Un milliard de dollars sur 4 ans pour combattre le jihadisme: c’est la décision phare du sommet extraordinaire « de lutte contre le terrorisme » de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui s’est tenu samedi à Ouagadougou. « Les débats nous ont permis d’adopter des décisions très fortes (…) La conférence (élargie au Tchad et à la Mauritanie) a adopté un plan d’action et de mobilisation de ressources à hauteur de un milliard de dollars pour la lutte contre le terrorisme », a annoncé le président nigérien Mahamadou Issoufou à la clôture du sommet. Le plan et son budget, qui fait appel uniquement à des ressources internes, seront présentés en décembre lors du prochain sommet de la Cédéao à Abuja mais l’argent qui sera versé dans un « pot commun » servira notamment à « renforcer les capacités opérationnelles » des armées nationales ainsi que des forces conjointes » comme le G5 Sahel ou la Force multinationale mixte du Bassin du lac Tchad. AFP
Un publicitaire en prison contre un universitaire sans parti politique: les deux premières places de l’élection présidentielle en Tunisie ont été revendiquées par des candidats « anti-système », mais les résultats n’ont pas été confirmés officiellement et le pays se retrouve lundi matin dans un épais brouillard politique. Si le scenario se confirme, il s’agit d’un coup de tonnerre qui sanctionne la classe politique tunisienne au pouvoir depuis la révolution de 2011 et ouvre une période d’immense incertitude dans le pays pionnier du printemps arabe. Le scrutin, pour lequel s’affrontaient 26 candidats, s’est déroulé sur fond de grave crise sociale et économique, et dans une atmosphère de rejet des élites politiques. Nabil Karoui, homme d’affaires en prison sous le coup d’une enquête pour blanchiment et fraude fiscale, et Kais Saied, commentateur politique et constitutionnaliste, deux outsiders se présentant comme des candidats « anti-système », ont revendiqué leur qualification dimanche soir, sur la foi de deux sondages d’instituts privés tunisiens. AFP
« Je n’ai pas de QG de campagne, je suivrai les résultats des élections chez moi ! », a lancé Kaïs Saïed, dimanche 15 septembre, alors que la Tunisie vote pour le premier tour de l’élection présidentielle. L’universitaire sans parti politique est arrivé en tête du premier tour avec 19 % des voix, selon des résultats officiels préliminaires portant sur plus d’un quart des suffrages, a annoncé, lundi, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE). Selon ces résultats, M. Saïed devance l’homme d’affaires en prison Nabil Karoui (14,9 % des voix), qui est au coude-à-coude avec le candidat du parti d’inspiration islamiste Ennahda, Abdelfattah Mourou (13,1 % des voix). Candidat surprise, véritable comète politique, Kaïs Saïed est un personnage insaisissable, atypique qui ignore les recettes classiques du combat électoral. Il a ainsi refusé le financement public auquel il avait légalement droit. Le Monde
« J’ai décidé que la date de l’élection présidentielle sera le jeudi 12 décembre 2019 », a déclaré dans un discours télévisé, M. Bensalah qui, selon la Constitution du pays, ne peut être candidat. Le général Gaïd Salah avait réclamé le 2 septembre que la date de la présidentielle devant permettre d’élire un successeur à M. Bouteflika soit annoncée le 15 septembre pour que le scrutin ait lieu avant la fin de l’année. Le chef de l’Etat par intérim a « exhorté » les Algériens à « la mobilisation pour faire de ce rendez-vous le point de départ du processus de renouveau de la Nation », estimant qu’il était « temps de faire prévaloir l’intérêt suprême de la patrie sur toutes autres considérations ». … Vendredi dernier, les Algériens se sont mobilisés pour la 30e semaine consécutive de manifestations pour s’opposer à la tenue rapide d’une présidentielle. Les manifestants n’y voient qu’un moyen pour le « système » de se maintenir à la tête du pays. Ils demandent le départ des figures au pouvoir, M. Bensalah et le général Gaïd Salah en tête. BBC
