La Commission électorale éthiopienne a annoncé, samedi 15 mai, le report des élections législatives prévues le 5 juin en raison de multiples difficultés logistiques, sans pouvoir fixer de nouvelle date. « Le vote n’aura pas lieu le 5 juin », a déclaré la présidente de la commission électorale, Birtukan Mideksa, précisant ne pas pouvoir fournir de nouvelle date avant d’avoir examiné les propositions des partis politiques. Celle-ci a énuméré pléthore de retards logistiques, tels que la finalisation de l’enregistrement des électeurs, la formation du personnel électoral, l’impression et la distribution de bulletins de vote. « Il s’est avéré quasiment impossible de parvenir à tout cela aux dates initialement fixées », a-t-elle indiqué. Elle a ajouté que la nouvelle date devrait prendre en compte la saison des pluies, qui s’étend de juin à septembre. France24 avec AFP
L’envoyé spécial du président américain dans la Corne de l’Afrique dénonce le double langage des Éthiopiens et des Érythréens engagés dans la guerre dans le Tigré. Il se dit déterminé à travailler à un cessez-le-feu. De son côté, l’Union européenne dénonce le détournement de l’aide humanitaire et menace ceux qui en sont responsables. C’est dans ce climat diplomatique de plus en plus tendu entre les États-Unis, l’Europe et l’Éthiopie que le Sénat américain auditionne Jeffrey Feltman ce lundi 17 mai. L’audition de Jeffrey Feltman, ce lundi soir à Washington, est l’occasion pour le Congrès de pousser l’administration Biden à passer à l’action. Des élus démocrates et républicains se sont d’ailleurs entendus pour demander des sanctions contre les Éthiopiens et les Érythréens responsables des crimes documentés dans le Tigré. RFI
La France va œuvrer pour « soulager le Soudan du fardeau de sa dette le plus tôt possible », a déclaré Bruno Le Maire, en amont de la Conférence internationale d’appui à la transition soudanaise qui se tient à partir de 13 heures dans la capitale française, à la veille d’un sommet international sur la relance de l’économie en Afrique. Le président Emmanuel Macron confirmera cet engagement financier de la France à cette occasion, a précisé le ministre, qui s’exprimait dans le cadre du Forum des affaires France-Soudan organisé par l’organisation patronale française Medef, en présence du Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok. FMI, Union africaine, Banque africaine de développement (BAD) ou encore Banque mondiale seront présents cet après-midi aux côtés de personnalités politiques pour trouver des solutions rapides à la dette qui s’élève à près de 50 milliards de dollars. L’objectif affiché est de réintégrer le Soudan dans les circuits de financements internationaux. De son côté, la Banque africaine de développement prévoit un réaménagement des arriérés de la dette du Soudan à hauteur de 430 millions de dollars ainsi que des financements additionnels. Il s’agit de montrer notre soutien précise l’organisation. RFI
La police algérienne a empêché, vendredi 14 mai, la marche hebdomadaire du mouvement prodémocratie du Hirak à Alger, et procédé à de nombreuses arrestations de militants, opposants et journalistes, dont un photographe de l’Agence France-Presse (AFP). Des manifestants, qui s’apprêtaient à participer au rassemblement du Hirak dans le centre de la capitale ont été bousculés et interpellés, ont constaté un journaliste de l’AFP et des témoins. Un photographe de l’AFP, Ryad Kramdi, a été interpellé dans le quartier populaire de Bab El Oued, fief de la contestation, et conduit dans un poste de police local. Il a été relâché dans la soirée, sans explication, après avoir été retenu pendant huit heures. « Nous avons été bien traités mais c’était très très stressant », a témoigné le photographe. Au moins une dizaine d’autres journalistes et photographes ont été arrêtés, dont Khaled Drareni, correspondant en Algérie pour la chaîne francophone TV5, Kenza Khatto, journaliste à Radio M, et un vidéaste de l’agence internationale Reuters, selon des sites d’information indépendants. France24 avec AFP
