Le Mali commence à retirer ses soldats du G5 Sahel
Bamako avait annoncé le 15 mai son retrait du G5 Sahel, après avoir constaté que la présidence tournante de l’organisation, qui lui revenait en principe, ne lui était dans les faits pas accordée. Le G5 est une coalition à la fois politique et militaire qui rassemble, outre le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Tchad, et dont l’un des principaux objectifs est la lutte contre le terrorisme. Le Tchad s’était pourtant efforcé de sauver le G5, demandant au Mali de revenir sur sa décision et s’activant pour trouver une issue à la crise. Mais les autorités maliennes n’ont pas changé de position : elles viennent même de donner des instructions pour un désengagement des soldats maliens affectés à la force conjointe du G5 dans les tout prochains jours. RFI
Le Mali impose des conditions à la Minusma
La relation entre le Mali et la Minusma présage un avenir difficile entre les deux parties. Devant le Conseil de sécurité de l’Onu, El-Ghassim Wane, le représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali est revenu sur différents rapports de la mission onusienne qui pointent du doigt les violations des droits humains commises par les djihadistes, mais aussi parfois par les forces armées maliennes, les FAMa, soutenues par ce qu’il appelle « des éléments militaires étrangers ». De son côté, le gouvernement malien de transition pose des conditions à sa future collaboration avec la Minusma. Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires étrangères, demande ainsi que le mandat de la Minusma soit axé sur la protection des civils. … Des allégations réfutées par le chef de la Minusma, El-Ghassim Wane : « Je dois dire que nous sommes face à un grand défi, mais il faut dire aussi que le travail que nous faisons est remarquable. J’ai pu voyager vers les endroits les plus reculés et partout où je suis passé, la population apprécie notre présence.” Il n’est pas si fréquent d’assister aux négociations entre les pays membres de l’Onu et les Nations unies sur le mandat d’une mission de maintien de la paix, même si les critiques sur l’efficacité de ces missions sont courantes. … C’est le 29 juin qu’une résolution des Nations Unies sur la prolongation de la Minusma sera rendue publique. DW
Burkina : le bilan de l’attaque de Seytenga passe à 86 morts, le président auprès des rescapés
L’attaque djihadiste qui a frappé le week-end la ville de Seytenga dans le nord du Burkina Faso a fait 86 morts selon un nouveau bilan officiel, le président de la transition Paul-Henri Sandaogo Damiba la qualifiant «d’inimaginable» lors d’une visite auprès des rescapés mercredi. «Le lieutenant-colonel Damiba s’est rendu ce (mercredi) matin à Seytenga pour témoigner de la compassion de la nation aux populations, victimes d’une attaque terroriste au cours de la nuit du 11 au 12 juin 2022 et qui a coûté la vie à 86 personnes», a indiqué la présidence dans un communiqué. Le précédent bilan de cette attaque faisait état de 79 civils tués, dans cette ville située à quelques kilomètres de la frontière avec le Niger. Le Figaro
Les autorités interdisent une manifestation de l’opposition sénégalaise
Les autorités sénégalaises ont interdit mercredi une manifestation prévue vendredi à Dakar contre le pouvoir, au risque de provoquer la colère de l’opposition dans un climat de tensions préélectorales grandissantes. L’opposition a déjà prévenu préalablement qu’elle passerait outre à une éventuelle interdiction. Elle devait s’exprimer dans la soirée. Un arrêté du préfet de Dakar invoque les « menaces de troubles à l’ordre public » pour justifier l’interdiction. Il parle aussi de violation du code électoral et de son article L.61, qui proscrit toute propagande « déguisée » dans les 30 jours précédant l’ouverture de la campagne électorale. Cette ouverture est prévue le 10 juillet en vue des législatives du 31 juillet. La tension va croissant après l’invalidation par le Conseil constitutionnel d’une liste nationale de candidats de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi. Cette invalidation élimine de la course le chef de file de l’opposition Ousmane Sonko et un certain nombre d’adversaires du président Macky Sall. L’opposition dénonce un stratagème de la présidence pour écarter ses adversaires. VOA
RDC: les troupes de la MONUSCO « en position défensive » près de Bunagana
