Revue de presse du 16 juillet 2024

Comment les parlements africains peuvent améliorer la sécurité
Les parlements jouent un rôle essentiel dans la promotion de la sécurité nationale en veillant à ce que les priorités correspondent aux intérêts des citoyens, les budgets soient alloués en fonction des priorités et à ce qu’une surveillance adéquate soit exercée pour garantir l’utilisation efficace de ces ressources. Dans les sociétés démocratiques, les parlements jouent un rôle essentiel dans la définition des priorités nationales et le contrôle de la mise en œuvre efficace des politiques gouvernementales. Cela concerne en particulier les questions de sécurité, qui font partie des responsabilités les plus importantes de tout gouvernement. Le Centre d’études stratégiques de l’Afrique s’est entretenu avec le président de la Chambre des représentants de la République fédérale du Nigeria, le très honorable Dr Abbas Tajudeen, afin d’obtenir son point de vue sur le rôle des parlements dans la promotion de la sécurité en Afrique. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Au Rwanda, le tout-puissant président Paul Kagame voit son règne prolongé de cinq ans
C’était attendu, c’est désormais officiel: la présidentielle au Rwanda a offert un nouveau plébiscite au tout-puissant président Paul Kagame, qui compte 99,15% des voix sur 79% des bulletins dépouillés, prolongeant de cinq ans son règne sur le pays entamé il y a 30 ans. Si cette tendance se confirme, il pourrait réaliser un score encore supérieur à ses 98,79% de la présidentielle 2017, après avoir obtenu 95,05% en 2003 et 93,08% en 2010. Après l’annonce lundi soir de ces premiers résultats par la cheffe de la commission électorale (NEC) Oda Gasinzigwa, le chef de l’Etat aujourd’hui âgé de 66 ans a remercié les Rwandais. «Les résultats qui ont été présentés indiquent un score très élevé. Ce ne sont pas que des chiffres, même s’il s’agissait de 100%, ce ne sont pas que des chiffres. Ces chiffres montrent la confiance, et c’est ce qui est le plus important», a-t-il déclaré. Selon les résultats partiels lus à la télévision nationale par Oda Gasinzigwa et portant sur 78,94% des bulletins, ses adversaires, le leader du seul parti d’opposition autorisé Frank Habineza et l’indépendant Philippe Mpayimana, obtiennent respectivement 0,53% et 0,32%. Neuf millions de Rwandais étaient appelés aux urnes. «Le processus électoral s’est tenu dans une atmosphère libre et équitable», a estimé l’organisme dans un communiqué. Les plus virulentes opposantes à Paul Kagame n’ont toutefois pas pu se présenter. Figure historique de l’opposition, Victoire Ingabire a vu la justice rejeter sa demande de restauration de ses droits civiques, dont elle avait été déchue avec sa condamnation en 2013 à 15 ans de prison pour «minimisation du génocide». Elle avait été libérée en 2018. Le Temps

Activités paralysées à Butembo lors d’une marche contre l’insécurité et l’avancée du M23
Les activités socio-économiques ont été paralysées lundi 15 juillet au centre commercial de Butembo (Nord-Kivu), à la suite de l’appel à une marche pacifique lancé par la Synergie des groupes de pression et autres mouvements citoyens, ainsi que quelques organisations des jeunes. Selon les organisateurs, la manifestation visait à dénoncer la persistance de l’insécurité dans la région, notamment l’avancée des rebelles du M23 et l’activisme des rebelles des ADF dans les territoires de Beni et Lubero. Aux environs de 9 heures locales ce lundi, des milliers de personnes se sont rassemblées au rond-point VGH avant de parcourir une vingtaine de kilomètres à pied, en direction de Musienene, une localité du territoire de Lubero. Une heure plus tard, les manifestants sont arrivés à l’endroit communément appelé, « Equateur », par où passe la ligne imaginaire du globe terrestre et point de chute de la marche. Tout au long de l’itinéraire, on pouvait entendre des messages du genre : « Non à la guerre nous imposée par le Rwanda », « Que le Gouvernement prenne cette guerre au sérieux ». « Stop aux tueries de civils dans la zone, nous voulons la paix et rien d’autre ». Les activités socio-économiques ont tourné au ralenti ce lundi au centre commercial de Butembo. Radio Okapi

