[Infographie] La Russie a été la première à utiliser un modèle de désinformation pour obtenir une influence politique en Afrique, modèle qui est maintenant reproduit par d’autres acteurs sur le continent. … La désinformation est la diffusion intentionnelle de fausses informations dans le but de faire avancer un objectif politique. L’Afrique est de plus en plus souvent la cible de telles campagnes. Ces dernières années, des dizaines de campagnes soigneusement conçues ont déversé des millions de messages intentionnellement faux et trompeurs dans les espaces sociaux en ligne d’Afrique. La confusion qui s’ensuit lorsqu’il s’agit de décrypter les faits de la fiction a un effet corrosif sur la confiance sociale, l’esprit critique et la capacité des citoyens à s’engager dans la politique de manière équitable, ce qui est l’élément vital d’une démocratie qui fonctionne. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Cinq ans après, il revient au pouvoir pour la seconde fois. À l’issue d’un scrutin sous haute sécurité, « Hassan Cheikh Mohamoud est le vainqueur de l’élection à la présidence de la République fédérale de Somalie », a annoncé dimanche 15 mai le président de la chambre basse du Parlement, Cheik Adan Mohamed Nour, plus connu sous le nom de Cheikh Adan Madobe. Cette élection a eu lieu après plus d’un an de retard dans ce pays instable de la Corne de l’Afrique. À l’issue d’un vote marathon des parlementaires, Hassan Cheikh Mohamoud, président entre 2012 et 2017, s’est imposé face au chef de l’État sortant Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, qui l’avait battu il y a cinq ans. Des coups de feu de célébration ont résonné dans la capitale Mogadiscio. Les députés et sénateurs ont d’abord commencé à voter dimanche pour départager les 36 candidats à la présidentielle, sous une tente placée sous couvre-feu dressée dans le périmètre de l’aéroport de Mogadiscio, où les forces de sécurité sont omniprésentes. Des explosions ont été entendues près de l’aéroport alors que le vote commençait, signe que la situation sécuritaire reste précaire dans le pays. Selon la police, aucune victime n’a toutefois été signalée. … Un défi immense attend désormais Hassan Cheikh Mohamoud, alors que le pays de 15 millions d’habitants est frappé par la sécheresse, la famine et un conflit qui semble sans fin. France24 avec AFP
Nouvelle illustration de l’isolement décidé par l’armée au Mali : pour protester contre le refus qui lui est opposé d’assurer la présidence du G5 Sahel, la junte malienne a annoncé, dans la soirée du dimanche 15 mai, son retrait de cette organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger. … Cette décision isole davantage le Mali de ses voisins, alors que le pays est ciblé par des sanctions économiques et diplomatiques de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) depuis le 9 janvier. Elle sanctionne l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années, après deux putschs – en août 2020, puis en mai 2021. La junte a opté pour une transition de deux ans alors que la Cédéao demande à Bamako d’organiser des élections en 16 mois maximum. Outre le Mali, le G5 Sahel, composé d’environ 5 000 militaires, est formé de la Mauritanie, du Tchad, le Burkina et du Niger. Les coups d’État militaires au Mali et au Burkina Faso, deux des cinq membres de la Force multilatérale antijihadiste G5 Sahel, mettent à mal sa capacité opérationnelle, a récemment estimé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un rapport remis le 11 mai au Conseil de sécurité. « Je suis profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel. » France24 avec AFP et Reuters
Les autorités militaires maliennes ont décidé de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe. Dans un communiqué relayé par la presse, notamment par le site Maliweb, la junte explique qu’elle quitte l’organisation en raison du refus des autres pays membres du G5 Sahel de lui accorder la présidence de l’organisation. « Le gouvernement de la République du Mali rejette fermement l’argument d’un Etat membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel », peut-on lire dans le communiqué des militaires. … Il faut dire que la presse malienne est muselée depuis ces derniers mois. Il n’y a qu’une seule ligne, celle de la junte au pouvoir. D’ailleurs, le site d’information Mali Tribune note « une liberté de la presse en net recul : cette situation est sans précédent dans le pays, poursuit-il, et les journalistes sont désormais régulièrement convoqués et mis en garde par les hautes autorités du pays. (…) Les efforts de manipulation informationnelle des mercenaires Wagner ont porté leurs fruits en l’espace de quelques mois seulement, note encore Mali Tribune. Dans ce contexte, certains journalistes et blogueurs maliens tentent d’y répondre en se mobilisant. Certains d’entre eux ont ainsi donné naissance à l’Association des Blogueurs du Mali. Ces journalistes ont pris conscience du grand rôle qu’ils peuvent jouer dans le traitement et la diffusion équitable de l’information pour répondre aux aspirations du peuple. Une question se pose toutefois, conclut Mali Tribune : combien de temps cette initiative salutaire pourra-t-elle tenir avant d’être muselée par Wagner ? » RFI
