Présidentielle au Tchad: un parti d’opposition réclame le fichier des résultats, l’Agence chargée des élections répond
Au Tchad, le parti du Premier ministre Succès Masra, arrivé deuxième à la présidentielle du 6 mai 2024, est monté au créneau une nouvelle fois le 15 mai, à la veille de la publication officielle des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel, annoncée pour ce 16 mai. Les Transformateurs, qui ont déposé un recours en annulation du scrutin devant cette chambre depuis le 10 mai, estiment que l’Agence nationale de gestion des élections (Ange), leur met des bâtons dans les roues en refusant de leur donner le fichier des résultats, bureau de vote par bureau de vote, comme ils l’ont demandé dans une lettre envoyée il y a six jours également. Un argument balayé d’un revers de main par l’Ange. Selon l’article 90 du Code électoral tchadien, « l’Ange tient un fichier des résultats bureau de vote par bureau de vote. Les candidats, les partis politiques et les regroupements des partis politiques en compétition ont accès à ce fichier de résultats ». Pour le parti de Succès Masra, qui voulait notamment confronter ces résultats à ceux qu’il dit avoir recueilli dans 90 % des 26 000 bureaux de vote disséminés dans le pays, le refus de respecter le prescrit du Code électoral par l’Ange cache mal, selon lui, « une volonté d’escamoter » la vérité des urnes…Faux, a retorqué le rapporteur général de l’Agence chargée d’organiser les élections au Tchad, car « ce n’est pas ce que dit le Code électoral ». Tahir Hassan affirme : « Le Code électoral ne dit pas qu’on leur donne, ils ont accès. Les résultats vont être publiés sur le site de l’Ange, dans le libre domaine. Tous ceux qui veulent consulter ces résultats, bureau de vote par bureau de vote, ce fichier va être disponible. S’ils contestent les résultats d’un bureau de vote, ils doivent aller au démembrement concerné et prendre les copies des procès-verbaux. C’est ce que la loi dit. » RFI
Election présidentielle au Tchad : pour Succès Masra, des lendemains qui déchantent
A N’Djamena, personne ne doute que le Conseil constitutionnel validera, jeudi 16 mai, la victoire de Mahamat Idriss Déby au premier tour de l’élection présidentielle, trois ans après que celui-ci a été hissé par un groupe de généraux sur le fauteuil de son défunt père, en dehors de toute cadre légal. Cette légitimation d’un pouvoir héréditaire par la voie des urnes sera particulièrement difficile à avaler pour son principal rival, Succès Masra. L’opposant, devenu premier ministre en janvier, conteste les résultats et revendique 73 % des suffrages lors du scrutin du 6 mai, selon son propre décompte…Mais faute de pouvoir abattre sa dernière carte, celle de la mobilisation dans la rue, Succès Masra se retrouve hors jeu et acculé. Il ne reste donc aux Transformateurs que les voies légales de contestation, sans grand espoir, certes, mais qui lui donnent au moins le temps de réfléchir à une porte de sortie honorable. Dimanche, Succès Masra est venu lui-même déposer son dossier de recours au Conseil constitutionnel, présidé par Jean-Bernard Padaré, ancien porte-parole du parti de Déby père. Dans la requête, ses avocats documentent, pêle-mêle, des refus d’accès aux bureaux de vote ou aux opérations de dépouillement, l’absence de listes électorales dans certains bureaux, des urnes emportées par des militaires ou encore l’arrestation de 79 militants des Transformateurs en marge du vote. Le Monde
Soudan : Washington impose des sanctions à deux commandants paramilitaires
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi imposer des sanctions contre deux commandants des forces paramilitaires au Soudan et assuré faire pression pour empêcher ces forces de lancer une offensive à el-Facher au Darfour. Le Trésor américain a annoncé geler les avoirs américains et interdire les transactions d’Ali Yagoub Gibril et Osman Mohamed Hamid Mohamed, deux paramilitaires de haut rang des Forces de soutien rapide (FSR). « Les opérations militaires des FSR visant à encercler et assiéger el-Facher, dans le Darfour-Nord, a mis en danger des centaines de milliers de vie », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, dans un communiqué. « Nous sommes prêts à prendre des mesures supplémentaires contre ces individus et institutions qui poussent à l’escalade dans cette guerre, y compris toute attaque à el-Facher », a-t-il ajouté. AFP
Une délégation du Pentagone au Niger pour discuter du retrait américain
Une délégation américaine de haut niveau est arrivée à Niamey pour discuter du plan de retrait des troupes américaines exigé par le régime au Niger, a annoncé mercredi le ministère nigérien de la Défense. Une délégation de « haut niveau » du Pentagone, conduite par Christopher Maier, adjoint au secrétaire à la Défense chargé des Opérations spéciales et des conflits de faible intensité, a été reçue mercredi par le ministre nigérien de la Défense, le général Salifou Modi, affirme son ministère dans un communiqué. La délégation est également composée du général Dagvin Anderson, directeur du développement des Forces inter-armées au département américain de la Défense…Washington a accepté mi-avril de retirer du pays ses soldats déployés dans le cadre de la lutte antijihadiste. Leur nombre est estimé à 650 auxquels s’ajoutent quelques centaines de contractuels. AFP
