Revue de presse du 17 juillet 2023

Niger : 7 morts dont 2 terroristes tués (nouveau bilan de l’armée)
Le bilan de l’attaque terroriste du vendredi 14 juillet 2023, sur le tronçon Torodi-Makalondi (Tillabéri), contre un détachement de la gendarmerie nationale en mission d’escorte de convoi, fait état de 7 morts dont 4 civils, un gendarme et 2 terroristes. Le communiqué de l’état-major des armées du Niger fait également état de 19 blessés et d’importants matériels saisis. Le chef d’état-major des armées exprime, au nom du président de la République, sa profonde tristesse envers les familles des personnes décédées et adresse ses vœux de rétablissement rapide aux blessés. Il renouvelle également ses félicitations et ses encouragements aux Forces de défense et de sécurité, qui démontrent sans relâche leur dévouement et leur résolution dans leur mission de défense du pays, conclut le communiqué. Sahel-Intelligence

Soudan : un enfant sur deux en besoin d’aide humanitaire urgente
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a indiqué que depuis les combats entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces d’intervention rapide (RSF) au Soudan, environ 1,5 million d’enfants vivent loin de chez eux. Depuis le 15 avril, date du déclenchement des affrontements, l’UNICEF Soudan a distribué des fournitures sanitaires à plus de 3 millions d’enfants et de femmes et de l’eau potable à 1.4 millions de personnes. Alors que le conflit en cours ne montre aucun signe de désescalade, la crise humanitaire s’aggrave dans le pays. Selon un rapport des Nations Unies, un enfant sur deux au Soudan soit 13.6 millions d’enfants, a un besoin urgent d’aide humanitaire. AfricaNews

Conflit au Soudan : « J’ai vu des corps jetés dans un charnier au Darfour »
Maalim est traumatisé par ce qu’il a vu dans la région du Darfour, à l’ouest du Soudan, avant de se réfugier au Tchad. « Si les personnes avec lesquelles j’ai travaillé savent que je vous ai montré ces photos et ces vidéos, ou même que je les ai filmées, je suis un homme mort », me dit-il en sortant son téléphone pour me montrer des images poignantes de cadavres éparpillés dans la ville d’El Geneina. Nous avons changé son nom pour sa sécurité. Avant de quitter le pays, il faisait partie d’un groupe de personnes chargées de retirer les cadavres des rues et de les enterrer dans des fosses communes. Depuis le mois d’avril, le Soudan est secoué par de violentes batailles entre les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) et l’armée, les combats les plus violents se déroulant au Darfour, d’où les RSF sont originaires. Les photos montrent des dizaines de cadavres, certains recouverts de couvertures et de vêtements, d’autres gonflés et déjà en décomposition. Maalim a également montré des photos de bâtiments d’organisations humanitaires, qui ont été détruits et pillés. BBC

Centrafrique: l’opposition brave l’interdiction et manifeste dans le calme contre le référendum
Le bloc du BRDC, qui rassemble les principaux leaders de l’opposition, a manifesté dans les rues de Bangui vendredi 14 juillet matin malgré l’interdiction du gouvernement. Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique avait justifié la mesure, en raison de son « caractère subversif » et de la « situation sécuritaire ». Les adversaires du président Faustin-Archange Touadéra dénoncent toujours le référendum pour une nouvelle constitution, prévu pour le 30 juillet, et accusent le chef de l’État de vouloir s’attribuer une présidence à vie. RFI

Centrafrique : arrivée de nouveaux mercenaires de Wagner en prévision du référendum constitutionnel
Début juillet, plusieurs sources avaient affirmé que des combattants du groupe privé de sécurité russe quittaient le pays, une information fermement démentie par Bangui. Plusieurs centaines de combattants « expérimentés » de Wagner sont arrivés en Centrafrique pour « assurer la sécurité » en prévision du référendum du 30 juillet, a indiqué dimanche 16 juillet un groupe lié à la formation paramilitaire russe. « Un autre avion est arrivé à Bangui avec des instructeurs pour travailler en Centrafrique. La rotation prévue se poursuit. Plusieurs centaines de professionnels expérimentés de la société Wagner rejoignent l’équipe travaillant en Centrafrique », a déclaré sur Telegram la Communauté des officiers pour la sécurité internationale (COSI). « Les instructeurs russes continueront d’aider les militaires des forces armées centrafricaines et les forces de l’ordre de Centrafrique à assurer la sécurité en prévision du référendum constitutionnel prévu le 30 juillet », précise le communiqué. Le Monde

RDC : 11 corps retrouvés après les combats M23-Wazalendo à Bwito
Au moins 11 corps sans vie ont été retrouvés, dimanche 16 juillet, sur la colline de Rubona, chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru, après les combats entre M23 et les Maï-Maï Wazalendo. C’est après le retrait des rebelles du centre de Bukombo, qu’ils auraient contrôlé à l’issu de ces derniers combats, que ces corps sont retrouvés ce dimanche dans la matinée, indiquent les sources de la société civile du groupement de Bukombo. Ces sources supposent que ces civils feraient partie de jeunes réquisitionnés pour transporter les bagages des rebelles depuis les villages de Kojo, Kijugu, groupement de Tongo, ainsi que Kahembe, groupement de Bukombo. Des villages ayant été successivement occupés par les rebelles M23 pendant les trois jours des combats. Les mêmes sources parlent aussi du village Kashovu, du groupement Bukombo qui aurait été incendié complètement pendant les mêmes affrontements. Radio Okapi

