Revue de Presse du 17 janvier 2020

Mali: au moins 14 civils tués dans un village peul du Centre
Au moins 14 civils ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi dans un village peul du centre du Mali, selon des sources concordantes. Sinda est une petite localité située à une dizaine de kilomètres de la ville de Douentza. C’est dans ce village habité essentiellement par des Peuls, que ce jeudi, peu avant 1 heure du matin, des hommes armés sont arrivés. Selon les témoins, ils se sont attaqués aux civils, avant de brûler des cases. L’attaque a fait au moins quatorze morts. « Une attaque effectivement attribuée aux Donzos, a eu lieu entre minuit et 3 heures du matin, explique à notre correspondant à BamakoAli Nouhoun Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali et parent de victimes. Il y a quinze morts au total. C’est uniquement des civils qui ont été tués, dont des Peuls et des Bellas.» Quatre membres de sa famille maternelle comptent parmi les victimes, raconte t-il. RFI

Quatre soldats nigérians tués dans une attaque jihadiste
Des combattants de la province de l’État islamique d’Afrique de l’Ouest (ISWAP), à bord de véhicules armés de mitrailleuses ont lancé mercredi une attaque au niveau d’un barrage militaire dans le village d’Auno, à 25 km de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno. « Les assaillants sont passés par la brousse qui longe la route, prenant les troupes par surprise », a précisé une source sécuritaire aux journalistes. « Les combattants ont ensuite incendié et pillé le village, avant de se replier », a-indiqué la même source sécuritaire. Auno est un village situé sur la route reliant Maiduguri et Damaturu, la capitale de l’État voisin de Yobe, victime de nombreuses attaques du groupe jihadiste. L’ISWAP est une branche du groupe Boko Haram, dont il s’est séparé en 2016. Le groupe a intensifié les attaques contre les militaires depuis le milieu de 2018. Ces attaques ont fait des dizaines, voire des centaines de morts parmi les troupes ou les milices anti-djihadistes. BBC

RDC: 9 morts après une attaque d’hommes armés à Mahagi
Neuf personnes, dont trois enfants ont été tués, d’autres blessées et plusieurs maisons incendiées, lors d’une attaque perpétrée jeudi 16 janvier par les hommes munis d’armes blanches dans le village d’Angolo, en chefferie des Anyals dans le territoire de Mahagi. Selon des sources coutumières locales, ces hommes armés non identifiés provenaient du territoire de Djugu et de Walendu Watsi en territoire de Mahagi. Ils ont incendié plus de 150 maisons dans le village Tokomeka. Ils ont également blessé par machette le commandant de la police de la localité d’Ali et l’ont dépouillé de son fusil. Ce dernier a été acheminé à l’hôpital de Ngote pour les soins. Ces assaillants, renseignent les mêmes sources, se sont ensuite rendus au village voisin de Djalasiga, où ils ont incendié plusieurs cases. … Selon le porte-parole des FARDC, le commandant du secteur opérationnel de l’Ituri, le général Civiri Amuli, est déjà sur place pour rétablir la sécurité. Il ajoute qu’un assaillant a été neutralisé et son arme récupérée par l’armée à Katanga. Radio Okapi

RDC : la police empêche une marche interdite de l’opposition
La police a empêché vendredi à Kinshasa une marche interdite en surveillant de près son instigateur, l’opposant et ex-candidat à l‘élection présidentielle Martin Fayulu, qui dénonce les massacres et la “balkanisation” dans l’est de la République démocratique du Congo. Une personne a été légèrement blessée à la tête par des policiers massivement présents qui ont dispersé la moindre tentative d’attroupement de plus de dix personnes en tirant quelques gaz lacrymogènes, a constaté l’AFP. “Ils m’ont confisqué l’argent. Je n‘étais même pas dans la marche”, a déclaré à l’AFP Jean-Paul, qui saignait au niveau de la tempe gauche après avoir été malmené par des policiers sur le boulevard Lumumba. … M. Fayulu revendique la victoire à l‘élection présidentielle du 30 décembre 2018. Il avait convoqué cette marche pour dénoncer les massacres des civils à Beni et la “balkanisation” supposée de l’est de la République démocratique du Congo, au bénéfice selon lui des pays voisins, à commencer par le Rwanda. AFP

