La République démocratique du Congo (RDC) a annoncé mardi 15 juin la fermeture des discothèques et boîtes de nuit pendant quinze jours, face à la « troisième vague » de contaminations par le Covid-19 dans le plus vaste pays d’Afrique subsaharienne. Face au « très contagieux » variant Delta, identifié pour la première fois en Inde, le président Félix Tshisekedi a annoncé depuis Goma, dans l’est du pays, des mesures qu’il voudrait « efficaces ». En nombre absolu de cas, le pays d’au moins 80 millions d’habitants est loin d’être le plus touché, même en Afrique : 35 918 contaminations et 854 décès recensés depuis le 10 mars 2020, dont 25 777 cas dans la capitale Kinshasa. Mais les contaminations quotidiennes sont en hausse : 250 nouveaux cas ont été confirmés, dont 218 à Kinshasa, lors du dernier pointage quotidien épidémiologique, mardi. Le virus touche la classe dirigeante, avec de nombreux décès à la présidence et parmi les parlementaires. Le Monde avec AFP
Au Burkina Faso, le président Roch Marc Christian Kaboré a rencontré le représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, Angel Losada, ainsi que le secrétaire exécutif du G5 Sahel. Il a été question de sécurité au Burkina mais également dans la région. Et de l’avenir de la lutte contre le terrorisme, après l’annonce la semaine dernière par Emmanuel Macron de la réduction de la présence française dans la région. Le représentant spécial de l’Union européenne souligne que la situation sécuritaire devient très compliquée au Sahel avec les évènements survenus au Mali et au Tchad. Et avec le président burkinabè, il a été question du rôle que le Burkina Faso peut et doit jouer dans cette situation. Angel Losada a assuré que l’UE demeurera toujours aux côtés des pays du G5 Sahel. « C’est vrai qu’il y a une recomposition qui a été décidée par la France. L’Union européenne, dont la France fait partie, non seulement maintient ses missions mais est en train de les amplifier. La coalition Sahel se maintient. Le pilier n°1 qui est avec la force Tacouba va maintenir ses opérations, avec le renforcement des capacités militaires et de sécurité. » RFI
Fréquemment présenté comme un îlot de stabilité dans une région en crise politique et sécuritaire, le Sénégal regarde avec attention son voisin malien. Reliés par l’histoire et la culture, les deux pays le sont aussi économiquement. La récente annonce de la fin de l’opération française Barkhane au Mali préoccupe plus que jamais le Sénégal et lui fait craindre des répercussions sur son territoire national. « Il est important de rappeler que le président Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane sous sa forme actuelle mais qu’en parallèle, c’est le dispositif Takuba (forces spéciales européennes et armées africaines) qui sera développé », juge important de rappeler Mouhamadou Lamine Bara Lo, directeur de Tullius Africa, chercheur en sciences politiques et Diplômé du Centre de Hautes-Etudes en défense et sécurité, actuellement en thèse sur la question de la sécurité au Sahel à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Si les modalités restent encore floues quant au planning, les inquiétudes du côté sénégalais n’ont pas tardé à surgir sitôt l’annonce du chef de l’État français faite le 10 juin dernier. Le Point
L’armée sénégalaise affirme avoir pris les cinq dernières bases du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, rébellion) dans la partie sud du fleuve Casamance (sud), après 15 jours d’opérations d’envergure contre les dernières positions rebelles. Depuis le 31 mai dernier, l’armée sénégalaise multiplie les opérations de sécurisation dans la zone sud-ouest de Ziguinchor où sont localisées certaines positions du MFDC à Bouniack, Bagam, Badem, Ahinga et Djiléor, les dernières bases de la rébellion entre Nyassia et la ligne frontalière de la Guinée Bissau. Les risques actuels dans la zone sont les mines ainsi que des attaques surprises des rebelles. Sahel Intelligence
Le parti au pouvoir a néanmoins enregistré un important recul en nombre de sièges, dans un contexte de très faible participation, selon les résultats officiels annoncés mardi. Le parti au pouvoir en Algérie, le Front de libération nationale (FLN), a remporté les élections législatives organisées samedi, dans un contexte de très forte abstention et de crise politique, a annoncé, mardi 15 juin, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). La victoire du FLN constitue une surprise, car celui-ci était considéré comme moribond, en raison de sa compromission avec le président déchu Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en 2019 par un mouvement de contestation inédit, même si le parti bénéficie d’une implantation ancienne et étendue. Le FLN est en tête avec 105 sièges sur 407, suivi des candidats indépendants avec 78 sièges. La principale formation islamiste du pays, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui avait revendiqué la victoire à l’issue du scrutin, arrive troisième avec 64 sièges, a déclaré à la presse Mohamed Charfi, le président de l’ANIE. Le Monde avec AFP
