Soudan : Près de 2 mille morts et plus d’un million d’enfants déplacés
Le bilan des pertes civiles causées par les affrontements entre l’armée soudanaise régulière dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les unités paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », a dépassé les 950 morts et les 4750 blessés. Plus de 1,9 million de personnes ont été contraints de fuir les combats meurtriers à l’intérieur et à l’extérieur du Soudan, a indiqué mardi le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Environ 1,4 million de personnes avaient déjà été déplacées à l’intérieur du Soudan à la date du 6 juin, et quelque 460.000 personnes, dont des réfugiés, des demandeurs d’asile et des étrangers rapatriés, étaient entrées dans les pays voisins à la date du 8 juin, a-t-il ajouté, citant le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance, les « Deux mois de guerre au Soudan ont entraîné le déplacement de plus d’un million d’enfants, tandis que 330 autres ont été tués et plus de 1.900 ont été blessés ». Sahel-Intelligence
Soudan: le gouverneur du Darfour occidental enlevé et assassiné, les paramilitaires accusés
Alors que les combats entre l’armée et les Forces de soutien rapide s’intensifient à Khartoum comme dans les provinces soudanaises, un assassinat perpétré mercredi dans le Darfour occidental provoque une indignation particulière : celle du gouverneur de l’État, Khamis Abdallah Abaker. Il avait été arrêté par des hommes armés à El-Geneina peu après avoir donné une interview à une chaîne de télévision dans laquelle il qualifiait de « génocide » les violences ayant lieu dans sa province du fait des forces du général Hemedti et des « milices arabes ». Peu de temps après son interview sur al-Hadath TV mercredi, le gouverneur du Darfour Occidental a été filmé, alors qu’il était entre les mains d’hommes en uniforme. Parmi ceux-ci figurait le commandant local des Forces de soutien rapide. Quelques heures plus tard, une autre vidéo a commencé à circuler : cette fois-ci, figurant son cadavre mutilé. … Les Forces de soutien rapide de leur côté nient toute implication. Ils racontent, dans une déclaration publiée jeudi matin, que Khamis Abdallah Abaker aurait été exécuté par « des hors-la-loi » appartenant à « des milices tribales », après avoir été pourtant « mis en sécurité » par leurs forces dans leur quartier-général, lequel aurait ensuite été pris d’assaut par les assassins. RFI
Un journaliste béninois condamné à 12 mois de prison avec sursis
Le journaliste béninois Virgile Ahouansè a été condamné jeudi à douze mois de prison avec sursis pour « diffusion » de fausses informations, après la publication d’une enquête sur de présumées exécutions extrajudiciaires de la police, a-t-il annoncé à l’AFP. Il avait été arrêté fin décembre, avant d’être remis en liberté provisoire dans l’attente de son procès devant la Cour de repression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), qui l’a condamné jeudi à cette peine d’emprisonnement avec sursis ainsi qu’à une amende de 200.000 Francs CFA (305 euros). « Je garde un goût très amer de ce procès (…) le débat sur le fond n’a jamais été fait », a-t-il déclaré au téléphone à l’AFP après sa condamnation. « A aucune des audiences je n’ai vu la police », a-t-il ajouté. Son enquête, diffusée sur la web-radio Chrystal News, dont il est le directeur de l’information, affirmait que la police béninoise avait procédé à des exécutions au sein d’une école publique dans la capitale Porto-Novo la nuit du 17 novembre 2022. Deux des trois personnes interrogées dans cette enquête radiophonique, témoignant de cette présumée tuerie, ont également été condamnées jeudi par la justice béninoise pour le même motif. VOA/AFP
Les shebabs frappent de nouveau au Kenya
L’attaque de mardi, dans laquelle huit policiers kényans ont été tués dans le comté de Garissa, frontalier de la Somalie, serait la dernière en date du groupe islamiste selon la police. Le véhicule des forces de l’ordre a été détruit par un engin explosif. Les shebabs ciblent régulièrement les forces de l’ordre et les civils au Kenya. L’armée kényane est intervenue en 2011 en Somalie pour les combattre, avant d’intégrer la force de l’Union africaine. Depuis, le Kenya a été la cible de plusieurs attentats. 148 personnes ont notamment été tuées lors d’une attaque contre l’université de Garissa en 2015. L’est du Kenya a vu les attaques des shebabs se multiplier ces dernières semaines. Mardi, un bus transportant des passagers a essuyé des tirs. Le 7 juin, une voiture de police avait déjà été touchée par un engin explosif. Et le 2 juin, deux policiers ont été tués, cinq blessés par des tirs de grenades. … Le 26 mai, les shebabs ont attaqué en Somalie une base de l’Atmis, la force de l’Union africaine, tuant 54 soldats ougandais. RFI