L’Union africaine a décidé de ne pas prendre de sanctions contre le Tchad, dont les autorités de la transition restent toutefois sous surveillance. Une première victoire pour Mahamat Idriss Déby et son frère, Abdelkerim, très actifs sur le plan diplomatique. L’examen de la situation tchadienne a pris plus de temps que prévu, mais le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine a finalement décidé, le 14 mai, de ne pas prononcer de sanctions à l’encontre de N’Djamena et des nouvelles autorités dirigées par le général Mahamat Idriss Déby. Depuis l’instauration de la transition militaire à la suite du décès du président Idriss Déby Itno, celles-ci étaient en effet menacées de suspension. Selon nos informations, le débat a fait rage au sein du CPS entre les anglophones et les francophones. Les premiers, notamment les pays d’Afrique australe (Lesotho, Malawi), étaient favorables à des sanctions en application des textes de l’UA, et ils ont d’abord bénéficié d’un soutien tacite de l’Algérie (représentant l’Afrique du Nord au côté de l’Égypte). Mais les francophones d’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Bénin) et d’Afrique centrale (notamment le Burundi) ont plaidé pour la clémence. Jeune Afrique
Reconduit à la primature, Moctar Ouane a été chargé de former un nouveau gouvernement. Mais entre les exigences de la classe politique et les revendications des syndicats et de la société civile, l’équation s’avère difficile à résoudre. La démission du Premier ministre Moctar Ouane a suscité peu de réactions à Bamako. « Ce remaniement n’est pas une victoire du M5, mais c’est la chronique d’une mort annoncée », affirme même à Jeune Afrique Mohamed Aly Bathily, membre du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Dix mois mois après la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), et neuf mois après le début officiel d’une transition qui doit, théoriquement, durer 18 mois, le climat politique est particulièrement tendu. Aux crispations politiques s’est ajouté le retour d’une grogne sociale un temps mise en sourdine. Les autorités de la transition, conscientes de la nécessité de sortir de l’ornière, avaient d’ailleurs tendu la main aux nombreux mécontents. Début mai, à l’initiative du président Bah N’Daw, le Premier ministre Moctar Ouane – qui vient d’être reconduit à son poste après la démission du gouvernement – avait ainsi entamé une série de rencontres avec les acteurs politiques et de la société civile en vue de renouer le dialogue. Jeune Afrique
Le président congolais Denis Sassou Nguesso a nommé un nouveau gouvernement, où son fils fait son entrée et qui comptera par ailleurs un membre de la principale formation d’opposition. La nouvelle équipe compte 36 membres, dont quatre ministres d’État et huit femmes. Parmi les onze personnalités qui font leur entrée dans ce gouvernement figure Denis Christel Sassou Nguesso, 46 ans, fils du président, qui prend le portefeuille fraîchement créé de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat public privé. Honoré Sayi devient quant à lui ministre de l’Énergie et de l’Hydraulique. Cet enseignant en philosophie était jusque-là président du groupe parlementaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), première formation d’opposition. Sept personnalités ont été remerciées. La nouvelle équipe gouvernementale, la toute première du quatrième mandat de M. Sassou Nguesso, qui cumule 37 ans à la tête du pays, est dirigée par le Premier ministre Anatole Collinet Makosso qui a reçu pour consigne de la mettre au travail « sans délai ». Elle doit relever des défis sociaux, notamment le règlement de plusieurs trimestres d’arriérés des pensions de retraite, tout comme les bourses des étudiants. Belga
Devant une assistance d’un peu plus de 500 personnes triées sur le volet, dont plusieurs chefs d’État et de gouvernement, Ismaïl Omar Guelleh a tenu samedi la cérémonie d’investiture lançant officiellement son cinquième mandat. Pour des raisons sécuritaires, c’est derrière les murs de son palais que le président djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh (IOG), a organisé, le 15 mai, la cérémonie d’investiture qui inaugure officiellement le cinquième mandat pour lequel il a été élu au soir du 9 avril avec un score sans appel de 97,4 %. Pour l’événement, le chef de l’État, âgé de 73 ans, a convié les représentants de son gouvernement et des principaux corps constitués de la République, les chefs coutumiers et les leaders religieux, ainsi bien sûr que le corps diplomatique au grand complet. Soit une assistance d’un peu plus de 500 personnes, triées sur le volet, auxquelles se sont joints les invités de marque, dont trois chefs d’État : le Togolais Faure Gnassingbe ralliant le Guinéen Alpha Condé et le Kenyan Uhuru Kenyatta qui s’étaient déjà trouvés à pareille célébration trois jours plus tôt à Kampala, à l’occasion du lancement du sixième mandat de Yoweri Museveni. Jeune Afrique
