Les forces françaises ont tué Adnan Abou Walid al-Sahraoui, une figure historique du jihad dans le Sahel, dont l’élimination a été qualifiée de « succès majeur » pour la France par le président Emmanuel Macron. Florence Parly, ministre des Armées, a précisé, jeudi 16 septembre lors d’une conférence de presse, qu’Adnan Abou Walid al-Sahraoui est mort après avoir « succombé à des blessures provoquées par une frappe de la force Barkhane en août 2021 ». Désigné comme « ennemi prioritaire » au Sahel, lors du sommet de Pau en janvier 2020, il était le chef de la branche de l’organisation État islamique au Sahel (EIGS), après avoir prêté allégeance au groupe terroriste État islamique (EI) en 2015. Sa mort « intervient après plus de 18 mois d’efforts constants contre cette organisation qui est l’émanation de Daech au Sahel », a confié Florence Parly. Adnan Abou Walid al-Sahraoui, dont le nom figure au programme Rewards for Justice du département d’État américain, était considéré comme le commanditaire de la plupart des attaques régulières et sanglantes visant militaires mais aussi civils dans la zone des trois frontières, à cheval sur le Mali, le Niger et le Burkina Faso. « Nous estimons que l’EIGS est responsable de la mort de 2 000 à 3 000 civils », a indiqué la ministre des Armées. France24
La Cédéao se réunit, ce jeudi 16 septembre, en sommet extraordinaire pour statuer sur le cas de la Guinée, onze jours après le coup d’État. La semaine dernière, l’organisation sous-régionale avait suspendu le pays de ses instances. Ira-t-elle plus loin ce jeudi en sanctionnant directement le pays ? L’hypothèse est sur la table. Pour les aider à trancher, les chefs d’États ouest-africains auront entre leurs mains le rapport de la mission qui s’est rendue sur place vendredi dernier. Dans leur rapport de mission, les émissaires de la Cédéao formulent plusieurs recommandations. D’abord que la transition soit civile ensuite qu’elle soit courte. Les membres de la mission étaient divisés sur sa durée, certains plaidant pour une transition rapide de 6 mois, d’autres pour une parenthèse d’un an. « Mais tout le monde est d’accord qu’on ne doit pas dépasser les 12 mois », assure hors micro un des membres de la mission. Parmi les autres recommandations figurent la libération des prisonniers et en particulier celle du président déchu Alpha Condé. Ces préconisations seront au centre des débats ce jeudi. Les chefs d’État choisiront-ils en parallèle de sanctionner le pays comme ils l’avaient fait l’an passé pour le Mali après le 1er coup d’État ? L’hypothèse est sur la table mais la question semble faire débat. RFI
La conclusion éventuelle d’un accord entre la junte au pouvoir à Bamako et la société russe privée Wagner « remettrait en cause » le mandat de l’armée allemande au Mali, a prévenu mercredi la ministre allemande de la Défense. « Si le gouvernement du Mali passe de tels accords avec la Russie, cela contredit tout ce que l’Allemagne, la France, l’Union européenne et l’ONU ont fait au Mali depuis 8 ans », a mis en garde sur Twitter Annegret Kramp-Karrenbauer. L’armée allemande est présente au Mali avec près de 1.500 soldats, déployés dans le cadre de la mission de formation de l’Union européenne ou de la mission Minusma, dirigée par l’ONU. Les autorités françaises s’étaient déjà ouvertement inquiétées mardi des discussions entre Bamako et la société privée russe, avertissant qu’un déploiement de ces paramilitaires au Mali pourrait entraîner un retrait des troupes françaises, qui y combattent depuis huit ans les groupes jihadistes. AFP
