Revue de presse du 16 janvier 2024

L’élection aux Comores, un exercice qui s’annonce sur le même schéma
Lors du premier scrutin présidentiel de l’année ce 14 janvier, le président sortant Azali Assoumani se présente pour un quatrième mandat autorisé après le passage du référendum controversé de 2018 qui lui a permis de contourner la limite de mandats présidentiels. La nouvelle constitution a démonté l’accord de Fomboni de 2001 qui avait inauguré une période de stabilité politique de plus de 15 ans dans l’archipel de 880 000 personnes. Cet accord avait consacré une formule de partage de pouvoir qui faisait tourner la présidence après un seul mandat parmi les trois îles principales de Grande Comore, Anjouan et Mohéli. Cet accord historique avait sonné le glas d’une ère pendant laquelle les Comores avaient subi 20 putschs depuis son indépendance en 1975. En contournant les limites de mandats, Assoumani a érodé ce progrès démocratique et la stabilité. La constitution de 2018 a par ailleurs consolidé le pouvoir de la primature suprême en supprimant les trois postes de vice-président qui chacun représentaient l’une des trois îles…Le dernier mandat d’Assoumani s’est caractérisé par la répression de l’opposition et une réduction de la liberté de la presse. Les journalistes s’auto-censurent, le résultat d’une atmosphère d’intimidation et de la peur de se trouver arrêtés. Les manifestations sont régulièrement interdites. La police et l’armée menacent et arrêtent les membres des partis d’opposition…L’autoritarisme grandissant d’Assoumani suit un schéma selon lequel les dirigeants africains s’arrogent le pouvoir par des moyens extraconstitutionnels et ensuite bafouent les contraintes légales à l’échéance de leur mandat. De telles actions ne sont pas isolées, elles font plutôt partie d’une détérioration répandue des freins et contrepoids démocratiques. Centre d’Études Stratégiques de l’Afrique

Comores: tensions autour d’un scrutin contesté par l’opposition
Plusieurs incidents ont été signalés lundi sur les îles comoriennes d’Anjouan, fief de l’opposition, et Mohéli, au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle dans l’archipel de l’océan Indien, qui oppose le président sortant Azali Assoumani, donné favori, à cinq autres candidats. Vote retardé, matériel électoral manquant dans des zones traditionnellement critiques du chef de l’Etat qui tient le pays d’une main de fer, assesseurs empêchés d’observer le scrutin: l’opposition a dénoncé dès dimanche de nombreuses irrégularités. Cette élection du président, dont on devrait annoncer le résultat cette semaine, et des gouverneurs des trois îles de l’archipel de 870.000 habitants (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli), est entachée de « fraude électorale » mais aussi de « bourrages d’urnes », ont-ils protesté. Alors que dans la capitale Moroni, toujours sous une pluie battante, chacun semblait avoir repris une activité normale, une grande tension régnait à Anjouan, où des jeunes ont manifesté spontanément à l’annonce de la victoire présumée du candidat du parti au pouvoir. Son gouverneur actuel, Anissi Chamsidine, joint au téléphone par l’AFP, a dénoncé « un manque flagrant de transparence et d’équité » remettant en question « l’intégrité du processus électoral ». Il évoque « un contexte tendu », des manifestations spontanées et « des détonations entendues » à Mutsamudu, fief de l’ancien grand rival du chef de l’Etat, l’ex-président populaire Ahmed Abdallah Sambi, en prison pour corruption à l’issue d’un procès jugé inéquitable…A Mohéli, plus petite île comptant seulement quelque 25.000 électeurs, la situation restait tendue aussi. Le parti au pouvoir « veut des résultats frauduleux » et proclamer la victoire de sa candidate au poste de gouverneur dès le premier tour, a expliqué à l’AFP Abdoulanziz Hassanaly, candidat de l’opposition à ce poste. AFP

