L’importance de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (la Cour africaine) a été créée en 1998 par les membres de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) à l’issue de décennies de débats sur les moyens de mettre fin à l’impunité en Afrique, cristallisés par le génocide au Rwanda et la violence gratuite qui a marqué les guerres au Liberia et en Sierra Leone dans les années 1990. La mission de la Cour africaine est de protéger, promouvoir et défendre les droits de l’homme inscrits dans la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (la Charte africaine) de 1981, qui stipule dans son préambule que « la liberté, l’égalité, la justice et la dignité sont des objectifs essentiels pour la réalisation des aspirations légitimes des peuples africains ». … Ces normes ont été mises à rude épreuve ces dernières années avec le recul de la démocratie sur le continent et les signes croissants d’impunité de la part des États membres de l’UA. Il s’est avéré essentiel de disposer d’une voie de recours juridique, étant donné que, dans de nombreux contextes, les systèmes judiciaires nationaux sont soit cooptés, soit sous la mainmise des partis au pouvoir. Le moment est donc venu de faire le point sur la Cour africaine, son rôle, ses réalisations et les défis qu’elle doit encore relever. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
MSF appelle l’ONU et les organisations humanitaires à « revenir au Soudan »
Les agences de l’ONU et les ONG doivent revenir au Soudan en guerre pour aider la population confrontée à une crise humanitaire majeure, a déclaré mardi à l’AFP le président international de Médecins sans frontières (MSF). Un tiers des personnes blessées en 15 mois de guerre sont « des femmes et des enfants de moins de 10 ans », a ajouté Christos Christou, dont l’organisation aide les hôpitaux encore opérationnels dans le pays. Une guerre oppose depuis avril 2023 l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de bombardements aveugles de zones habitées dans ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes, selon l’ONU. Quelque 25,6 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, sont confrontées à « une insécurité alimentaire aiguë », a indiqué fin juin un rapport appuyé par l’ONU. TV5Monde
Soudan: les exactions du FSR ciblent les agriculteurs et accentuent les risques de famine
La guerre dévastatrice au Soudan a entamé son seizième mois, ce 15 juillet. Elle a causé, selon le Haut Comité des Réfugiés le déplacement de 10 millions de soudanais dont 8 millions à l’intérieur du pays. Parmi ces déplacés: des milliers d’agriculteurs qui ont été chassés de leurs terres, ce qui a pour conséquences de mettre en péril la récolte de deux précédentes saisons et aggrave la crainte de la famine qui menace ce pays de l’Afrique de l’Est. RFI
Kenya : ébranlées par la contestation, les autorités renouent avec la répression
Des étudiants, tenant un smartphone dans une main, une bouteille d’eau dans l’autre, baskets aux pieds et drapeau noué autour du cou, gisant sur l’asphalte du centre-ville de Nairobi, se vidant de leur sang. Les grandes manifestations au Kenya, fin juin, ne signent pas uniquement l’acte de naissance d’une nouvelle forme de mobilisation de la jeunesse locale. Elles ont aussi ramené le spectre de la violence d’Etat dans la rue kényane, une répression brutale que les plus jeunes pensaient révolue. Cinquante manifestants ont trouvé la mort lors de la mobilisation, selon la commission kényane des droits de l’homme, bien souvent sous les balles de la police et de l’armée, déployées dans la capitale kényane pour mater une génération Z intrépide. Elle demandait le retrait d’une loi de finances et la démission du gouvernement : elle a obtenu les deux, mais la répression a aussi fait 361 blessés graves, indique Hussein Khalid, directeur de l’ONG de défense des droits humains Haki Africa : « Il y a un service entier de l’hôpital de Nairobi rempli de jeunes gens blessés par balle, c’est inadmissible ! ». Le Monde
Guinée: condamnation internationale après l’arrestation des activistes Foniké Menguè et Billo Bah
En Guinée, cela fait une semaine que l’on est sans nouvelle de Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah. Les deux activistes du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) ont été enlevés mardi 9 juillet dans la soirée par des militaires lourdement armés, avant d’être envoyés vers une destination toujours inconnue à ce jour. En plus de la société civile et la classe politique guinéennes, des institutions et des figures politiques en Afrique et à l’international exigent leur libération. RFI
Afrique de l’Ouest : Interpol arrête 300 personnes liées au crime organisé