Le Burkina Faso à nouveau endeuillé. Une quarantaine de supplétifs de l’armée et de civils ont été tués samedi 14 mai dans trois attaques menées par des jihadistes présumés dans le nord et l’est du pays sahélien, ont annoncé des source sécuritaires et locales lundi 16 mai à l’AFP. Après une accalmie suivant la prise du pouvoir par des militaires, le pays fait face à une recrudescence d’attaques. L’attaque la plus meurtrière a visé les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l’armée) de la commune de Guessel dans la région du Sahel (Nord), tuant « une vingtaine de personnes, dont huit VDP », selon un de leurs responsables. Il a ajouté que le même jour, cinq autres supplétifs et un civil avaient été tués à Markoye, dans la même région, ce qu’a confirmé une source sécuritaire en parlant d’une « série d’attaques qui ont principalement visé les Volontaires ». … Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé le 24 janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’être inefficace face à la violence jihadiste, a assuré vouloir faire de la question sécuritaire sa « priorité ». Après une relative accalmie les semaines suivant sa prise de pouvoir, le régime militaire fait face à une recrudescence d’attaques de jihadistes présumés qui ont fait plus de 100 morts, civils et militaires compris. France24 avec AFP
Les militaires guinéens auraient-ils la mémoire courte ? Renversant Alpha Condé le 5 septembre dernier, Mamadi Doumbouya avait pointé la mauvaise gouvernance et le peu de cas que l’ancien président semblait faire des libertés publiques. Vingt jours plus tard, il faisait promulguer une Charte de la transition, laquelle s’engageait – dans son article 2 – à veiller à « la promotion et [à] la protection des droits de l’homme et des libertés publiques ». « Les libertés et droits fondamentaux sont reconnus et leur exercice est garanti aux citoyens dans les conditions et les formes prévues par la loi, insistait l’article 8. Aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits humains. » Le 13 mai au soir, la porte-parole de la junte, le lieutenant-colonel Aminata Diallo, a pourtant annoncé l’interdiction de toute manifestation publique. Le Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD) chercherait-t-il à faire taire la grogne ? La classe politique guinéenne a peu apprécié l’annonce du Conseil national de transition notifiant que le pouvoir ne serait pas remis aux civils avant trois ans, elle qui réclame que la transition dure entre 15 et 24 mois – ce qui est déjà plus que ce que demande la Cedeao, qui avait exigé que l’ordre constitutionnel soit rétabli dans les six mois. L’interdiction des manifestations passe mal à Conakry. « C’est une mesure inquiétante, qui passe pour une volonté de confisquer les libertés fondamentales alors que le CNRD avait promis que la justice serait la boussole dans la conduite de la transition, regrette Alseny Sall, responsable de la communication de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH). Le pouvoir ferait mieux d’instaurer un cadre de dialogue consensuel avec les différents acteurs politiques et sociaux représentatifs de la nation. Cela lui permettrait de ne pas répéter les erreurs du passé. » Jeune Afrique
Les pays africains font partie de ceux qui espèrent augmenter leurs exportations de gaz vers l’Union européenne, après que celle-ci se soit engagée à réduire sa dépendance à l’égard des approvisionnements russes à la suite de l’invasion de l’Ukraine. La suspension par la Russie des livraisons à la Pologne et à la Bulgarie en raison de leur refus de payer en roubles, la monnaie russe, a été un rappel brutal de la menace qui pèse sur la zone euro. La Russie possède les plus grandes réserves de gaz naturel au monde et en est le principal exportateur, représentant environ 40 % des importations européennes. L’UE souhaite réduire ses approvisionnements de deux tiers d’ici à la fin de l’année et devenir indépendante de tous ses combustibles fossiles d’ici à 2030. Cependant, Carole Nakhle, économiste spécialiste de l’énergie, estime que les exportations combinées des grands acteurs africains du secteur – Algérie, Égypte et Nigeria – représentant moins de la moitié de ce que la Russie fournit à l’Europe, il est « peu probable pour l’instant qu’elles compensent les pertes de l’approvisionnement russe ». « La bonne nouvelle est qu’il y aura un plus grand intérêt pour les pays qui ont déjà les ressources pour remplacer le gaz russe et l’Afrique est en très bonne position. Nous allons voir plus d’investissements », dit-elle. BBC
