Revue de Presse du 17 mars 2022

L’Union africaine fête ses 20 ans : beaucoup de réalisations, davantage de défis à relever
Pour être plus significative dans la vie des citoyens et pour mieux réaliser la vision de ses fondateurs, l’Union africaine devra renforcer ses institutions techniques, législatives et judiciaires. L’Afrique célèbre le 20e anniversaire de la fondation de l’Union africaine (UA) en 2022. Beaucoup a été acquis. Les pays africains disposent d’une plateforme institutionnelle pour s’engager auprès d’autres agences mondiales, d’institutions financières et d’acteurs extérieurs. … Les défis à relever sont toutefois énormes. Contrairement à la vision formulée dans son Acte constitutif, les organes législatifs, judiciaires et techniques de l’UA restent faibles, notamment par rapport à l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement, qui comprend les dirigeants de ses 55 États membres. … Sans surprise, plus d’un tiers des Africains se sentent étrangers à l’UA ou n’ont pas d’opinion à son sujet. … Pour de nombreux Africains, la voie viable pour l’UA est la mise en œuvre judicieuse de la lettre et de l’esprit de ses documents fondateurs et de ses protocoles additionnels, notamment ceux relatifs aux organes destinés à faciliter les contributions des citoyens. Centre d’Études Stratégiques de l’Afrique

Mali : plus de 107 civils tués dans la lutte anti-djihadiste en 4 mois
Plus de 107 civils ont été tués ces derniers mois au Mali dans des attaques menées par l’armée malienne et des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, a déclaré Human Rights Watch mardi. Parmi les civils tués depuis décembre 2021, les soldats maliens sont responsables d’au moins 71 des décès, a indiqué l’organisation internationale de défense des droits. L’armée malienne a contesté une partie du rapport, tout en ajoutant qu’elle enquêtait sur un certain nombre d’attaques et d’allégations. L’armée a été accusée d’abus contre les civils dans le sud-ouest et le centre du Mali, alors que les soldats tentent d’endiguer la violence des combattants djihadistes qui organisent des attaques depuis près de dix ans. « Les victimes, pour la plupart exécutées sommairement, comprennent des commerçants, des chefs de village, des chefs religieux et des enfants », indique l’organisation dans son rapport. AfricaNews/AFP

Niger : 21 morts dans l’attaque d’un bus et d’un camion près du Burkina
Au moins vingt-et-une personnes, dont deux policiers, ont été tuées mercredi dans une attaque de jihadistes présumés contre un bus et un camion dans la région de Tillabéri, dans le sud-ouest du Niger, près du Burkina Faso, ont rapporté jeudi à l’AFP des sources sécuritaire et locale. « Une attaque terroriste menée mercredi après-midi par des individus lourdement armés à moto et en véhicule, a fait dix-neuf morts parmi les passagers d’un bus dont deux policiers et deux autres tués dans l’attaque d’un camion », a indiqué une source sécuritaire. Le bus, appartenant à une compagnie nigérienne, et le camion ont été incendiés, a ajouté cette source sous couvert d’anonymat. Les deux occupants du camion transportant des fruits et des légumes sont morts calcinés tandis que l’attaque du bus a également fait cinq blessés graves dont un policier, évacués vers la capitale Niamey pour des soins, a précisé cette source. RTBF

RDC : les massacres se poursuivent dans l’Est
Au cours des cinq derniers jours, près de 100 personnes ont été tuées par les ADF, malgré la présence de l’armée ougandaise. La population est en colère. Les derniers massacres ont de nouveau scandalisé la population de Béni qui vit dans la peur depuis bientôt huit ans. Les images des corps des victimes transportés sur des vélos et des motos ont choqué et désormais, les habitants de la région pensent que l’armée ougandaise doit réagir ou bien quitter le territoire congolais. « Quand l’armée Ougandaise est entrée dans notre pays, la population était très contente parce qu’elle voyait un espoir. Mais maintenant que nos frères et sœurs continuent d’être massacrés, cela nous décourage et on ne voit plus l’importance de cette armée dans ce pays », témoigne un habitant sur la DW. … Les opérations militaires conjointes entre les armées congolaises et ougandaises, lancées depuis le 30 novembre 2021, peinent en effet à éradiquer les ADF dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. DW