Assassinat d’un opposant en RDC: Kinshasa ouvert à des « expertises » extérieures
Le gouvernement de la République démocratique du Congo se dit ouvert à toute « expertise » extérieure, notamment belge et sud-africaine, dans l’enquête sur l’assassinat d’un opposant, qui a ajouté à la tension politique à quelques mois des élections, a-t-on appris samedi de source officielle. Durant le Conseil des ministres de vendredi, le président Félix Tshisekedi a fait observer une minute de silence et condamné « le crime odieux qui a ôté la vie » à Chérubin Okende, dont le corps criblé de balles a été découvert dans sa voiture jeudi à Kinshasa. « J’appelle (…) la justice, dans son impartialité et son indépendance, à faire toute la lumière sur cette ignoble affaire », a déclaré le chef de l’Etat, selon le compte rendu du Conseil lu par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya. VOA/AFP

RDC: le parti d’Okende exige des expertises extérieures
Ensemble pour la République est prêt à financer des enquêteurs étrangers pour faire la lumière sur l’assassinat de son porte-parole et député national. Les deux suspects déjà en garde à vue et auditionnés par la police sont le garde du corps et le chauffeur de Chérubin Okende. Pour faire la lumière sur les circonstances de la disparition du député national plusieurs heures avant la découverte de son corps, le gouvernement a sollicité l’aide d’enquêteurs belges et sud-africains. Mais pour Ensemble pour la République, pas question « de se limiter simplement à la Belgique et à l’Afrique du Sud. Nous pensons qu’il serait souhaitable qu’on associe la France, les États-Unis mais aussi les Britanniques », insiste Francis Kalombo, le porte-parole adjoint du parti qui craint toute manipulation de preuves. Le parti de Moïse Katumbi est même « prêt à financer l’expertise dont le gouvernement congolais a besoin. Et d’ailleurs nous avons déjà contacté des cabinets d’avocats aux États-Unis pour que des satellites américains puissent pister le véhicule », ajoute Francis Kalombo. Les enquêteurs étrangers devront toutefois travailler en collaboration avec leurs collègues congolais et tout sera coordonné par le parquet général de la RDC. DW

La Russie se retire de l’accord céréalier de la Mer Noire
La Russie a suspendu lundi à un accord de guerre qui permet l’acheminement de céréales de l’Ukraine vers des pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé que cette suspension durerait jusqu’à ce que les demandes d’acheminement des produits agricoles russes vers le monde soient satisfaites. Le pays s’étant plaint que les restrictions en matière de transport maritime et d’assurance ont entravé ses exportations de denrées alimentaires et d’engrais, qui sont également essentielles à la chaîne alimentaire mondiale. L’accord conclu l’été dernier entre les Nations unies et la Turquie pour permettre aux denrées alimentaires de quitter la région de la mer Noire après l’invasion de son voisin par la Russie, il y a près d’un an et demi, a pris fin. Cet accord garantissait que les navires ne seraient pas attaqués à l’entrée et à la sortie des ports ukrainiens. L’accord a été renouvelé pour 60 jours en mai, malgré le refus de Moscou. Ces derniers mois, la quantité de nourriture expédiée et le nombre de navires quittant l’Ukraine ont chuté, la Russie étant accusée d’empêcher la participation de navires supplémentaires. AfricaNews/AP

L’opposant sénégalais Sonko investi candidat à la présidentielle
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a été investi candidat à l’élection présidentielle de 2024, a annoncé vendredi son parti, en dépit de l’éligibilité incertaine de M. Sonko et peu après l’interdiction d’un meeting prévu samedi à Dakar pour officialiser cette candidature. M. Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible en l’état, selon ses avocats et des juristes. L’opposant a, par ailleurs, été le 8 mai condamné à six mois de prison avec sursis lors d’un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle. Mais il n’a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême. M. Sonko doit s’exprimer vendredi, selon son parti. Il est bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, « séquestré » selon lui, depuis le 28 mai. VOA/AFP

Sénégal : un mandat d’arrêt international lancé contre l’avocat français Juan Branco
Juan Branco, avocat français de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par le Sénégal. La justice du pays l’a annoncé vendredi pour des « crimes et délits » en lien avec les troubles survenus début juin au Sénégal. « Après avoir reçu la compilation des déclarations, des écrits et des posts » de l’avocat, « il a été relevé des éléments qui, manifestement, sont de nature à engager sa responsabilité pénale », affirme un communiqué du parquet, transmis vendredi à l’AFP, annonçant « l’ouverture d’une information judiciaire ». En outre, « un mandat d’arrêt a été requis à son encontre », ajoute le texte. Juan Branco avait annoncé le 22 juin avoir déposé une plainte en France et une demande d’enquête à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre le président sénégalais Macky Sall pour « crimes contre l’humanité », après les pires troubles qu’ait connu début juin le Sénégal depuis des années. Le Point