Sierra Leone : l’opposition exige une commission électorale crédible
En Sierra Leone, l’opposition exige la démission du président de la commission électorale : Mohamed Konneh. Il est accusé par l’APC – le Congrès de tout le peuple – d’avoir produit des listes électorales truffées d’irrégularités dans le seul but de permettre au candidat du pouvoir, le président Julius Maada Bio, de briguer un second mandat. En plus du registre électoral, l’opposition dénonce entre autres ; la mauvaise qualité des cartes des électeurs et le système de décompte des voix dans les centres de vote et les districts, le transfert manuel et électronique des suffrages. Pour l’APC, il est impératif que le gouvernement démantèle la commission électorale actuelle qui lui est trop favorable dans un délai de trois jours. À Freetown, mercredi, le Docteur Samura Kamara, candidat de l’opposition au scrutin du 24 juin a également remis en cause la crédibilité de la commission électorale qui a fourni par erreur une liste électorale aux partis politiques. AfricaNews
RDC : 13 civils tués dans une attaque d’un groupe armé
Au moins treize personnes ont été tuées mercredi lors d’une attaque attribuée aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle ayant des liens avec l’État islamique (EI), dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a rapporté aujourd’hui une organisation de défense des droits de l’homme. L’attaque a eu lieu dans les villages de Mambelenga, Pikamaibo et Mayalibo dans le territoire d’Irumu, province d’Ituri. « C’est avec regret que nous annonçons la mort de nos treize personnes par des présumés rebelles ougandais, des ADF », a déclaré le coordinateur de l’ONG Convention pour le respect des droits de l’homme (CRDH), Christophe Munyanderu, cité par les médias locaux. « Parmi les morts, il y a un bébé, sept hommes et cinq femmes », a déclaré M. Munyanderu, ajoutant que « plusieurs personnes sont portées disparues » à la suite de l’attaque et exhortant l’armée congolaise à poursuivre le groupe rebelle. L’ADF est un groupe rebelle ougandais, basé actuellement dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri voisine. Sahel-Intelligence
Près d’un million de nouveaux déplacés en six mois en République démocratique du Congo
Près d’un million de nouveaux déplacés ont été recensés au premier semestre 2023 en République démocratique du Congo dans un contexte de flambée de violences meurtrières dans l’est du pays, a indiqué jeudi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’OIM estime que « 6,1 millions de personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur de la RDC, soit une augmentation de 17% par rapport à octobre 2022 ». Depuis le début de l’année, des attaques de groupes armés contre des civils dans l’est (Kivu et Ituri) ont entraîné des pertes en vies humaines, des déplacements massifs de population et une instabilité croissante, souligne l’organisation. « La situation humanitaire continue de se détériorer et des millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë ainsi qu’à d’autres besoins critiques », alerte l’OIM. RTBF
DRC mining week: l’USAID prête à accompagner la RDC à promouvoir son secteur minier
L’agence américaine de développement(USAID) se dit prête à aider la RDC à promouvoir son secteur minier dont celui des minerais considérés comme stratégiques. Cette déclaration du directeur de l’USAID en RDC a été lue, ce jeudi 15 juin, par son conseiller en croissance économique, Richard Robinson, lors des travaux de la 18e édition de la semaine minière de la RDC (DRC mining week), à Lubumbashi (Haut-Katanga). D’après lui, les Etats-Unis ont l’intention de se concentrer sur les défis et les opportunités dans le secteur minier de la RDC ; en particulier sur ce que les États-Unis considèrent comme des minéraux critiques, disponibles en RDC, tels que : le cobalt. le lithium, le tantale, l’étain, le zinc, le niobium. La RDC, pour sa part, ne considère comme minéraux « stratégiques » que le cobalt, le tantale et le niobium. Richard Robinson, conseiller en croissance économique de l’USAID a indiqué que pour attirer les investisseurs dans le secteur industriel, la RDC doit atténuer les risques d’investissement. Elle doit aussi faire en sorte que les investisseurs se sentent plus à l’aise à investir des millions dans le secteur artisanal. Il faut donc améliorer notament les conditions de travail pour que ces productions arrivent facilement dans la chaine d’achat étrangère. Radio Okapi
