Les établissements d’enseignement professionnel militaire en Afrique
Les établissements d’enseignement professionnel militaire ont pour objectif de favoriser des armées capables et apolitiques qui défendent la constitution et servent des dirigeants démocratiquement élus. Pour ce faire, elles doivent cependant être ancrées dans une culture qui renforce ces mêmes valeurs. La nécessité de renforcer le professionnalisme des armées en Afrique a été mise en relief par la série de coups d’État et la politisation grandissante des armées que l’Afrique a récemment subies. Cette politisation obscure des progrès réels effectués dans la construction d’un corps d’officiers professionnels dans certaines armées africaines, même si ce progrès est partiel et varie beaucoup à travers le continent. Renforcer les établissements d’enseignement professionnel militaire (EEPM) est un moyen d’améliorer le professionnalisme militaire en Afrique. En effet, ces établissements peuvent inspirer un engagement envers la sécurité des citoyens et des relations démocratiques entre civils et militaires. Ils peuvent aussi façonner une vision stratégique, mieux comprendre le développement d’une stratégie de sécurité nationale et régionale et encourager une philosophie de service parmi les officiers. Centre d’Études Stratégiques de l’Afrique
Nigeria: onze membres des forces de sécurité tués dans deux attaques
Des hommes armés ont tué mardi sept policiers et quatre miliciens lors d’attaques dans le centre et le nord-ouest du Nigeria, dernières violences en date imputées à des bandes criminelles lourdement armées. Le nord-ouest et le centre du Nigeria sont depuis plusieurs années la proie de multiples gangs de « bandits » qui pillent les villages, enlèvent des gens contre rançons et sèment la terreur parmi la population. Mais récemment les attaques se sont intensifiées malgré des tentatives des militaires de déloger les « bandits » de leurs bases. Lors de la première attaque, mardi vers 12H00 GMT, des dizaines d’agresseurs ont pris d’assaut un poste de police dans le district de Magama, dans le centre de l’État du Niger, entraînant une fusillade avec des policiers et des miliciens locaux, a déclaré Wasiu Biodun, porte-parole de la police nigérienne, dans un communiqué. … La seconde attaque a eu lieu dans l’État voisin de Kebbi, où environ 500 hommes à moto ont envahi une usine du village de Gafara, dans le but d’enlever des travailleurs expatriés, a déclaré Nafiu Abubakar, porte-parole de la police de l’État de Kebbi. VOA/AFP
Sénégal: Casamance – Deux bases rebelles de Salif Sadio tombent, le flux de déplacés s’accentue
Quarante-huit heures après le déclenchement des opérations de sécurisation, l’armée poursuit son offensive vers les bastions des rebelles. Les premières bases rebelles commencent à tomber. C’est le cas de la base satellite de Tambindour désormais contrôlée par les soldats de l’armée Sénégalaise. Les flux de déplacés s’intensifient cependant dans la zone en proie à d’intenses bombardements. Les opérations militaires se poursuivent toujours dans la zone de Nord Sindian. L’armée qui a entamé depuis avant-hier cette offensive a réussi à démanteler certains bastions rebelles abandonnés par les éléments armés devant l’intensité des bombardements. Et une base sise à Tambindour, un village dans la zone de de Sindian, est tombée hier aux environs de 10h. Une des bases du chef rebelle Salif Sadio désertée par les éléments armés. Dans leur offensive, certaines découvertes ont été faites sur place comme des champs de cannabis qui ont été détruits. Sud-Quotidien
Rwanda: HRW dénonce la répression contre les blogueurs et les youtubeurs
Au Rwanda, internet et les réseaux sociaux sont désormais dans la ligne de mire des autorités. Dans son dernier rapport, publié aujourd’hui ce mercredi 16 mars 2022, l’organisation Human Rights Watch dénonce à nouveau le harcèlement dont font l’objet les blogueurs et les youtubeurs. Après la presse écrite, la presse audio, c’est désormais internet qui est la cible des autorités rwandaises. Depuis deux ans, près d’une dizaine de journalistes, commentateurs, ou simples blogueurs ont été arrêtés et condamnés. À l’instar d’Ivonne Idamange, condamnée à 15 ans de prison pour avoir critiqué le gouvernement sur sa chaine YouTube, qui rassemble près de 19 000 abonnés, explique Lewis Mudge de Human Rights Watch. RFI
