Un nouveau massacre de civils a été perpétré dans l’ouest du Niger, proche du Mali, par des djihadistes présumés, faisant au moins 37 morts, ce qui porte à plus de 450 le nombre de morts dans cette région depuis le début de l’année. Cette tuerie, commise lundi 16 août, a touché le village de Darey-Daye, déjà visé en mars, situé dans la région de Tillabéri, dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, théâtre de violences djihadistes régulières. Le village est situé à 40 km à l’est de la ville de Bani Bangou, chef-lieu du département du même nom. « L’attaque a eu lieu à Darey-Daye vers 15 heures (16 heures, à Paris) » lundi « par des hommes armés venus à moto » qui ont tiré « sur des gens en train de cultiver leur champ », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un élu local, en précisant que « le bilan est lourd : il y a eu 37 morts, dont quatre femmes et treize mineurs ». Quatre femmes ont également été blessées. Un journaliste de la région a confirmé cette attaque, qu’il a décrite « comme très sanglante » : « Ils ont trouvé les victimes dans leur champ et ils ont tiré sur tout ce qui bougeait ». Le 15 mars, des djihadistes présumés avaient massacré 66 personnes lors d’attaques perpétrées à Darey-Daye contre des véhicules qui rentraient du grand marché hebdomadaire de Bani Bangou. Le Monde avec AFP
Autre dossier sur lequel Hakainde Hichilema est très attendu : la question des libertés publiques. Arrêté une quinzaine de fois depuis qu’il fait de la politique, Hichilema a promis lundi une « meilleure démocratie » et le respect des droits de l’homme. « L’une des choses les plus impressionnantes de son discours a été sa promesse de supprimer les « cadres » [« bras armés » des deux grands partis du pays ndlr] de tous les aspects de la vie zambienne » explique pour sa part Nic Cheeseman, professeur, spécialiste des démocraties à l’université de Birmingham. Les « cadres », ces groupes d’auto-défense proches du parti au pouvoir, ont été accusés de semer la violence dans le pays, et d’après des témoins, seraient à l’origine des troubles qui ont éclaté entre des partisans des camps rivaux début août, qui ont coûté la vie à deux personnes. « Si Hakainde Hichilema parvient à les écarter, cela donnera un coup de pouce aux libertés politique et économique du pays », conclut Nic Cheeseman. RFI
Colère de l’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown sur la politique vaccinale des pays occidentaux. Dans une tribune publiée par le journal The Guardian ce lundi 16 août, il appelle les dirigeants à convoquer un sommet pour palier au manque de vaccins en Afrique alors que des milliards de doses sont administrées ailleurs. C’est un échec monumental de l’Occident, un « hold-up », dit Gordon Brown dans cette tribune, où l’ancien Premier ministre britannique se dit choqué par l’exemple de l’Afrique du Sud où des millions de doses de vaccins ont été produites ces dernières semaines pour être exportées en Europe. Au même moment, le continent africain se bat avec la vague de contaminations la plus meurtrière au Covid-19. L’Afrique qui n’a pu vacciner que 1,8% de sa population, se tourne à présent vers la Chine pour pouvoir accéder aux précieuses doses. L’ancien leader travailliste s’en prend à une Europe à l’approche néocoloniale et qui divise le monde, selon lui, entre personnes riches et protégées, qui ont la possibilité de vivre et celles qui sont pauvres, non protégées et qui risquent de mourir. RFI
Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a promulgué, lundi 16 août, une loi attendue depuis de nombreuses années pour réguler le secteur pétrolier et gazier du premier pays producteur de brut d’Afrique. Les deux chambres du Parlement ont adopté la loi pétrolière début juillet, plus d’une décennie après la première présentation du projet de loi aux parlementaires. Soumis une première fois aux députés en 2008, le projet a été plusieurs fois débattu et réécrit, en raison notamment de désaccords sur ses termes entre le gouvernement et les grandes compagnies pétrolières opérant dans le pays, mais aussi entre l’exécutif et les assemblées précédentes. Le chef de l’Etat, récemment rentré au Nigeria après des examens médicaux à Londres, a promulgué la loi lundi, a indiqué la présidence dans un communiqué. Une « cérémonie aura lieu mercredi », quand le président sortira de l’isolement auquel sont soumis les voyageurs revenant de l’étranger dans le cadre des procédures de lutte contre le Covid-19. Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le Nigeria peine, malgré des réserves gigantesques, à attirer les investisseurs étrangers dans son secteur pétrolier, réputé corrompu, peu productif et doté d’infrastructures délabrées après soixante ans d’exploitation, sans compter une situation sécuritaire préoccupante. Le Monde avec AFP
