Revue de Presse du 17 juillet 2020

Sahel : « une coalition citoyenne » pour dépasser la réponse purement militaire

Une vingtaine d’organisations de pays du Sahel ont lancé ce jeudi une coalition citoyenne appelant à faire entendre la voix de la société civile et dépasser la réponse purement militaire face à la crise qui touche la région. « Les moyens militaires n’ont pas permis jusqu’alors d’assurer la protection de toutes les populations sans discrimination et ont même conduit à de nombreux abus contre des civils. Ils n’apportent pas en eux-mêmes une solution aux conflits du Sahel », soulignent les organisations dans une déclaration. Dans cette « Coalition citoyenne pour le Sahel », on retrouve notamment des organisations de défense des droits de l’Homme, des associations de femmes, des réseaux de juristes issus du Mali, du Niger, du Burkina Faso ou encore du Tchad. Elles sont soutenues par plusieurs organisations internationales comme Action contre la Faim (ACF), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) ou Médecins du Monde. Belga

Les experts de la Cédéao au Mali redoublent d’efforts pour trouver une issue à la crise

La mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) poursuit ses consultations à Bamako pour aider à trouver une issue à la grave crise politiques. Scindés en deux, des experts de la mission s’occupent du volet politique de la crise et d’autres du volet « élections », qui ont pour mission de régler le sujet des députés recalés par la Cour constitutionnelle. … Le groupe des experts de la Cédéao chargé de plancher sur les résultats des législatives contestés dans des communes a avancé sur le dossier. Les constitutionnalistes de l’organisation sous-régionale n’ont même plus jugé nécessaire d’écouter les députés recalés par la défunte Cour constitutionnelle du Mali. « Nous sommes assez imprégné du sujet », confie l’un d’eux. Une solution serait donc sur le point d’être trouvée pour « remettre les 30 députés recalés par la Cour dans leurs droits ». RFI

Rose Christiane Raponda prend les rênes de l’exécutif gabonais

Au Gabon, un peu à la surprise générale, le président Ali Bongo a nommé par décret Rose Christiane Ossoukaka Raponda au poste de Premier ministre. C’est la toute première femme promue à ce poste, 60 ans après l’indépendance du pays. Qui est cette femme appelée à diriger le gouvernement gabonais dans ce contexte de crise? Rose Christiane Ossouka Raponda, 56 ans, n’est pas une inconnue au Gabon. Première femme nommée chef du gouvernement, elle était aussi devenue en 2014 la première femme élue maire de Libreville. Les caisses de l’hôtel de ville étaient pleines quand elle a quitté ses fonctions, rappelée au gouvernement par Ali Bongo en janvier 2019 comme ministre de la Défense, poste qu’elle occupait jusqu’à ce jour. RFI

Les mercenaires russes du groupe Wagner auraient posé des mines autour de Tripoli (Africom)

Des mercenaires russes du groupe Wagner auraient posé des mines dans la région de Tripoli, la capitale libyenne. Ces mercenaires auraient ainsi violé l’embargo des Nations unies sur les armes pour la Libye. Ces accusations émanent de l’Africom, le commandement américain pour l’Afrique, qui affirme détenir des « preuves claires » de ce qu’il avance. Ces preuves, que les Américains prétendent détenir, ce sont des photos. Ces clichés montreraient que le groupe Wagner aurait posé depuis la mi-juin, des mines antipersonnel et des « pièges » explosifs autour de Tripoli. L’Africom dénonce « un mépris total pour la sûreté et la sécurité des Libyens », arguant que les mines terrestres ainsi disséminées provoquent des « souffrances inutiles » et « la mort de civils innocents ». DW

L’armée du Nigeria face à une «épidémie» de démissions de soldats

Au moins 380 militaires ont collectivement décidé de quitter leurs postes au début du mois. L’Assemblée nationale du Nigeria va ouvrir une enquête parlementaire pour comprendre les « démissions de masse » dans l’armée. Le moral est au plus bas et les voix s’élèvent de plus en plus dans les rangs de l’armée. Depuis quelques mois, plusieurs militaires nigérians dénoncent ouvertement le manque d’équipement, la solde trop faible, ou encore la corruption des officiers supérieurs. Une certaine démotivation serait donc à l’origine de leur départ. Autre raison de la colère : la gestion des opérations contre les groupes jihadistes comme Boko Haram. Dans une vidéo virale le mois dernier, un soldat de première classe tire à boulets rouges sur Tukur Buratai, le chef d’état-major nigérian. Le soldat le tient pour responsable des attaques incessantes contre les convois militaires. Rien que ce mois-ci, au moins quarante-cinq fantassins sont morts dans trois attaques terroristes au nord-est du Nigeria. RFI

Togo : un mandat d’arrêt international émis contre l’opposant Agbéyomé Kodjo

La justice togolaise a émis un mandat d’arrêt international contre Agbéyomé Kodjo, arrivé deuxième à la présidentielle de février remportée par le chef de l’État sortant, Faure Essozimna Gnassingbé. L’opposant vit désormais dans la « clandestinité au Togo ». L’opposant avait refusé de se présenter à une convocation de la justice le 10 juillet, assurant dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux qu’il « craignait pour sa vie ».  … Le procureur de la République du Togo, Essolissam Poyodi, a confirmé qu’un « mandat d’arrêt international » avait été lancé à l’encontre de l’opposant depuis cette date. Il reste depuis introuvable, mais il assuré, dans un message envoyé à l’AFP, être resté au Togo « dans la clandestinité », car sa vie « est en danger ». L’opposant est placé sous contrôle judiciaire depuis le 24 avril, après avoir passé quatre jours à la gendarmerie nationale. Le doyen des juges d’instruction lui avait interdit de quitter le Togo sans autorisation. Jeune Afrique avec AFP