Les réfugiés érythréens ont été victimes d’exactions, notamment d’exécutions sommaires et de viols, durant le conflit qui fait rage dans le nord de l’Ethiopie, estime Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié jeudi 16 septembre. L’ONG y détaille le rôle des soldats érythréens ainsi que des combattants rebelles de la région éthiopienne du Tigré dans ces exactions à grande échelle, également marquées par des rapatriements forcés et d’importantes destructions dans deux camps de réfugiés. « Les meurtres horribles, les viols et les pillages contre les réfugiés érythréens au Tigré sont clairement des crimes de guerre, affirme Laetitia Bader, directrice de HRW pour la Corne de l’Afrique. Durant de nombreuses années, le Tigré a été un refuge pour les réfugiés érythréens fuyant les persécutions [dans leur pays]. Mais aujourd’hui, ils ne s’y sentent plus en sécurité. » Le nord de l’Ethiopie est ravagé par de violents combats depuis novembre 2020, lorsque le premier ministre Abiy Ahmed y a envoyé l’armée pour destituer les autorités régionales issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qu’il accuse d’avoir orchestré des attaques contre des camps militaires. L’Erythrée, ennemi juré du TPLF (qui dirigeait l’Ethiopie lors du sanglant conflit frontalier entre les deux pays, de 1998 à 2000), a soutenu militairement Addis-Abeba en envoyant des troupes dans cette région qui borde sa frontière sud. Le Monde avec AFP
Un haut responsable américain en visite à Tripoli a appelé mercredi les dirigeants libyens à « saisir la meilleure opportunité qui se présente en une décennie » pour mettre fin au conflit avec la tenue prévue d’élections en décembre. La Libye a maintenant « la meilleure opportunité qui se présente depuis une décennie pour mettre fin au conflit, faire avancer l’économie et jeter les bases d’une société démocratique stable », a déclaré Derek Chollet, conseiller du département d’Etat américain, lors d’un point-presse à Tripoli. « Les Etats-Unis continueront de soutenir ce processus vital », a promis le responsable américain à l’issue de ses entretiens avec des responsables libyens. La Libye tente de s’extraire d’une décennie de violences et de luttes au pouvoir. Après un accord de cessez-le-feu entre autorités rivales, conclu en octobre 2020, un gouvernement unifié et transitoire a été installé sous la houlette de l’ONU début 2021 pour mener le pays à un scrutin présidentiel et législatif annoncé pour le 24 décembre. Mais les divisions ont rapidement refait surface, rendant de plus en plus hypothétiques ces élections. AFP
Révocant Karemangingo a été abattu au volant de son véhicule, en début de semaine, alors qu’il rentrait à son domicile dans la banlieue de Maputo. Ancien soldat de l’armée rwandaise, ce commerçant vivait au Mozambique depuis 1998. Un assassinat troublant, car ces derniers mois il se disait, surveillé, menacé. De plus, il avait déjà échappé à une tentative d’assassinat il y a cinq ans. Selon le président l’association des réfugiés rwandais au Mozambique, dont Révocant Karemangingo était le trésorier, celui-ci se disait surveillé ces derniers mois. Il s’était plaint auprès de la police mozambicaine, évoquant des véhicules aux fenêtres teintées qui stationnaient devant son domicile et son lieu de travail, faisant état de menaces provenant de Kigali. Son assassinat était bien planifié, avec pas moins de trois véhicules impliqués. Deux l’ont pourchassé jusqu’à son domicile, où le dernier lui a finalement barré la route, l’obligeant à s’arrêter. C’est là qu’est survenue la fusillade. M. Karemangingo a été tué de neuf balles. RFI