Selon la Minusca, de nouveaux affrontements entre milices ennemies ont fait une vingtaine de morts ce samedi 14 septembre à Birao, une ville du nord-est de la Centrafrique. Dans l’extrême nord-est du pays, Birao avait déjà fait l’objet de combats au début du mois de septembre après la mort du fils du sultan de la ville. Entre les mains du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) depuis 2014, la ville avait alors été prise par le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ). Samedi de nouveaux affrontements ont été engagés. Plusieurs sources parlent d’une offensive du FPRC pour reprendre la ville. Ce dernier dément, affirmant avoir riposté contre une nouvelle attaque de ses positions en périphérie de Birao. Un bilan de la Minusca, la Mission des Nations unies en Centrafrique, fait état d’une vingtaine de morts ainsi que des blessés au sein des groupes. Un casque bleu a aussi été blessé. Aucune victime parmi les civils ne serait à déplorer. RFI
Au moins douze soldats burundais de la Mission de l’Union africaine en Somalie sont morts samedi 14 septembre et une dizaine d’autres ont été blessés, dans une attaque de jihadistes d’al-Qaïda en Somalie, les Shebabs. Leur convoi a été attaqué alors qu’ils regagnaient leur base sur une route stratégique qui relie la capitale et la région de la Moyenne-Shabelle. Le convoi militaire de l’Amisom revenait de Mogadiscio. Sa mission, de routine, était d’accompagner des camions de ravitaillement partis de Jowhar, une grande ville à 90 km au nord-ouest, à destination des marchés de la capitale. Aux environs du village de Balcad, à mi-chemin des deux villes, le convoi est tombé dans une embuscade tendue par un commando du groupe al-Shabab. Selon des témoins, les combats meurtriers ont duré une vingtaine de minutes. RFI
D’abord, une panne a semé le doute. Samedi midi 14 septembre, à quelques minutes du premier meeting de « réconciliation nationale » des deux principaux partis de l’opposition ivoirienne, les micros et les écrans géants du Parc des sports de Treichville se sont arrêtés. La théorie du complot allant bon train, Jacqueline Gnandou, militante du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a tout de suite conclu qu’on avait « volontairement coupé le courant pour ne pas qu’on puisse s’exprimer ». Deux jours plus tôt, le gouvernement avait déjà refusé le grand stade Champoux aux deux partis, arguant de travaux. usqu’au dernier moment, le doute a subsisté face à cette initiative historique de réconciliation. Une vraie première. Le Monde
La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a jusqu’à minuit, ce lundi 16 septembre, pour faire appel de l’acquittement de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. À un an de la présidentielle, la Côte d’Ivoire est suspendue à cette décision. Laurent Gbagbo connaîtra-t-il ce lundi l’épilogue d’années d’épreuves judiciaires ? Huit ans après son transfèrement à la Cour pénale internationale (CPI) et son inculpation pour crimes contre l’humanité, il saura si toutes les poursuites sont abandonnées contre lui. L’ancien président ivoirien pourrait alors faire son grand retour sur la scène politique ivoirienne, à un an de la prochaine présidentielle. Jeune Afrique
Ils étaient très nombreux dans les rues de Dakar ce vendredi pour exiger la vérité sur l’affaire qui éclabousse depuis des mois Aliou Sall, le frère du président, dans l’attribution des concessions d’hydrocarbures. Une manifestation initiée par la société civile et la plateforme Aar linu Book dont Daouda Gueye est une des figures. À la place de l’obélisque, point de départ de cette manifestation, il explique les revendications de son mouvement. « Nous voulons la transparence dans la gestion des ressources du pétrole et du gaz. Nous demandons le recouvrement de tous les avoirs pétroliers et gaziers spoliés à la suite de certains contrats. Que ces contrats soient renégociés et les dossiers transmis à la justice afin que tous les coupables soient simplement condamnés. » DW
Une mission mandatée par le président sud-africain pour exprimer sa solidarité à la suite de la récente vague de violence xénophobe a été présentée comme une démarche de relations publiques par le chef d’un groupe représentant les migrants africains en Afrique du Sud. Les émissaires, qui se rendront dans sept pays, dont le Nigeria, devront rassurer l’opinion « que l’Afrique du Sud est attachée aux idéaux d’unité et de solidarité panafricaine », selon une déclaration du bureau du président sud-africain. Le Nigéria a notamment condamné sans ambages les troubles et attaques dont ont été victimes ses ressortissants. Mais Vusumuzi Sibanda, président du Forum de la diaspora africaine, a déclaré au programme Newsday de la BBC que l’Afrique du Sud était « préoccupée par son image dans d’autres pays, ce n’est pas vraiment une préoccupation pour » les personnes vivants dans le pays. BBC