Mali: les partis politiques boycottent les échanges avec les autorités de transition
Au Mali, les partis politiques boycottent les échanges avec les autorités de transition. La semaine dernière, Bamako a levé la suspension des activités politiques des partis et associations, qui était imposée depuis le mois d’avril. Dans la foulée, l’Autorité dite « indépendante » de gestion des élections (Aige) a convié le 15 juillet les partis politiques et les organisations de la société civile à une réunion censée relancer le dialogue. Les partis ont participé à cette rencontre, mais ils ont de manière quasi unanime décidé de boycotter les échanges. RFI

200 nouveaux policiers kényans en route pour la force multinationale en Haïti
Un nouveau contingent de 200 policiers kényans a quitté lundi le Kenya en direction d’Haïti pour participer à une mission internationale visant à rétablir la sécurité dans le pays des Caraïbes en proie à la violence des gangs, ont annoncé mardi à l’AFP deux sources policières. Le Kenya a proposé d’envoyer au total un millier de policiers en Haïti pour la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), prévue pour une durée initiale d’un an (jusqu’en octobre 2024), à laquelle doivent également contribuer le Bangladesh, le Bénin, le Tchad, les Bahamas et la Barbade et qui doit compter au total 2.500 personnes. … Le contingent kényan est composé de policiers de plusieurs unités d’élite, notamment de l’escadron antiterroriste Recce Squad qui était intervenu lors des attaques menées par les islamistes radicaux somaliens shebab sur le sol kényan (contre l’université de Garissa en 2015 et les centres commerciaux Westgate et Dusit en 2013 et 2019). VOA/AFP

Burkina Faso: un journaliste et une figure de l’armée enlevés le même jour
Au Burkina Faso, deux nouvelles disparitions ont eu lieu le même jour. Samedi dernier, le journaliste Alain Alain et le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni ont, tous deux, été enlevés, chacun à son domicile. Le premier est une voix connue de la très populaire radio Oméga, le second est une figure de l’armée burkinabè connue pour son rôle dans la lutte contre le terrorisme djihadiste. La direction générale d’Oméga a condamné le jour-même la disparition d’Alain Traoré, plus connu sous le sobriquet « Alain Alain ». Le groupe média explique que le journaliste, célèbre pour sa chronique « Le défouloir », a été enlevé samedi 13 juillet à 5h00 du matin à son domicile « par des individus armés encagoulés » qui se sont présentés comme des agents de l’Agence nationale des renseignements. Ils avaient promis à ses proches de le ramener chez lui avant 8h00, afin d’être à l’heure pour son émission. Trois jours plus tard, il est toujours introuvable. RFI

Le Soudan du Sud : la plus jeune nation du monde à la croisée des chemins
Au cœur des défis du Soudan du Sud se trouve une crise humanitaire aux proportions stupéfiantes. Étant donné que sept millions des 12,4 millions d’habitants du pays risquent de souffrir de la faim cette année et que neuf millions ont un besoin urgent d’aide humanitaire, on ne saurait trop insister sur la gravité de la situation. Une personne sur dix n’a pas accès à l’électricité. Soixante-dix pour cent n’ont pas accès aux soins de santé de base. Il s’agit là de droits de l’homme fondamentaux dont la grande majorité des gens sont privés. J’ai pu constater de visu la situation humanitaire désastreuse du Soudan du Sud lorsque je me suis rendu dans le pays en mars. J’ai rencontré des femmes et des enfants déplacés par le conflit – certains pour la deuxième fois de leur vie – dans un centre de transit à Malakal, la capitale de l’État du Haut-Nil. Ils n’avaient rien et dépendaient entièrement de l’aide. Leur situation est toujours présente dans mon esprit et dans mon cœur. À l’occasion du 13e anniversaire de son indépendance, le Soudan du Sud se trouve à un moment charnière de son parcours de construction nationale. L’aide humanitaire ne peut à elle seule démêler l’écheveau des défis auxquels le Soudan du Sud est confronté. Une approche holistique est nécessaire, qui jette les bases de l’autosuffisance, de la paix et du développement durable. Afrique Renouveau

Campagne électorale en Tunisie: les journalistes sous pression
En Tunisie, alors que l’instance électorale a donné le coup d’envoi, dimanche 14 juillet, de la période électorale, le climat autour des médias se durcit de plus en plus. Le Syndicat des journalistes tunisiens a publié un communiqué lundi 15 juillet rappelant la nécessité de médias libres et indépendants pour couvrir la période électorale, dans un contexte où les intimidations envers les journalistes sont croissantes. Mainmise sur l’audiovisuel public, gel du travail de l’instance de régulation des médias télévisuels, emprisonnement de journalistes. C’est dans ce contexte tendu que le syndicat des journalistes a publié un communiqué ce lundi 15 juillet pour rappeler l’importance de garantir la liberté de la presse, essentiel pour le bon déroulement d’élections démocratiques. Car les exemples de violations de cette liberté s’accumulent. RFI

