Cet après-midi du 13 décembre a un air de déjà-vu. Depuis le coup d’État militaire du 25 octobre, c’est la huitième « marche du million » organisée par les Comités de résistance, antennes révolutionnaires locales réparties dans tout le Soudan, et l’Association des professionnels soudanais, fer de lance de la révolution. Les cortèges de Bahri et Omdurman, les deux grandes villes situées respectivement au nord et à l’ouest de la capitale, ont convergé dans l’avenue al-Azhari à Omdurman, au bout de laquelle trône la résidence d’Ismaïl al-Azhari, président de la République entre 1965 et 1969. D’immenses étendards, aux couleurs panarabes, ou du bleu, jaune et vert qui représentaient le pays jusqu’en 1970, enjambent l’artère, bondée par des dizaines de milliers de manifestants. Ces derniers brandissent les visages des 44 victimes de la sanglante répression perpétrée depuis le 25 octobre, imprimés ou minutieusement peints au pochoir – une 45e victime a succombé à ses blessures ce même jour. Le général putschiste a, lui aussi, droit à son portrait, barré par une croix rouge. Le Point
Août 2024 : au rythme actuel, c’est à cet horizon que l’Afrique peut espérer atteindre son objectif de vaccination contre le Covid-19 de 70 % de la population. Avec près de deux ans de retard sur la date qu’elle s’était fixée, et bien après le reste du monde. Alors que la propagation du variant Omicron alimente une nouvelle vague de contaminations aux conséquences encore inconnues, cette lointaine échéance, rappelée mardi 14 décembre par la directrice du bureau africain de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Matshidiso Moeti, résume crûment la situation du continent. Si le nombre hebdomadaire de doses reçues a augmenté au cours des dernières semaines, passant de 2,5 millions à 20 millions en moyenne, il reste très insuffisant pour combler le retard accumulé. Au total, quelque 280 millions de doses seulement ont été administrées pour une population de 1,3 milliard d’habitants. Un peu plus de 8 % sont considérés comme entièrement vaccinés. Le Monde
Plongée cette semaine dans le royaume d’Eswatini, petit pays d’un peu plus d’un million d’habitants enclavé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique. Le roi Mswati III, dernier monarque absolu du continent, règne depuis 35 ans sur ce territoire, anciennement connu sous le nom de « Swaziland ». Depuis juin, suite à la mort mystérieuse d’un étudiant de 25 ans, le royaume est secoué par de nouvelles vagues de manifestations pro-démocratie, afin de contester le pouvoir absolu du roi et réclamer un changement des institutions. La répression de ces rassemblements, désormais interdits, a été féroce, tuant et blessant de nombreux manifestants sans pour autant que le mouvement ne faiblisse. RFI
À Istanbul débute ce vendredi 17 décembre le 3e sommet du partenariat Afrique-Turquie. Des leaders et ministres de 39 pays, dont 13 présidents sont attendus. La cérémonie d’ouverture de ce sommet repoussé deux fois à cause de la pandémie doit débuter dans la matinée moins de deux mois après le sommet de partenariat économique. « Lancer une nouvelle étape dans les relations avec l’Union africaine et les pays africains… » voici le message officiel promu par le ministre des Affaires étrangères turc lors de l’annonce de la tenue de l’événement. Les objectifs notamment affichés sont de faire le point sur le dernier plan conjoint Turquie-Afrique (2015-2019) et valider un nouveau programme de cinq ans. L’objectif déjà affiché de Recep Tayyip Erdogan lors du sommet d’octobre est de doubler le montant des échanges commerciaux pour atteindre au moins 50 milliards de dollars. Ils n’étaient que de 5,4 milliards en 2003. Mais depuis le président turc a lancé une réelle offensive : 38 voyages en Afrique dans 28 pays, 31 ambassades ouvertes depuis 2002. La compagnie aérienne nationale Turkish Airlines dessert désormais 68 destinations sur le continent. RFI
Sept partis politiques ont lancé, ce jeudi 16 décembre à N’Djamena, une formation baptisée « Une nation pour tous ». Parmi ses membres, des acteurs de la société civile et, surtout, d’anciens ministres d’Idriss Déby Itno et d’Hissène Habré. Décryptage d’un mouvement qui espère bouleverser le paysage politique. … La nouvelle formation pourra-t-elle peser sur le cours de la transition et influencer les choix du chef de l’État, Mahamat Idriss Déby Itno ? La composition de son assemblée générale, que Jeune Afrique a pu consulter, fait en tout cas grand bruit dans les milieux politiques de N’Djamena. Plusieurs ministres d’Idriss Déby Itno, tous anciens du Mouvement patriotique du salut (MPS), sont de la partie : Asséïd Gamar Assileck (Agriculture), Amir Adoudou Artine (Élevage), Moukhtar Moussa Mahamat (Pétrole) ou encore Ousman Djidda (Fonction publique). Jeune Afrique