Bénin : Deux morts suite à des affrontements avec les forces de sécurité dans le centre
Deux civils ont été tués et six policiers blessés lors de nouveaux affrontements qui ont éclaté mercredi entre les forces de l’ordre et des habitants de Savè, ville du centre du Bénin, fief de l’ancien président Boni Yayi, a annoncé jeudi un procureur béninois. « Au cours d’interpellations, aux environs de 10h00, des individus ont ouvert le feu sur les éléments de la police blessants grièvement six agents », a déclaré Adjima Kalifa Djimila, procureur au tribunal d’Abomey, lors d’une conférence de presse. « Les forces de sécurité ont fait usage de leurs armes à feu pour se dégager de cette situation », a-t-il affirmé, plaidant la légitime défense. « A la fin des opérations, il a été dénombré deux morts et des blessés parmi les suspects », a conclu le procureur. Des affrontements ont éclaté la semaine dernière dans cette petite commune, le fief de l’ancien chef de l’Etat Boni Yayi, principal adversaire du président Patrice Talon, suite à l’arrestation de l’un des meneurs présumés des manifestations post-électorales de juin dernier. VOA

La conférence de Berlin sur la paix en Libye se prépare
Une conférence internationale sur la Libye doit se tenir à Berlin sous l’égide des Nations unies, ce dimanche 19 janvier. Elle vise à relancer un processus de paix pour ce pays en crise depuis plusieurs années. Le chef du gouvernement libyen d’union nationale, Fayez el-Sarraj, et l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, devraient tous les deux être présents à ce rendez-vous en Allemagne. Fayez el-Sarraj l’a fait savoir ce jeudi 16 janvier. Et Khalifa Haftar est d’accord sur le principe, selon le ministre allemand des Affaires étrangères, qui l’a rencontré à Benghazi, en Libye. Il ajoute qu’il est prêt à respecter le cessez-le-feu. Une trêve est entrée en vigueur dimanche dernier, aux alentours de Tripoli, neuf mois après le lancement d’une offensive des troupes de l’homme fort de l’Est libyen vers la capitale. Cette rencontre prévue à Berlin dimanche, elle, se tiendra moins d’une semaine après celle de Moscou, organisée sous l’égide de la Russie et de la Turquie. Les deux protagonistes de la crise libyenne étaient présents, mais ne se sont pas vus. Un accord de cessez-le-feu a été signé par Fayez el-Sarraj, mais pas par le maréchal Haftar. RFI

La famine menace 45 millions de personnes en Afrique australe (ONU)
Un nombre record de 45 millions de personnes sont menacées par la famine dans les pays d’Afrique australe en raison de la sécheresse, des inondations et des difficultés économiques dans leurs pays, ont alerté jeudi les Nations unies. « Cette crise de la faim atteint des proportions jamais vues et nos observations sur le terrain montrent qu’elle va encore empirer », a averti dans un communiqué la responsable régionale du Programme alimentaire mondial (PAM), Lola Castro. Depuis cinq ans maintenant, toute la pointe sud du continent africain souffre d’un important déficit de pluies, aggravé par la répétition d’épisodes de l’anomalie climatique connue sous le nom de El Nino, qui pèsent sur les récoltes agricoles de ses seize pays, pour la plupart très pauvres. RTBF

Sud-Soudan: Washington met la pression sur Salva Kiir et Riek Machar
Salva Kiir et Riek Machar se sont vus pendant deux jours à Juba pour tenter de débloquer les négociations en vue d’un gouvernement d’union nationale. Initialement prévue en mai l’année dernière, la formation de ce gouvernement a déjà été reportée deux fois. Le nouveau délai expire le mois prochain. Et la pression monte alors que le sous-secrétaire d’État américain chargé des Affaires africaines, Tibor Nagy arrive dans la région. Il ne reste plus que cinq semaines au président Salva Kiir et son rival Riek Machar pour mettre sur pied un gouvernement d’union nationale. Et les rencontres s’accélèrent. Il faut dire que Washington commence à s’impatienter. Depuis la signature d’un accord de paix il y a un an et demi, le président Kiir et le leader du mouvement armé le SPLM ne parviennent pas à concrétiser certains points de cet accord de paix. Comme, par exemple, la création d’une armée unifiée, mais aussi le tracé des frontières, et le nombre d’États régionaux au sein du pays. RFI

