Définitivement acquitté par la Cour pénale internationale le 31 mars dernier, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo rentre à Abidjan jeudi 17 juin, après dix ans d’absence. Le retour de l’ancien président fait l’objet de discussions officielles depuis novembre 2020 entre ses soutiens en Côte d’Ivoire, menés par son ex-ministre Assoa Adou, secrétaire général du FPI dit « GOR » (Gbagbo ou rien), et le Premier ministre d’alors, Hamed Bakayoko. Le 24 février, en pleine campagne pour les législatives, un « comité national d’accueil » est lancé, comptant treize personnalités censées représenter toutes les régions du pays. Par la suite, le dispositif est enrichi d’une « coordination générale » autour d’un autre ancien ministre, Léon Emmanuel Monnet, et de neuf commissions techniques et thématiques chargées de rencontrer les différents interlocuteurs institutionnels. … Laurent Gbagbo est toujours sous le coup d’une condamnation à vingt ans de prison et à 329 milliards de francs CFA d’amende (environ 500 millions d’euros), prononcée en janvier 2018 par la cour suprême d’Abidjan dans l’affaire dite « du casse de la BCEAO ». Ses trois co-condamnés ont bénéficié en août 2018 de la grande amnistie décrétée par Alassane Ouattara. Cette ordonnance excluait du champ de l’amnistie les militaires et les membres de groupes armés emprisonnés pour crimes de sang, et les personnes « en procès devant une juridiction pénale internationale », au premier chef, donc, Laurent Gbagbo. RFI
L’Éthiopie se prépare à des élections législatives et régionales, repoussées l’an dernier en raison de la pandémie. Avec la guerre au Tigré et les conflits ethniques qui se sont multipliés ces derniers mois, plusieurs zones du pays ne seront pas en mesure de voter le jour du scrutin. Au dernier jour de campagne, Abiy Ahmed tient malgré tout un discours optimiste. Son arrivée au pouvoir en 2018 avait fait souffler un vent de changement en Éthiopie. A la veille d’élections particulièrement attendues – prévues le 21 juin –, le Premier ministre Abiy Ahmed est embourbé dans les violences intercommunautaires et la guerre au Tigré. En dépit de ces circonstances qui ont compliqué la préparation du scrutin, le Premier ministre maintient son cap et les bannières de son parti frappées d’une ampoule, symbolisant un avenir radieux, s’affichent dans les rues de la capitale Addis Abeba. … Ce scrutin, présenté comme national, ne pourra se tenir dans près d’un cinquième des 547 circonscriptions du pays. Dans 64 d’entre elles, il a été reporté au 6 septembre pour des raisons sécuritaires ou logistiques ; dans les 38 du Tigré, où Abiy a envoyé en novembre des troupes fédérales pour destituer les autorités régionales dissidentes, il a été reporté sine die. Certains partis d’opposition, dont deux dans la région de l’Oromia, la plus grande et la plus peuplée du pays, boycottent par ailleurs le scrutin. France24 avec AFP
Paris annonce la capture de Dadi Ould Chouaïb, plus connu sous le nom d’Abou Dardar. Ce cadre de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) faisait partie de l’échange de prisonniers qui a permis la libération de Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin. Dadi Ould Chouaïb, dit Abou Dardar, a été capturé le 11 juin à l’occasion d’un raid mené conjointement par les forces armées nigériennes et françaises. Trois autres jihadistes ont été interpellés dans cette même localité d’In Arabane, au sud de Ménaka et à proximité de la frontière avec le Niger, dans la zone dite des « Trois frontières ». « Un homme à moto et au comportement suspect a été repéré par un hélicoptère, précise l’état-major des armées à Jeune Afrique. Une action de combat a immédiatement été menée et a permis d’interpeller l’individu qui possédait une arme automatique, une lunette de vision nocturne, un gilet de combat, un téléphone et une radio. L’intéressé s’est rendu sans résister. » Originaire d’In Arabane, Abou Dardar est « un commandant de second rang de l’EIGS [l’État islamique au Grand Sahara], moins connu que certains cadres comme Abou Walid, mais très important au niveau local », précise Héni Nsaibia, chercheur au sein de l’Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled). Jeune Afrique