Trois personnes ont été tuées et 20 autres, dont 15 élèves, enlevées dans un collège agricole de l’État de Zamfara, dans le nord-ouest du Nigeria, ont indiqué lundi des responsables de l’établissement. « Des hommes armés non identifiés ont attaqué l’école vers 22H00 (21H00 GMT) dimanche », a déclaré à l’AFP un responsable, Aminu Khalid Maradun. « Ils ont tué trois personnes (…) et en ont enlevé 20, dont 15 élèves ». Les cinq autres personnes enlevées sont des employés et des membres de leurs familles. Un autre responsable scolaire a également confirmé l’attaque. « Les hommes armés sont entrés de force dans l’école (…) et ont emmené les otages », a déclaré à l’AFP Abdullahi Aminu, un responsable de l’administration. « Ils ont tué trois membres du personnel de sécurité dans une fusillade », a-t-il précisé. Le responsable de l’école a déclaré avoir reçu un appel téléphonique des ravisseurs lundi matin, affirmant qu’ils détenaient 20 otages. « J’ai quitté l’école dimanche vers 17h30 (16H30 GMT) (…) ce matin, un ami m’a appelé pour me dire que des bandits avaient attaqué l’école dans la nuit. Ils ont tué des gens et en ont kidnappé beaucoup », a confirmé un étudiant, Usman Usman, 22 ans. Cet enlèvement constitue le dernier épisode d’une vague de kidnappings de masse par des bandes criminelles lourdement armées dans le nord et le centre du Nigeria. AFP
Près de 11 000 réfugiés du Cameroun sont arrivés au Tchad dans la localité d’Oundouma. Des affrontements entre communautés qui ont débuté la semaine dernière dans l’extrême nord-est du Cameroun ont poussé de nombreux civils à fuir. Le dernier bilan de ces affrontements font état d’au moins 12 morts et 48 blessés au Cameroun et donc des milliers de déplacés sont arrivés depuis le 11 août côté tchadien. Aristophane Ngargoune, porte-parole du HCR à Ndjamena, fait le point sur la situation. RFI
Après les attaques du 8 août de plusieurs localités maliennes attribuées aux jihadistes, vers la frontière avec le Niger, qui ont fait 42 civils tués, on compte aujourd’hui de nombreux civils déplacés. Plus d’un millier de personnes ont quitté leurs villages pour se rendre à Labbézanga, tout proche de la frontière du Niger, ou plus à l’intérieur du territoire malien. Des ONG se sont rendues sur place. Dans la localité malienne de Labbézanga et ses environs, on compte plus d’un millier de déplacés selon les autorités locales. Sur place, les écoles publiques sont réquisitionnées pour servir de lieu d’hébergement. Dans d’autres localités de cette région de Gao, par peur ou sur ordre des jihadistes, des civils démunis ont également abandonnés leur villages. Abdoul Nassir, Président du réseaux des communicateurs pour la paix du cercle de Ansongo, est sur le terrain. « Ces populations arrivent dans la plus grande désolation, dans la plus grande précarité, nous explique-t-il par téléphone. C’est le sauve-qui-peut. C’est du « no comment », ce qui se passe dans cette zone. » RFI
Au Sénégal, les pluies des derniers jours ont déjà causé des dégâts dans plusieurs quartiers de Dakar ainsi que dans plusieurs localités du pays. Ces inondations se répètent chaque année au moment de l’hivernage, au plus grand désespoir des populations. RFI s’est rendue dans quartier de Rufisque, particulièrement touché. Des flaques et des mares d’eau encombrent les rues ensablées de Rufisque où les voitures et charrettes ont du mal à passer. L’eau monte jusqu’aux chevilles dans la cour centrale de la maison de Pape Maguette Diop dans une chambre, les meubles ont été surélevés avec des parpaings pour ne pas abîmer le bois. Le lit, les pieds dans l’eau… difficile de dormir, sans compter l’impossibilité d’utiliser les sanitaires. Omar Diop, habitant du quartier, depuis 2004, demande de l’aide en urgence : « On n’a pas de canalisations, on est rempli d’eau. Chaque année, c’est comme ça ! La solution, c’est de trouver une pompe pour faire sortir l’eau de nos maisons. Ça coute 5 000 Francs CFA pour faire le pompage. Si j’avais les moyens, j’aurais acheté une ou deux pompes, mais je ne parviens même pas à trouver quelqu’un pour nous aider. » RFI
Qui n’a jamais vu, ou seulement de loin, le travail d’un des plus grands artistes contemporains venus du continent, et qui y vit toujours, le Ghanéen El Anatsui, ne peut manquer d’entrer à la Conciergerie pour découvrir sous les voûtes du monument parisien la carte blanche* qui lui a été donnée. Dans ce qui fut prison, le créateur « en quête de liberté » introduit le mouvement, celui de deux travées d’eau et de lumière, comme en parallèle avec la Seine voisine. Et dans les cheminées comme sur les murs se nichent ou s’étendent six sculptures métalliques chatoyantes, entre cottes de mailles et tapisseries, splendeurs réalisées à partir de capsules de bouteille ou de lames de canette. Un court film, passionnant, montre, dans l’exposition, comment elles sont réalisées dans son atelier de Nkuma, sa ville d’adoption au Nigeria, où El Anastui réside. Le Point