Au moins neuf personnes, dont trois supplétifs civils enrôlés dans la lutte antidjihadiste au Burkina Faso, ont été tuées dimanche lors d’une attaque dans la commune de Pissila, dans le nord du pays, ont indiqué lundi des sources sécuritaire et locale. « Des éléments des groupes terroristes ont attaqué le village de Palsegué, dans la commune de Pissila, hier (dimanche) matin, faisant neuf morts parmi les populations », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire. « On dénombre malheureusement trois VDP (volontaires pour la défense de la patrie) parmi les neuf victimes, parmi lesquelles également le chef du village », a précisé un responsable local, joint à Pissila, soulignant que trois autres personnes sont toujours portées disparues. Africanews avec AFP
Les éleveurs peuls venus du nord du pays descendent de plus en plus vers le sud, chassés par l’insécurité, le changement climatique et la désertification. Une situation qui les met en concurrence pour l’accès aux terres avec les agriculteurs au centre et au sud du pays. Une situation qui menace « la sécurité alimentaire et la sécurité en générales » dans leurs régions, selon les gouverneurs du sud. La décision d’interdire la transhumance et le pâturage libre est « irrévocable » si l’on en croit les déclarations du gouverneur de l’Etat de River ce week-end. Mais la résolution adoptée par le Forum des gouverneurs du sud du Nigeria mardi dernier fait tout de même débat. Le gouverneur de l’Etat de Kogi s’est par exemple désolidarisé de ses collègues, estimant qu’il n’y avait pas à ce stade suffisamment d’infrastructures pour permettre l’élevage du bétail en enclos. Ce week-end, le gouverneur de l’état de Kano, au nord cette fois, a admis que « la manière de faire transhumer le bétail d’un bout à l’autre du pays à pieds (…) n’est plus forcément tenable ». Mais il se dit aussi inquiet de voir « les éleveurs peuls soumis à de mauvais traitements et des violences dans le sud du pays. » RFI
Situation critique dans l’extrême nord-est du Mozambique. Il y bientôt deux mois que la ville de Palma, dans le Cabo Delgado a été attaquée par des djihadistes. Bien que l’armée mozambicaine affirme avoir repris le contrôle de la ville, le sentiment d’insécurité persiste et l’exode continue. Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), entre 20 000 et 30 000 personnes se cachent et il est impossible de les secourir, alors que près de 700 000 déplacés dépendent de l’aide humanitaire. « La majorité [des réfugiés, NDLR] se trouve à Cabo Delgado dans la zone urbaine, explique Francesca Fontanini, responsable de la communication du bureau du HCR au Mozambique. Ils représentent environ 90 %. Et les autres 10 % se trouvent dans les camps de déplacés en dehors de la zone urbaine de Pemba. La situation est critique. C’est une tragédie humanitaire. Ils arrivent vraiment avec rien. Ils n’ont pas de nourriture ni d’endroit où dormir. Ils arrivent avec de gros problèmes de santé. Ils sont complètement traumatisés. » RFI
En République démocratique du Congo, trente personnes ont été condamnées à mort, samedi 15 mai, pour leur participation jeudi dernier, à des violences contre la police dans la capitale Kinshasa. Une quarantaine de personnes étaient jugées, vendredi, en comparution immédiate au Tribunal de grande instance de la commune de la Gombe, dans le centre de Kinshasa. Retransmis en direct à la télévision publique, le procès a duré jusqu’au petit matin samedi. Un avocat des parties civiles, Me Chief Tshipamba, a confirmé ces trente condamnations à la peine capitale. Les charges retenues pour certains des condamnés sont : association de malfaiteurs, rébellion, coups et blessures volontaires, ainsi que tentatives de meurtre. Un prévenu a été condamné à cinq ans de prison pour rébellion, et cinq autres ont été acquittés, tandis que le tribunal s’est déclaré incompétent concernant le cas de plusieurs mineurs. France24 avec AFP