Comores: malgré les accusations de fraude, les observateurs de l’UA jugent l’élection présidentielle transparente
Aux Comores, les résultats de la présidentielle du 14 janvier 2024 devraient tomber ce mardi. C’est la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui le précise, après que les procès-verbaux attendus des îles d’Anjouan et Mohéli ont enfin pu être acheminés dans la capitale, Moroni, ce matin. Pas de précision à la mi-journée sur l’heure de cette annonce, les opérations de compilation des résultats étant toujours en cours. Mais les missions d’observation internationales n’ont pas attendu pour communiquer. Lors d’une conférence de presse conjointe, ce matin, l’OIF (Organisation internationale de la francophonie), la Force en attente d’Afrique orientale et l’Union africaine (UA), ont présenté leurs conclusions. L’UA, dont Azali Assoumani, candidat à sa réélection à la tête des Comores, est Président en exercice, jusqu’au mois prochain. Malgré les accusations de « fraude massive » lancées par les cinq candidats d’opposition, les observateurs estiment que la présidentielle s’est « globalement déroulée de manière libre et transparente »…Sur la question des mandataires, les observateurs assurent que tous les candidats étaient « bien représentés la plupart du temps » dans les bureaux de vote. RFI

Présidentielle au Sénégal: la nationalité de Karim Wade fait débat
L’éventuelle double nationalité d’un des principaux concurrents annoncés à la présidentielle sénégalaise, Karim Wade, fait débat à quelques jours de la validation finale des candidatures. L’ancien ministre Thierno Alassane Sall, lui-même candidat, a publiquement posé dimanche la question de la double nationalité franco-sénégalaise de Karim Wade, déjà soulevée ces dernières semaines dans la presse. Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), « serait toujours détenteur de la nationalité française, ce qui est en contradiction avec la Constitution », a écrit M. Sall dans un communiqué. Thierno Alassane Sall évoque la nationalité de M. Wade alors que le processus de validation des candidatures par le Conseil constitutionnel est en cours. Les « Sages » ont entériné et publié en fin de semaine passée une liste provisoire de 21 candidats sur laquelle figure M. Wade. Mais cette liste est encore sujette à réclamations jusqu’à mardi soir, ont-ils précisé. La liste finale doit être arrêtée d’ici à la fin de la semaine. La coalition Karim 2024, qui a présenté la candidature de M. Wade, a assuré dans un communiqué que M. Wade avait accompli « toutes les formalités nécessaires » pour renoncer à la nationalité française et que cette renonciation avait été actée par les autorités françaises. Elle a dénoncé une tentative de « salir » la candidature de M. Wade et une expression de « xénophobie ». Karim Wade, 55 ans, est né en France d’un père sénégalais et d’une mère française. Il a été empêché par une condamnation de concourir à la présidentielle de 2019, remportée par Macky Sall. Il a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Détenu pendant plus de trois ans, il a été gracié en 2016 par le président Macky Sall, et vit depuis en exil, le Qatar étant communément cité comme un de ses lieux de résidence. L’Assemblée nationale a voté en août une loi rendant son éligibilité à Karim Wade ainsi qu’à une autre figure de l’opposition et ancien maire de Dakar, Khalifa Sall. AFP

Au Tchad, les forces politiques se penchent désormais sur leurs stratégies pour la présidentielle
Le week-end du 13 au 14 janvier 2024, le MPS, parti au pouvoir sous l’ancien président Idriss Déby, a pris les devants en proposant au chef de la transition, Mahamat Idriss Déby, d’être candidat au scrutin. Celui-ci doit encore se positionner. Mais, alors que cette élection n’a encore ni date ni mode d’emploi, l’ensemble des forces politiques commence à réfléchir à la stratégie à adopter. Si peu d’observateurs doutaient de la volonté de Mahamat Idriss Déby de participer aux élections – le président de transition du Tchad n’avait pas encore donné de signe de vouloir lancer sa campagne – le Mouvement patriotique du salut (MPS) l’a fait pour lui en lui « proposant » de porter ses couleurs. Après une caravane aux airs de pré-campagne durant laquelle il martelait son programme, l’opposant Succès Masra est devenu Premier ministre. « Il n’a eu aucune prise sur ces projets de loi ni sur la formation de son équipe », remarque un ancien cadre de la présidence. « C’est à se demander s’il n’est pas là pour accompagner le processus, ajoute un de ses adversaires. Dans le cas contraire, s’il veut être candidat, cet attelage va rapidement exploser en vol ». Les adversaires de la nouvelle constitution, comme l’ex-Premier ministre Albert Pahimi Padacké, Brice Mbaïmon ou Max Kemkoye, attendent pour se positionner par rapport au scrutin : ils demandent notamment une révision du fichier électoral. RFI