Dans le cadre d’une opération mondiale visant les groupes criminels organisés d’Afrique de l’Ouest sur les cinq continents, la police a arrêté 300 personnes, saisi trois millions de dollars et bloqué 720 comptes bancaires, a déclaré Interpol mardi. L’opération Jackal III, qui s’est déroulée du 10 avril au 3 juillet dans 21 pays, visait à lutter contre la fraude financière en ligne et les réseaux ouest-africains qui en sont à l’origine, a indiqué l’organisation dans un communiqué. « Le volume de la fraude financière provenant d’Afrique de l’Ouest est alarmant et en augmentation », a déclaré Isaac Oginni, directeur du Centre de lutte contre la criminalité financière et la corruption d’Interpol. « Les résultats de cette opération soulignent la nécessité absolue d’une collaboration internationale entre les services chargés de l’application de la loi pour lutter contre ces vastes réseaux criminels. » L’un des groupes visés était Black Axe, l’un des réseaux criminels les plus importants d’Afrique de l’Ouest. Black Axe opère dans les domaines de la cyberfraude, de la traite des êtres humains et du trafic de stupéfiants, et est responsable de crimes violents en Afrique et dans le monde, a ajouté l’agence. AfricaNews/AP
Législatives au Rwanda: le FPR largement majoritaire selon des résultats partiels
Au Rwanda, les résultats partiels des élections législatives sont tombés dans la nuit de mardi à mercredi… Après la victoire écrasante à plus de 99 % des suffrages de Paul Kagame, annoncée dès lundi soir, quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, le scrutin majoritaire des législatives conforte l’hégémonie du parti présidentiel. RFI
Au Cameroun, la consommation de drogue est en hausse
La consommation de drogue au Cameroun laisse entrevoir des prévalences en hausse. 68% des sujets concernés par la drogue sont scolarisés a révélé le ministre de la Santé publique lors de la présentation du plan stratégique national de lutte contre les drogues au cours des 6 prochaines années. En 2023, les centres de soins, d’accompagnement et de prévention de la dépendance ont reçu 2057 patients dont 1125 nouveaux cas, selon le ministère de la Santé publique. De nombreux cas ont été enregistrés dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où sévissent des crises sécuritaires.… La tranche d’âge des 19-32 ans est la plus exposée et 87% des personnes sujettes à la consommation des drogues résident en milieu urbain et font face parfois a des préjugés. VOA
RDC : 3 ONG nationales appellent à la vigilance de la population sur l’exécution du contrat SICOMINES
Les ONG LICOCO, ODEP et ASADHO s’érigent en défenseurs et surveillants du contrat SICOMINES (la Sino-Congolaise des Mines) pour, disent-elles, le bien-être des Congolais. D’un montant de 324 millions de dollars par an, le 5eme avenant dudit contrat concerne la construction des infrastructures notamment routières en RDC. A cet effet, les trois organisations de la société civile ont, au cours d’une conférence débat ce mardi 16 juillet au musée national à Kinshasa, sensibilisé des étudiants, des jeunes et d’autres ONG pour le suivi et le contrôle citoyen de cet avenant. Selon le président de l’ASADHO, l’Association africaine de défense des droits de l’Homme, il y a plusieurs défis sur lesquels la population doit veiller pour l’exécution correcte du contrat, entre autres la transparence dans l’utilisation des fonds, la qualité des routes, la participation des ONG et des communautés impactées, le respect des normes dans la construction des infrastructures, etc. Radio Okapi
Tunisie : une élection présidentielle sous haute tension
Alors que la Tunisie se prépare à une élection présidentielle charnière, la participation de candidats emprisonnés ou en exil renforce le climat de méfiance et d’incertitude. À l’approche de l’élection présidentielle prévue pour le 6 octobre prochain, la Tunisie se trouve dans une situation politique complexe et tendue. Le président en exercice, Kaïs Saïed, n’a pas encore officialisé sa candidature pour un second mandat, mais les conditions entourant cette élection suscitent déjà de vives critiques et des inquiétudes quant à son équité. Selon les chiffres de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE), 58 candidats potentiels ont entamé les démarches pour déposer leur dossier de candidature entre le 29 juillet et le 6 août.… Parmi les prétendants à la présidence, nombreux sont ceux qui se trouvent actuellement en prison, recherchés par les autorités, ou en exil. Cette situation soulève des questions sur la possibilité pour ces opposants politiques de mener une campagne électorale libre et équitable. En effet, tant qu’ils n’ont pas été jugés, ces candidats peuvent théoriquement se présenter, mais leurs conditions de détention ou de fuite compliquent grandement leur participation active au processus électoral. APA
Algérie : Pourquoi Abdelmadjid Tebboune a signé un décret offrant un contrôle militaire sur les administrations publiques et civiles ?
