Le Soudan a besoin d’une stratégie de sécurité nationale pour guider les réformes de son secteur de la sécurité, afin de passer d’un outil de répression pour soutenir l’ancien régime à une force professionnelle qui protège les citoyens dans le cadre d’un système démocratique. … Depuis le renversement du gouvernement d’Omar Al-Béchir en avril 2019, le Soudan lutte pour éradiquer les maux de 30 ans de règne répressif, la cooptation des institutions publiques par le Front national islamique, et la politisation du secteur de la sécurité. Le gouvernement de transition civilo-militaire a lutté pour se montrer à la hauteur des slogans de la révolution soudanaise—liberté, justice et paix—ainsi que pour satisfaire les besoins essentiels quotidiens des citoyens. … Une lueur d’espoir est l’accord de paix du 3 octobre 2020… Avec le mandat d’intégrer l’opposition armée dans les forces de sécurité, l’Accord nécessite également une vision et un plan pour ce à quoi ressemblera un secteur de la sécurité renouvelé au Soudan. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
La situation ne cesse de s’envenimer en Ethiopie. Les hostilités ont commencé le 4 novembre, quand le premier ministre, Abiy Ahmed, a envoyé l’armée fédérale à l’assaut de la région dissidente du Tigré, après des mois de tensions croissantes avec les autorités régionales du Front de libération des peuples du Tigré (TPLF), le parti qui dirige la région et a contrôlé durant près de trente ans l’appareil politique et sécuritaire en Ethiopie. La capitale de l’Erythrée, Asmara, a été touchée samedi 14 novembre par des roquettes tirées depuis le Tigré, ont annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) deux diplomates basés à Addis-Abeba, une potentielle escalade majeure dans ce conflit. Selon ces diplomates, plusieurs roquettes sont tombées à proximité de l’aéroport d’Asmara. La radio érythréenne d’opposition Erena, sise à Paris, citant des habitants, rapporte que quatre « missiles » ont touché la capitale de l’Erythrée. Le président de la région du Tigré a revendiqué l’attaque dimanche. Le Monde
Des hommes armés ont tué au moins 34 personnes lors de l’attaque « effroyable » d’un bus, dans la région de Benishangul-Gumuz, dans l’ouest de l’Ethiopie, théâtre de récentes violences meurtrières contre des civils, a rapporté dimanche l’organisme national chargé des droits humains. « Le nombre estimé de victimes (décédées), actuellement de 34, va probablement augmenter », a indiqué dans un communiqué la Commission éthiopienne des droits humains (EHRC), institution publique indépendante qui fait aussi état d’autres attaques dans la région durant la nuit de samedi à dimanche. Il n’y aucun lien établi entre ces violences et les opérations militaires que mène depuis le 4 novembre l’armée fédérale contre les autorités dissidentes de la région du Tigré (Nord de l’Ethiopie), qui ont poussé plus de 20.000 personnes à fuir vers le Soudan. AFP
La reprise des affrontements entre le Front Polisario et le Maroc préoccupe la classe politique mauritanienne et plus particulièrement le parti au pouvoir. Son secrétaire général invite les parties en conflit à l’arrêt des hostilités pour la préserver la paix dans la région. « Nous, au niveau de l’UPR, tenant compte un peu de notre proximité avec les citoyens des deux partis en conflit, on observe avec beaucoup d’inquiétude et beaucoup d’attention ce qui se passe et nous pensons que la sagesse va l’emporter », espère Fall Nguissaly. Dans les rangs de l’opposition parlementaire, Lo Gourmo, le vice-président de l’Union des forces de progrès (UFP), appelle à une intervention urgente de l’Union africaine et de l’ONU pour un retour rapide au cessez-le-feu. « Il est temps que les organisations internationales, l’ONU en particulier et l’Union africaine prennent leurs responsabilités, et qu’il y ait une reprise immédiate des pourparlers pour que la solution soit trouvée. » RFI
Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a accueilli dimanche les chefs de groupes rebelles du pays, en visite pour la première fois depuis près de 20 ans à Khartoum, où des milliers de Soudanais étaient rassemblés pour célébrer l’accord de paix. La visite des commandants du Front révolutionnaire soudanais (FRS), une coalition de groupes rebelles, fait suite à la signature le 3 octobre d’un accord de paix avec le gouvernement de transition soudanais, qui doit mettre fin à une guerre de près de deux décennies qui a fait des milliers de morts. « Nous attendions ce jour avec impatience », a déclaré M. Hamdok, lors d’une réunion avec les chefs rebelles retransmise par l’agence officielle Suna. « Aujourd’hui, il s’agit de la première étape pour mettre fin aux souffrances de notre peuple dans les camps de réfugiés », a-t-il ajouté. Belga