Côte d’Ivoire : vaccination de masse contre le paludisme
En Côte d’Ivoire, les agents de santé ont commencé lundi à vacciner les enfants contre le paludisme, première cause de mortalité infantile dans ce pays où le vaccin contre le paludisme fait désormais partie des vaccinations de routine pour les enfants. Le pays d’Afrique de l’Ouest est devenu le premier à déployer le tout nouveau vaccin contre le paludisme dans le cadre d’un effort visant à couvrir environ 250 000 enfants de moins de deux ans. « Cette décision témoigne de l’engagement du gouvernement, qui met un point d’honneur à investir dans la santé de nos enfants, nos trésors les plus précieux », a déclaré le ministre de la Santé, Pierre Demba, lors d’une cérémonie marquant le lancement de la campagne de vaccination. « Nous voulons assurer leur protection et leur bien-être, car ils sont l’avenir de notre pays », a-t-il ajouté. Le vaccin à trois doses, connu sous le nom de R21/Matrix-M, a été mis au point par l’université britannique d’Oxford et a été autorisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en octobre dernier. AfricaNews/AP

Centrafrique: l’ONG qui emploie un chercheur belgo-portugais détenu depuis mai sort de son silence
L’ONG FHI 360, qui emploie le chercheur belgo-portugais détenu depuis le 26 mai dernier en Centrafrique, est sortie de son silence ce 15 juillet 2024 : « Nous sommes extrêmement préoccupés par la détention de M. Martin et faisons tout notre possible pour obtenir sa libération. » … Il avait été arrêté à Zemio, dans le sud-est du pays, par des mercenaires de Wagner, avant d’être ramené à Bangui et placé récemment au camp De Roux. Le parquet centrafricain l’accuse d’atteinte à la sûreté de l’État et d’espionnage, ainsi que de la mise en place d’une « branche internationale terroriste » avec des ramifications dans six pays. … Jusque-là FHI 360 avait fait profil bas, semble-t-il dans l’espoir qu’une solution diplomatique puisse être trouvée. Mais cette arrestation a depuis été massivement instrumentalisée par les réseaux de communication liés aux Russes de Wagner : Joseph Figueira est présenté en boucle comme un espion américain. Des manifestations hostiles ont été organisées et des comptes de réseaux sociaux pilotés par Wagner ont fait fuiter des échanges de messages entre Joseph Figueira et des membres de groupes armés. Messages issus du téléphone qu’il a dû déverrouiller sous la menace d’une arme à feu, selon une bonne source. « Les allégations ne correspondent pas aux faits entourant sa visite ou au travail de FHI 360 », estime donc le communiqué de l’ONG, qui assure faire « tout son possible pour obtenir sa libération ». RFI

Quand le changement climatique plonge des régions entières d’Afrique dans l’insécurité
Depuis près de quarante ans, le fleuve Niger, le plus grand cours d’eau d’Afrique de l’Ouest, s’ensable progressivement jusqu’à tarir en certains endroits, perturbant le commerce fluvial vital pour des millions de personnes. Le potentiel d’irrigation se réduit, les terres jadis utiles pour le pâturage disparaissent, laissant des millions de pasteurs démunis. Ces derniers et les nombreux agriculteurs se disputent ainsi les terres et finissent par recourir à la violence les uns envers les autres. Les zones de fortes contestations deviennent ainsi des lieux d’installation prioritaires pour les terroristes, non seulement au Niger et au Burkina Faso, mais également au Mali. Dans de nombreuses régions du globe, les changements climatiques se manifestent par des phénomènes extrêmes, tels que des vagues de chaleur, des pluies torrentielles et des sécheresses. En Afrique, notamment dans la région sahélienne, le changement climatique fonde la violence, entraînant la perte de milliers de vies innocentes.… La zone sahélienne et ouest-africaine connaît une dynamique démographique parmi les plus fortes au monde. La perte de ressources naturelles, conjuguées avec une croissance démographique rapide, génère des conflits et conduit à la violence. Le Point