son dernier rapport de situation, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), relevant que « la confluence de crises multiples aggrave la situation humanitaire » dans ce pays d’Afrique australe. Au Mozambique, l’épidémie de choléra continue de se propager. Au 15 mars, le nombre cumulé de cas de choléra s’élevait à 8.877 cas et 54 décès dans 33 districts. Il s’agit d’une augmentation de 901 cas depuis une semaine. Selon OCHA, le district de Vanduzi, dans la province de Manica, est le dernier à avoir été touché par le choléra. ONU Info

Au Togo, deux journalistes condamnés par contumace à trois ans de prison ferme
Deux journalistes critiques du pouvoir au Togo ont été condamnés à trois ans de prison ferme, mercredi 15 mars, par le tribunal de grande instance de Lomé, notamment pour « outrage à l’autorité », a indiqué à l’AFP leur avocat. Ferdinand Ayité et Kokou Kouwonou – connu sous le nom d’Isidore Kouwonou –, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef du bihebdomadaire L’Alternative, sont mis en examen depuis décembre 2021 pour « outrage à l’autorité » et « propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux ». Ces poursuites font suite aux plaintes de deux ministres pour des propos tenus dans une émission diffusée sur YouTube. Un tribunal de Lomé, suivant les réquisitions du parquet, les a condamnées à « trois ans de prison ferme et à 3 millions de francs CFA [4 573 euros] d’amende chacun. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre les deux », a déclaré l’avocat Elom Kpadé, dénonçant un « procès expéditif ». « Les deux journalistes n’étant pas présents, j’ai demandé formellement un renvoi pour que le parquet puisse procéder à une nouvelle citation à prévenu. Mais le tribunal s’est opposé à cette demande », a ajouté Me Kpadé. Le Monde

Soudan du Sud: des journalistes toujours incarcérés après la diffusion d’une vidéo de Salva Kiir
Au Soudan du Sud, deux journalistes sont toujours détenus dans l’affaire de la vidéo du président Salva Kiir, devenue virale, sur laquelle une tâche sombre semble se répandre sur sa jambe gauche suggérant qu’il aurait été en train de s’uriner dessus pendant une cérémonie officielle. L’affaire a fait grand bruit. Sept journalistes de la télévision publique South Sudan Broadcasting Corporation (SSBC) ont été interpellés en janvier, accusé d’avoir fait fuiter l’enregistrement. Cinq ont depuis été libérés, dont deux en début de semaines. Mais il en reste deux derrière les barreaux. Patrick Oyet, président de l’Union des journalistes du Soudan du Sud exige leur libération, conformément à ce que prévoit la loi. RFI

Sénégal : heurts à Dakar durant le procès de Sonko
Plusieurs quartiers de Dakar ont été jeudi le théâtre de scènes de guérilla entre jeunes Sénégalais et forces de l’ordre au moment où l’opposant Ousmane Sonko comparaissait lors d’un procès dont pourrait dépendre sa candidature à la présidentielle de 2024. Des groupes mobiles de jeunes ont lancé des pierres sur les gendarmes et les policiers dans les rues adjacentes au tribunal où M. Sonko était convoqué pour répondre de diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Près du tribunal, Abdou Anne, un enseignant de 53 ans, verse des seaux d’eau sur un feu de pneus qui dégage une grosse fumée noire à un rond-point après des heurts. Il dit être avec les manifestants, mais intervient parce qu’il y a un centre de soins pour enfants juste à côté : « La façon dont ils gouvernent le pays, personne n’est d’accord. Personne. Il y a la mal-gouvernance. Il y a l’injustice. Tout le monde, ça se voit à l’œil nu. On n’a pas besoin de microscope. Ca se voit à l’oeil nu. Donc, donc c’est ça. Donc c’est ça. Donc c’est pour ça que nous nous luttons et on est prêts à y laisser nos vies hein. » AfricaNews/AFP

Nairobi : début des travaux préparatoires du 4e round des pourparlers de paix
L’atelier préparatoire des pourparlers de paix de Nairobi IV se tient depuis ce vendredi 17 mars à Naivasha, à une centaine de kilomètres de Nairobi (Kenya). Des délégués de la facilitation kenyanne, du secrétariat technique de l’EAC, de la MONUSCO et de la Présidence de la République de la RDC y participent. Cet atelier doit préparer la quatrième phase des consultations de paix en vue d’une solution pacifique à la situation sécuritaire à l’Est de la RDC, qui se tiendra en RDC. Les travaux préparatoires de Naivasha portent sur le choix des participants à ces consultations, l’élaboration du programme détaillé pour chaque étape retenue, les questions logistiques et budgétaires ainsi que les matières qui seront traitées à cette 4ème phase des consultations, en terre congolaise. … Nairobi IV est la suite du processus politique entamé depuis avril 2022 à Nairobi. Au cours des trois dernières phases, des consultations ont été organisées en RDC et à Nairobi avec une cinquantaine des groupes armés ayant souscris au processus de désarmement et réintégration sociale à travers le P-DDRCS, des représentants de la société civile et des communautés locales affectées par les conflits armés. Radio Okapi

RDC: l’hypothèse d’un déploiement d’un contingent angolais dans l’Est suscite des espoirs
Ce vendredi 17 mars, le Parlement angolais va examiner le déploiement d’un contingent militaire dans l’est de la RDC. Selon la présidence angolaise, cette unité a pour mission de sécuriser les zones de cantonnement du M23 et la protection des membres du Mécanisme ad hoc de vérification, dirigé par un général angolais. Quand bien même qu’officiellement cette force n’aura pas un mandat offensif, selon les autorités congolaises, ce déploiement suscite beaucoup d’espoir. Les fortes attentes des Congolais vis-à-vis de l’Angola s’expliquent avant tout par leur méfiance vis-à-vis d’autres pays, notamment certains pays membres de la communauté des États de l’Afrique de l’Est, l’EAC. À la présidence de la République, au gouvernement, au Parlement, et même dans l’opposition, on se méfie par exemple de l’Ouganda que certains accusent d’être en intelligence avec le Rwanda. RFI