Les délégués libyens chargés de mettre sur pied un exécutif unifié ne sont pas parvenus à un accord sur les noms de leurs futurs dirigeants et reprendront les discussions dans une semaine, signe de la difficulté à sortir le pays d’une décennie de conflits. Les discussions se sont poursuivies jusqu’à la dernière minute, dimanche 15 novembre, entre les 75 délégués de tous bords rassemblés depuis une semaine à l’invitation de l’ONU dans la banlieue de Tunis, en l’absence des principaux protagonistes. « Nous avons convenu de nous retrouver dans une semaine pour une rencontre virtuelle afin qu’ils se mettent d’accord sur le mécanisme de sélection pour la future autorité », a déclaré à la presse l’émissaire par intérim de l’ONU pour la Libye, Stephanie Williams. Le Monde avec AFP
Les progrès de gouvernance en Afrique ralentissent, selon l’indice de la fondation Mo Ibrahim publié lundi 16 novembre, sur fond de craintes liées à la pandémie de Covid-19. … Dans son édition 2020, l’index, qui a été revu en améliorant et en complétant ses indicateurs, montre que la bonne gouvernance en Afrique s’est améliorée sur la décennie 2010-2019, 61,2 % de la population africaine vivant dans un pays où des progrès ont été recensés. Mais le rapport souligne un ralentissement des progrès ces cinq dernières années. Et, « de manière préoccupante », il note que le score moyen en 2019 pour l’Afrique a enregistré un recul pour la première fois depuis 2010, tandis qu’il avait progressé ou stagné jusqu’alors. Le Monde avec AFP
Depuis le coup d’État militaire du 18 août dernier, le Mali s’est doté d’un président et d’un vice-président de transition, d’un Premier ministre et d’un gouvernement de transition. Le CNT est le dernier organe prévu par la Charte de transition mais son installation tarde et suscite la polémique. Le dépôt des candidatures est clos depuis jeudi dernier. Les candidats n’avaient eu que 48 heures pour préparer leur dossier, ce que beaucoup d’acteurs avaient déjà dénoncé : difficile, dans ce délai, de se concerter et de rassembler les documents administratifs nécessaires. … Depuis la parution d’un décret, la semaine dernière, établissant la composition du futur organe législatif, la polémique n’a cessé d’enfler au Mali. De très nombreux partis politiques et syndicats ont annoncé leur refus de participer au Conseil, estimant que les militaires veulent se l’accaparer. RFI
La lutte contre Daech continue et passe désormais par l’Afrique, selon la coalition internationale contre le groupe État islamique, qui s’est réunie cette semaine en visioconférence, à l’initiative des États-Unis et du Nigeria. … Les premiers axes de soutien discutés portent sur le renforcement de la surveillance des frontières, du renseignement civil, de l’aide à la collecte de données pour soutenir les procédures judiciaires et lutter contre les réseaux de financement des groupes liés à Daech. L’envoyé spécial américain Nathan Sales a insisté sur la nécessité pour les pays soutenus de respecter l’État de droit, et assuré que cette coalition pouvait être un partenaire sécuritaire de choix, et de long terme, complémentaire des initiatives déjà existantes, comme l’opération Barkhane. Le diplomate américain qui a à cette occasion annoncé une rallonge de 30 millions de dollars supplémentaires en 2021 pour « renforcer les capacités du secteur civil des partenaires en première ligne dans la lutte contre le terrorisme ». RFI
L’organisation État islamique (EI) a revendiqué, samedi 14 novembre, l’une des plus importantes attaques commises contre l’armée burkinabè, dans laquelle 14 soldats ont été tués, mercredi, dans le nord du pays en pleine campagne électorale pour la présidentielle et les législatives du 22 novembre. Représenté au Sahel par le groupe armé jihadiste État islamique au Grand Sahara (EIGS) d’Abou Walid Al-Sahraoui, l’EI a revendiqué l’embuscade dans un message en arabe diffusé par son agence de propagande sur les réseaux sociaux. … Vendredi, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda au Sahel, avait également revendiqué cette attaque dans un message posté sur les réseaux sociaux. France24 avec AFP