L’UE juge «inacceptable» la suspension de diffusion de RFI et France 24 au Mali
L’UE juge «inacceptable» la décision de la junte malienne de suspendre la diffusion de RFI et France 24 sur la base d’«accusations infondées», a déclaré jeudi 17 mars une porte-parole de la diplomatie européenne. «Nous avons vu les annonces faites par le gouvernement malien de suspendre RFI et France 24. Nous considérons que c’est inacceptable. Nous déplorons cette décision et les accusations infondées», a déclaré la porte-parole Nabila Massrali, lors d’un point presse, en déplorant une «fuite en avant» de la junte. RFI

Libye : la tension monte alors que le risque de gouvernements parallèles augmente
Face à l’impasse politique qui menace de voir la Libye à nouveau fracturée par deux gouvernements parallèles, la priorité doit être de maintenir les gains durement acquis et de répondre aux aspirations électorales de près de trois millions d’électeurs inscrits, a déclaré mercredi la cheffe des affaires politiques de l’ONU devant le Conseil de sécurité. « La Libye est désormais confrontée à une nouvelle phase de polarisation politique, qui risque de diviser une fois de plus ses institutions et d’annuler les progrès réalisés au cours des deux dernières années », a averti Rosemary DiCarlo. La Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix a également signalé une augmentation des violations des droits de l’homme rapportées, des discours de haine, de la diffamation et des menaces, ainsi que des violences à l’encontre des militants, des journalistes et des acteurs politiques. ONU

Maroc : arrestation de 5 présumés terroristes liés à l’État islamique
Cinq suspects affiliés à l’organisation djihadiste État islamique (EI), qui planifiaient des attaques contre les forces de sécurité et des responsables gouvernementaux, ont été arrêtés lors d’un nouveau coup de filet antiterroriste au Maroc. Les cinq hommes, âgés entre 21 et 44 ans, ont été appréhendés au cours d’opérations distinctes mais simultanées dans plusieurs villes et villages dans l’ouest et le sud du pays, a indiqué le Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ), chargé de la lutte antiterroriste, dans un communiqué. Les suspects ont été placés en garde à vue. Ces « extrémistes sont impliqués dans l’incitation et la préparation d’exécution de projets terroristes et ont entrepris la collecte de contenus à caractère extrémiste sur le mode de fabrication d’engins explosifs », selon le communiqué. Ils auraient identifié des sites sécuritaires et militaires ainsi que des installations gouvernementales dans le but de les cibler. AfricaNews/AFP

Mauritanie: la lutte contre l’esclavage, « une priorité irréversible »
La lutte contre l’esclavage en Mauritanie « est une priorité constante et irréversible » des autorités, a affirmé mercredi à Nouakchott un haut responsable de l’Etat mauritanien, lors d’une rare rencontre autorisée sur ce thème dans le pays. « La main du gouvernement est tendue à tous les forums et tribunes, dans la légalité et le rejet de l’extrémisme afin d’éliminer, dans les plus brefs délais, l’esclavage et ses séquelles », a dit le commissaire aux Droits de l’Homme de Mauritanie, Cheikh Ahmedou Ould Sidi. Ce dernier représentait l’Etat mauritanien à l’ouverture de la première rencontre sur l’esclavage autorisée depuis des années en Mauritanie où le phénomène persiste, selon des ONG, malgré son interdiction officielle. L’esclavage est assimilé à un crime contre l’humanité dans la Constitution mauritanienne. AFP

