Alors que le nouvel enlèvement de centaines d’enfants au Nigeria concentre les attentions, des centaines d’élèves sont portés disparus aussi en RDC, depuis mardi 15 décembre, dans le territoire de Kabambare dans la province du Maniema. Ces derniers auraient pris la fuite lors d’affrontements entre deux factions Maï-Maï. Sur place, peur et effroi se sont installés et la parole se libère difficilement. La nouvelle a été rapportée en premier par Radio Okapi, la chaîne des Nations unies. Depuis, il est difficile de recueillir des témoignages sur place. Les familles des enfants ne souhaitant pas s’exprimer de peur des représailles ou de perdre leurs enfants. D’autres préfèrent garder le silence, le temps d’y voir plus clair. Pour Auguy Musafiri, gouverneur du Maniema, la province dans laquelle se sont déroulés les faits, les enfants n’ont pas été enlevés par les Maï-Maï. DW
Au Soudan du Sud, quelques gains politiques ont été engrangés ces derniers mois malgré la pandémie de Covid-19, les parties en conflit ayant notamment réussi à former un gouvernement de transition, a expliqué mardi le Représentant spécial du Secrétaire général pour ce pays, David Shearer, lors d’une réunion du Conseil de sécurité. Mais ce constat n’occulte pas une crise alimentaire aigue, marquée par la détresse de 7,5 millions de Sud-Soudanais, confrontés à une famine imminente, a relevé de son côté le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Mark Lowcock. Venu présenter au Conseil de sécurité le dernier rapport en date du Secrétaire général sur la situation au Soudan du Sud et les activités de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSS), qu’il dirige, M. Shearer, a noté que tous les postes aux niveaux des États fédérés et des comtés avaient été pourvus et que 9 gouvernements sur 10 étaient en place. « Le Conseil des ministres se réunit et la plupart des institutions nationales fonctionnent », s’est-il félicité. ONU Info
Au Sénégal, c’est la fin de l’Université populaire de l’engagement citoyen, un grand rendez-vous de la plateforme « Afrikki », qui regroupe les mouvements citoyens militants du continent et des diasporas. Leurs militants se sont retrouvés en virtuel et en présentiel au Musée des civilisations noires de Dakar, pour échanger sur « l’action citoyenne face à la poussée autocratique » en Afrique. « Quand nous serons ensemble, ça va faire mal ! » Deux ans après la première édition, les militants des quatre coins du continent se sont réunis pendant trois jours malgré le contexte de pandémie. Un acte important pour Aliou Sané, coordonnateur du mouvement Y’en a Marre au Sénégal : « Quand on voit ce qui s’est passé en Guinée, quand on voit ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire avec le troisième mandat, quand on voit toute la violence policière au Nigeria, et j’en passe… la Covid ne peut pas nous arrêter. » RFI
Le Nigeria a rouvert des postes-frontière importants avec le Cameroun, le Bénin, le Niger mercredi. Les autorités d’Abuja l’ont annoncé durant l’après-midi. Le Nigeria avait fermé ses frontières en août 2019, officiellement pour stopper la contrebande et encourager la production locale. C’est le ministre des Affaires étrangères qui a fait cette annonce, avec effet immédiat, très vite relayé par la présidence depuis Abuja. Le poste-frontière de Sèmè-Kraké, entre le Nigeria et le Bénin, qui est aussi le plus important du pays, a bien été rouvert en fin d’après-midi. C’est le cas aussi de Mfun, à la frontière avec le Cameroun, et au nord de Maigatari et Illela, deux entrées vers le Niger. RFI
L’armée soudanaise a affirmé mercredi qu’elle était tombée dans une embuscade tendue par des forces armées éthiopiennes dans un territoire frontalier, faisant l’objet d’un bras de fer entre les deux pays. Un communiqué indique qu’elle aurait subi « des pertes en vies humaines et en matériel ». Les accrochages ont eu lieu au retour d’une patrouille de l’armée soudanaise autour du Jebel Abutiour, dans le triangle d’el-Fashaga, au sud-est de la ville de Gedaref. Dans son communiqué publié mercredi soir, Abdallah Hamdok ne donne pas de détails sur les affrontements, sinon que, selon lui, ses soldats sont « tombés dans une embuscade » tendue par « des forces et des milices éthiopiennes ». Il affirme enfin sa « confiance dans la capacité des forces armées à protéger les frontières du pays et à repousser toute agression ». RFI