Algérie : Malaise dans l’armée algérienne du général Saïd Chengriha
Depuis que le général Gaïd Ahmed Salah est décédé en décembre 2019, l’armée populaire nationale algérienne (ANP) connait une période mouvementée et controversée sous le commandement de l’actuel chef des armées, le général Saïd Chengriha. Le limogeage de plusieurs officiers militaires de haut rang de l’ANP a suscité l’inquiétude des observateurs quant à un éventuel malaise qui règne au sein de l’institution militaire algérienne. Ces limogeages sont perçus comme des signes de tensions de plus en plus fréquents dans les rangs de l’armée, colonne vertébrale du pouvoir en Algérie. Après l’éjection du général Abdelaziz Nouiouet Chouiter et son remplacement par le colonel Mahrez Djebiri à la tête de la direction centrale de la sécurité de l’Armée (DCSA), d’autres officiers se retrouvent dans la ligne de mire du général Chengriha, ce qui suscite des interrogations au sein de la grande muette. Selon des informations fuitées du ministère de la défense, le colonel Habdidi Rabie et le capitaine Seddik Aboubaker, de la gendarmerie nationale, sont soupçonnés de critiquer les démarches du général Saïd Chanegriha. Sahel-Intelligence

La production d’or du Burkina chute de 13% à cause de l’insécurité
La production industrielle d’or au Burkina Faso, premier produit d’exportation du pays, a reculé de 13,73% en 2022 par rapport à 2021, en raison de la fermeture de cinq mines liée au contexte sécuritaire, a rapporté jeudi le ministère en charge des Mines et des carrières. La production d’or a baissé, passant de 66,8 tonnes en 2021 à 57,6 tonnes en 2022, soit une baisse de 13,73%, à détaillé le ministère, citant le ministre Simon-Pierre Boussim qui a fait un point lundi devant les députés de l’Assemblée législative de transition (ALT). Le secteur artisanal génère une production annuelle supplémentaire d’environ 10 tonnes d’or, selon le ministère des Mines. Cette baisse de production a entraîné une diminution des recettes au profit de l’Etat et des collectivités territoriales. Cette situation est principalement due à la situation sécuritaire, marquée par les violences jihadistes qui se multiplient depuis plusieurs semaines et qui sont en partie à l’origine de deux coups d’Etat militaires en 2022. VOA

Vives tensions au sein de l’appareil judiciaire malgache
Ces derniers jours, la tournure qu’ont prises certaines affaires judiciaires ont crispé un peu plus les relations entre les magistrats et l’exécutif. Et plus particulièrement avec leur nouvelle Garde des Sceaux, fraîchement nommée à l’occasion du remaniement le 20 février dernier. Après plusieurs plaintes de la part de magistrats malmenés, le Syndicat des magistrats de Madagascar a publié jeudi soir 16 mars un communiqué pour alerter sur la dégradation de l’environnement judiciaire en ce début d’année d’élection présidentielle. De son côté, la ministre se défend d’une quelconque ingérence. « Le décalage se creuse entre les grands discours et les décisions prises » dénonce le Syndicat des magistrats dans son communiqué, avant de condamner la banalisation des atteintes multiformes à l’indépendance de la justice. « Certains magistrats subissent des pressions quotidiennes, lors du traitement de certains dossiers, notamment les dossiers considérés comme dossiers sensibles » explique son président, Mbitanarivo Andriantsihorisoa. « L’ingérence des autorités exécutives, par rapport aux autorités judiciaires, notamment au niveau des PAC, c’est toujours ça le problème à Madagascar » déplore-t-il. RFI

L’armée égyptienne s’accroche à son empire économique
Au sein du vaste empire que s’est constitué l’armée en Egypte, deux sociétés sont censées s’ouvrir aux investisseurs privés. La société Wataniya, qui opère plus de 250 stations essence, et la société d’embouteillage d’eau minérale Safi, font partie des premières privatisations que le gouvernement espère conclure. « Ils le promettent depuis des années, ils retardent et retarderont encore, nuance, sceptique, Yezid Sayigh, directeur du programme sur les relations militaro-civiles dans le monde arabe au centre Carnegie de Beyrouth. La principale raison en est la réticence des militaires à renoncer à tout ce qu’ils considèrent comme une vache à lait. Des officiers ou entités peuvent avoir un intérêt direct à conserver des entreprises, même peu rentables, pour en tirer des bénéfices, des pots-de-vin… » … «L’armée est un acteur coercitif qui fait fuir les investisseurs étrangers. Cela rend l’économie de moins en moins attractive dans de nombreux domaines», déplore Timothy Kaldas, directeur adjoint du Tahrir Institute for Middle East Policy. Selon lui, le Fonds monétaire international (FMI) et les grands bailleurs de fonds de l’Egypte, comme les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite, ont trop longtemps fermé les yeux sur ce phénomène. Le ton a changé avec l’eondrement de l’économie égyptienne dans le sillage de la guerre en Ukraine. La réduction de l’empreinte de l’Etat et de l’armée dans l’économie est désormais érigée en priorité par le FMI, qui a accordé un troisième prêt à l’Egypte en décembre. Le Monde