Burundi: le président Ndayishimiye affirme que la justice est aux ordres
Évariste Ndayishimiye enfonce le clou. Le chef de l’État, qui s’en prend régulièrement à la justice du Burundi, qu’il accuse d’être très corrompue et à l’origine de tous les maux du pays, a cette fois reconu publiquement que celle-ci était aux ordres de l’exécutif. Le président burundais l’a dit dans une vidéo où il s’adresse aux responsables administratifs du pays, dans la province de Muyinga, dans l’est. Une vidéo qui fait le buzz depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Évariste Ndayishimiye, le président du Burundi a expliqué une nouvelle fois sa vision de la justice. Pour lui, personne ne devrait perdre son temps à porter plainte contre l’État pour une raison simple : la justice, qu’il critique pourtant régulièrement, est sous ses ordres. … Faustin Ndikumana est le président de Parcem (Parole et Actions pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités), l’une des principales organisations qui milite pour la bonne gouvernance. Il est l’un des rares Burundais qui continue de s’exprimer publiquement dans le pays. Pour lui, « pas d’État de droit sans justice indépendante » : « Le principe premier et fondamental de séparation des pouvoirs est le principal pilier de tout régime démocratique. Si on fait la confusion entre l’état et la justice, la situation devient difficile. C’est l’autoritarisme. Il devient difficile d’évoquer l’Etat de droit de dans ces conditions. » RFI

Sénégal : des Gambiens fuient la zone frontalière avec la Casamance
Depuis quelques jours, des Gambiens apeurés par les tirs d’artillerie à la frontière avec le Sénégal quittent leurs villes et villages, les combats dans la Casamance entre l’armée et les séparatistes, sont à l’origine de ses départs massifs. Dimanche, Dakar a annoncé une opération militaire dans cette région du sud objectif démanteler les bases du Mouvement des forces démocratiques de Casamance. … Les Gambiens ont trouvé refuge à Bujinha, à cinq kilomètres de la frontière où des dizaines de d’autres personnes se sont réfugiées. Des équipes de la croix rouge gambienne font le tour pour s’assurer de leurs conditions. AFP

Tunisie: « nombre record » de migrants mineurs arrivés en Italie en 2021
Le nombre de mineurs ayant réussi à atteindre les côtes italiennes depuis la Tunisie a quadruplé en 2021 par rapport à 2017, atteignant un « nombre record », notamment pour ceux arrivés seuls, a indiqué mercredi le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES). Selon cette organisation locale spécialisée dans la question migratoire, le nombre de mineurs arrivés en Italie – côte européenne la plus proche de la Tunisie – s’est élevé à 2.731 personnes, dont 2.076 jeunes non accompagnés, contre 561 en 2017 (544 non accompagnés). « C’est un nombre record », a souligné lors d’une conférence de presse à Tunis le porte-parole du FTDES, Romdhane Ben Amor, en présentant le rapport annuel de cette ONG sur l’immigration clandestine. Entre 70% et 80% de ces mineurs sont originaires d’Afrique subsaharienne, a-t-il ajouté, expliquant leur départ illicite par une « détérioration de la situation socio-économique et des tensions politiques » dans leurs pays. VOA

Cameroun: polémique après la création d’un groupe parlementaire voulu par l’opposition
La création annoncée d’un groupe parlementaire rassemblant divers partis de l’opposition à l’Assemblée nationale fait débat. Ses initiateurs entendent à travers ce groupe, renforcer la place de l’opposition au sein de cette institution pourtant très largement dominée par le RDPC, au pouvoir. Mais la naissance de ce groupe est loin d’être acquise : confronté qu’il est déjà par une vive opposition au sein de l’Assemblée. Le 11 mars, quatre partis de l’opposition avaient annoncé la création au sein de l’Assemblée nationale d’un groupe parlementaire dénommé Union pour le changement. Le groupe ainsi créé, constitué de 16 députés, n’est pas suffisant pour peser sur la bascule lors du vote des lois à l’Assemblée, là où le RDPC a à lui seul en compte 152 sur 180 au total. RFI