Derrière un « semblant de normalisation », de graves violations des droits de l’homme se poursuivent au Burundi, avec un « espace démocratique fermé », a alerté jeudi, la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi, relevant toutefois que ces abus sont à une « échelle moindre » par rapport au contexte électoral. Malgré les promesses initiales du Président burundais, Évariste Ndayishimiye, d’améliorer la situation des droits de l’homme dans un pays ravagé par des années de répression violente et de rétablir l’État de droit, des mesures structurelles en vue d’apporter des changements durables n’ont toujours pas vu le jour. Selon les enquêteurs onusiens, l’espace démocratique reste étroitement fermé et de graves violations des droits de l’homme ont continué d’être commises depuis l’entrée en fonction du président en juin 2020. « Même si le pays semble être sur la voie de la normalisation, il y a de bonnes raisons de rester très préoccupé par la situation désastreuse des droits de l’homme au Burundi », a déclaré Doudou Diène, Président de la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi. ONU Info
La coalition de l’opposition Lamuka avait prévu de se rassembler pour dénoncer la politisation de la Commission électorale, alors que le bras de fer perdure sur la nomination du président de la Céni. Cette marche avait été interdite par les autorités, et ce mercredi matin, les policiers ont empêché le rassemblement, s’en prenant également à des journalistes présents sur place. Il y avait du monde tôt ce mercredi 15 septembre sur la place Pascal, dans le quartier de Masina, dans l’est de la capitale. Peu avant 8 heures, à son arrivée, Martin Fayulu a été empêché de rejoindre ses partisans. Le leader de Lamuka affirme avoir subi des violences, que les policiers ont tenté de l’emmener, avant qu’il puise remonter dans son véhicule et prendre le boulevard Lumumba, suivi d’une cohorte de militants. « Nous avons passé 45 minutes de discussion. Ils m’ont brutalisé et même tabassé. Donc je suis parti dans ma jeep et nous avons commencé à faire une sorte de processions. » RFI
Alors que plus de 37 millions d’enfants nigérians doivent entamer la nouvelle année scolaire ce mois-ci, un million d’élèves risquent, selon l’Unicef, de ne pas pouvoir aller à l’école en raison de la menace de violence. Au Nigeria, un million d’enfants risquent de ne pas pouvoir aller à l’école en raison de la menace de violence, après une série d’enlèvements massifs et d’attaques visant des étudiants cette année, a déclaré l’agence des Nations unies pour l’enfance (Unicef) mercredi 15 septembre. Plus de 37 millions d’enfants nigérians doivent commencer la nouvelle année scolaire ce mois-ci, mais « cette année, ce moment est volé à environ un million d’enfants nigérians, car l’insécurité menace leur sûreté et leur éducation », a déclaré dans un communiqué le représentant de l’Unicef au Nigeria, Peter Hawkins. Selon l’Unicef, il y a eu cette année vint attaques contre des écoles au Nigeria, plus de 1 400 élèves ont été enlevés et 16 sont morts. Enlevés par des bandes criminelles dans les États du nord-ouest et du centre du pays, la plupart ont été libérés après négociation d’une rançon, après des semaines ou des mois de captivité, souvent dans des conditions épouvantables dans des camps ruraux. Environ 200 sont toujours portés disparus. France24 avec AFP
Ramon Abbas – connu par ses 2,5 millions de followers sur Instagram sous le nom de Hushpuppi – est considéré par le FBI comme l’un des fraudeurs les plus actifs au monde et risque une peine de prison allant jusqu’à 20 ans aux États-Unis après avoir plaidé coupable de blanchiment d’argent. La BBC a utilisé des documents judiciaires récemment disponibles pour découvrir l’homme derrière les cyber-cambriolages qui ont coûté des millions à ses victimes, de ses humbles débuts en tant qu’arnaqueur « Yahoo Boy » au Nigeria à son soi-disant statut de « Milliardaire Gucci Master » vivant une vie de luxe à Dubaï avant son arrestation l’année dernière. L’homme de 37 ans a commencé sa carrière à Oworonshoki, une zone côtière pauvre du nord-est de Lagos, la capitale commerciale du Nigeria. Seye, un chauffeur de la region, dit à la BBC qu’il se souvient d’Abbas lorsqu’il était un jeune garçon travaillant aux côtés de sa mère sur le marché d’Olojojo. BBC