Au Nigeria, les projets de fermeture des camps de déplacés le nord du pays pourraient mettre en danger des dizaines de milliers de personnes. Dans un rapport publié ce mercredi 15 décembre, Amnesty International alerte sur la situation de près de 10 000 familles de déplacés internes installées à Maiduguri, la capitale de l’État du Borno. Il faisait encore nuit quand Babagana Zulum, le gouverneur de l’État de Borno, est arrivé dans le camp de Bakassi le 19 novembre, pour annoncer aux déplacés qu’ils avaient un peu plus de dix jours pour partir. Ceux-ci ont reçu une aide alimentaire et de l’argent. Un peu plus de 200 euros pour les hommes. Et une centaine d’euros pour les femmes. Malgré ce coup de pouce, Binetou n’a pas pris le chemin du retour, rapporte notre correspondante au Nigeria, Liza Fabbian. Elle a simplement déplacé sa tente à quelques mètres de l’enceinte du camp : « On ne peut plus vivre là-bas. Ceux qui ont voulu rentrer ont dû faire demi-tour, car il n’y a plus rien et tous les jours on entend des coups de feu. Moi, je ne peux pas oublier le jour où j’ai fui la région du lac Tchad à pied et comment j’ai marché jusqu’à Monguno avant de rejoindre Baga. À chaque fois que j’entends un bruit, je crois que c’est un coup de feu. » RFI
Des groupes extrémistes pourraient mettre à profit l’activité aurifère dans l’est du Sénégal, avertissent deux instituts d’études de sécurité installés à Dakar, jeudi 16 décembre, dans un rapport conjoint qui pointe la vulnérabilité du pays, jusqu’alors relativement préservé de l’islamisme radical. Une emprise plus ou moins directe sur des mines d’or dans le nord du Mali est déjà imputée à des groupes armés, y compris djihadistes, qui trouveraient dans le boom aurifère une source de financement, voire de recrutement. Mais le risque d’un tel développement a rarement été soulevé au Sénégal, frontalier du Mali. Dans un rapport commun, le Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS) et l’Institut d’études de sécurité (ISS) écrivent que les localités aurifères sénégalaises de Tambacounda et Kédougou, dans l’est du pays, « recèlent des vulnérabilités qui sont instrumentalisées par ces groupes dans leurs stratégies de contrôle des espaces et des circuits d’approvisionnement dans la zone sahélienne ». Le Monde
Le verdict est tombé pour Claude Muhayimana. La cour d’assises de Paris a condamné jeudi 16 décembre l’ancien chauffeur à 14 ans de réclusion pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité lors de l’extermination des Tutsi au Rwanda. Le parquet général avait requis mercredi 15 ans de prison contre ce Franco-Rwandais, lors du troisième procès en France lié au génocide au Rwanda en 1994. Claude Muhayimana « a contribué au génocide en tant que conducteur et transporteur des tueurs sur une très longue période de trois mois », a déclaré le ministère public, citant les témoignages de Rwandais entendus par la cour ces dernières semaines, que ce soient des rescapés du génocide ou d’ex-tueurs. L’accusé a été un « acteur du génocide » et un « rouage indispensable dans le dispositif de cette traque des Tutsi », a jugé l’accusation. France24 avec AFP
Dans le combat face aux jihadistes, les armées africaines, principales contributrices d’hommes au sein de la Minusma, paient le plus lourd tribut. Combien sont-ils à être morts au champ d’honneur ? Quels sont les contingents qui ont perdu le plus de soldats ? Mercredi 8 décembre dans la matinée, un convoi logistique de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) file à vive allure sur la route qui relie Douentza à Sévaré, dans la région de Bandiagara. L’un des véhicules percute un engin explosif improvisé. Le bilan est lourd : sept morts parmi les Casques bleus du contingent togolais, et trois autres grièvement blessés. La veille, un soldat égyptien est décédé de ses blessures à l’hôpital de Dakar où il avait été évacué le 22 novembre dernier après que son bataillon soit tombé dans une attaque du même type, mais cette fois dans la région de Kidal. Jeune Afrique