En Ethiopie, 186 personnes soupçonnées de détournements de l’aide alimentaire destinée au Tigré
Selon la commission d’enquête mise en place par les autorités régionales, les suspects appartiennent à des entités gouvernementales et à des organisations humanitaires. Les investigations ordonnées par les autorités intérimaires du Tigré sur le détournement de l’aide alimentaire dans cette région d’Ethiopie ont identifié 186 suspects, membres d’entités gouvernementales ou humanitaires, selon le chef de la commission d’enquête. Le 3 mai, l’Usaid, agence humanitaire du gouvernement américain, et le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU avaient annoncé la suspension sine die de leur aide alimentaire au Tigré en raison de détournements. Tous deux ont ensuite étendu le 8 juin cette décision à l’ensemble de l’Ethiopie, l’Usaid évoquant un détournement « généralisé et coordonné » de l’aide alimentaire à travers le pays. « Cinq entités – le gouvernement érythréen, le gouvernement fédéral éthiopien, les autorités régionales du Tigré, les coordinateurs des camps de déplacés ainsi que des travailleurs humanitaires – ont pris part » à ces détournements, rapporte Tigrai TV, média officiel des autorités régionales du Tigré, citant un entretien réalisé mercredi 14 juin avec le général Fiseha Kidanu, chef de la commission d’enquête. « Sept des 186 suspects ont d’ores et déjà été incarcérés », a assuré le général Fiseha, sans préciser à quelles entités ils appartenaient. Le Monde
Zimbabwe : hausse record des frais de candidature à la présidentielle
Le parlement du Zimbabwe a approuvé une augmentation vertigineuse des frais que devront payer les futurs candidats à la présidentielle, qui passent de 1.000 à 20.000 dollars américains, une décision jugée jeudi discriminatoire par l’opposition. « Ces frais de candidature, qui discriminent les citoyens en fonction de leur statut économique et excluent les pauvres et les personnes à la marge, violent la Constitution », a déclaré jeudi à l’AFP Fadzayi Mahere, porte-parole du principal parti d’opposition, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC, Citizens Coalition for Change). Des élections présidentielle et législatives sont prévues le 23 août dans ce pays d’Afrique australe. … Les candidats aux élections législatives et sénatoriales devront pour leur part payer 1.000 dollars contre seulement 50 dollars en 2018. AfricaNews
Confusion autour d’un projet en Centrafrique
L’annonce d’une possible ouverture d’une base militaire russe et la construction d’un centre d’étude et de recherche nucléaire civil et militaire sème la confusion. L’information a été donnée par le ministre conseiller spécial du président Touadéra et par l’ambassadeur centrafricain en poste à Moscou. Selon les deux hommes, Bangui s’apprêterait à accueillir à la fois une base militaire russe de 10.000 hommes et un centre universitaire de recherche nucléaire. Pourtant, la ministre des Affaires étrangères, affirme ne pas être au courant de ce double projet. L’information a été donnée avant le sommet Russie-Afrique qui se tiendra fin juillet à Saint-Pétersbourg. Sur sa page Facebook, le ministre conseiller spécial du président Touadéra, Fidèle Gouandjika, n’a pas fait dans la nuance : « La Centrafrique, première puissance nucléaire militaire en Afrique ? « , avait-il écrit. Avant d’ajouter que le pays serait sur le point « d’accueillir une base militaire de 10.000 soldats russes et la construction par la première puissance nucléaire militaire mondiale, à l’université de Bangui et à Bakouma, d’un centre d’étude et de recherche nucléaire civil et militaire ». DW
Quatre présidents africains en route pour Kiev et Moscou pour tenter une médiation entre Poutine et Zelensky