Le nouveau gouvernement malien s’est fixé une myriade de tâches en plus de celle, primordiale, d’organiser des élections en moins de neuf mois avant un retour des civils au pouvoir après deux putschs. Un cahier des charges nécessaire pour certains, intenable pour d’autres dans un pays en proie à la propagation jihadiste et à une multitude de maux. La préparation d’élections présidentielle et législatives arrive en tête de liste, pour les Maliens comme pour leurs partenaires étrangers. Les dirigeants des Etats ouest-africains qui se réunissent samedi au Ghana devraient insister sur le respect des échéances convenues. Après leur putsch d’août 2020, les colonels se sont engagés à une transition limitée à dix-huit mois avant de rendre les commandes aux civils. Le premier gouvernement qu’ils avaient mis en place avait fixé ces élections au 27 février 2022. Ils ont maintenu ce calendrier après un second coup d’Etat qui a évincé le président et le Premier ministre de transition fin mai. Plus de la moitié des dix-huit mois de transition s’est écoulée sans avancée majeure. AFP
Le procureur Richard Adou a requis mercredi la perpétuité contre l’ex-Premier ministre et ancien chef rebelle ivoirien Guillaume Soro, accusé de complot contre le pouvoir. Il a aussi réclamé la dissolution du mouvement Générations et peuples solidaires. Au terme d’un procès débuté le 19 mai, la prison à perpétuité a été requise par le procureur Richard Adou, mercredi 16 juin, devant le tribunal criminel d’Abidjan (Côte d’Ivoire) contre l’ex-Premier ministre Guillaume Soro, « pour atteinte à la sûreté nationale ». Guillaume Soro et 19 de ses partisans sont accusés de « complot », « tentative d’atteinte contre l’autorité de l’État » et « diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entraîné une atteinte au moral des populations ». Vingt ans de prison ont été requis contre Souleymane Kamagaté dit Soul to Soul, ex-chef du protocole de Guillaume Soro. Les mêmes réquisitions ont été prononcées contre son avocate et ancienne ministre Affoussy Bamba, et contre son responsable de la Communication Toure Moussa, tous deux en exil. France24 avec AFP
Pendant que le président Felix Tshisekedi poursuit sa tournée dans l’Est du pays pour évaluer les résultats de l’état de siège et des opérations de l’armée, le groupe d’experts des Nations unies a publié ce 16 juin son rapport final dont une large partie est consacrée au Nord-Kivu. Il fait notamment le bilan des opérations contre les ADF, un groupe rebelle islamiste à l’origine ougandais. Le groupe d’experts a interrogé plus de 140 personnes de tous horizons. Le groupe d’experts a refait l’organigramme des ADF et la topographie de leurs camps et il note que l’un et l’autre restent globalement les mêmes qu’avant les opérations de l’armée en 2019. Mais ces opérations ont permis, avec l’arrestation de plusieurs collaborateurs des ADF, selon les experts onusiens, de réduire leurs effectifs et de restreindre leurs chaînes d’approvisionnement. Des vidéos et photos récentes montrent que ces rebelles n’en restent pas moins bien armés. Ils disposent même de deux drones et utilisent de plus en plus d’engins explosifs artisanaux. Au moins 45 militaires et 12 civils en ont été victimes entre novembre et mars. RFI
Le groupe nigérian djihadiste Boko Haram a confirmé la mort de son leader historique, Abubakar Shekau, mort lors de combats avec le groupe rival Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Islamic State’s West Africa Province, Iswap), a annoncé Bakura Modu, dit Sahaba, le nouveau chef présumé, dans une vidéo envoyée mercredi 16 juin à l’AFP par des sources vérifiées. Sahaba, important commandant de Boko Haram connu par les experts pour être basé sur le lac Tchad, demande à « Allah de bénir l’âme de Shekau », mort « en martyr » et accuse le chef de l’Iswap, « Abu Musab Al-Barnawi, cet agresseur pervers », de l’avoir tué. Dans son message, prononcé en arabe et qui s’arrête de manière très abrupte au milieu d’une phrase sans raison apparente, celui qui se présente comme le nouveau chef de cette ancienne secte islamique transformée en mouvement djihadiste violent, appelle à se venger contre le groupe rival, qui a fait scission de Boko Haram en 2016. Le Monde avec AFP
