Emmanuel Macron a annoncé, mardi, que la France ne réduirait pas « dans l’immédiat » ses effectifs militaires au Sahel. En s’adressant en visioconférence au sommet du G5 Sahel de N’Djamena, le président français a aussi insisté sur la nécessité de renforcer la lutte contre les groupes jihadistes et le retour de l’État dans les pays de la région. Lors de son intervention en visioconférence au sommet du G5 Sahel, le président français a au contraire plaidé en faveur du renforcement à la fois de la lutte contre les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et du retour de l’État dans les territoires délaissés de la région. Un an après le sommet de Pau (sud-ouest de la France), « nous avons réussi à obtenir de véritables résultats dans la zone des trois frontières », entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et le principal groupe visé, l’organisation État islamique au grand Sahara (EIGS), « a perdu son emprise et subit de nombreuses pertes », a salué le président français depuis Paris. Mais les organisations affiliées à Al-Qaïda, le GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) et la katiba Macina, « dont la plus haute hiérarchie continue à nourrir un agenda jihadiste », constituent toujours une menace au Sahel, a souligné Emmanuel Macron en promettant une « action renforcée » pour « essayer d’aller décapiter ces organisations ». France24 avec AFP
Le président tchadien Idriss Déby Itno a annoncé lundi l’envoi de 1.200 soldats dans la zone dite des « trois frontières », entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, pour lutter contre les jihadistes, en marge d’un sommet des cinq pays du Sahel avec la France à N’Djamena. Cette annonce intervient au moment où la France souhaite voir les pays de la région assumer le relais militaire, mais aussi politique, de son engagement au Sahel vieux de huit ans. Les ministres de la défense du G5 Sahel (Tchad, Niger, Mauritanie, Niger, Burkina Faso) se sont rendus lundi à N’Guigmi, au Niger, près de la frontière avec le Tchad, où sont stationnés les soldats qui seront ensuite déployés dans la région des « trois frontières », selon la télévision d’Etat tchadienne. L’envoi de soldats tchadiens avait été initialement annoncé il y a un an lors du précédent sommet de Pau (Sud-Ouest de la France). Mais l’opération avait été retardée par la menace jihadiste grandissante sur les bords du lac Tchad, et par un désaccord entre N’djamena et ses partenaires sur les modalités, notamment financières, de ce déploiement. Le Point avec AFP
Depuis 2013, l’épidémie, sous contrôle après 2016, a fait plus de 11 000 morts. Une résurgence inquiète les autorités aux prises avec le Covid. … A quelques jours d’intervalle, des cas d’infection au virus Ebola sont réapparus en République démocratique du Congo (RDC) et en Guinée. Le 3 février, une agricultrice d’une quarantaine d’années est décédée à l’hôpital Matanda de Butembo au Nord-Kivu, une des provinces orientales de RDC. Elle s’était présentée quelques jours plus tôt au centre de santé de Biena, un village situé à 90 km, avant d’être transportée pour contrôler l’origine de signes hémorragiques persistants. Trois autres personnes, dont une a succombé, ont également été testées positives. En Guinée, la première victime connue est une infirmière décédée le 28 janvier à Gouecké, une ville située dans une zone forestière à plus de 800 km à l’est de la capitale, Conakry. Au total, huit personnes au moins, appartenant toutes à sa famille, ont aussi été contaminées, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Trois sont mortes. Le Monde
Au Bénin, après la publication de la liste provisoire des candidats à l’élection présidentielle du 11 avril prochain, trois duos seulement sont retenus sur les vingt dossiers, dont le ticket du président Talon. Exit les candidats du parti de l’ancien président Boni Yayi et du Front restaurer la démocratie, c’était les deux tickets d’envergure capables de livrer le match avec le chef de l’État sortant. Ils sont hors course et ce n’est pas du goût des organisations de la société civile. Ralmeg Gandaho, acteur de la société civile, plaidait déjà, en septembre 2020, pour un scrutin ouvert, avec son opération « Laissez-moi choisir en 2021 ». La liste provisoire a douché ses espoirs, il déplore « la manipulation des outils du vivre ensemble par les acteurs politiques ».Blanche Sonon dirige le réseau Social Watch Bénin. Elle est très amère et dit avoir mal pour le modèle démocratique béninois. « Une troisième fois, l’opposition sera encore absente. C’est dommage pour un état démocratique comme le Bénin. » RFI