La communauté internationale inactive face à la situation en Guinée
Le bras de fer se poursuit entre l’opposition et le pouvoir autour du projet de modification de la constitution. Face à cette crise, que peut la communauté internationale ? Certains n’y croient pas pour l’instant. Le mouvement de protestation de l’opposition est monté d’un cran lundi avec le lancement d’une mobilisation « massive » et « illimitée ». Un mouvement de protestation finalement suspendu après trois jours de contestation qui ont fait trois morts. Le Front national pour la défense de la Constitution, le collectif de partis, de syndicats et de membres de la société civile qui mène la contestation, dit viser à travers cette suspension le retour au calme pour l’enterrement des trois victimes de la semaine. Le Front veut aussi permettre aux Guinéens de se réapprovisionner en produits de consommation. Plusieurs personnes ont trouvé la mort depuis le lancement en octobre dernier de ces manifestations et la situation devient de plus en plus tendue dans le pays. DW

Gambie: des manifestants demandent le retour de l’ex-président Yahya Jammeh
Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis en périphérie de la capitale gambienne Banjul. Ils demandent le retour de l’ancien dictateur Yahya Jammeh, exilé en Guinée équatoriale depuis janvier 2017. Les manifestants demandent le retour de « Babili Mansa », surnom mandingue de Yahya Jammeh qui signifie « le bâtisseur ». C’est l’image que Marie Kujabi veut retenir de l’ancien président. « Il a construit des hôpitaux, des routes. Il a amené la télévision. C’est pour cela que je le soutiens. Il a travaillé ». Les supporters de Yahya Jammeh ne veulent rien entendre des accusations de crimes qui pèsent sur l’ancien dictateur. Certains parlent de propagande. Pour Malamine Sanneh, la parole des pseudos victimes ne vaut rien. « Non ! C’est la parole des gens. Nous, on ne voyait pas ça, il n’y a pas de victime. Ce sont des mensonges ». RFI

Togo : un sommet pour lutter contre le trafic de faux médicaments à Lomé
Sept chefs d’État africains (Togo, Congo-Brazzaville, Ouganda, Niger, Sénégal, Ghana, Gambie) se réunissent ce samedi 18 janvier au Togo, pour signer l' »Initiative de Lomé ». Un accord international, visant à criminaliser le trafic de faux médicaments, responsable de plus de 100 000 morts par an en Afrique, selon l’Organisation mondiale de la Santé. … En Afrique, faute de législation spécifique, le trafic de faux médicaments est souvent considéré comme un simple délit de contrefaçon, les peines atteignent quelques mois d’emprisonnement tout au plus. Si ce phénomène existe dans le monde entier, 42% des faux médicaments saisis depuis 2013 l’ont été sur le continent africain, où la faiblesse des systèmes de santé et la pauvreté ont favorisé, plus qu’ailleurs, l’émergence d’un marché parallèle. TV5Monde

Tentative de corruption des juges constitutionnels au Malawi
Aucun incident n’a été noté lors des manifestations qui se sont déroulées sous haute surveillance policière dans les rues de la capitale Lilongwe, à Blantyre et à Mzuzu. La Cour Constitutionnelle doit rendre courant janvier un arrêt très attendu sur les élections de 2019. La semaine dernière, le président de la Cour constitutionnelle a dénoncé une tentative de corruption visant ses juges. Selon l’Agence France Presse, le chef du Bureau indépendant en charge de la lutte contre la corruption au Malawi a confirmé avoir reçu une plainte à ce sujet. Il n’a toutefois pas publiquement identifié les suspects et leur éventuelle appartenance à un parti politique. Il a promis d’agir rapidement. Ces révélations ont relancé les tensions dans le pays, alors que la Cour doit rendre ses conclusions d’ici à la fin janvier sur la régularité de l’élection présidentielle de mai 2019. BBC

Fin du CFA: désaccord des pays d’Afrique de l’Ouest non membres de la zone franc
Ces pays qui forment la WAMZ, la zone monétaire ouest-africaine, estiment que la décision de changer le franc CFA en éco n’est pas conforme au programme de monnaie unique adoptée par la Cédéao. En effet, l’organisation a son propre projet, antérieur aux dernières annonces, et pour la WAMZ, les décisions prises par la Cédéao sont prioritaires. C’est un rappel à l’ordre qui traduit les divisions au sein de la Cédéao à propos de la future monnaie commune. Les six pays qui n’appartiennent pas à la zone franc ne sont pas ravis de voir le CFA rebaptisé éco. Et pour plusieurs raisons. D’abord « éco » est le nom choisi en novembre 2018 par l’organisation ouest-africaine pour sa future monnaie commune. Une décision confirmée en juin 2019. Une marque déposée en quelque sorte. Et puis la monnaie de la Cédéao et le futur éco zone CFA seront bien différents. RFI