Le chef d’un réseau de trafiquants d’êtres humains, Tewelde Goitom, a été condamné à 18 ans de prison lundi par un tribunal d’Addis Abeba, en Éthiopie. Cet Érythréen surnommé « Walid » avait été, entre 2014 et 2018, à la tête d’un gang de passeurs et d’un centre de détention en Libye, où des crimes étaient commis quotidiennement contre des migrants africains. … Lundi 14 juin, au terme d’un procès de plusieurs mois, un tribunal d’Addis Abeba l’a condamné à 18 ans de prison et 200 000 birrs d’amende, soit près de 4 000 euros. Son adjoint Sisay, arrêté dans un café l’année dernière, comme lui, a écopé pour sa part de 16 ans et six mois de prison, et 50 000 birrs, soit 1 000 euros d’amende. Le verdict a été rendu sous haute sécurité. Il faut rappeler qu’un autre trafiquant érythréen notoire, Kidane Zekarias, s’est évadé en février dernier en pleine journée du tribunal d’Addis Abeba grâce à des complices dans l’appareil judiciaire. Et que « Walid », comme Tewelde Goitom, est un homme richissime qui achète des faux papiers, des coups de main comme des faux témoignages. RFI
Après six mois de rupture entre le Kenya et la Somalie, les relations diplomatiques reprennent après un échange de courrier au ton feutré entre les deux ministères des Affaires étrangères. Samedi 12 juin, Mogadiscio avait signalé vouloir une réouverture des ambassades respectives. Une invitation acceptée lundi 14 juin par Nairobi, qui parle même d’une reprise « dès que possible ». Cela fait presque deux ans et demi que les relations entre le Kenya et la Somalie connaissent une grave crise, après la mise aux enchères, par Mogadiscio, de blocs pétroliers dans une zone maritime revendiquée par Nairobi. Le rapprochement semble désormais acté. Pour autant, les racines de la crise sont toujours là. Les deux pays n’ont toujours pas réglé leur différend frontalier. On attend le verdict de la Cour Internationale de Justice, alors que le Kenya a boudé les dernières audiences de mars en accusant la CIJ de partialité. RFI
Au moins quinze personnes ont été tuées jeudi dernier lors d’affrontements entre éleveurs et cultivateurs dans le nord-est de la Centrafrique, tout près de la frontière avec le Tchad, a-t-on appris, ce mardi 15 juin. Il s’agit de l’un des incidents les plus violents répertoriés depuis de nombreuses années dans une région où de tels conflits entre agriculteurs et éleveurs sont récurrents. Tout serait parti d’un éleveur arabe tchadien qui aurait laissé ses bœufs saccager le champ d’un agriculteur du village de Tiri, dans la préfecture de Bamingui-Bangoran, explique le préfet Bata Wapi Yepi. Une dispute éclate, l’éleveur est finalement tué après avoir blessé au couteau l’agriculteur. Nous sommes vers la fin de la transhumance. Les éleveurs, arrivés du Tchad ou du Soudan au mois de décembre sont en train de remonter vers leurs pays d’origine, depuis le retour de la saison de pluie. Ils sont donc très nombreux en cette période et sont tous armés de fusils d’assaut kalachnikovs. RFI
En République centrafricaine, le nouveau Premier ministre Henri Marie Dondra a pris ses fonctions mardi 15 juin à Bangui lors d’une cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur Firmin Ngrebada. Ministre des Finances depuis 2016, Henri Marie Dondra hérite en passant à la tête de l’exécutif d’une situation économique difficile depuis l’offensive rebelle de décembre dernier. Il devra également faire face aux attentes des partenaires internationaux comme la France qui a récemment annoncé la suspension de son aide budgétaire et conduire le « dialogue national » annoncé par le président de la République Faustin Archange Touadéra. « Relance », « ouverture », « dialogue » sont donc les premiers mots d’Henri Marie Dondra en tant que Premier ministre. Message de « relance » d’abord, d’une économie durement affectée par des mois de blocage suite à l’offensive rebelle. RFI
Le président Tshisekedi poursuit sa visite dans l’est du pays. Après Goma, il est arrivé à Beni ce mardi. Il vient évaluer les mesures liées à l’état de siège décrété depuis le 6 mai dans deux provinces de l’est du pays, l’Ituri et le Nord-Kivu, dont Beni est le chef-lieu, en proie aux violences des groupes armés. Malgré l’instauration de l’état de siège, la situation sur place n’évolue pas. Mais le déplacement du chef de l’État suscite beaucoup d’espoir ddan la population locale. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé à l’aéroport de Beni à l’occasion de l’arrivée de Félix Tshisekedi. Des unités au sol appuyées notamment par des hélicoptères ont assuré la sécurité du président de la République dans cette zone marquée depuis longtemps par l’activisme des combattants ADF. Son long cortège a été salué pendant tout le parcours par les habitants de la ville qui espèrent que la présence du chef de l’État apportera des réponses concrètes aux récentes violences à Beni. RFI