En Éthiopie, on rapporte la mort de plusieurs dizaines de personnes lors d’une manifestation qui s’est tenue à Mekele, la capitale provinciale du Tigré la semaine dernière. Il est de toujours aussi difficile d’obtenir des détails sur ce qui se passe dans la région du Nord du pays. Les télécommunications y sont toujours largement coupées et la région reste inaccessible pour les médias. Après plus de trois mois de conflits au Tigré, de nombreux témoignages commencent à émerger sur les combats et les crimes commis contre les civils. Face à ces accusations, le gouvernement éthiopien fait bloc et assure que tout est revenu à la normale dans la région. Pourtant, à Mekele, capitale de la province du Tigré, après la tenue d’une manifestation, la semaine dernière, certaines sources ont parlé d’un mort et de nombreux blessés, d’autres parlant même de 28 morts. Le gouvernement, lui, ne s’exprime pas. Les manifestations survenues la semaine dernière à Mekelle avaient lieu pendant la visite de leaders religieux éthiopiens. Et l’armée est accusée d’avoir tiré à balles réelles pour réprimer le mécontentement. RFI
Le Premier ministre libyen, Abdel Hamid Dbeibah, désigné le 5 février par le Forum du dialogue libyen pour conduire une nouvelle période de transition, a annoncé qu’il nommerait les membres de son gouvernement avant l’expiration du délai de 21 jours. Selon le bureau de presse du Premier ministre, ce gouvernement de spécialistes « représentera tous les Libyens ». Cependant, le lieu où doit se tenir prochainement la séance d’investiture du gouvernement crée la controverse au sein du Parlement. La personnalité chargée de présider la séance pose également problème, ce qui fragilise davantage une institution profondément divisée. À l’image du Parlement divisé, deux réunions préparatoires pour entériner le prochain gouvernement se sont tenues, le lundi 15 février, dans deux lieux distincts : à Tobrouk, siège officiel du Parlement et à Sabrata, pour la première fois. Après leur scission en 2019, c’est à Tripoli que les députés de l’Ouest libyen avaient l’habitude de se réunir mais Sabrata a cette fois été choisie pour garantir la sécurité de plusieurs députés venus de l’Est. RFI
Le président congolais a nommé, lundi, Sama Lukonde Kyenge au poste de Premier ministre afin de conforter sa majorité d' »Union sacrée ». Ancien ministre des Sports de Joseph Kabila, Sama Lukonde a migré vers le parti de Félix Tshisekedi en 2018 et était jusqu’ici le directeur général de la société publique minière du pays. Nouvelle victoire pour Felix Tshisekedi. Le président de la République démocratique du Congo a nommé, lundi 15 février, le directeur de la compagnie minière publique, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, comme Premier ministre en remplacement d’un allié de l’ancien président Joseph Kabila, Sylvestre Llunga Ilunkamba. Un choix pour conforter sa majorité d' »Union sacrée », après avoir mis fin à la coalition qu’il formait au sommet de l’État avec son prédécesseur Joseph Kabila, selon une ordonnance lue à la télévision publique. France24 avec AFP
Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde promet de faire de la sécurité le domaine prioritaire de l’action de son gouvernement. Il l’a dit à l’issue de son entretien avec le chef de l’Etat, ce lundi 15 février au Palais de la Nation. « Mes premiers mots sont ceux de remerciement et de reconnaissance envers le Président de la République pour ce choix. Le président de la République m’a donné sa vision qui s’inscrit dans l’union de la Nation. Il est revenu sur les préoccupations du peuple congolais : la sécurité. La sécurité sera un domaine prioritaire », a indiqué le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. A côté des questions sécuritaires, il fait remarquer y a des questions sociales, de développement, de la santé, de la justice, de la gratuité de l’enseignement. Pour cela, indique-t-il, l’Etat doit se doter des moyens de sa politique. « Il faut pour cela accroitre les recettes par la politique de la bonne gouvernance, la lutte contre la fraude et les antivaleurs », a expliqué Sama Lukonde. Il a aussi évoqué des réformes parce que, indique-t-il, le pays en a besoin dans plusieurs secteurs : fiscalité, loi électorale, digitalisation du pays. Ces réformes seront faites sous le contrôle du Parlement, a promis le nouveau chef du gouvernement. Radio Okapi