Elections en RDC : le parti du président Tshisekedi devra négocier pour dégager une majorité à l’Assemblée
Il a fallu attendre près d’un mois, après le vote du 20 décembre 2023, pour que l’issue des élections législatives soit connue en République démocratique du Congo (RDC). Alors que les résultats de la présidentielle, qui ont consacré la victoire du président sortant, Félix Tshisekedi, ont été donnés dès le 31 décembre, ceux des législatives, qui se sont tenues en même temps, n’ont été annoncés que dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 janvier…Le président de la CENI, Denis Kadima, s’est finalement installé au centre électoral Bosolo, à Kinshasa, pour égrener pendant une heure et demie, candidat par candidat, la liste des élus. Sans surprise, le parti présidentiel, l’Union pour la démocratie et le progrès (UDPS), arrive en tête avec 69 des 477 sièges attribués sur les 500 que compte l’Assemblée nationale. Les 23 restants correspondent aux circonscriptions où le vote n’a pas pu avoir lieu à cause de l’insécurité, notamment dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Kwamouth. Mais le parti de Félix Tshisekedi, fraîchement réélu avec plus de 73 % des voix pour un second mandat, ne réunit pas à lui seul la majorité…Avec combien de partis Félix Tshisekedi devra-t-il faire alliance pour atteindre la majorité et ainsi nommer son futur gouvernement ? Les tractations avec les 44 formations politiques désormais représentées à l’Assemblée nationale ont commencé bien avant l’annonce des résultats…Par le passé, certaines des contreparties offertes aux députés en échange de leur allégeance avaient fait polémique. En 2021, les autorités avaient en effet offert des Jeep aux élus qui avaient intégré l’Union sacrée. A l’époque, l’UDPS était en bien plus mauvaise posture. Le Front commun pour le Congo (FCC), la coalition de l’ancien président Joseph Kabila, avait obtenu la majorité des sièges, contraignant le nouveau chef de l’Etat à gouverner dans une forme de cohabitation durant deux ans. Cette fois-ci, rien de tel. Le parti de Joseph Kabila, fort d’une importante assise territoriale, et les soutiens de Martin Fayulu, arrivé troisième à la présidentielle, ont boycotté les législatives…Des irrégularités avérées par la CENI ont en effet entraîné, le 6 janvier, l’annulation de 82 candidatures en raison de fraude, corruption, violences et détention des équipements électoraux. Le Monde

Rwanda – RDC : Kigali dit avoir tué un « soldat » congolais et arrêté deux autres à la frontière
L’armée rwandaise a annoncé mardi avoir tué un « soldat » congolais et arrêté deux autres qui ont selon elle franchi la frontière entre les deux pays, dont les relations sont tendues, et ouvert le feu. Une source sécuritaire congolaise a confirmé ce bilan à l’AFP, tout en précisant « ne pas savoir s’il s’agit de wazalendo (milices dits « patriotes, ndlr) ou de FARDC », (Forces armées de la République démocratique du Congo). Les trois Congolais sont entrés au Rwanda mardi vers 1h10 du matin (23h10 GMT) depuis les environs de Goma, principale ville de l’est de la République démocratique du Congo, affirme l’armée rwandaise dans un communiqué…L’est de la RDC, à la frontière avec le Rwanda, est le théâtre d’affrontements armés, qui opposent l’armée congolaise, en coalition avec des milices locales et des sociétés militaires privées étrangères, aux rebelles du M23 appuyés par l’armée rwandaise. Après avoir repris les armes fin 2021 et mis en déroute l’armée congolaise, la rébellion s’est emparée de larges pans des territoires de Rutshuru et de Masisi, dans le sud du Nord-Kivu, renforçant les tensions entre les deux pays. TV5 avec AFP