Au Burkina Faso, la présidentielle et les législatives auront lieu dimanche 22 novembre, dans un contexte sécuritaire dégradé depuis les premières attaques jihadistes en 2015. En pleine campagne électorale, l’État islamique a revendiqué, samedi, l’attaque qui a coûté la vie à quatorze soldats burkinabè. Une situation qui inquiète certains habitants de Ouagadougou interrogés par France 24. À l’université Joseph Ki-Zerbo, des étudiants se montrent particulièrement préoccupés par cette insécurité, tout comme des commerçants rencontrés au grand marché de la capitale. Dans le milieu des affaires, certains demandent également un meilleur développement de l’économie numérique pour améliorer la qualité de vie au Burkina Faso. France24
La Cour constitutionnelle du Niger a publié, le vendredi 13 novembre, la liste des candidats retenus pour la présidentielle du 27 décembre. Le principal opposant, Hama Amadou, ne pourra pas se présenter à ce scrutin, sa candidature ayant été rejetée. « La Cour déclare inéligible à l’élection présidentielle Hama Amadou du Moden » (Mouvement démocratique nigérien, son parti), a annoncé le président de la Cour, Bouba Mahamane, sans donner de raison, lors d’une audience au siège de l’institution à Niamey. Arrivé deuxième de la présidentielle de 2016, derrière le président Mahamadou Issoufou, Hama Amadou, 70 ans, deux fois Premier ministre, avait été condamné en 2017, à un an de prison dans une affaire de trafic de bébés, qu’il a toujours qualifié de politique. DW
La Centrafrique est à 6 semaines de l’élection présidentielle. Sur le terrain tout le monde s’active pour l’organisation du scrutin et la tenue des délais. Mais une nouvelle fois les attaques dans les médias et sur les réseaux sociaux se multiplient. Ce qui excède certains acteurs. La semaine dernière l’ambassade de France publie un communiqué. Si elle maintient l’aide promise pour l’organisation du processus électorale, elle dénonce la campagne de désinformation qui la vise. « Face à cette atmosphère délétère et aux tentatives d’instrumentaliser son action dans le contexte des élections, l’ambassade n’apportera pas de nouveaux financements au processus électoral », précise le communiqué. Cette semaine c’était au tour de la Minusca de condamner la désinformation et les incitations à la haine contre les casques bleus. « La Mission procède à la documentation de tous ces discours afin que leurs auteurs puissent répondre de leurs actes », détaille l’organisation onusienne. RFI
Dans un contexte postélectoral déjà tendu, des chantres du chaos surfent sur la vague de la désinformation. Comme à M’Batto, ville meurtrie par des affrontements entre communautés. … Dans la cour de l’hôpital général de M’Batto, les ambulances croisent les véhicules de gendarmerie. Gyrophares allumés, les premières prennent la route d’Abidjan pour convoyer les blessés graves, tandis que les seconds patrouillent et font le guet. Devant son ordinateur, Guy Serge Kouassi, le directeur de l’établissement, fait le bilan des violences qui ont « défiguré » sa ville, située dans le centre-est de la Côte d’Ivoire. « Six morts et 40 blessés », dit-il en ajustant ses lunettes pour s’assurer de ne pas se tromper en lisant son rapport. « Mais le sixième n’est pas mort dans les affrontements, il a succombé à un étranglement herniaire faute de pouvoir se rendre à l’hôpital », précise-t-il. Le Monde
Poursuivi pour avoir enregistré et diffusé une communication téléphonique avec un officier supérieur de l’armée, le journaliste Anis Rahmani, patron du premier groupe de médias privé algérien, Ennahar, et proche de l’entourage de l’ex-président Bouteflika, a été condamné dimanche à cinq ans de prison ferme. Tout puissant sous l’ère Bouteflika, le journaliste et PDG du premier groupe de médias privé algérien, Ennahar, Anis Rahmani, a fini par être rattrapé par la justice. Il a été condamné, dimanche 15 novembre, à cinq ans de prison ferme, selon Ennahar. Une peine d’une sévérité sans précédent à l’encontre d’un patron de presse en Algérie. France24 avec AFP
Les femmes libyennes ont perdu une de leurs porte-parole les plus influentes. Un an et demi après la disparition de la parlementaire libyenne Siham Sergewa, enlevée par un groupe armé après avoir critiqué le maréchal Khalifa Haftar, une autre figure féminine, l’avocate Hanane al-Barassi a été abattue dans sa voiture en pleine rue, mardi 10 novembre, à Benghazi. Cette avocate de 46 ans et mère d’une adolescente, se battait depuis de nombreuses années pour faire juger les coupables de violences envers les femmes en Libye. Elle donnait régulièrement la parole aux victimes dans des vidéos qu’elle diffusait sur les réseaux sociaux, notamment sur sa page Facebook. Hanane al-Barassi dirigeait également une association locale défendant les droits des femmes. Cette défenseure emblématique du droit des femmes était connue pour son franc-parler et son sang-froid. France24