Au moins onze civils et trois soldats ont été tués dimanche dans une attaque attribuée au groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF) en Ituri, dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo, selon l’armée qui affirme avoir tué quatre assaillants. Les ADF ont fait incursion dans la localité de Ndalya et « ont tué au moins onze personnes ». Dans les combats qui ont suivi, « trois éléments des forces armées sont tombés » tandis que l’armée a « neutralisé quatre éléments ADF », a déclaré à l’AFP le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée dans la province de l’Ituri. « L’ennemi s’est retiré dans la brousse, nous continuons à le poursuivre pour que nous puissions mettre notre population hors du danger », a-t-il ajouté. La localité de Ndalya est située dans la chefferie de Walese Vonkutu, dans le territoire d’Irumu, à une centaine de km de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri. AFP
Le président nigérian Muhammadu Buhari a promis de protéger « tous les groupes religieux et ethniques » du pays le plus peuplé d’Afrique, en réaction aux violences meurtrières qui ont éclaté vendredi entre communautés sur un marché du sud-ouest du Nigeria. Des médias nigérians ont rapporté que des troubles avaient éclaté vendredi sur le marché de Shasha à Ibadan, dans l’Etat de Oyo, entre les communautés haoussa (ethnie majoritaire dans le nord du pays) et yoruba (ethnie majoritaire dans le sud-ouest). Ils affirment qu’au moins six personnes sont mortes dans ces affrontements. Il était pour l’heure impossible de confirmer cette information: les autorités ont parlé de plusieurs morts, sans donner un chiffre exact. « Je peux confirmer qu’au moins une personne a été tuée et les dégâts sont évalués à des millions de nairas », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire locale qui a demandé à rester anonyme. « La situation à Shasha est désormais calme », a ajouté la source. Dans un communiqué publié tard dimanche, le président Buhari « a condamné ces violences et assuré que son gouvernement allait agir pour arrêter leur propagation ». AFP
« Au niveau de mon domicile, les choses ont débuté vers 4 heures du matin. Les éléments anti-balaka sont sortis, ils ont tué tous les musulmans qui vendaient sur le marché Boeing. De 4 heures jusqu’à 5 heures, ils ont tué tous les musulmans. » … C’était il y a un peu plus de sept ans. A l’époque, la Séléka, une coalition de groupes armés à forte composante musulmane, a pris le pouvoir dans la capitale centrafricaine. Pillages, extorsions, meurtres : la violence est omniprésente et prend une tournure confessionnelle. Dans le pays, des milices d’autodéfense se forment pour les contrer : les anti-balaka. Peu structurés au début, ses membres se joignent à certains partisans du président déchu François Bozizé et mènent une attaque coordonnée contre Bangui, le 5 décembre 2013. Parmi les leaders de ces groupes figurent Alfred Yekatom Rombhot, un « comzone » (commandant de zone) craint pour sa cruauté, et Patrice-Edouard Ngaïssona, considéré comme le coordinateur national des anti-balaka. Tous deux ont été arrêtés fin 2018, puis transférés et incarcérés à la Cour pénale internationale (CPI). Leur procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité s’est ouvert à La Haye ce mardi 16 février. Le Monde
Dans une semaine, un procès pour crimes de guerre s’ouvrira au Liberia. Celui de Gibril Massaquoi, ancien chef rebelle sierra-léonais, surnommé « l’Ange Gabriel ». L’accusé, qui vit en Finlande depuis 2008, suivra les audiences par liaison satellite. En revanche, la cour sera délocalisée à Monrovia, puis en Sierra Leone pour entendre une centaine de témoins. « Cette démarche est fascinante, car elle montre l’importance de rendre la justice au plus près de l’endroit où les crimes ont été commis », explique Kelsey Guthrie-Jones, avocat au sein de l’ONG suisse Civitas Maxima, à l’origine de la plainte contre Gibril Massaquoi. En tout, ce sont quatre juges, deux procureurs et un avocat de la défense qui feront le déplacement. Une décision qui bouscule les pratiques de la justice pénale internationale en cours, mais qui est saluée par les organisations des droits de l’homme. RFI