Madagascar: trois nouveaux titulaires s’occuperont des portefeuilles liés à la sécurité du pays
Depuis dimanche soir, Madagascar dispose d’un nouveau gouvernement composé de 27 ministères. Au côté de quelques ministres inamovibles depuis cinq ans, de nouvelles têtes ont fait leur apparition. C’est le cas des trois hauts gradés qui s’occuperont désormais des trois portefeuilles dédiés à la sécurité du pays. Douze ministres de l’ancien cabinet du chef de gouvernement Christian Ntsay n’ont pas été reconduits. Trois départs ont particulièrement retenu l’attention : ceux du ministre de la Défense, du ministre de la Sécurité publique ainsi que de celui du secrétaire d’État à la gendarmerie. « Des départs pour sanctionner et des promotions pour remercier », schématise grossièrement une source proche du cercle des forces armées. Selon cette dernière, le désormais ex-ministre de la Sécurité publique « paye pour avoir refusé de participer à la répression menée par les forces de l’ordre durant la période électorale ». Il vient d’être remplacé par le contrôleur général de police Herilala Rakotoarimanana, précédemment directeur de la Recherche et de la formation continue au sein du ministère. À la tête du nouvellement nommé « ministère des Forces armées », c’est l’ancien chef d’état-major des armées, le général Sahivelo Delphin qui reprend le flambeau. « Une belle promotion », notent plusieurs observateurs proches de l’armée, « pour celui qui a réussi à maintenir l’ordre durant les élections sans qu’il y ait de décès ». Enfin, la gendarmerie qui jusque-là bénéficiait seulement d’un secrétariat d’État, remporte un ministère. Le général Andry Rakotondrazaka, ex-numéro 2 de la gendarmerie, en devient le ministre délégué. Plusieurs le considèrent comme le poulain du général Richard Ravalomanana, actuel président du Sénat et proche d’Andry Rajoelina. C’est désormais à ces trois hommes que sont confiés le maintien de l’ordre et la sécurité dans le pays. RFI

Ouganda: le conflit à Gaza s’invite au 19e sommet des pays non-alignés
Les représentants de 120 pays sont réunis jusqu’au 20 janvier en Ouganda, pour le 19e sommet du Mouvement des non-alignés qui continuent à revendiquer leur indépendance ainsi que leur solidarité vis-à-vis des crises internationales, dont la dernière en date est la guerre à Gaza. C’est le plus grand rassemblement des dirigeants mondiaux à Kampala depuis plus d’une décennie après la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth en 2007. Les autorités ougandaises n’ont pas lésiné sur les moyens pour accueillir les plus de 15 000 délégués et 28 chefs d’État, dont les dirigeants de la Tanzanie, du Rwanda ou encore du Kenya, qui commenceront à arriver à partir de mercredi. La sécurité a été renforcée dans la capitale sur les grands axes routiers, les ronds-points et des routes ont été réparés et décorés de fleurs. Des efforts qui serviront également lors de l’accueil du sommet des pays du Sud avec la Chine, qui se tiendra samedi dans la foulée de celui du Mouvement des non-alignés….Dans son discours d’ouverture, le ministre ougandais des Affaires étrangères, le général Jeje Odong, avait au préalable souligné l’importance de collaborer pour faire face aux défis touchant les pays du Sud. Il y a d’abord la question du commerce. De nombreux pays africains subissent encore les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de fortes fluctuations des prix alimentaires qu’elle a provoquées. Les experts estiment que le mouvement devrait défendre une meilleure souveraineté alimentaire des 120 pays. Ils plaident également pour une indépendance énergétique afin de faire baisser les coûts de production et ainsi rendre les pays du Sud plus compétitifs. Une manière, selon eux, de réduire la dépendance des pays du Sud aux importations et alléger leur dette. RFI

