L’annonce est maintenant officielle. Jeudi 17 février, la France, ses partenaires européens et le Canada ont confirmé le retrait du Mali des opérations militaires antidjihadistes Barkhane et Takuba du fait de la dégradation des relations avec la junte à Bamako. « Les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies » et les pays ont décidé « le retrait coordonné » du Mali, tout en assurant de leur « volonté de rester engagés dans la région » du Sahel, en proie à la contagion djihadiste, et d’« étendre leur soutien aux pays voisins du golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest », selon une déclaration conjointe. Les « paramètres » de cette réorganisation seront arrêtés « d’ici juin 2022 », pour faire « progresser la paix et la prospérité en Afrique », a précisé Charles Michel, président du Conseil européen. Lors d’une conférence de presse à l’Élysée, tenue à partir de 9 h 15 GMT, Emmanuel Macron a indiqué, à l’encontre de la junte militaire au pouvoir au Mali, que « la lutte contre le terrorisme ne peut pas tout justifier, elle ne doit pas sous prétexte d’être une priorité absolue se transformer en exercice de conservation indéfini du pouvoir ». Le Point avec AFP
Reporté de près de deux ans à cause de la pandémie de Covid-19, le sixième sommet réunissant l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA) se tiendra finalement jeudi 17 et vendredi 18 février à Bruxelles. Quelques semaines seulement après que la France a hérité de la présidence semestrielle tournante de l’UE, l’occasion semblait rêvée pour Paris de se poser comme le moteur européen de la refondation des relations entre les deux continents. Une refondation dont le président Emmanuel Macron se veut le héraut depuis son arrivée à l’Elysée, en 2017, et qui passe par la réaffirmation de la prééminence de l’alliance de l’Europe avec le continent africain, face au bulldozer économique et financier chinois et aux appétits d’autres puissances émergentes. … Des actes ont été posés en amont. A Dakar, le 10 février, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé mobiliser plus de 150 milliards d’euros d’investissements en Afrique sur la période 2021-2027. Cette somme est loin d’être négligeable, Paris et Bruxelles tiennent à le faire savoir. … La moitié de l’enveloppe Global Gateway devrait donc aller vers l’Afrique pour financer des programmes déjà existants pour l’essentiel, mais dont les fonds vont être réorientés. « Il s’agit aussi de repenser notre mode d’intervention. L’Europe est souvent critiquée pour sa lenteur, il faut être plus rapide et plus efficace sur le terrain », précise l’Elysée. Le Monde
Le président du Sénégal Macky Sall, également président en exercice de l’UA, parle des crises sur le continent et de la coopération avec l’Europe. … Macky Sall : Merci pour la victoire des Lions de la Téranga à la Coupe d’Afrique des nations. C’est une première pour le Sénégal malgré le talent des joueurs sénégalais depuis toujours. Mais bon, cette fois-ci a été la bonne. J’espère que nous allons maintenant garder ce tempo. En ce qui concerne l’Afrique, c’est vrai que le tableau peut paraître sombre, mais ce qu’on oublie souvent c’est que l’Afrique est un vaste continent avec 54 pays où nous avons plus d’un milliard 300 millions d’Africains qui, déjà, vivent sur le continent au quotidien. Et on oublie souvent de parler de choses positives sur notre continent. La démocratie paradoxalement se consolide, même si nous avons effectivement des crises çà et là, des crises internes aussi, mais surtout des interruptions de processus démocratiques avec des coups d’Etat, en particulier en Afrique de l’Ouest. … Au premier chef, le Conseil de sécurité des Nations unies qui a la responsabilité d’assurer la paix et la sécurité dans le monde mais également les pays partenaires, pour que véritablement qu’on ne se fasse pas d’illusions si l’Afrique n’est pas en paix et en sécurité, le monde ne sera pas en paix et en sécurité. Donc la paix et la sécurité de l’Afrique impactent la paix du monde. D’abord celle de l’Europe, à cause de la proximité, celle de l’Amérique et celle de l’Asie. L’Afrique fait partie du monde. DW