RDC : les FARDC lancent une offensive pour récupérer les zones occupées par les M23
Des affrontements opposent, depuis ce jeudi 16 mai, dans la matinée, les rebelles du M23 à l’armée congolaise soutenue par des groupes armés locaux sur plusieurs fronts dans le territoire de Rutshuru. Ces affrontements se concentrent autour des localités de Kibirizi et Rwindi, indiquent plusieurs sources locales. Les mêmes sources parlent de tentatives de l’armée congolaise de reprendre le contrôle de ces localités occupées depuis quelques mois par les rebelles. L’armée a attaqué mercredi 15 mai, à partir de l’enclave de pêche de Vitshumbi. Selon les sources locales, l’armée est déterminée à déloger les rebelles qui tentent de résister. L’intensité des tirs a baissé depuis 10 heures locales autour de Rwindi et Kibirizi, alors qu’une accalmie est observée à Vitshumbi, ce jeudi, précisent nos sources. Par ailleurs, le calme est revenu ce jeudi dans le village de Kihondo, près de Nyanzale, toujours dans le Bwito, après une incursion de courte durée, mercredi soir, d’un groupe de combattants locaux. Radio Okapi
RDC: le cardinal Ambongo reçu par le président Félix Tshisekedi
Le président congolais a reçu ce 16 mai 2024 la cardinal Ambongo à la cité de l’Union africaine, à Kinshasa. Les deux hommes ne s’étaient pas vus depuis la réélection de Félix Tshisekedi en décembre 2023. Ces derniers mois, le cardinal avait eu des propos très durs envers le pouvoir…Le cardinal Ambongo a eu des propos très durs ces dernières semaines envers le pouvoir. Lors de la messe pascale notamment, il avait dénoncé la mauvaise gouvernance du régime de Félix Tshisekedi. Des prises de paroles qui lui valent d’être dans le collimateur de la justice congolaise. Pour le procureur, qui avait annoncé en avril dernier l’ouverture d’une enquête, les sorties du cardinal « violentent délibérément les consciences ». À la sortie de son entretien ce matin, l’archevêque de Kinshasa a parlé d’un moment de clarification. « Pour moi, normalement, il n’y a plus de problème. C’était nécessaire qu’on se rencontre pour faire la lumière sur tous ces sujets qui avaient peut-être créé des malaises », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous sommes condamnés à travailler ensemble main dans la main pour le bien de notre pays. » RFI
RDC: tensions à la frontière de l’enclave du Cabinda
De nouvelles tensions dans l’enclave angolaise du Cabinda, petit territoire angolais situé entre les deux Congos. Depuis plusieurs semaines, des accrochages opposent les forces armées angolaises (FAA) et le Front de libération de l’enclave du Cabinda. Le Mouvement indépendantiste du Flec a lancé le 4 avril 2024 un ultimatum de 30 jours au gouvernement angolais pour qu’il retire ses troupes de l’enclave, sous peine d’intensifier ses actions armées. Des tensions qui se sont étendues à la République démocratique du Congo voisine. Selon plusieurs sources de la société civile congolaise, les incidents entre militaires et indépendantistes dans l’enclave du Cabinda ont eu des répercutions en RDC, notamment dans le territoire frontalier de Lukula, en province du Kongo-central, à l’ouest du pays. Des deux côtés de la frontière, des témoins évoquent des mouvements de troupes, des ratissages et une intensification des patrouilles, sans plus d’explication, notamment du côté du poste frontière de Mbaka Nkosi…Un responsable politique du Kongo-central confirme avoir été informé de la tenue d’opérations militaires dans la zone au début du mois de mai, mais il ne s’agit pas d’opérations conjointes, insiste un responsable de l’armée congolaise qui évoque toutefois des prises de contact possible entre les FARDC et les forces armées angolaises pour « sécuriser la frontière ». RFI
Mali: la compagnie chinoise Ganfeng Lithium va exploiter la mine de Goulamina