Libye : expulsés de Tunisie, le calvaire des migrants dans le désert
Des gardes-frontières libyens ont secouru des dizaines de migrants subsahariens déposés, selon eux, par les autorités tunisiennes dans une zone désertique à la frontière entre les deux pays. Quelques gouttes d’eau sur la tête, et une gorgée pour tenter d’étancher sa soif. A quelques encablures, une femme a droit aussi au précieux liquide. Ces infortunés font partie de migrants africains chassés de Sfax, après les affrontements ayant coûté la vie à un Tunisien le 3 juillet et conduits dans ces zones inhospitalières près de la Libye à l’est et l’Algérie à l’ouest sous une température dépassant les 40 degrés. AfricaNews

La Tunisie et l’Union européenne signent un partenariat sur l’économie et la politique migratoire
La présidente de la Commission européenne s’est réjouie d’un accord destiné à « investir dans une prospérité partagée », évoquant cinq piliers dont l’immigration irrégulière. La Tunisie est un point de départ pour des milliers de migrants vers l’Europe. L’Union européenne (UE) et la Tunisie ont signé dimanche 16 juillet à Tunis un protocole d’accord pour un « partenariat stratégique complet » portant sur la lutte contre l’immigration irrégulière, les énergies renouvelables et le développement économique de ce pays du Maghreb. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est réjouie d’un accord destiné à « investir dans une prospérité partagée », évoquant « cinq piliers », dont les questions migratoires. Ces cinq piliers sont « la stabilité macroéconomique, le commerce et les investissements, la transition énergétique verte, le rapprochement entre les peuples, la migration et la mobilité », précise la Commission dans un communiqué. La Tunisie est un point de départ pour des milliers de migrants qui traversent la Méditerranée vers l’Europe. Les chefs de gouvernement italien, Giorgia Meloni, et néerlandais, Mark Rutte, accompagnaient la dirigeante européenne après une première visite il y a un mois, pendant laquelle ils avaient proposé ce partenariat. Le Monde

De l’héritage soviétique aux réseaux sociaux, comment la Russie s’est implantée en Afrique
Le 2e sommet Russie-Afrique se tiendra les 27 et 28 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg. Vladimir Poutine y a convié l’ensemble des chefs d’État et de gouvernements du continent. Son objectif, ouvertement affiché, renforcer le partenariat entre Moscou et le continent, avec en ligne de mire un accès privilégié à ses ressources. Toute cette semaine, RFI vous propose une série de reportages intitulée Influences russes en Afrique pour tenter de mieux comprendre comment la Russie, au fil des années, est parvenue à s’implanter dans ce qui était, il y a encore 10 ans, le pré carré des puissances occidentales. Lorsque l’on évoque aujourd’hui la présence russe en Afrique, le groupe paramilitaire Wagner et son ancien son chef Evgneni Prigojine – fidèle parmi les fidèles de Vladimir Poutine, devenu persona non grata auprès du Kremlin après sa tentative avortée il y a 3 semaines de marcher sur Moscou – s’imposent dans tous les esprits. Pourtant cette tentative de la Russie de faire main basse sur le continent ne date pas d’aujourd’hui. Déjà dans les années 1960, du temps de l’Union soviétique, en pleine guerre froide, l’URSS avait bien saisi, sous Nikita Khrouchtchev, tout l’enjeu qu’il y avait à se poser en soutien des pays africains, en quête d’indépendance, contre l’Occident. Mais depuis, le bloc de l’Est s’est effondré, et l’intérêt pour le continent s’est érodé. La nouvelle Russie en sera largement absente jusqu’au retour opéré ces dernières années avec un discours qui s’appuie très largement sur ce narratif soviétique, tout à la gloire de Moscou. RFI

Une Union africaine autosuffisante et forte est-ce possible ?
Une Union africaine forte et autonome : c’est le souhait du président kényan. Dimanche, à Nairobi, William Ruto a appelé à réformer cette organisation vieille de 60 ans mais dont l’efficacité est très souvent mise en cause. Si l’Afrique veut bâtir une solide intégration avec notamment la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale, elle doit s’autofinancer : le mouvement panafricain a toujours été axé sur la souveraineté et l’action. D’abord et avant tout, la dépendance chronique, même à l’égard de partenaires bien intentionnés, est tout à fait incompatible avec l’aspiration à l’indépendance, à la souveraineté et à l’action. C’est pourquoi je pense que nous devons prendre au sérieux les recommandations qui ont été faites pour faire de notre organisation une organisation autonome et une organisation financée par nous-mêmes. À la clôture de la 5e réunion de coordination semestrielle entre l’Union africaine, les responsables des Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux, William Ruto a également réitéré la nécessité d’une réforme de l’architecture financière mondiale alors que le continent fait face à une dette colossale et aux effets du changement climatique. AfricaNews