Relativement épargnée jusqu’ici par la pandémie, l’Afrique s’arme contre une seconde vague de Covid-19, qui force les pays les plus touchés du continent de plus d’1,2 milliard d’habitants à revenir vers des mesures sanitaires strictes. Sur les autoroutes sud-africaines qui filent vers les plages du sud-est, des milliers de voitures se sont agglutinées ces derniers jours: la période coïncide avec le début de l’été et les grandes vacances dans cette partie du monde. Mais dans ces zones touristiques où le virus se propage déjà avec une rapidité inquiétante, pas de longues journées sur la plage cette année: fermetures ponctuelles, limitation des rassemblements et couvre-feu élargi, le pays africain le plus touché par le virus avec près de 900.000 cas a redonné un tour de vis aux restrictions sanitaires. AFP
Selon la cheffe de la branche africaine de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pandémie mondiale et les mesures restrictives mises en place pour l’endiguer auront eu raison des habitudes de vie des millions d’Africains, soulignant qu’il n’aura fallu que le printemps ou la saison sèche pour bouleverser leur quotidien et leurs rapports à l’autre. « La pandémie de Covid-19 nous a tous touchés d’une façon ou d’une autre », a déclaré la Dre Moeti dans son message pour la fin de l’année. « Au minimum, elle a modifié notre vécu quotidien », a-t-elle ajouté, précisant qu’en Afrique, environ 2,4 millions de personnes ont été infectées par le nouveau coronavirus et au moins 56.600 en sont malheureusement décédées depuis que le premier cas d’infection a été notifié sur le continent en février dernier. Ainsi a l’approche des fêtes de fin d’année et au moment où se prépare le déploiement des vaccins, l’agence onusienne rappelle certains fondamentaux qui font jusqu’ici que « l’Afrique est le continent le moins touché par l’épidémie ». ONU Info
Onze personnes ont été tuées dans des affrontements entre éleveurs et cultivateurs dans le sud du Tchad, en proie à des conflits meurtriers entre ces communautés, a indiqué mardi soir à l’AFP le procureur de la République de la province. Les combats se sont déroulés entre dimanche et lundi dans un village situé dans la province du Tandjilé-Est après que les animaux d’un éleveur ont saccagé un champ. Les cultivateurs s’en sont ensuite pris à des éleveurs. « Les affrontements ont fait quatre morts chez les éleveurs peuls et sept du côté des cultivateurs autochtones, dont deux ont été tués lundi par les forces de l’ordre », a déclaré à l’AFP Abdoulaye Bono Kono, procureur de la République à Laï, dans la province du Tandjilé-Est, ajoutant que les forces de l’ordre « ont ouvert le feu en tentant de dissuader les manifestants de saccager les symboles de l’administration ». AFP
En 2017, Bangassou a fait l’objet d’extrêmes violences faisant au moins 140 morts plus de 40 000 déplacés. Pour ces élections, Bangassou est calme, mais l’approche du scrutin fait renaître certaines peurs. La Minusca patrouille de manière plus régulière. Le soutien au processus électoral fait partie de son mandat. La section police est mise à contribution. Amina Diessongo est le point focal élection d’UNPOL. « On est là pour accompagner le matériel. On est là pour appuyer le jour des élections. On est là pour la sécurisation des élections. Nous, on est là pour appuyer les FSI par rapport à la sécurisation des élections. On ne fait que des formations par rapport à la sécurisation des élections : comment faire pour sécuriser avant pendant et après les élections. » RFI
La République centrafricaine (RCA) doit interdire les discours de haine et garantir le respect des droits fondamentaux alors que le pays organise des élections présidentielle et législatives le 27 décembre, ont déclaré mercredi deux experts. « Les tensions politiques, les manipulations, les fausses nouvelles et les discours de haine, y compris sur les réseaux sociaux, qui portent les germes de troubles et de violations des droits de l’homme, doivent être interdits », ont déclaré ces deux experts dans un communiqué de presse conjoint. Selon eux, le Haut conseil de la communication et les autres institutions concernées en RCA doivent être dotés des moyens nécessaires pour surveiller les élections. ONU Info
