Au Sénégal, le Conseil constitutionnel invalide le report de l’élection présidentielle décidé par Macky Sall
Le Conseil constitutionnel sénégalais a invalidé, jeudi 15 février, le report de la présidentielle du 25 février au 15 décembre, à l’origine de l’une des plus graves crises traversées par le pays depuis des décennies, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de l’institution. Le Conseil a déclaré contraire à la Constitution la loi adoptée le 5 février par l’Assemblée nationale, qui repousse l’élection de dix mois et maintient le président, Macky Sall, à son poste jusqu’à la prise de fonctions de son successeur, selon un document publié sur les réseaux sociaux et authentifié par une source au sein de l’institution. Par ailleurs, le Conseil a annulé le décret promulgué par le chef de l’Etat qui, de facto, modifiait le calendrier électoral, trois semaines seulement avant l’échéance. Mais il constate « l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle à la date initialement prévue » du 25 février, compte tenu du retard pris par le processus, et « invite les autorités compétentes à la tenir dans les meilleurs délais ». Le Monde avec AFP
Plus de 130 opposants sénégalais libérés depuis jeudi
Cent trente-quatre membres de l’opposition et de la société civile qui étaient détenus au Sénégal ont été libérés depuis jeudi, et environ 90 devaient l’être dans la journée de vendredi, selon les chiffres du ministère de la Justice transmis à l’AFP. Ces libérations interviennent alors que des gestes d’apaisement du président Macky Sall étaient attendus pour sortir de la crise liée à son annonce du report de l’élection présidentielle, une décision invalidée jeudi soir par le Conseil constitutionnel…Plusieurs centaines de membres de l’opposition, plus d’un millier selon certaines organisations de défense des droits humains, ont été arrêtés depuis 2021 dans le cadre de la lutte de pouvoir qui oppose M. Sonko, mis en cause dans plusieurs procédures judiciaires, et le président Sall. AFP
France : une conférence humanitaire pour le Soudan en avril
La France accueillera en avril une conférence humanitaire visant à apporter une aide au Soudan, un pays dévasté par les conflits. La déclaration a été faite le 14 février par le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourne. « Nous organiserons une conférence humanitaire à Paris le 15 avril pour le Soudan et les pays voisins afin de contribuer à résoudre cette crise humanitaire dramatique », a-t-il déclaré à la chambre basse du Parlement…À ce jour, la France a apporté une aide de 41,3 millions d’euros pour répondre aux besoins humanitaires des communautés au Soudan et des réfugiés Soudanais dans les pays voisins, en matière de santé, de sécurité alimentaire, de nutrition, d’hygiène, d’abris, et de prise en charge des victimes de violences sexuelles. Africanews avec AP
Le Tchad décrète l’état d’urgence alimentaire face à l’afflux de réfugiés soudanais
Le Tchad a déclaré l' »état d’urgence alimentaire et nutritionnelle » sur tout son territoire, selon un décret rendu public vendredi dans un des plus pauvres pays du monde, où ont afflué en dix mois plus d’un demi-million de réfugiés fuyant la guerre au Soudan. Le décret du président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, signé jeudi, ne détaille ni les actions mises en oeuvre ni le nombre de personnes concernées, mais le Programme Alimentaire Mondial de l’ONU (PAM) avait alerté en novembre dernier sur un « arrêt imminent » de son aide face à l’afflux des réfugiés soudanais s’il ne parvenait pas à réunir les fonds internationaux nécessaire…Le Tchad, qui accueille de très loin le plus grand nombre de réfugiés soudanais, essentiellement venus du Darfour fuyant la guerre civile déclenchée en 2003 dans cette région de l’est soudanais, en abritait déjà plus de 400.000 avant le nouveau conflit. Au total, ce pays classé par l’ONU comme le deuxième le moins développé au monde, doit gérer plus de 1.570.000 « personnes en déplacement forcé », dont plus de 1,1 million de réfugiés. Les autres sont des déplacés internes, en raison de la rébellion de divers groupes armés contre la junte militaire du général Déby. AFP
Tchad: le MPS veut mettre en place une large coalition de soutien à son candidat à la présidentielle
Le Mouvement patriotique du Salut (MPS) qui a dirigé le Tchad pendant plus de trois décennies veut ratisser large. Son secrétaire général Mahamat Zene Bada a contacté plus de 120 partis politiques et mouvements politico-militaires qui étaient regroupés dans la Coalition pour le « Oui » au référendum constitutionnel du 17 décembre dernier. Son objectif, « créer une large coalition autour du candidat que nous avons désigné comme notre champion », explique-t-il…Le parti du Premier ministre Succès Masra dit ne pas être concerné. De son côté, l’UNDR de l’ex-Premier ministre et aujourd’hui médiateur de la République, Saleh Kebzabo, lui, a décliné l’invitation. Pour sa part, le leader de l’Alliance Victoire, Théophile Bongoro, estime que « la méthodologie choisie par le MPS pose problème ». « Il faut d’abord que son candidat Mahamat Idriss Deby dise qu’il a accepté son investiture, on ne va pas soutenir le vent ! », a-t-il lancé, alors le président du FPL, Takilal Ndolassem, promet de signer des deux mains. D’autres politiques enfin accusent le MPS d’« avoir pris les devants dans le soutien au président de transition », pour tenter « de perpétuer sa mainmise sur l’État » tchadien. Des critiques que Zene Bada balaie d’un revers de main. RFI
