Le Soudan du Sud au bord de la guerre civile et du gouffre humanitaire
Au rythme actuel, le Soudan du Sud risque fort de replonger dans la guerre civile, a mis en garde mardi l’envoyé de l’ONU dans le pays, alors que l’escalade des violences, l’effondrement politique et l’aggravation de la crise humanitaire menacent de réduire à néant les acquis fragiles du processus de paix. Lors d’un exposé devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Nicholas Haysom, le représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan du Sud, a dénoncé « une nette détérioration de la situation politique et sécuritaire » dans le pays, qui menace selon lui de compromettre les avancées obtenues depuis la fin de la guerre civile, en 2018. Depuis le début du mois de mars, l’État du Haut-Nil, dans le nord-est du pays, est en effet le théâtre d’affrontements d’une intensité croissante. Selon M. Haysom, cet enchaînement de violences a commencé dans la ville de Nasir, avec la prise d’une garnison des forces gouvernementales par l’Armée blanche, un groupe de miliciens de la communauté Nuer. ONU Info
Armes européennes au Soudan (1/5) : des obus bulgares au milieu du désert
Dans une série de vidéos publiées le 21 novembre dernier sur X et Facebook, des combattants soudanais en treillis étalent sur leurs genoux, ou directement à même le sol, plusieurs dizaines de papiers d’identité, de photographies et d’images religieuses. Ces hommes appartiennent à la Force conjointe, une coalition de groupes armés actifs dans la région du Darfour, dans l’ouest du Soudan. Cette coalition soutient l’armée régulière soudanaise dans la guerre civile qui l’oppose aux miliciens des Forces de soutien rapide (FSR). Grâce aux vidéos des combattants de la Force conjointe, la rédaction des Observateurs a pu enquêter sur le parcours de l’armement visible sur les images. Ces munitions s’avèrent être originaires de l’Union européenne. Elles ont été fabriquées en Bulgarie, puis achetées par une entreprise émiratie. Avant son entrée au Soudan et sa capture par la Force conjointe, le convoi les transportant a transité par l’est de la Libye, une zone contrôlée par le régime du maréchal Haftar, un allié des Émirats arabes unis. Ce pays du Golfe est régulièrement accusé par des experts de l’ONU de soutenir les FSR financièrement et militairement, notamment dans le but de préserver ses intérêts stratégiques et économiques dans la région. Les autorités émiraties nient jusqu’ici ces accusations. France24
Sud-Kivu : calme précaire à Kabamba et Kasheke après d’intenses combats entre le M23 et les Wazalendo
Un calme précaire règne ce jeudi 17 avril dans les localités situées à cheval entre les territoires de Kabare et Kalehe, au Sud-Kivu, après plusieurs jours de violents affrontements. Selon des sources locales à Katana, des combats intenses ont opposé pendant 48 heures, du mardi 15 au mercredi 16 avril, les combattants locaux Wazalendo aux rebelles de l’AFC/M23, soutenus par l’armée rwandaise. Les armes se sont tues dans la soirée, bien que les bilans humains précis dans les deux camps restent encore difficiles à établir. Les Wazalendo se seraient repliés vers les hauteurs de Kabamba et Kasheke après deux jours d’affrontements, rapportent des témoins. Parallèlement, les rebelles du M23 ont consolidé leurs positions le long de la route nationale numéro 3 (RN3), axe stratégique reliant la région à la ville de Goma. Des renforts en hommes, armes et munitions auraient été déployés par le M23 depuis le dimanche 13 avril, selon des observateurs locaux. Malgré l’accalmie actuelle, les acteurs locaux redoutent un regain de violence. Radio Okapi
ONU : le Conseil de sécurité appelle à un cessez-le-feu immédiat en RDC
Face à la dégradation alarmante de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le Conseil de sécurité des Nations Unies a appelé mercredi à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, ainsi qu’à la réouverture des couloirs humanitaires dans les zones occupées par les groupes armés. L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs a dressé un tableau sombre de la situation : le cessez-le-feu n’est toujours pas effectif, les violations du droit international et des droits de l’homme persistent et la crise humanitaire continue de s’aggraver, tant en RDC que dans certains pays voisins, notamment le Burundi, l’Ouganda et le Rwanda, qui ont vu augmenter le nombre de nouveaux arrivants en provenance de la RDC. AfricaNews
Au Mali, des partis se regroupent pour ne pas disparaître
L’Initiative des partis politiques pour la charte (Ipac) voit le jour au Mali. L’Ipac, qui propose de rencontrer le premier ministre, le général Abdoulaye Maïga, demande également au gouvernement de repousser la consultation populaire qui pourrait conduire à la fin des partis, dans ce pays dirigé par une junte militaire.… Pour Alhassane Bah, secrétaire général de la Codem, le parti de l’ancien ministre Housseiny Amion Guindo, dit Poulo, les partis sont « intouchables ». Selon lui… « la révision constitutionnelle est passée, la suspension des partis politiques est passée, peut-être que la dissolution aussi, ils vont dire que ça va passer. Nous allons nous opposer à cela. De la même manière qu’on s’est opposé au régime militaire du général Moussa Traoré en 1991, nous allons faire la même chose. Ils peuvent marcher sur les cadavres de qui ils veulent, ils peuvent mettre qui ils veulent en prison, mais, pour nous, la démocratie est irréversible et les partis politiques vont continuer à exister et à fonctionner ». DW