Les Libyens célèbrent jeudi le onzième anniversaire du début de la révolution qui a renversé Mouammar Kadhafi en 2011, au moment où la transition vers la démocratie connaît de nouveaux écueils qui font craindre une reprise des hostilités. Cet anniversaire tombe en effet alors que le pays, déjà miné par les divisions entre institutions concurrentes à l’Est et à l’Ouest, se retrouve depuis le 10 février avec deux Premiers ministres rivaux à Tripoli, après avoir manqué l’échéance électorale cruciale de décembre. Le Parlement siégeant à l’Est a désigné l’influent ex-ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha pour remplacer Abdelhamid Dbeibah –tous deux originaires de l’Ouest– à la tête du gouvernement intérimaire, mais ce dernier assure qu’il ne cèdera la place qu’à un pouvoir élu, un imbroglio politico-institutionnel qui fait craindre la résurgence d’un conflit armé. A l’occasion de l’anniversaire de la révolte déclenchée en plein Printemps arabe, les principales avenues de Tripoli ont été pavoisées de rouge, noir et vert, couleurs de l’emblème national adopté après la chute de l’ancien régime. AFP
La vérité et les civils sont toujours les premières victimes d’une guerre. Celle qui se déroule en Éthiopie n’échappe pas à la règle. Pour Newlines, un journaliste a enquêté sur les exactions commises par l’armée fédérale alors que d’autres accusations, notamment de viols collectifs, sont désormais portées contre les rebelles tigréens. Courrier International
Plus de deux cents quatre-vingt-douze incidents sécuritaires affectant les humanitaires ont été enregistrés dans les provinces de l’Est de la RDC durant l’année 2021, a indiqué OCHA dans un rapport annuel publié le mardi 15 février. De janvier à décembre 2021, 292 incidents touchant les humanitaires ont été enregistrés principalement dans quatre provinces de l’Est : Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu et la province du Tanganyika. Sept humanitaires ont été tués l’année dernière dont 3 au Nord-Kivu, 2 en Ituri, 1 au Sud-Kivu et 1 au Tanganyika, rapporte OCHA. OCHA note également 29 humanitaires blessés et 25 autres enlevés. Le rapport note que 91% de ces incidents touchent principalement les ONG alors que les agences des Nations Unies ont été touchées à 9%. OCHA précise que les incidents observés incluent des actes de violence armée avec 248 cas de violences enregistrés, les actes de nature criminelle, tels que des vols à mains armées ou des braquages de véhicules et convois humanitaires, commis par divers types d’acteurs. Radio Okapi
Les Nations Unies ont condamné, mercredi, le meurtre de deux travailleurs humanitaires dans deux différentes embuscades au Soudan du Sud et appelé les autorités à poursuivre en justice les coupables, après une série d’attaques similaires. « Je condamne fermement la poursuite de la violence dans tout le pays qui affecte la sécurité des civils et des travailleurs humanitaires, limite l’accès humanitaire et perturbe l’acheminement de l’aide humanitaire aux personnes vulnérables », a déclaré dans un communiqué la Coordinatrice humanitaire de l’ONU pour le Soudan du Sud, Sara Beysolow Nyanti, ajoutant que « ces actes de violence effroyables contre les civils et les humanitaires doivent cesser ». Depuis que la guerre civile a éclaté dans le pays en 2013, après son indépendance en 2011, le Soudan du Sud est considéré comme l’un des endroits le plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires. Le 10 février, une infirmière travaillant pour une organisation internationale d’aide a été tuée et plusieurs autres civils, dont des travailleurs humanitaires, ont été blessés à Agok, dans l’État de Warrap (zone administrative d’Abyei). A la suite de ces violences dans le comté de Twic, plus de 70.000 personnes ont été déplacées par les combats. ONU Info
L’entreprise de biotechnologie allemande BioNTech va produire des vaccins contre le coronavirus au sein d’unités mobiles en Afrique. Les modules permettant la production du sérum ont été présentés mercredi dans la ville allemande de Marbourg, où BioNTech fabrique déjà des vaccins avec la firme pharmaceutique Pfizer. La présentation des unités mobiles s’est déroulée en présence des présidents du Rwanda, Paul Kagame, du Ghana, Nana Akufo-Addo et du Sénégal, Macky Sall, ainsi que du patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus et de la ministre allemande de la Coopération au développement, Svenja Schulze. L’objectif des unités mobiles est de parvenir à une production indépendante de vaccins « pour répondre aux futurs besoins nationaux, régionaux et continentaux en matière de protection de la santé », ont souligné les responsables politiques. Les unités mobiles consistent en deux modules, composé chacun de six containers. Chaque unité nécessite quelque 800 mètres carrés pour y disposer l’infrastructure nécessaire à la production de vaccin. Dans un premier temps, BioNTech espère y produire jusqu’à 50 millions de doses du vaccin de Pfizer-BioNTech, avant d’élargir la production à des vaccins contre la malaria et la tuberculose. Belga