Somalie: la clôture des élections parlementaires à nouveau repoussée au 31 mars
Les autorités électorales somaliennes ont repoussé au 31 mars la date butoir pour terminer les élections parlementaires, accordant un énième délai dans le processus qui doit aboutir à la désignation d’un nouveau président, attendue depuis plus d’un an. Le comité électoral a annoncé dans la soirée de mardi ce nouveau report, qui prolonge l’incertitude politique dans ce pays instable de la Corne de l’Afrique, confronté à l’une de ses pires sécheresses depuis des décennies et à l’insurrection des islamistes radicaux shebabs. Fin février, le gouvernement avait repoussé au 15 mars la date limite pour boucler la désignation des membres de la chambre basse. Mais mardi, 39 des 275 sièges restaient à pourvoir dans trois Etats (20 au Jubaland, 13 en Hirshabelle et 6 au Puntland), selon les résultats officiels. VOA
Guinée: les consultations des acteurs politiques ont commencé avant le futur dialogue
En Guinée, les autorités reçoivent depuis lundi après-midi les acteurs politiques pour préparer les Assises, qui démarrent le 22 mars. Aujourd’hui, le ministère de l’Administration du territoire a reçu cinq coalitions de partis politiques. Ces concertations concernent aussi les religieux et la société civile. Le but des autorités : discuter avec la classe politique, qui leur reproche de l’écarter des affaires publiques et notamment des détails de la transition. Ces concertations permettent d’évoquer la forme que prendront les Assises et l’ordre du jour de ces rencontres. Il sera principalement question de « réconciliation » et de dialogue politique. Concernant la « réconciliation », cela devrait surtout être une question technique, puisqu’une base de travail existe déjà : un rapport avait été émis en 2016, relève un observateur. RFI
Kenya : William Ruto candidat à l’élection présidentielle
Le vice-président kényan William Ruto a profité ce mardi de l’investiture de son nouveau parti pour se présenter à l’élection présidentielle du mois d’août. En parallèle de sa candidature, il a fustigé le président Uhuru Kenyatta sur ses politiques économiques et ses références démocratique, affirmant que le Kenya se dirige dans une mauvaise direction et qu’il allait réparer les dégâts dans les 30 jours suivant son élection. Cette déclaration concerne la dette publique actuelle du Kenya qui a considérablement augmenté, passant de 17 milliards de dollars avant la prise de fonction d’Uhuru Kenyatta en 2013, à 61,32 milliards de dollars. … William Ruto sera face à l’ancien Premier ministre Raila Odinga soutenu par Uhuru Kenyatta lors de l’élection présidentielle d’août 2022. AfricaNews
Guerre en Ukraine : les prix flambent, « nous allons mourir de faim » s’inquiètent les Congolais
Farine de maïs, riz, sucre, huile, tomates, bière… tout augmente. Les ménages congolais, dont les trois quarts vivent sous le seuil de pauvreté, s’inquiètent des conséquences économiques de la guerre menée par la Russie en Ukraine. A Bukavu, dans une des provinces de l’est de la République démocratique du Congo affectées depuis plus de 25 ans par les violences de groupes armés, la crainte d’une crise sociale dévastatrice s’ajoute aux problèmes d’insécurité. Janvier Mizo Kabare, président de la Ligue des consommateurs des services au Congo-Kinshasa (Licoski), assure avoir alerté « les autorités de la flambée vertigineuse des prix des denrées sur les marchés de Bukavu », source de « grand malaise social ». Les prix augmentent « tous les jours ». « Que les autorités voient ce qu’elles peuvent faire, sinon nous allons mourir de faim ! », lance Pascaline Buhume, vendeuse de produits alimentaires. Sur les marchés, un sac de sucre de 50 kg qui coûtait 43 dollars se négocie à 60 dollars aujourd’hui, se désole-t-elle. RTBF
RDC : Christophe Mboso s’engage à programmer les réformes des lois électorales à la session de mars