C’est une nouvelle condamnation pour l’une figures majeures du Hirak, le mouvement de protestation contre le régime algérien. Lundi 15 février, le jeune militant Chems Eddine Laalami, dit « Brahim », a été condamné par le tribunal de Bordj Bou Arreridj, près d’Alger, à deux ans de prison ferme, ainsi qu’à une amende de 200 000 dinars (1 250 euros), a fait savoir le Comité national pour la libération des détenus sur sa page Facebook. Le parquet avait requis quatre ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars (3 125 euros). Une enseignante de l’université d’Annaba (nord-est du pays), Mouna Bouloudenine, a, par ailleurs, été condamnée le même jour à un an de prison, dont six mois ferme. Le parquet avait requis deux ans de prison ferme à l’encontre de Mme Bouloudenine, accusée de « publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national ». Le Monde avec AFP
Au Darfour, les violences telles que les conflits tribaux et les attaques de villages, se poursuivent. Dans les camps, les déplacés du conflit sont très réticents à l’idée de retourner chez eux mais leurs enfants, nés dans les camps, rêvent de retrouver leurs terres d’origine. … Au total, 2 300 enfants, âgés de 6 à 15 ans suivent les cours de l’école du camp de Kassab. L’écrasante majorité sont nés dans le camp et n’ont pas connu leur village d’origine. Pourtant, beaucoup souhaitent retrouver leurs racines, comme Noura Adam, 15 ans, qui déclare : « J’aimerais vraiment y aller un jour. Voir où mes parents vivaient, voir leur maison. Je veux voir ce qu’il reste puis revenir ici et réfléchir à comment je peux aider, notamment pour reconstruire notre ferme. La seule chose que mes parents m’ont dit sur le village, c’est qu’ils ont vu des gens mourir et qu’ils ont fui. Ils en parlent parfois lorsque quelque chose leur manque, quelque chose qu’ils ont laissé là-bas et qu’ils n’ont plus ». RFI
La ville est passée de 2 600 habitants en 2013 à près de 11 000 aujourd’hui. Trois mille personnes y travaillent à produire jusqu’à 30 kg d’or par jour, trouvant parfois « des pépites grosses comme le poing ». Accroupi dans le vent et la poussière de Chami, une ville sortie des sables du désert mauritanien, Mohamed Khadir brûle avec son vieux chalumeau une petite bille de mercure. De l’autre main, il maintient son chèche sur son nez pour se protéger des émanations toxiques. Puis, soudain, au milieu des vapeurs et de la flamme bleue, l’or apparaît. L’homme contemple la bille dorée qui fait la taille d’une demi-fève. Puis il sourit. Personne ne peut rester insensible en regardant de l’or brut dans le creux de sa main. Pas même Mohamed Khadir, qui en a tenu des kilos. La Mauritanie a la fièvre de l’or. … Le pays, grand comme deux fois la France et peuplé de 4 millions d’habitants, compte aujourd’hui 50 000 orpailleurs et une production artisanale annuelle d’environ 6 tonnes. Chami, située à 235 kilomètres au nord de Nouakchott, la capitale administrative, est devenue la « capitale de l’or ». Le Monde
Pour la première fois, l’Organisation mondiale du commerce sera dirigée par une femme, Ngozi Okonjo-Iweala. À 66 ans, l’ancienne ministre du Nigeria a une nouvelle bataille à mener : sauver une institution paralysée et discréditée. Même pour une brillante économiste, “il y a beaucoup de très grands nombres dans la vie de Ngozi Okonjo-Iweala”, souligne The Guardian dans un portrait de la première femme du continent africain nommée à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle a supervisé des millions de vaccinations d’enfants lorsqu’elle était à la tête de l’Alliance pour les vaccins, le Gavi. À la Banque mondiale, elle a brassé “81 milliards de dollars d’opérations” puis s’est “attaquée à la dette de 30 milliards de dollars du pays le plus peuplé d’Afrique” quand elle était ministre des Finances du Nigeria. “Et elle compte 1,5 million de followers sur Twitter.” Courrier international