Selon les analystes, pour rester en poste, le président Abdelmadjid Tebboune sans réel pouvoir, s’est plié à la volonté de Chengriha et ses généraux. Officiellement candidat à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre, le président Tebboune est perçu comme incapable de prendre des décisions indépendantes, à cause du scandale impliquant son fils dans le trafic de cocaïne. Abdelmadjid Tebboune a signé un décret présidentiel, le Décret n° 24-218 du 27 juin 2024, permettant aux dirigeants militaires d’occuper des postes à la tête des administrations publiques et civiles. Ce décret précise les conditions et modalités pour que les militaires de carrière et les contractuels puissent être détachés auprès de ces administrations, tout en conservant leur statut, leurs droits, leurs avantages et leurs prérogatives au sein de l’Armée. Les experts confirment que l’Algérie, sous le régime du président Tebboune, est dominée par un régime militaire totalitaire dirigé par le général Saïd Chengriha, chef de l’état-major de l’armée nationale populaire (ANP). Ce régime militarisé réprime la population et monopolise les secteurs économiques vitaux, empêchant ainsi tout développement et toute liberté. Les militaires contrôlent les principaux secteurs économiques du pays, enrichissant l’élite dirigeante au détriment du peuple. Sahel Intelligence
Maurice: la nouvelle agence anti-corruption contestée en justice
À Maurice, le directeur des Poursuites Publiques a saisi la Cour suprême contre la nouvelle agence anti-corruption, la Financial Crime Commission. Il affirme que les pouvoirs de cette agence sont inconstitutionnels et violent le principe de séparation des pouvoirs. Cette contestation survient alors que la presse et la population s’inquiètent des risques d’abus de pouvoir, le chef de l’agence étant nommé par le Premier ministre. RFI
Libye : plus de 20 corps découverts dans une fosse commune à Syrte
Une fosse commune contenant deux douzaines de corps non identifiés a été découverte dans la ville côtière de Syrte, autrefois contrôlée par le groupe État islamique, a déclaré lundi une agence gouvernementale libyenne. L’Autorité nationale pour la recherche et l’identification des personnes disparues a déclaré que son équipe avait récupéré 17 des 24 corps trouvés sous des bâtiments détruits dans le quartier d’al-Kambo à Syrte, à environ 450 km à l’est de la capitale, Tripoli. Aucun détail n’a été fourni quant à la date potentielle de création de la fosse commune. Cependant, la ville de Syrte a été un bastion de l’EI pendant plusieurs années jusqu’à ce que les militants soient expulsés en décembre 2016 par les forces soutenues par les États-Unis dans l’ouest de la Libye. L’EI a exploité les troubles en Libye après le soulèvement de 2011 qui a mis fin au règne de Mouammar Kadhafi qui durait depuis quatre décennies. AfricaNews/AP
Canaries : une route d’exil moins contrôlée mais plus périlleuse
[Vidéo] Malgré les risques de la traversée, de plus en plus de personnes tentent de rejoindre les Canaries. Mais une fois arrivés sur l’archipel, les candidats à l’exil sont confrontés à des blocages administratifs qui les empêche d’obtenir leurs papiers et de travailler, les obligeant à vivre dans la rue. TV5Monde
Afrique du Sud : Zuma en passe d’être expulsé de l’ANC
L’ancien président sud-africain Jacob Zuma devrait faire l’objet d’une audience disciplinaire du Congrès national africain (ANC) mercredi, après avoir fait campagne contre l’organisation qu’il a autrefois dirigée en tant que chef d’un nouveau parti politique lors des élections nationales de mai. Cette audience pourrait conduire à l’exclusion de M. Zuma, 82 ans, de l’ANC, qu’il a rejoint à la fin des années 1950, alors qu’il s’agissait d’un mouvement de libération luttant contre le système de l’apartheid, régi par une minorité blanche. M. Zuma a été contraint de quitter ses fonctions de président sud-africain en 2018 à la suite d’allégations de corruption et a été mêlé à une querelle politique depuis lors avec le président Cyril Ramaphosa, qui l’a remplacé à la tête du parti et du pays. AfricaNews/AP