Que sont devenus les deux hommes arrêtés en Tunisie après l’attentat de Nice, le 29 octobre, qui a fait trois morts dans la basilique Notre-Dame de l’Assomption ? Accusés d’avoir mis en ligne une vidéo dans laquelle un homme revendique la tuerie au nom d’une organisation inconnue, « Al Mahdi dans le sud tunisien », sont-ils encore incarcérés ? Ont-ils des liens avec Brahim A., l’auteur de l’attentat, un Tunisien de 21 ans tout juste arrivé en France ? … Comment, dans ces circonstances, évaluer l’ampleur de la menace terroriste en Tunisie ? Le pays n’a pas connu de gros attentats depuis ceux du musée du Bardo et de la zone touristique de Sousse, en 2015. Le Monde
Le monde musulman et l’Occident, réunis autour d’une table. C’est ce que souhaitent le président tunisien Kaïs Saïed et le Qatar. Lors d’une conférence de presse, dimanche 15 novembre, les deux pays ont annoncé vouloir promouvoir le dialogue entre les musulmans et l’Occident, en proposant d’organiser une « conférence occidentalo-islamique […] visant à créer une meilleure compréhension et à surmonter les obstacles qui apparaissent après certaines opérations terroristes », a déclaré le président de la Tunisie. Selon Kaïs Saïed, cité par l’agence d’État qatarienne, cette conférence occidentalo-islamique aurait également pour but d’« éviter de confondre les musulmans avec ces extrémistes qui prétendent être musulmans », car il est « nécessaire de faire la différence entre les vrais objectifs de l’islam et le terrorisme, qui n’a absolument rien à voir avec l’islam ». AFP
Alors que de plus en plus d’espèces sont menacées d’extinction du fait de la surchasse et de la déforestation, la demande de viande de brousse ne faiblit pas et le braconnage s’intensifie. Deux porcs-épics, deux antilopes pas plus hautes qu’un lévrier et trois macaques boucanés. Dans la pénombre de sa case, Jean-Paul Ebao montre le fruit de sa dernière battue – trois jours passés « en brousse », dans une forêt de l’Ituri, une province du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Corps vif et sec dans une chemise élimée, l’homme est chasseur professionnel. Armé de sa carabine, de cartouches « double zéro » ou de munitions qu’il fabrique lui-même avec des plombs et du soufre d’allumettes, il arpente régulièrement la jungle qui s’étend derrière son village de Bayenga. « Cette semaine, j’ai marché quatre heures avant de pister ma première antilope », raconte le quadragénaire. Le Monde
Sur la carte du monde de la pandémie, l’Afrique continue de se démarquer. Alors que l’Europe voisine apparaît à nouveau submergée, le nombre des contaminations connues y est comparable à celui de la France. Plus de neuf mois après l’apparition du Covid-19 sur le continent – le 14 février en Egypte –, 1,95 million de cas ont été signalés, soit moins de 4 % des cas recensés dans le monde alors que le continent compte 17 % des habitants de la planète. Le nombre de décès – 46 836 au 15 novembre, selon les chiffres du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) – y apparaît également contenu, avec un taux de mortalité identique à la moyenne mondiale (2,4 %). Le Monde
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 18,3 % des décès dus à la Covid-19 dans la région Africaine sont liés au diabète, l’une des conditions qui, d’après des études mondiales, augmentent le risque de forme sévère de la maladie et de décès parmi les patients infectés par le virus. « Beaucoup trop de personnes ignorent si elles ont du diabète ou non. Les personnes avec cette affection chronique souffrent doublement si elles sont aussi infectées par la Covid-19 », a déclaré le Docteur Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Nous devons changer cette situation en investissant dans la détection, la prévention et le traitement précoces du diabète », a-t-elle ajouté. ONU Info
Des années de fouilles et un architecte-star, Sir David Adjaye, pour donner un écrin à l’histoire du Royaume du Bénin et à ses fabuleuses créations. Le projet a été lancé ce 13 novembre à Benin City, dans l’État d’Edo. Explorer le passé, exposer le présent et mettre en valeur le patrimoine : tel est l’objectif de l’initiative « Redécouvrir l’histoire du Bénin » lancée aujourd’hui à Benin City (Nigeria) par le Legacy Restoration Trust (LRT), le British Museum et le cabinet d’architecte Adjaye Associates. À savoir : un important projet de fouilles archéologiques sur le site même qui devrait accueillir, dans le futur, l’Edo Museum of West African Art (Emowaa). Jeune Afrique