Quelles sont les chances de succès de dirigeants africains là où toutes les autres tentatives de médiation entre la Russie et l’Ukraine ont échoué ? « Nous espérons créer un électrochoc, mais ce n’est que le début du début, le lever de rideau d’une pièce qui se jouera, si les deux parties le veulent, en plusieurs actes », expliquait avec prudence, quelques jours avant la confirmation de ce voyage, Jean-Yves Ollivier, l’homme derrière cette initiative de paix préparée depuis décembre 2022. L’affiche des médiateurs a perdu de son prestige ces derniers jours. Des sept chefs d’Etat africains prévus au voyage, ils ne devraient finalement être plus que quatre. Vendredi 16 juin, les présidents d’Afrique du Sud, du Sénégal, de Zambie et des Comores – qui préside actuellement l’Union africaine – sont attendus à Kiev pour une rencontre avec leur homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Ils seront accompagnés du premier ministre égyptien, le président Abdel Fattah Al-Sissi ayant annulé sa venue au dernier moment, et du chef de la diplomatie ougandaise, dont le chef de l’Etat Yoweri Museveni s’est fait excuser après avoir été contrôlé positif au Covid-19. Le Monde
Algérie : Poutine et Tebboune signent un « accord de partenariat »
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a rencontré le président Vladimir Poutine lors d’une visite d’état de trois jours à Moscou. Les deux dirigeants ont signé une déclaration sur un « partenariat stratégique approfondi » entre leurs deux pays ainsi que d’autres accords, alors que le Kremlin poursuit sa stratégie diplomatique vers l’Asie et l’Afrique. Ce voyage du président Tebboune intervient alors que l’offensive de Moscou en Ukraine s’étend sur une deuxième année. « L’Algérie est l’un des trois principaux partenaires commerciaux de la Russie sur le continent africain …”, a déclaré Vladimir Poutine, président russe. Le Kremlin prévoit d’organiser un nouveau sommet sur l’Afrique en juillet à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie. AfricaNews
Le président tunisien, Kaïs Saïed, s’oppose au nouveau pacte migratoire de l’Union européenne
« La Tunisie refuse d’être un pays de transit ou un lieu d’établissement », a déclaré le chef de l’Etat, alors que Bruxelles veut pouvoir y renvoyer des migrants d’autres nationalités. « La Tunisie n’est garante que de ses propres frontières », a déclaré, mercredi 14 juin, le président Kaïs Saïed à l’issue d’un entretien téléphonique avec Charles Michel, le président du Conseil européen. Cette déclaration intervient à la suite de la visite effectuée le dimanche précédent à Tunis par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, accompagnée de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, et du premier ministre néerlandais, Mark Rutte. Lors de cette visite, la deuxième dans le pays pour la dirigeante italienne en moins de cinq jours, la question d’un accord entre l’Union européenne (UE) et la Tunisie sur le contrôle des flux migratoires vers l’Europe a été posée. La Commission a annoncé le déblocage de 105 millions d’euros pour lutter contre les passeurs, investir dans l’équipement des gardes-côtes ou faciliter les procédures de rapatriement. Le Monde
Niger : des forums publics pour apaiser les tensions communautaires
Officiels, chefs traditionnels, militants des droits humains et membres d’ONG sillonnent depuis plusieurs mois l’immense région de Tillabéri dans l’ouest du Niger. Leur mission : organiser des forums pour apaiser les tensions communautaires ravivées par des massacres de civils commis par les djihadistes. Longtemps, la cohabitation entre les différentes ethnies dans cette région des « trois frontières » (Niger, Burkina Faso et Mali), a été plutôt pacifique. Les différends fonciers et d’accès à l’eau entre sédentaires djermas ou haoussas et éleveurs peuls et touaregs se réglaient par consensus autour des chefs traditionnels ou religieux. Mais depuis 2015, un climat permanent de méfiance et de vendetta est apparu avec les atrocités et les razzias de bétail commis par des groupes djihadistes notamment liés à l’Etat islamique (EI), soupçonnés d’appartenir essentiellement à la communauté peul. … Interrogé par l’AFP, Boubacar Diallo, le président de l’Association des éleveurs du Nord-Tillabéri estime que « les conflits intercommunautaires se sont envenimés parce que la stigmatisation (des peuls, ndlr) a gagné du terrain ». … Et pour résoudre ces conflits pacifiquement, des « forums » ont déjà donné des résultats. … Par cette « approche sécuritaire humaine », le Niger « coupe l’herbe sous les pieds des mouvements (djihadistes) en instaurant un dialogue ouvert impliquant les leaders communautaires », a commenté à la télévision nigérienne, Bakary Sambe le directeur du Timbuktu Institute. AfricaNews