Les troupes de la MONUSCO se trouvent présentement en position défensive à 4 km de Bunagana et envisagent, dans le cadre des opérations en cours, de reprendre la position de cette cité du Nord-Kivu passée aux mains du M23 depuis lundi dernier. Le porte-parole de la force de la mission onusienne, lieutenant-colonel Frederic Harvey, l’a révélé mercredi 15 juin au cours de la conférence de presse des Nations unies à Kinshasa. «Le 13 juin 2022, la position de Bunagana était tenue par les FARDC avant et jusqu’à ce que le M23 ne s’en empare. Les troupes onusiennes sont en position défensive, présentement, à environ 4 km de Bunagana », a affirmé le lieutenant-colonel Frederic Harvey. Avec les activités opérationnelles en cours dans la zone de Rutshuru en général, a-t-il poursuivi, la force de la MONUSCO « tout en se soutenant mutuellement des FARDC, envisage de reprendre la position de Bunagana, pour normaliser la vie de la population locale. » Radio Okapi
Le Kenya appelle au déploiement d’une force régionale en RDC
Le président kenyan Uhuru Kenyatta a appelé mercredi au déploiement d’une force régionale dans l’est de la République Démocratique du Congo afin d’y rétablir la paix. « J’appelle à mobiliser la Force régionale de l’Afrique de l’est sous les auspices de la Communauté d’Afrique de l’est » (EAC), a déclaré M. Kenyatta dans un communiqué. Le « conflit ouvert » en cours dans cette région menace de faire dérailler les efforts politiques destinés à rétablir l’ordre dans ce pays de 90 millions d’habitants, a-t-il ajouté. Des chefs militaires régionaux des sept pays de l’EAC doivent se retrouver dimanche afin de mettre au point les préparatifs pour le déploiement de la force régionale, a souligné M. Kenyatta. « La Force régionale de l’Afrique de l’est doit être déployée immédiatement dans les provinces d’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu afin de stabiliser la région et rétablir la paix », a-t-il dit. Le Mouvement du 23 mars (M23), une rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013 par l’armée congolaise et les Casques bleus de la mission de l’ONU, a repris les armes fin 2021, en reprochant aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. VOA/AFP
RDC: tous les accords signés avec le Rwanda suspendus après un Conseil de défense
À Kinshasa, le Conseil supérieur de la défense s’est réuni sous la présidence du chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi. Au menu, la situation sécuritaire dans l’Est du pays. D’importantes décisions ont été annoncées, concernant principalement les relations avec le Rwanda accusé de soutenir le M23. Le gouvernement congolais ne décolère pas face au Rwanda. Il durcit davantage les sanctions prises contre ce pays accusé d’agression. Autour du président de la République, il y avait lors de ce Conseil, les responsables de l’armée et des services de sécurité ainsi que les ministres concernés. Selon le porte-parole du gouvernement, tous les accords et pré-accords signés avec l’État rwandais sont suspendus. Kigali est également appelé à retirer ses troupes du territoire congolais. Jusque-là, des mesures économiques et commerciales avaient été mises en place. Il y avait d’abord la suspension des vols de Rwandair, la compagnie nationale rwandaise qui venait d’inaugurer des vols bihebdomadaires à destination de Lubumbashi et de Goma, en plus de Kinshasa qui faisait déjà partie de son réseau. RFI
Tunisie : L’UGTT maintien la grève générale du secteur public le 16 juin
C’est un coup de tonner pour l’économie tunisienne qui est déjà en grande souffrance. La principale centrale syndicale tunisienne, l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a annoncé mardi le maintien de la grève général des établissements du secteur public pour demain jeudi 16 juin, suite de l’échec des négociations entamées la veille avec le gouvernement de Najla Bouden. En effet, l’UGTT a indiqué, dans un communiqué rendu public mardi soir, que la séance de négociation avec le gouvernement, tenue le 12 juin, n’a pas abouti à des résultats positifs, « à l’exception de la fixation d’un délai pour les négociations sur le statut général de la fonction publique, des structures et entreprises publiques, jusqu’au mois de juillet prochain », a rapporté l’agence de presse officielle TAP. À l’entame de la saison estivale, tant attendue en vue de redynamiser l’activité économique, la grève de l’UGTT secteur public sera un coup dur pour les voyagistes, vu que l’aéroport de Tunis Carthage et les fonctionnaires de Tunisair seront concernés par le mouvement de grève de ce jeudi 16 juin. Maghreb Emergent