C’est peut-être le début de la fin d’un long feuilleton judiciaire pour Jacob Zuma. L’ancien président sud-africain a comparu devant la justice, lundi 17 mai, pour 16 chefs d’accusation dont celui de corruption. Il est soupçonné d’avoir touché plus de quatre millions de rands (soit 235 000 euros au taux actuel) de pots de vin en 1999, dans le cadre d’un contrat d’armement de près de 3 milliards d’euros passé avec le géant français Thales, lui aussi sur le banc des accusés. Peu après la levée du procès, la justice a annoncé son report. « L’affaire est ajournée au 26 mai 2021, date à laquelle le plaidoyer sera enregistré », a déclaré le juge Piet Koen demandant à l’accusé d’être présent, lors d’une audience à laquelle l’AFP a assisté. Le procès a déjà été reporté plusieurs fois. Lâché par son armée d’avocats quelques semaines plus tôt, son nouveau conseil, Me Thabani Masuku, a toutefois déclaré, lundi, à la cour que « M. Zuma est prêt pour son procès, il a toujours été prêt ». France24 avec AFP
En 2008, Pékin a accordé plusieurs prêts à la RDC pour lancer l’exploitation de la Sicomines, la joint-venture sino-congolaise, mais aussi pour réaliser des infrastructures dans le pays. C’est ce qu’on appelle les « contrats chinois » ou le « contrat sino-congolais ». Et la semaine dernière, alors qu’il était en visite dans l’ex-province du Katanga, le président Felix Tshisekedi a fait part de sa volonté de renégocier les contrats miniers avec des partenaires qui auraient « trop volés » le Congo. Le chef de l’Etat congolais n’a cité personne, mais un journal de la place a évoqué un bras de fer autour des « contrats chinois », suscitant, fait rare, une réaction de l’ambassadeur de Chine. Treize ans après la signature de ces contrats, pour un montant de 3 milliards de dollars, une première évaluation indépendante est en cours. C’est bien parce que la société civile a toujours des doutes sur la réalité des prêts versés et sur l’utilisation de cet argent qu’elle a de nouveau demandé, l’an dernier, à l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) de faire une évaluation. RFI
La République démocratique du Congo (RDC) célèbre, le 17 mai de chaque année, la journée nationale des FARDC. Anciennement commémorée sous le label de l’Alliance des forces démocratiques de libération du Congo (AFDL) ou de libération, la journée est rebaptisée depuis 2018 pour honorer les efforts des Forces armées de la RDC et la mémoire de ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur. Cette année, un défilé militaire est organisé à la Place du soldat congolais, situé au Rond-Point Forescom à Kinshasa/Gombe. Dans la ville de Lubumbashi dans le Haut-Katanga, les femmes des militaires et des policiers ainsi que leurs enfants apportent tout leur soutien à l’état Etat de siège décrété dans les provinces du Nord-Kivu et en Ituri. Ils demandent à leurs époux et parents qui sont au front de défendre le pays comme ils l’avaient promis dans leur serment. Radio Okapi
Dès les années 1930, des Africaines en avance sur leur temps se sont imposées dans des bastions farouchement masculins. Géraldine Faladé Touadé ranime le souvenir de ces pionnières injustement méconnues dans un essai remarquable. Madeleine Ly, Marie Madoé Sivomey, Jeanne Martin Cissé, Sita Bella… Ces noms de femmes n’évoquent rien pour certains d’entre vous ? Ils devraient pourtant. Médecin, maire, institutrice ou journaliste, elles ont été des pionnières dans leur domaine dès les années 1930, dans des bastions jusque-là réservés aux hommes. L’ancienne journaliste Géraldine Faladé Touadé leur rend hommage dans un essai paru en septembre dernier aux éditions Présence africaine : Turbulentes ! Des Africaines en avance sur leur temps. À 86 ans, celle qui se présente comme une « passeuse de mémoire » dresse le portrait de dix-sept « combattantes » déterminées, anticonformistes, qui ont fait bouger les lignes malgré les obstacles et parfois au péril de leur vie. À défaut d’en faire leurs modèles, Géraldine Faladé aimerait que les jeunes générations découvrent ces femmes injustement méconnues, et sachent ce qu’elles ont enduré pour leur ouvrir la voie. Jeune Afrique