En Afrique du Sud, où les femmes se mobilisent contre les violences, dans la rue, et sur les réseaux sociaux. Quelque 3000 femmes assassinées par an et une femme sur cinq a déjà été victime de violence de la part de son partenaire. L’Afrique du Sud possède des statistiques parmi les plus inquiétantes du monde. Une réalité malheureusement devenue quasi-banale, tant elle est quotidienne. Car cette vague d’indignation, née sur les réseaux sociaux, s’est rapidement concrétisée dans les rues, au Cap, lors du Forum économique mondial pour l’Afrique ainsi que devant le Parlement au début du mois, où des centaines de militantes ont voulu se faire entendre par les décideurs du pays. Puis la semaine dernière, devant le siège de la Bourse de Johannesbourg, où les manifestantes ont demandé aux grandes entreprises de contribuer à la lutte contre les violences faites aux femmes, au moyen d’une taxe pour financer des programmes. RFI
Les sourires et les poignées de main chaleureuses échangés par les deux rivaux du Soudan du Sud, le président Salva Kiir et son principal opposant et ancien vice-président Riek Machar, sur le parvis du palais présidentiel à Juba, le 11 septembre, augurent-ils d’un nouveau souffle pour la mise en œuvre de l’accord de paix censé mettre fin à une guerre civile de plus de cinq ans, mais très en retard sur son calendrier ? La scène s’est déroulée à la suite de deux réunions en tête-à-tête des dirigeants ayant pour objectif, selon la présidence, « d’accélérer » la mise en œuvre de cet accord. Le Monde
Selon la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme, l’armée tchadienne se livre à des exactions sous couvert de l’état d’urgence mis en place dans les provinces du Ouaddaï, du Sila et du Tibesti. Les autorités, elles, démentent ces accusations. Un signalement par jour, ce serait l’ampleur des exactions enregistrées par la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH). Des exactions qui seraient commises à l’encontre des habitants du Ouaddaï et du Sila. « Nous enregistrons souvent des arrestations arbitraires. On vient comme ça et on vous arrête. Le plus souvent, ces personnes arrêtées sont fouettées ou bastonnées. Il y a des pillages, des bijoux, des montres, des objets précieux, des sommes d’argent… Donc pendant la nuit les jeunes fuyaient le village pour se réfugier dans d’autres villages », raconte Khalid Daoud, chargé des programmes au sein de la CTDDH. RFI
Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil, et Joseph Dion Ngute, le Premier ministre, ont été chargés par le président camerounais de conduire le dialogue annoncé la semaine dernière. Face à la défiance des séparatistes et à la prudence de l’opposition, ils auront fort à faire pour tenter de convaincre. Le dialogue national, dont Paul Biya a annoncé le lancement pour la fin de septembre, était en préparation depuis des mois. Ses maîtres d’œuvre: Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil, et Joseph Dion Ngute, le Premier ministre. Jeune Afrique
Après des funérailles nationales dans l’immense stade de Harare, dont les 60 000 places sont restées aux deux tiers vides, un dernier hommage sera rendu à l’ex-président du Zimbabwe, ce lundi, dans son village de Kutama. Robert Mugabe a raté sa sortie. Le président aux mille masques, l’acteur incontournable de la scène panafricaine, dont le nom reste intimement mêlé à celui de son pays, est mort seul, loin de chez lui, le 6 septembre. Dans cette clinique de Singapour où, à 95 ans, il avait pris l’habitude de faire soigner son cancer de la prostate, entendait-il encore les hurlements de joie qui avaient envahi les rues de Harare à l’annonce de sa démission forcée, en novembre 2017? Il n’était déjà plus qu’un vieillard s’accrochant désespérément à un fauteuil sur lequel il n’arrivait même plus à monter seul. L’autocrate qui avait tant usé de la violence ne parvenait plus à faire peur. L’insatiable provocateur ne faisait plus sourire. Jeune Afrique