« En Tunisie, on est face à un appareil judiciaire qui cherche à bannir toute forme de liberté d’expression »
Mandaté par une organisation de défense des droits humains pour assister au procès dit du « complot contre la sûreté de l’Etat » à Tunis, l’avocat William Bourdon dresse un parallèle entre la répression actuelle et celle qui a marqué les années Ben Ali. Après avoir mené plusieurs missions d’observation en Tunisie par le passé, l’avocat français William Bourdon a pu assister, vendredi 11 avril, à la reprise du procès qui met en cause des personnalités (opposants, avocats, journalistes, hommes d’affaires) soupçonnées d’avoir noué des contacts avec des diplomates étrangers dans l’intention de porter atteinte à l’intégrité du pays. Le Monde
Angola: Le Front de libération de l’enclave de Cabinda annonce un cessez-le-feu de deux mois
Afin de soutenir une proposition du parti d’opposition Unita portant sur l’autonomie du Cabinda, les indépendantistes du Flec-Fac ont annoncé un cessez-le-feu unilatéral de deux mois en début de semaine. La trêve, qui court jusqu’au 14 juin à 23 h, a pour objectif de créer les conditions d’un dialogue concernant l’avenir de cette région enclavée entre le Congo et la RDC avec le gouvernement angolais. RFI
Le conflit entre la France et l’Algérie s’envenime avec des expulsions en cascade
La France a rappelé son ambassadeur en Algérie et ordonné à 12 diplomates algériens de quitter Paris suite à l’escalade d’un conflit diplomatique. En début de semaine, l’Algérie a expulsé 12 fonctionnaires français après l’arrestation d’un membre de son personnel consulaire à la suite de l’enlèvement d’un critique du gouvernement vivant à Paris. Le bureau du président Emmanuel Macron a qualifié cette décision d’« injustifiée et incompréhensible ». Cependant, les relations se dégradent depuis des mois. Les observateurs ont décrit la crise comme étant sans précédent depuis que l’Algérie a obtenu son indépendance de la France en 1962. On avait espéré que les tensions s’apaiseraient après que le ministre français des Affaires étrangères se soit entretenu avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune à Alger au début du mois.… Elles se sont détériorées l’année dernière lorsque M. Macron a annoncé que la France reconnaissait la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et qu’elle soutenait un plan d’autonomie limitée pour le territoire contesté. L’Algérie soutient le Front Polisario pro-indépendance au Sahara occidental et est considérée comme son principal allié. Le romancier franco-algérien Boualem Sansal a été arrêté à l’aéroport d’Alger en novembre et emprisonné le mois dernier pour cinq ans. BBC
Ghana: les étrangers bientôt interdits d’exploitation de l’or artisanal
L’interdiction prendra effet le 1er mai au Ghana. Les étrangers devront quitter le marché de l’or artisanal dans le pays premier producteur d’Afrique. Il s’agit d’une annonce du Ghana Gold Board organisme public chargé de contrôler l’exploitation aurifère. Le Ghana veut augmenter ses revenus liés à l’or et réduire la contrebande. Cette décision d’exclure les sociétés étrangères du marché, c’est la suite d’une politique de reprise en main du secteur initié par le président John Dramani Mahama. RFI
Niger : Relance de la coopération bilatérale avec le Nigeria après des mois de tension
Les ministres des Affaires étrangères du Niger et du Nigeria, Bakary Yaou Sangaré et Yusuf Maitama Tuggar, se sont rencontrés le mercredi 16 avril 2025 à Niamey pour poser les bases d’un nouveau départ dans les relations entre les deux pays, après plusieurs mois de tensions. Cette rencontre, qualifiée de « fructueuse », a permis d’aborder divers domaines d’intérêt commun, marquant une volonté partagée de renforcer la coopération bilatérale, notamment à travers la relance de la Commission Mixte Nigéro-Nigériane de Coopération, d’après l’agence de presse nigérienne. Parmi les priorités évoquées figurent la sécurité transfrontalière, l’économie, les infrastructures, l’énergie, les transports, les NTIC, l’agriculture, l’éducation et la lutte contre la désertification. Les ministres ont souligné la nécessité d’intensifier les échanges à tous les niveaux et de créer un comité consultatif mixte pour assurer un suivi efficace des projets communs. Sahel-Intelligence
Aux Comores, des manifestants s’opposent à l’entrée de Mayotte à la Commission de l’océan Indien
À quelques jours du 5ᵉ sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), prévu le 24 avril à Madagascar, la société civile et plusieurs partis politiques comoriens se sont rassemblés mercredi 17 avril à Moroni, sur la place de l’Indépendance. En cause : une possible reconnaissance de Mayotte comme territoire français au sein de l’organisation régionale. Pour les manifestants, le message est clair : Mayotte est comorienne et ne saurait siéger à la Commission de l’océan Indien (COI) comme territoire français. Une mobilisation en réaction à l’inscription de l’éventuelle entrée de Mayotte à la COI – qui réunit Madagascar, l’île Maurice, L’Union des Comores, les Seychelles et La Réunion pour la France – à l’ordre du jour du sommet organisé jeudi.… Dans cette organisation régionale, chaque décision requiert l’unanimité. Ainsi, la seule opposition des Comores suffit à bloquer toute tentative d’intégration de Mayotte en tant que territoire français. Autre sujet de débat, les spéculations autour d’une base militaire française à Mayotte. Une rumeur qui s’est répandue sur les réseaux sociaux et que l’ambassade de France à Moroni a démenti fermement. RFI