Les cicatrices de la guerre en Ethiopie, entre Tigré et Afar
En Ethiopie, le Premier ministre Abiy Ahmed a évoqué hier [14.06.22] pour la première fois de possibles négociations de paix à venir avec les rebelles de la région du Tigré. Le chef du gouvernement a même annoncé qu’un comité avait été mis en place. Depuis la trêve de mars, les armes se sont tues entre l’armée fédérale et les combattants tigréens, mais le conflit dans le nord de l’Ethiopie n’est toujours pas officiellement terminé. Une reportrice de la DW, Mariel Müller, a pu se rendre à Abaala, à la frontière entre les régions du Tigré et de l’Afar. Des hommes fidèles au TPLF tigréen y ont attaqué en décembre dernier la localité d’Abala. Mariel Müller a pu se rendre compte, sur place, six mois plus tard, des destructions et des souffrances de la population, toujours omniprésentes. Avec ses maisons éventrées à perte de vue, Abaala a des airs de ville fantôme. Parmi les survivants de l’attaque du mois de décembre, il y a le maire, Tahir Hassen. Il raconte que les combattants tigréens ont fait du porte-à-porte et n’ont épargné personne : « Ils tiraient à l’arme lourde sur la ville, c’était comme une pluie, témoigne-t-il. Les civils qui étaient ici ont tous été tués. Plus de 225 personnes sont mortes. (…) Ils ont tué les personnes âgées dans leurs maisons. Et d’autres qui tentaient de s’échapper, ils les ont poursuivis et tués. » Tahir Hassen raconte aussi que plusieurs femmes se sont faites violer. DW
Expulsion de migrants au Rwanda : premier revers judiciaire pour Boris Johnson
Le premier vol de migrants illégaux vers le Rwanda est sous le feu de la communauté internationale et des organisations non gouvernementales. Ce devait être un vol chargé de symbole et marquant la détermination du gouvernement du Premier ministre conservateur anglais, Boris Johnson, à dissuader les arrivées clandestines au Royaume-Uni, en envoyant des migrants au Rwanda, à plus de 6 000 km de Londres. Le nombre de personnes devant être expulsées du Royaume-Uni avait fondu à seulement sept après des recours individuels, contre jusqu’à cent trente initialement prévues. Pour une question de « principe », alors que l’avion spécialement affrété était prêt à décoller, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a bloqué des expulsions, motivant sa décision par les préoccupations soulevées par le le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, à savoir le Royaume-Uni est signataire de la Convention internationale sur les réfugiés. Le fait d’ « exporter » les responsabilités qui en découlent « va à l’encontre de toute notion de responsabilité et de partage international des responsabilités », selon un responsable de l’Organisation des Nations unies (ONU). Adiac-Congo
Somalie: le député Hamza Abdi Barre nommé Premier ministre
En Somalie, le nouveau président élu il y a un mois a enfin nommé son Premier ministre ce mercredi. Hamza Abdi Barre est donc le 21ème chef du gouvernement du pays. Ce député, issu du clan Ogaden comme la Constitution le requiert, remplace Mohammed Hussein Roble, qui a géré les affaires courantes depuis l’élection du chef de l’État le 15 mai dernier et avait auparavant supervisé le processus électoral. Sa nomination était très attendue et, depuis quelques jours, elle était tous les matins annoncée comme imminente. C’est maintenant chose faite, au cours d’un point de presse convoqué mercredi soir à la Villa Somalia, le président Hassan Cheikh Mohamoud a nommé Hamza Abdi Barre Premier ministre du gouvernement fédéral. Se tenant à ses côtés, le chef de l’État a fixé le périmètre de son mandat : sécheresse, sécurité, réconciliation et relations extérieures. RFI
Face au jihadisme, Bamako en quête d’une catharsis nationale