A son sommet annuel, l’Union africaine cherche plus que jamais sa voix
Nouveaux coups d’Etat, crise au Sénégal, tractations pour la présidence tournante: le sommet de l’Union africaine (UA) se tient ce week-end dans un contexte difficile, à l’heure où l’organisation veut porter la voix du continent au sein du G20, qu’elle a intégré en septembre. Deux nouveaux Etats membres manqueront à l’appel de la réunion annuelle des chefs d’Etat et de gouvernement dans la capitale éthiopienne Addis Abeba: le Gabon et le Niger, suspendus après des coups d’Etat, tout comme le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso depuis 2021 et 2022…Alors qu’en 2024, 19 élections présidentielle ou générales sont prévues sur le continent, l’Union africaine ira-t-elle au-delà de son habituel rappel au respect des règles démocratiques ?…Qui va représenter l’UA au sein du G20 ? Comment seront déterminées les positions de l’Afrique ? Ces questions devraient également être abordées lors de deux jours de discussions, la plupart à huis clos…Mais les marges de manœuvre de l’organisation pourraient être limitées face aux enjeux de sécurité sur le continent, miné par une multitude de conflits armés aux facettes multiples (Soudan, Sahel, Somalie, République démocratique du Congo…), certains vieux de nombreuses années. AFP
Burkina, Mali, Niger: réunion de ministres à Ouagadougou pour créer une confédération
Des ministres du Burkina Faso, du Mali et du Niger, trois régimes militaires regroupés au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), se sont réunis jeudi à Ouagadougou en vue de créer une confédération, a constaté un journaliste de l’AFP…Cette rencontre se tient quelques semaines après le retrait sans délai de ces pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao)…Les trois régimes militaires ne cessent de dénoncer l’instrumentalisation faite selon eux de la Cedeao par la France. Dans ces trois pays, tous confrontés à des violences jihadistes récurrentes et meurtrières, les gouvernements civils ont été renversés par des coups d’Etat militaires successifs depuis 2020. VOA
RDC : au moins 12 morts dans une attaque de la CODECO
Au moins une douzaine de personnes ont été tuées et 16 autres enlevées par des rebelles sur un site minier dans l’est de la République démocratique du Congo, a déclaré jeudi une organisation de la société civile. Les rebelles du groupe armé CODECO ont attaqué une mine d’or mercredi près du district de Djugu dans la province d’Ituri, a déclaré Vital Tungulo, directeur de Mabendi, un groupe local de défense des droits…La violence s’est intensifiée dans l’est de la RDC, où les conflits éclatent depuis des décennies. Plus de 120 groupes armés s’affrontent dans la région, la plupart pour des terres et le contrôle de mines contenant des minerais précieux, tandis que certains groupes tentent de protéger leurs communautés. La CODECO est une association informelle de groupes de miliciens issus principalement de la communauté agricole ethnique des Lendu. Depuis 2017, elle se bat avec Zaïre, un groupe d’autodéfense issu principalement de la communauté d’éleveurs de l’ethnie Hema. Africanews avec AP
Nord-Kivu : arrestation du Directeur provincial de l’ANR et ses 2 adjoints pour complicité présumée avec le M23
Le directeur provincial de l’Agence nationale des renseignements (ANR), ses deux adjoints et le porte-parole civil du gouverneur du Nord-Kivu sont, depuis mardi 13 février, aux arrêts, à Goma et puis transférés le même jour à Kinshasa. La Direction générale des renseignements militaire les accuse de complicité présumée avec la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda. Ce service de l’armée nationale affirme avoir agi ainsi après avoir intercepté des communications entre les incriminés et les rebelles du M23. Le nouveau porte-parole civil du gouverneur militaire du Nord-Kivu qui venait d’être nommé il y a quelques semaines, fut membre du parti politique de Corneille Nangaa qu’il avait quitté peu avant les élections. Contacté à ce sujet, le porte-parole militaire du Gouverneur du Nord-Kivu, lieutenant-colonel Njike Kaiko a indiqué sans plus de détails que ce dossier se trouve entre les mains de la justice. Ces arrestations sont opérées pendant que les combats font rage entre les FARDC, les miliciens locaux et les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, dans les environs de Sake, territoire de Masisi (Nord-Kivu). Radio Okapi
Rwanda : Victoire Ingabire veut être réhabilitée