Les autorités maliennes de transition ont annoncé le 14 mai 2024 avoir trouvé un accord avec l’entreprise chinoise Ganfeng Lithium pour l’exploitation du site de Goulamina, dans le sud du pays. L’exploitation de cette mine pourrait commencer dès le mois d’août et fera entrer le Mali dans le cercle des producteurs de lithium, avec d’importants revenus en perspective. Le lithium est notamment utilisé pour la fabrication de batteries, de téléphones ou de voitures électriques par exemple. C’est la première mine de lithium du Mali, et elle pourrait faire du pays le premier producteur ouest-africain de cet élément. D’une superficie de 100 km2, Goulamina possède des réserves estimées – « prouvées et probables », dit-on dans le jargon – à plus de 50 millions de tonnes, avec une concentration élevée de lithium, selon les données de Leo Lithium, entreprise australienne à la base du projet et qui s’en est finalement retiré. L’accord annoncé par les autorités maliennes de transition, après six mois de négociations, permettra à l’entreprise chinoise Ganfeng Lithium de commencer la production dès le mois d’août – si les derniers travaux sont achevés – pour une durée de 21 ans. Grâce à l’application du nouveau code minier adopté l’année dernière, 35% des revenus de Goulamina reviendront au Mali, et 51% de la sous-traitance devra être octroyée à des entreprises maliennes. RFI
Tunisie : Kaïs Saïed s’insurge contre les critiques étrangères après une vague d’arrestations
Le président tunisien Kaïs Saïed a dénoncé jeudi 16 mai comme une « ingérence étrangère inacceptable » les inquiétudes exprimées par l’Union européenne, la France et les Etats-Unis après une vague d’arrestations d’avocats, de journalistes et de figures de la société civile. Le chef de l’Etat, qui concentre tous les pouvoirs depuis l’été 2021, a ordonné au ministère des affaires étrangères de « convoquer dès que possible les ambassadeurs d’un certain nombre de pays étrangers » pour leur transmettre sa « vive protestation ». « Nous ne sommes pas intervenus dans leurs affaires quand ils ont arrêté des manifestants qui dénonçaient la guerre de génocide contre le peuple palestinien », a ajouté M. Saïed, dans une vidéo diffusée par la présidence avant l’aube. Depuis une dizaine de jours, des figures de la société civile comme la militante antiraciste Saadia Mosbah, plusieurs avocats ainsi que des chroniqueurs à la radio et la télévision ont fait l’objet d’interpellations, souvent musclées…Depuis que le président Kaïs Saïed, élu en octobre 2019 pour cinq ans devant se terminer à l’automne prochain, s’est octroyé les pleins pouvoirs lors d’un coup de force en juillet 2021, des ONG tunisiennes et internationales déplorent une régression des droits dans le pays berceau du Printemps arabe. Le Monde avec AFP
En Afrique du Sud, le président, Cyril Ramaphosa, promulgue la loi instaurant une couverture santé universelle
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a promulgué mercredi 15 mai une loi instaurant une couverture santé universelle. La signature de ce texte, resté à l’état d’élaboration pendant une douzaine d’années, survient deux semaines avant des élections cruciales. Dans la première puissance industrielle du continent, classée en 2022 pays le plus inégalitaire de la planète par la Banque mondiale, les hôpitaux publics sont souvent surpeuplés et en manque de moyens ou de personnels. Les plus privilégiés se tournent vers le secteur privé. Mais en 2022, seuls 12 % des habitants ont pu s’offrir ce type de soins onéreux. Baptisé National Health Insurance (NHI), le nouveau système de couverture santé vise à garantir aux quelque 62 millions de Sud-Africains le même accès aux soins à des tarifs abordables fixés par l’Etat, grâce, notamment, à la création d’un fonds financé par les impôts et des cotisations…La mise en œuvre de la loi, vivement critiquée par l’opposition, pourrait toutefois prendre plusieurs années. La création du fonds de financement est prévue en plusieurs phases et ne se fera pas « en un jour », a insisté lors de la signature le ministre de la santé, Joe Phaahla. L’Assemblée nationale avait adopté le projet de loi controversé en juin 2023, après d’intenses débats. L’opposition s’était farouchement opposée au texte, craignant que « la promesse d’offrir tout à tout le monde » ne provoque l’effondrement d’un système déjà surchargé et un exode des professionnels de santé. Le Monde avec AFP
Sénégal: Mélenchon en visite à Dakar, remercié par Sonko de «son soutien constant»
C’est une visite assez symbolique qu’a commencé Jean-Luc Mélenchon au Sénégal mercredi, puisqu’il est la première personnalité politique française à être reçue par le nouveau pouvoir, six semaines après la victoire de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle sénégalaise. Le leader de La France insoumise (LFI) et sa formation politique font partie des soutiens indéfectibles des leaders du Pastef, quand le parti était dans l’opposition. Son fondateur, Ousmane Sonko, a tenu à le rappeler dès le jour de l’arrivée du politicien français : « Le mouvement la France insoumise a été très présent et tout le monde a pu voir à quel point son soutien a été constant, sans arrière-pensées. Au nom de la défense de la liberté, des valeurs que nous partageons, de la démocratie, mais également de la justice tout simplement. M. Mélenchon, merci »…Aujourd’hui, les deux hommes politiques doivent coanimer un débat à l’université de Dakar sur l’avenir des relations entre l’Afrique et l’Europe. Ce sera aussi le premier déplacement public d’Ousmane Sonko depuis sa nomination en tant que Premier Ministre. RFI