Le Mali s’est lancé dans un travail d’écoute et de réparation pour près de 30.000 victimes, à la recherche d’une catharsis nationale après des décennies de violences toujours d’actualité. Le temps a comme suspendu son cours la semaine passée quand on a baissé la lumière dans la salle de conférences de Bamako, lors de la cinquième audience publique de témoignages de victimes devant la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR). Une femme, entièrement voilée pour préserver son anonymat, s’est assise sur la scène volontairement assombrie et a débuté d’une voix fluette son glaçant témoignage: « J’ai été violée par sept personnes, devant mon enfant de quinze ans ». C’était en 2012 à Gao (nord), première grande ville du nord à tomber entre les mains des rebelles indépendantisres et jihadistes alors alliés dans la conquête du territoire. Dix ans après, Gao a été reprise mais le Mali est toujours dans la tourmente. Son intervention, retransmise en direct par la télévision nationale et sur les réseaux sociaux, en a bouleversé plus d’un dans la salle plongée dans le silence. VOA/AFP
Gambie : Suspension des fonctionnaires accusés de crimes sous l’ancien président Yahya Jammeh
Des fonctionnaires zélés et auteurs de crimes sous l’ancien président gambien Yahya Jammeh sont dans le collimateur de la justice. Le gouvernement gambien vient, selon Africanews, d’ordonner leur suspension. Pour les défenseurs des droits humains, c’est un véritable progrès dans le processus judiciaire visant à juger les multiples crimes – actes de torture, exécutions sommaires et abus sexuels – commis entre 1994 et 2017 sous Yahya Jammeh, actuellement refugié en Guinée équatoriale. Ce sont environ 250 personnes qui sont mortes entre les mains de l’État et de ses agents, dont le journaliste et correspondant de l’AFP, Deyda Hydara, assassiné le 16 décembre 2004. Sont concernés par cette décision de suspension, le commandant de l’unité anticriminalité de la police, Gorgui Mboob, le directeur des opérations de l’Agence de lutte contre la drogue, Ebrima Jim Drammeh, et des membres de l’armée, de la police, des services de renseignement et des services pénitentiaires. Sidwaya
Le gaz africain, une alternative aux importations russes pour les Européens ?
Menacée dans ses importations de blé et dans ses futures récoltes de céréales par une guerre en Ukraine à laquelle elle refuse largement d’être associée, l’Afrique profitera-t-elle de la réorientation stratégique des Européens, pressés de se libérer de leur dépendance au gaz russe ? Le plan de la Commission européenne REPowerEU, présenté douze jours à peine après le déclenchement de l’invasion russe et adopté le 19 mai, dessine d’évidentes opportunités pour un continent qui assurait jusqu’ici à l’Europe un peu plus de 10 % de sa consommation gazière – contre près de 40 % pour la Russie. Et dont les capacités de production devraient doubler d’ici à 2030, selon une étude de Rystad Energy. « L’infrastructure de pipelines existant entre l’Afrique du Nord et l’Europe comme les relations historiques d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) font de l’Afrique une alternative solide pour les marchés européens, après l’interdiction des importations russes », estime ainsi Siva Prasad, analyste principal au sein de ce cabinet de conseil norvégien. Le Monde
Nigeria : 100 milliards de dollars nécessaires pour l’électricité
Au Nigeria, première économie d’Afrique, les coupures d’électricité sont fréquentes. En mars dernier, cette crise énergétique a plongé dans le noir ses plus de 200 millions d’habitants, fragilisant au passage les activités commerciales et industrielles. Selon la Banque mondiale, les pénuries d’électricité coûtent au Nigeria environ 29 milliards de dollars, soit environ 2 % du PIB. Le pays aurait donc besoin d’environ 100 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années pour relever ce défi que les gouvernements successifs n’arrivent pas à surmonter. Pourtant, d’autres pays y arrivent tant bien que mal, comme le Ghana où selon la Banque Mondiale, 85 % de la population a accès à l’électricité. Ou encore le Sénégal dont l’objectif est d’atteindre 100 % d’accès d’ici 2025. Le Nigeria, qui compte le plus grand nombre de personnes privées d’électricité au monde, a tout ce qu’il faut pour passer au moins à 50 % d’accès à cette énergie. Selon les médias locaux, le pays a connu 206 pannes totales entre 2010 et 2019, en raison de la faiblesse du réseau et de son mauvais entretien. La corruption, endémique dans de nombreux secteurs, est également vue comme une des causes de ces problèmes énergétiques. AfricaNews