La Haute Cour de justice a entendu ce mercredi Victoire Ingabire. L’opposante a plaidé pour sa réhabilitation en vue de pouvoir prendre part à la présidentielle de juillet prochain. Le verdict sera donné le 13 mars. Victoire Ingabire avait été arrêtée en 2010 peu de temps après son retour au Rwanda alors qu’elle voulait se présenter à la présidentielle contre Paul Kagame. Elle avait été condamnée en appel, en 2013, à 15 ans de prison pour « conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre », « minimisation du génocide » de 1994 qui a fait plus 800.000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi. En 2018, Victoire Ingabire avait été graciée avec plus de 2 000 autres détenus, une clémence du président Paul Kagame. Elle ne peut cependant participer à aucune élection sauf si elle est réhabilitée par la justice. Pour l’opposante, « …Je suis tentée de voir si la Haute Cour de Kigali peut me réhabiliter, me rétablir dans mes droits pour que je puisse participer à ces élections. Ma participation à ces élections peut donner un signe, que le FPR au pouvoir est prêt à ouvrir l’espace politique. » DW
Tunisie : 9 migrants morts dans un naufrage, 45 secourus
Les garde-côtes tunisiens ont récupéré les corps de neuf personnes décédées après le naufrage de leur embarcation jeudi, marquant le dernier désastre en date pour les migrants qui tentent de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Les garde-côtes ont également récupéré 45 personnes qui se trouvaient à bord de l’embarcation après qu’elle a commencé à se remplir d’eau à six kilomètres de la côte de Zarzis, un point de départ courant près de la frontière tunisienne avec la Libye. Le porte-parole des garde-côtes, Houssameddine Jbabli, a déclaré que le bateau, qui transportait des passagers non tunisiens, avait probablement embarqué en Libye et que les survivants avaient été transportés dans un hôpital local en Tunisie. Africanews avec AP
Espagne: la police démantèle un trafic de migrants sénégalais
La police espagnole a démantelé un réseau qui organisait un trafic de migrants sénégalais qui se faisaient passer pour des mineurs. Ce réseau permettait de les faire entrer illégalement sur le territoire espagnol, et donc dans l’Union européenne. Au total, douze personnes ont été interpellées…Dans un premier temps, les organisateurs de ce réseau sophistiqué mettaient des adultes sénégalais dans des avions de la compagnie Royal Air Maroc partant de Dakar et allant vers Casablanca, au Maroc. Ensuite, il était donné à ces passagers des billets d’avion ayant pour destination des pays sud-américains avec transit à Madrid. Or, en atterrissant dans la capitale espagnole, ces migrants sénégalais ne prenaient pas la correspondance. Ils déchiraient leurs passeports respectifs, puis affirmaient à la douane provenir de pays en conflit comme le Mali ou l’Éthiopie. Ils assuraient aussi être mineurs; ce qui leur permettait d’être transférés vers des centres d’accueil pour migrants. Et comme ces centres étaient ouverts, ils mettaient fin à leur demande d’asile. Moyennant argent, ils se voyaient amener par les organisateurs du réseau vers des gares de bus ou de train, voire même directement vers la France, l’Allemagne ou la Belgique. RFI
Afrique du Sud: les meurtres en hausse sur fond de débat politique sur la criminalité
L’Afrique du Sud a enregistré près de 84 meurtres par jour entre octobre et décembre, en hausse sur un an, a annoncé vendredi la police, alors que la criminalité est un thème majeur du débat politique en vue des prochaines élections. Ces chiffres pourraient mettre dans l’embarras le parti au pouvoir, l’ANC, qui gouverne le pays depuis l’avènement de la démocratie il y a 30 ans et doit faire face à des élections générales difficiles, prévues entre mai et août. L’immigration irrégulière et la criminalité galopante sont des questions politiques centrales à l’approche de ce scrutin, les partis d’opposition dénonçant un échec du gouvernement. L’Afrique du Sud a l’un des taux d’homicide par habitant les plus élevés au monde en temps de paix. AFP
Somalie : les USA vont construire 5 nouvelles bases militaires
Les États-Unis vont construire jusqu’à cinq bases militaires pour l’armée somalienne dans le cadre d’un projet visant à renforcer les capacités de l’armée nationale somalienne face aux menaces permanentes d’un groupe extrémiste. Le ministre somalien de la Défense et le chargé d’affaires américain ont signé un protocole d’accord jeudi à Mogadiscio, la capitale somalienne. Cet accord intervient à un moment où la mission de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie, connue sous le nom d’ATMIS, réduit sa présence dans le pays. Les nouvelles bases seront associées à la brigade Danab de l’armée somalienne, créée en 2017 à la suite d’un accord entre les États-Unis et la Somalie visant à recruter, former, équiper et encadrer 3 000 hommes et femmes de toute la Somalie afin de mettre en place une solide capacité d’infanterie au sein de l’armée somalienne. Africanews avec AP