Le gouvernement tunisien apparaît sur la défensive, mercredi 16 juin, et son chef Hichem Mechichi pourrait être entendu par une commission parlementaire jeudi ou vendredi, face à la poursuite de troubles nés en réaction à des violences policières présumées. Pour la huitième nuit consécutive, des échauffourées ont eu lieu mardi soir en banlieue de Tunis, a constaté un correspondant de l’AFP. Dans le quartier populaire d’Ettadhamen, de jeunes protestataires ont mis le feu à des pneus et lancé des pierres sur les forces de sécurité, qui ont riposté par quelques tirs de gaz lacrymogènes, selon la même source. Cela fait suite à la mort récente, dans des circonstances suspectes, d’un jeune après son interpellation, ainsi qu’à la diffusion d’une vidéo montrant un autre jeune humilié par ce qui semble être des policiers en civil. Dix ans après la révolution de 2011 qui avait chassé le régime policier de Zine El-Abidine Ben Ali, ces nouvelles exactions ont déclenché un tollé en Tunisie. Mercredi, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a indiqué à l’AFP qu’il comptait se constituer partie civile − avec des dizaines d’autres organisations de défense des droits humains − dans les enquêtes en cours. Ils ont également appelé à une manifestation de soutien aux victimes de violences policières vendredi. Le Monde avec AFP
En répondant à un appel de l’OMS pour évaluer son potentiel de production de vaccins, la Tunisie se positionne sur ce marché prometteur. Entretien avec Hechmi Louzir, directeur de l’Institut Pasteur de Tunis et président du comité opérationnel de vaccination. La pandémie de Covid-19 était au cœur de la visite de travail d’Hichem Mechichi à Genève, les 8 et 9 juin. Le chef du gouvernement tunisien a plaidé la cause de son pays auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin d’obtenir des doses de vaccins anti-Covid mais aussi d’accéder au marché prometteur de leur fabrication. Il s’est ainsi entretenu avec la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, qui s’est engagée à aider la Tunisie. La Tunisie a par ailleurs sollicité l’appui de l’OMS afin de bénéficier d’une assistance pour l’autorité nationale de réglementation du secteur, de projets de répartition aseptique de vaccins ou encore d’une plateforme de production de vaccins à ARN messager, comme l’explique Hechmi Louzir. Le directeur de l’Institut Pasteur de Tunis et président du comité opérationnel de vaccination était en effet membre de la délégation. Jeune Afrique
Au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, l’inflation portée par une forte augmentation des prix des biens alimentaires a fait basculer environ 7 millions de personnes de plus dans la pauvreté, affirme un rapport de la Banque mondiale publié mardi. La plus grande économie d’Afrique est entrée en 2020 en récession du fait de la pandémie et de la chute des prix du pétrole, sa principale ressource, avant de renouer avec une faible croissance début 2021. « En 2020, l’économie nigériane s’est moins rétrécie (-1,8%) que ce qui avait été prévu au début de la pandémie (-3,2%). Mais bien que la croissance ait repris, les prix ont continué d’augmenter rapidement, affectant sévèrement les ménages nigérians », explique ce rapport. « Pour la seule année 2020, la hausse des prix a poussé environ 7 millions de Nigérians sous le seuil de pauvreté », estime l’organisation financière, qui précise que « les prix des denrées alimentaires ont représenté plus de 60 % de l’augmentation totale de l’inflation ». Entre mars 2020 et mars 2021, les prix ont augmenté de 18,17% au Nigeria, selon le Bureau national des statistiques, soit le taux le plus important enregistré depuis quatre ans. AFP
La Guinée et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’apprêtent à annoncer samedi la fin de l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola réapparue il y a quelques mois dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, ont indiqué jeudi le ministre de la Santé Rémy Lamah et l’OMS. Le médecin général Lamah a mis en exergue la rapidité avec laquelle, si aucun nouveau cas n’est déclaré d’ici à samedi, les services de santé sont venus à bout de l’épidémie, officiellement annoncée en février, par rapport à celle qui avait éprouvé l’Afrique de l’Ouest de 2013 à 2016, la pire au monde depuis l’identification du virus en 1976. Depuis sa réapparition, Ebola a causé cinq décès, a-t-on appris auprès du bureau de l’OMS en Guinée; 23 cas de contamination ont été notifiés, dont 16 confirmés et 7 probables. Entre fin 2013 et 2016, Ebola avait tué plus de 11.300 personnes, principalement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, trois des pays les plus pauvres au monde, un bilan sous-évalué de l’aveu même de l’OMS à l’époque. Belga