En Ethiopie, un ambulancier de la Croix-Rouge tué par balles dans le Tigré
Un ambulancier de la Croix-Rouge a été mortellement blessé par balles en Ethiopie, dans la région du Tigré (nord du pays), a annoncé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), vendredi 12 janvier…Condamnant cet assassinat, le CICR a ajouté que, « depuis le début de l’année, sept membres des équipes du réseau du CICR [avaient] perdu la vie dans le cadre de leur travail humanitaire ». « C’est inacceptable. Ils ne sont pas une cible », a-t-il poursuivi. Jeudi, le CICR a confirmé que quatre de ses secouristes et deux patients qu’ils transportaient à bord d’une ambulance avaient été tués par une frappe sur leur véhicule dans le centre de la bande de Gaza la veille. Le CICR, plus grand réseau humanitaire du monde, est une institution indépendante et neutre qui protège et assiste les victimes de conflits armés et les personnes touchées par des catastrophes ou dans des situations d’urgence sanitaire. Le Monde avec AFP

Le Bénin reçoit ses premiers vaccins contre le paludisme
Le Bénin a annoncé avoir reçu lundi 16 janvier 2024 ses premières doses de vaccin contre le paludisme, première cause de mortalité infantile dans le pays. Les autorités commenceront à les administrer dans les prochains mois…Au Bénin, 40% des consultations externes et 25% des admissions à l’hôpital sont liées au paludisme, selon le ministre. Le vaccin reçu est destiné à immuniser « environ 200.000 enfants » de moins de deux ans dans le pays, a précisé à l’AFP Faustin Yao, spécialiste Immunisation au bureau Unicef du Bénin, selon un schéma vaccinal en quatre doses à 6 mois, 7 mois, 9 mois et 18 mois. Le Bénin est le troisième pays à recevoir des doses de vaccin antipaludique après le Cameroun et la Sierra Leone, à la suite d’une phase pilote menée au Ghana, au Kenya et au Malawi coordonnée par l’Organisation mondiale de la santé et financée par l’Alliance du vaccin (Gavi), le Fonds mondial et Unitaid. Plus de 2 millions d’enfants ont été vaccinés dans ces trois pays africains, entraînant une « baisse spectaculaire » de la mortalité et une baisse importante des formes graves du paludisme et des hospitalisations, indique Gavi. Selon l’OMS, chaque minute ou presque, un enfant de moins de 5 ans meurt du paludisme. AFP

CAN 2024 : Comment le Sénégal est parvenu à dominer le football africain
Les Lions de la Teranga défendent leur titre de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Côte d’Ivoire ce mois-ci, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Le Sénégal est également champion continental en titre des moins de 17 ans et des moins de 20 ans, et a même remporté le Championnat d’Afrique des nations (CHAN), la compétition réservée aux joueurs nationaux, pour la première fois l’année dernière…El Hadji Diouf, ancien coéquipier international, estime que les récents succès du Sénégal sont le résultat d’un partenariat solide entre le gouvernement et la Fédération sénégalaise de football (FSF), ainsi que d’investissements importants dans les installations. « Partout où vous allez au Sénégal, toutes les villes ont des académies », a déclaré Diouf à BBC Sport Africa. « Elles commencent très tôt, dès les moins de 10 ans, et organisent des tournois chaque année. Nous voulons améliorer cela et avoir la même organisation qu’en Angleterre et en France…L’emprise du Sénégal sur le football africain s’étend même au beach soccer, le pays ayant remporté les quatre derniers titres continentaux et terminé quatrième lors de la dernière Coupe du monde de Beach soccer en Russie en 2021. Outre la création d’académies et d’infrastructures locales, Souleymane Diallo, entraîneur à temps partiel des groupes d’âge nationaux et enseignat-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, affirme qu’une filière a été créée pour faire passer les talents du niveau international des jeunes à l’équipe senior…Un autre facteur important de la stratégie à long terme du Sénégal a été d’assurer la stabilité sur le banc de touche. Cissé est à la tête des Lions de la Teranga depuis mars 2015, et a lentement progressé vers le succès. BBC