Les Tunisiens boudent la consultation en ligne du président Saied
A quelques jours de sa clôture, la consultation populaire en ligne présentée par le président Kais Saied comme une étape clef de son plan pour redresser le pays, laisse toujours indifférents des Tunisiens plus préoccupés par la dégradation de leur situation économique. Lancé le 15 janvier pour recueillir des propositions en vue d’un référendum constitutionnel prévu cet été, ce vaste sondage s’achève dimanche. L’affluence sur le portail électronique dédié, www.e-istichara, reste faible avec quelque 412.000 participants, soit 6% du corps électoral (7,07 millions), selon les statistiques officielles. Ces derniers jours, les partisans du président Saied, qui s’est accaparé les pleins pouvoirs fin juillet, faisant vaciller la démocratie balbutiante dans le berceau du Printemps arabe, ont installé des stands dans les rues pour inciter la population à accomplir son « devoir national ». AfricaNews/AFP

Guerre Ukraine – Russie : ces Africains qui préfèrent combattre en Ukraine que de rester dans leur pays
Lorsque la Russie a lancé son invasion de l’Ukraine le mois dernier, Ottah Abraham, un Nigérian de 27 ans, a été indigné. Il a pris son téléphone et a tweeté : « Je veux rejoindre l’équipe. » Il se trouvait à quelque 8 700 km de la ligne de front, dans un petit appartement de Lagos, la principale ville du Nigeria. Ce diplômé en philosophie est l’un des centaines d’Africains, originaires de pays comme le Nigeria, le Kenya, le Sénégal, l’Afrique du Sud et l’Algérie, qui se disent prêts à prendre les armes dans la bataille contre la Russie, en partie pour échapper aux sombres perspectives auxquelles sont confrontés de nombreux jeunes hommes chez eux. « Nous savons que c’est la guerre, ce n’est pas un jeu d’enfant », a-t-il déclaré à la BBC. « Mais être un soldat en Ukraine serait mieux que d’être ici. « Je serai probablement autorisé à rester si la guerre se termine, en plus je serai un héros et je combattrai un ennemi indéniable ». BBC

Cyclone Gombe: le bilan passe à 53 morts au Mozambique
Le bilan du cyclone Gombe, qui a frappé le Mozambique la semaine dernière, est passé à 53 morts, a-t-on appris jeudi auprès des autorités de la province de Nampula (nord) où se sont concentrées les destructions. Le bilan précédent s’était établi à 22 morts ces derniers jours mais 31 corps ont été retrouvés à Lunga dans le district de Mossuril, sur la côte de l’océan Indien, une zone encore largement isolée en raison de routes coupées par les dégâts. Le responsable de la province, le secrétaire d’Etat Mety Gondola, a rejoint cette zone par bateau mercredi, évoquant une « situation dramatique ». « Malheureusement, nous avons recensé 31 morts » supplémentaires, a-t-il déclaré dans la soirée à la radio publique. « Le nombre de victimes pourrait encore s’aggraver alors que les opérations de secours se poursuivent dans les districts les plus affectés », a-t-il ajouté. VOA

Énergie: privé d’électricité, le Nigeria fait face à une crise sans précédent
Le Nigeria est plongé dans la plus importante crise énergétique de son histoire. Depuis 48 heures, le pays le plus peuplé d’Afrique est en panne d’électricité sur toute l’étendue de son territoire. Le Nigeria n’est pas autosuffisant en électricité et les populations ont l’habitude d’utiliser des générateurs alimentés au fuel. Mais la crise récente en Ukraine a fait bondir la demande en carburant, ainsi que les prix, plongeant le pays dans une grave crise économique. Compte tenu de la gravité de la situation, Goddy Jedy Agba, le ministre de l’Énergie nigérian, s’est exprimé mercredi 16 mars sur la crise énergétique. Plusieurs facteurs l’expliquent : d’abord, la vétusté des centrales électriques dont une partie est en panne. RFI