RDC : Felix Tshisekedi appelle « au calme et au rassemblement » au sein de la coalition du pouvoir

Le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi a lancé ce jeudi un appel « au calme et au rassemblement » au sein de la coalition au pouvoir à Kinshasa. « La démarche du président que je suis est celle d’appeler toujours au calme et au rassemblement […]. Nous n’allons pas vers une rupture de la coalition », a déclaré le président Tshisekedi lors d’une conférence de presse à Brazzaville où il a effectué une brève visite. … Tshisekedi a également évoqué le conflit frontalier entre son pays et la Zambie. « Nous n’avons jamais compris l’attitude de la Zambie avec qui nous avons eu d’ailleurs plusieurs explications », a affirmé le président Tshisekedi. … « On va dire que la situation est calme en attendant que la SADC (Communauté des Etats de l’Afrique australe) nous aide à retracer les frontières qui datent de l’époque coloniale et à nous débarrasser définitivement de ce problème », a-t-il ajouté. AFP

Interdiction d’une marche de soutien à l’évacuation de l’opposant Mokoko à Brazzaville

Le président Sassou Nguesso a estimé début mai qu’il n’y avait « pas de raison » de libérer les opposants.Les autorités de Brazzaville ont interdit jeudi une marche pacifique organisée par la société civile pour réclamer l’évacuation sanitaire de l’opposant emprisonné Jean Marie Michel Mokoko. Selon un arrêté de la préfecture dont l’AFP a obtenu copie « la marche a été interdite pour risque élevé de propagation du coronavirus ». La marche devrait partir du siège de l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) au ministère de la Justice, près du palais présidentiel, sur plus de 3 kilomètres, selon les organisateurs. »C’est une raison farfelue », a dénoncé Trésor Nzila directeur exécutif de l’OCDH. AFP/VOA

Éthiopie: première audience pour l’activiste oromo Jawar Mohammed

La police dit avoir mis pas moins d’une quinzaine d’équipes sur le coup. Plus d’une quarantaine de témoins auraient été entendus. D’après les enquêteurs, le jour de l’enterrement du chanteur, Jawar Mohammed aurait donné des ordres pour empêcher le cercueil de rejoindre sa ville natale où devait avoir lieu l’inhumation, et pour que le corbillard revienne à Addis Abeba. Dans la capitale, une foule en possession du cadavre, et contrôlée par l’opposant, aurait tenté de forcer les bureaux du Parti de la Prospérité, le mouvement du Premier ministre. La manœuvre aurait entraîné la mort d’un agent. Les policiers disent avoir des preuves d’appels téléphoniques passés par Jawar Mohammed en divers endroits de la région Oromia pour inciter la population à se soulever. Enfin, des armes saisies lors de la vague d’arrestation appartiendraient à l’activiste. RFI

La côte ouest-africaine devient une zone d’insécurité

La côte ouest-africaine devient de plus en plus une route dangereuse pour la navigation commerciale. Un rapport du Bureau maritime international de la CPI a montré que plus de 90 % des enlèvements maritimes mondiaux ont lieu dans cette zone. 77 marins ont été kidnappés contre rançon entre janvier et juin 2020, la majorité d’entre eux dans le Golfe de Guinée au large de l’Afrique de l’Ouest. Selon le dernier rapport du Bureau maritime international sur la piraterie, les attaques contre les navires commerciaux et les enlèvements de membres d’équipage sont en augmentation ces derniers temps dans la région. En revanche, les détournements sont à leur plus bas niveau depuis 1993. Le rapport montre que la piraterie et les vols à main armée ont également augmenté au cours du deuxième trimestre 2020, passant à 98 contre 78 au deuxième trimestre 2019. BBC

RDC : les cas d’Ebola dans la province de l’Equateur augmentent et dépassent la précédente épidémie (OMS)

L’épidémie de virus Ebola dans la province de l’Équateur en République démocratique du Congo (RDC) continue de s’étendre, suscitant une profonde inquiétude alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires sont confrontés à un grave déficit de financement. Les cas confirmés dans cette province du nord-ouest de la RDC ont maintenant dépassé le nombre total enregistré lors de l’épidémie précédente en 2018. L’épidémie en cours, la onzième de la RDC, a été déclarée le 1er juin 2020 après qu’un groupe de cas a été détecté dans la région de Mbandaka, dans la province de l’Équateur. L’épidémie s’est depuis étendue à six zones sanitaires, avec 56 cas enregistrés. La ville de Mbandaka et ses environs ont également été le foyer de la neuvième épidémie d’Ebola du pays qui a duré de mai à juillet 2018 et dans laquelle 54 cas avaient été confirmés. ONU Info

Au coeur du Nigeria, le combat du Pr Happi contre les épidémies et pour l’Afrique

Dans le secteur de la recherche, le professeur Christian Happi a gagné le respect pour sa lutte contre les épidémies. Désormais, il veut hisser une nouvelle génération de chercheurs africains car « tant que l’Afrique manquera de contribution intellectuelle, on lui dira toujours ce qu’elle doit faire ». Et ce biologiste moléculaire, grandi au Cameroun et passé par Harvard avant de rentrer sur le continent, déteste qu’on lui dise ce qu’il a à faire.  « Je veux développer des solutions simples et peu coûteuses, adaptées à l’Afrique et à notre environnement », martèle-t-il dans son bureau décoré de nombreux diplômes, récompenses scientifiques et photos de famille. A 52 ans, Christian Happi lutte contre les épidémies qui ravagent l’Afrique et pour transmettre son savoir sur le continent: deux combats essentiels en ces temps de pandémie du nouveau coronavirus, pour lequel il a déjà développé un test à bas coût. AFP