« Le groupe recommande que le Conseil de sécurité charge la Monusco (force de l’ONU en RDCongo) d’améliorer sa capacité de lutte contre les engins explosifs improvisés », indique son rapport. Les Casques bleus doivent développer leurs « capacités de sensibilisation, de recherche, de détection et d’intervention sur les engins explosifs improvisés », précisent les experts dans leurs conclusions. Les engins explosifs improvisés sont l’une des armes de prédilection des groupes armés, de l’Afghanistan au Sahel. En RDCongo depuis un an, « des groupes armés ont continué d’opérer dans une quasi-impunité dans l’Est », avec des infiltrations venant de pays voisins, indique le rapport. Au cours de la période considérée, « en particulier dans les zones opérationnelles des ADF (groupe armé d’origine ougandaise des Forces démocratiques alliées), les incidents enregistrés sur l’utilisation d’engins explosifs improvisés se sont multipliés », rapportent les experts. AFP
La peine de Vital Kamerhe, condamné pour corruption après avoir été le principal allié de l’actuel président de la République démocratique du Congo (RDC), a été réduite de vingt à treize ans de prison mardi 15 juin en appel, a annoncé son avocat, Me Jean-Marie Kabengela. Ancien président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, 62 ans, avait été condamné à vingt ans de « travaux forcés » (de la prison dans les faits) il y a un an avec deux coaccusés, dans un procès anticorruption sans précédent qui avait passionné les Congolais. M. Kamerhe a été reconnu coupable du « détournement » de fonds publics « portant sur le montant de 48,831 millions de dollars [40,2 millions d’euros] » avec son principal coaccusé, un entrepreneur libanais, Jammal Samih, 79 ans à l’époque. M. Kamerhe est accusé d’avoir détourné les fonds alloués à la construction de 1 500 logements sociaux dans le cadre du programme dit des « 100 jours » annoncé par le président de la République, Félix Tshisekedi, après son investiture, le 24 janvier 2019. Le Monde avec AFP
Le procès du journaliste marocain en détention, Soulaimane Raissouni, en grève de la faim depuis soixante-neuf jours, a repris, mardi 15 juin, en son absence, le prévenu se disant « dans l’incapacité d’assister à l’audience » à cause de son état de santé. Parallèlement, le procès du journaliste Omar Radi, en détention provisoire depuis près de onze mois, s’est poursuivi dans une autre salle de la Cour d’appel de Casablanca (ouest), a constaté l’AFP. Les avocats des deux journalistes, les mêmes, ont dû se séparer en deux groupes pour pouvoir assister aux deux audiences. A l’ouverture des débats concernant M. Raissouni, le ministère public a communiqué au juge une déclaration du journaliste se décrivant « dans l’incapacité d’assister à l’audience », car il ne peut « ni se concentrer ni parler », a rapporté l’avocate Souad Brahma. Le parquet a ensuite contesté cette assertion en présentant des documents pénitentiaires, dont un certificat médical affirmant le contraire. Soulaimane Raissouni, rédacteur en chef du journal Akhbar Al-Yaoum – en liquidation judiciaire depuis mi-mars pour des raisons financières –, est poursuivi pour « agression sexuelle » après une plainte déposée par un militant LGBT. Des faits qu’il conteste. « Comment peut-on dire qu’un homme en grève de la faim depuis presque soixante-dix jours est toujours capable de marcher et de parler ? », s’est exclamée Me Brahma. Le Monde avec AFP
Abiy Ahmed avait promis à son arrivée au pouvoir en 2018 de moderniser la très dirigiste économie éthiopienne, minée par le chômage et la pauvreté malgré la croissance. Trois ans plus tard, alors que le pays s’apprête à voter le 21 juin pour des législatives, la volonté réformatrice du Premier ministre bute sur de multiples urgences, dont le conflit dans la région du Tigré, tandis que s’aggravent les crises de la dette et du change. « C’est pire aujourd’hui (…) Le pays est exsangue, à deux doigts de faire défaut » sur sa dette extérieure, lâche sous couvert d’anonymat un diplomate européen qui loue pourtant le programme de réformes du gouvernement. L’accroissement de la dette extérieure (environ 30 milliards de dollars, empruntés notamment à la Chine) a permis de financer, avant l’arrivée de M. Abiy, des infrastructures majeures, comme le train Addis Abeba-Djibouti. Mais son remboursement – environ deux milliards de dollars dus en 2021 – est un défi immense pour l’Ethiopie qui tente de restructurer cette dette, jusqu’ici sans succès. Preuve de l’inquiétude, l’agence de notation Moody’s a dégradé la note souveraine éthiopienne en mai, la jugeant à « très haut risque ». Fitch Ratings l’avait déjà abaissée en février. « Nous ne sommes pas capables de payer », résume Alemayehu Geda, professeur d’économie à l’université d’Addis Abeba. AFP