Tesfaye Berhe fixe avec inquiétude ses plants de sorgho jaunis par le soleil brûlant : il se demande s’il parviendra à sauver sa récolte, perturbée par les combats qui ont touché la région éthiopienne du Tigré. Cet agriculteur de 60 ans, portant une barbe grise et un léger embonpoint, a dû prendre ses jambes à son cou lorsque les obus ont commencé, en novembre, à s’abattre non loin de ses champs situés près du village d’Ayasu Gebriel. A l’est, les tirs venaient de l’armée fédérale ; à l’ouest, des forces loyales au Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), le parti qui dirigeait cette région dissidente et défiait l’Etat depuis des mois. L’urgence a contraint Tesfaye à abandonner sur place sa récolte de teff, une céréale clé dans l’alimentation éthiopienne. Elle a disparu depuis. Et le fermier craint maintenant de perdre aussi son sorgho, même si le gouvernement assure que les combats sont terminés. Le Monde avec AFP
Tout au long de l’année 2020, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), grâce au soutien international, a coordonné une campagne de lutte à grande échelle sans précédent de traitement de plus de 1,3 million d’hectares d’infestations acridiennes dans dix pays. Depuis le mois de janvier, les opérations de lutte ont permis d’éviter la perte d’environ 2,7 millions de tonnes de céréales, d’une valeur de près de 800 millions de dollars, dans des pays déjà durement touchés par l’insécurité alimentaire et la pauvreté aiguë. Cela suffit à nourrir 18 millions de personnes par an. Cependant, des conditions climatiques favorables et des pluies saisonnières abondantes ont entraîné un élevage extensif dans l’est de l’Éthiopie et en Somalie. Cette situation a été aggravée par le cyclone Gati qui a provoqué des inondations dans le nord de la Somalie le mois dernier, permettant aux infestations de criquets pèlerins d’augmenter encore dans les mois à venir. ONU Info
Il y a deux ans, le triplement du prix du pain fit office de détonateur d’une révolte qui entraîna la chute de l’autocrate Omar el-Béchir. De nombreuses désillusions ont suivi pour les Soudanais, mais elles n’ont pas entamé les espoirs d’une issue heureuse. Mieux encore, à quatre jours de la date anniversaire, ils ont été débarrassés d’un poids qui entravait depuis 27 ans leurs mouvements et les plongeait dans l’abîme, avec le retrait officiel de Khartoum de la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme. Cette annonce est venue contrebalancer les difficultés de la transition politique, marquée par les relations dégradées entre militaires et civils, au pouvoir depuis l’été 2019. Des tensions qui inquiètent les experts car elles pourraient être fatales à la démocratie balbutiante et fragile. AFP
La contestation en guise de commémoration. Cela fait dix ans jour pour jour que débutait la révolution en Tunisie. La mort par immolation dans le centre du pays, à Sidi Bouzid, d’un vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, entraîna un soulèvement inédit qui conduit à la chute de Ben Ali. Le gouvernement fait profil bas sur sa manière de marquer ce 17 décembre, mais la journée s’annonce tendue au vu du peu d’amélioration dans la vie quotidienne des Tunisiens depuis une décennie. L’ampleur de la déception est particulièrement palpable dans les régions intérieures du pays. Sidi Bouzid incarne cette détresse, à la différence des zones côtières plus prospères. Des manifestations sont prévues dans plusieurs villes pour rappeler aux dirigeants le slogan de l’époque : « travail, pain, liberté et dignité ». Depuis ce souffle d’espoir, les prix, notamment ceux de l’alimentation de base, ont doublé alors que les salaires ont stagné, réveillant des souvenirs nostalgiques désormais parole courante. RFI
Merguez, légumes, méchoui, poisson… Le couscous, plat emblématique de l’Afrique du Nord, est officiellement entré mercredi 16 décembre au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, après une candidature commune de quatre pays du Maghreb, où les recettes de ce mets populaire se déclinent à l’infini. Fait rare, l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie ont porté ensemble le dossier « Savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous », sans se disputer la paternité de ce plat à base de semoule de blé dur, d’orge ou de maïs, servi avec légumes et viande ou poisson savamment épicés. Mercredi, les représentants des quatre pays ont dit tour à tour leur « joie » et leur « fierté » pour cette reconnaissance gastronomique et culturelle, lors de la cérémonie officielle retransmise sur le site web de l’Unesco. France24 avec AFP