Le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso s’engage à programmer l’examen toutes les lois utiles pour des réformes urgentes, comme la loi électorale mais aussi un contrôle parlementaire systématique. Il a pris cet engagement, mardi 15 mars, lors de la rentrée parlementaire de la session de mars 2022. « Nous examinerons avec diligence les textes ayant trait aux réformes électorales en vue d’offrir au pays un processus électoral libre, inclusif et transparent et de respecter le délai constitutionnel », a déclaré M. Mboso. Selon lui, une des priorités de cette session de mars est d’examiner et d’adopter la proposition de loi modifiant et complétant la Loi de 2006 telle que modifiée par la loi de 2011 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, provinciales, urbaines, municipales et locales. … Selon plusieurs observateurs, cette session de mars s’avère éminemment politique avec comme priorité, le contrôle parlementaire et le vote des lois urgentes sur notamment les reformes électorales, fiscales et d’investissement. Radio Okapi
Le Cameroun menacé par un mouvement « craie morte »
Nombre de profs ne sont pas payés ou reçoivent un salaire partiel des mois, voire quelques années. Les grévistes réclament au gouvernement d’énormes arriérés de salaires, primes et allocations pour un total de 181 milliards de francs CFA. Quatre élèves désœuvrés jouent au Ludo sur un smartphone posé sur un banc. Quasi-désert, ce lycée de Nkonsamgba, une bourgade réputée frondeuse de l’ouest, est un des symboles d’un mouvement « craie morte » des profs au Cameroun, qui accusent le pouvoir de les « clochardiser ». Dans ce pays d’Afrique centrale de 28 millions d’habitants, un collectif d’enseignants de lycée dénommé « On a trop supporté » (OTS) a lancé le 21 février un mouvement de grève qui menace de s’étendre à d’autres secteurs. Ils réclament au gouvernement du président Paul Biya – 89 ans, dont près de 40 d’un pouvoir sans partage – d’énormes arriérés de salaires, primes et allocations pour 181 milliards de francs CFA, près de 276 millions d’euros. VOA/AFP
Des court-métrages de 6 réalisateurs africains bientôt sur Netflix
Six jeunes réalisateurs mauritanien, nigérian, tanzanien, kényan, sud-africain et ougandais ont remporté un concours de court métrage sur le thème des « contes populaires d’Afrique réinventés », lancé par l’Unesco et Netflix, et vont recevoir un budget pour créer leurs films qui seront diffusés sur la plateforme américaine. Les réalisateurs mauritanien Mohamed Echkouna, nigériane Korede Azeez, tanzanien Walter Mzengi, kényane Voline Ogutu, sud-africaine Gcobisa Yako et ougandais Loukman Ali ont été sélectionnés parmi « plusieurs milliers » de candidats, indique mardi dans un communiqué Ben Amadasun, responsable Afrique des contenus originaux et acquisitions de la plateforme américaine de vidéo à la demande. … Ces jeunes réalisateurs ont proposé des projets inspirés de grands contes populaires africains mais en les réinventant et dans plusieurs langues africaines (notamment en peul, swahili, luo, xhosa ou haoussa). La première de ces films sera « célébrée » au siège de l’Unesco en fin d’année, précise le communiqué. AfricaNews/AFP
Diébédo Francis Kéré: « Mon travail est un service à l’humanité pour les pauvres comme les riches »
Pour la première fois de son histoire, le prix Pritzker, la plus haute distinction du monde de l’architecture, a été décernée à un Africain. Le Burkinabè Diébédo Francis Kéré s’est toujours engagé pour son pays natal, le Burkina, avec une architecture durable et respectueuse de son environnement. Entretien. … “Pour moi, quand j’ai commencé à faire de l’architecture, j’ai fait le tour pour collecter des idées, des informations dans l’ère pré-industrielle en Allemagne et les combiner avec ce qui se fait au Burkina Faso pour créer une école moderne. J’ai toujours considéré ce que je faisais comme quelque chose qui est personnel. Et du coup, ce travail a commencé à faire le tour, parce que beaucoup de gens ont trouvé mes idées très intéressantes et ont voulu avoir pareil. J’avais toujours utilisé des matériaux qui étaient locaux, qui étaient abondants, qui ne causaient pas de problèmes à l’environnement.” RFI