L’utilisation des cryptomonnaies est interdite dans les établissements bancaires et financiers des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). La décision a été prise par la commission bancaire de la Cemac (Cobac). Elle a été prise lors d’une réunion extraordinaire le 6 mai, mais le document n’a été rendu public que vendredi. La décision de la Cobac, la commission bancaire de la Cemac est très claire : les établissements bancaires et financiers ne peuvent utiliser que le franc CFA et les monnaies classiques émises par des banques centrales et toutes les opérations réalisées ou rejetées en cryptomonnaies doivent lui être communiquées. Il s’agit d’une première action réglementaire pour contrer l’adoption par la Centrafrique de la loi cadre sur les cryptomonnaies. Bangui voudrait les utiliser pour attirer des investisseurs et renflouer ses caisses, en autorisant leur convertibilité. Une opération très complexe en pratique. RFI
Le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA), appelle à la création d’une agence de notation financière africaine face aux évaluations « parfois très arbitraires » des agences internationales qui exagèrent le risque d’investissement en Afrique ce qui renchérit le coût du crédit. M. Sall a évoqué « la nécessité face aux injustices, aux notations parfois très arbitraires, d’avoir une agence panafricaine de la notation », dans un discours diffusé dimanche 15 mai sur la radio privée RFM. Il s’était exprimé la veille lors de la Conférence économique Dakar 2022 organisée par des économistes africains sur le thème L’Afrique partenaire leader. « En 2020, alors que toutes les économies subissaient les effets du Covid-19, 18 des 32 pays africains notés par au moins l’une des grandes agences d’évaluation ont vu leur notation dégradée. Ceci représente 56 % de notations dégradées pour les pays africains contre une moyenne mondiale de 31 % pendant la période », a-t-il précisé. Le Monde avec AFP
Tête verte, œil jaune, bec noir et plat : le canard souchet n’est pas qu’un banal cousin du colvert. Derrière ses apparences tranquilles d’abonné aux plans d’eau, le volatile est un grand voyageur. Dans sa famille, certains prennent chaque année leur envol jusqu’à la rive sud de la Méditerranée. D’autres poussent le voyage à travers le Sahara pour hiverner au Sahel. Et comme lui, quelque 90 espèces d’oiseaux d’eau migrateurs circuleraient entre l’Europe et cette bande semi-aride ponctuée de vastes lacs et zones humides. Leur protection et celle de ces zones sont encouragées depuis 1995 par un traité intergouvernemental, l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA), couvrant un spectre plus large de 255 espèces dans le monde. Il a été signé par 38 pays africains. Il y a dix ans, un outil de coopération internationale, l’Unité de support technique (UST), a été créé par la France pour les appuyer. Depuis 2017, son travail s’est principalement concentré sur un programme de renforcement d’expertise, baptisé « Ressource », mis en œuvre dans cinq pays : Sénégal, Mali, Tchad, Soudan et Egypte. Visant à augmenter les connaissances des professionnels africains pour mieux recenser l’ensemble des oiseaux qui y migrent, il arrive à échéance en juin. Le Monde
C’est la deuxième fois que le Sommet Africités se tient au Kenya. La première fois c’était au cours de la 4ème édition du Sommet tenu à Nairobi en 2006, autour du thème, “construire les coalitions locales pour réaliser les objectifs du Millénaire pour le Développement”. Cette fois-ci pour la 9ème édition des Sommets Africités le choix s’est porté pour la toute première fois dans une ville intermédiaire d’Afrique, la ville de Kisumu, la troisième ville du Kenya. Ce choix se justifie par le thème retenu pour ce Sommet par le comité politique d’Africités, à savoir : “la contribution des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine”. Ce Sommet se tient à un moment où le monde se relève à peine de la pandémie de Covid-19, l’une des crises sanitaires parmi les plus importantes que le monde ait connu dans l’histoire récente, et dont les conséquences sur l’évolution de nos façons de vivre, de nous comporter et de penser vont nous marquer pour longtemps. AFRIMAG